8 mois sous MPH : la confusion... TDAH, déprime, anxiété, autres Molécules ?

Publié par ,
1897 vues, 4 réponses
RedBasilic homme
Nouveau membre
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Aug 2023
4 messages
Bonjour à tous,

J'ai 21 ans et j'ai été diagnostiqué, en janvier, TDAH mixte, avec mention "symptômes dépressifs légers à modérés".
Je vous sollicite car je suis dans le flou total.
Je ne sais pas où j'en suis avec mon traitement. Je n'arrive plus à cerner son efficacité et à en tirer des bénéfices.

Premier mois : Ritaline 10 mg LP.
Du deuxième à aujourd'hui : Ritaline 20 mg LP.


Le positif :

J'ai appris à mieux entretenir mon logement et mes affaires (rangement au top, papiers bien triés, poussière, repassage…), à être propre sur moi et soucieux de renvoyer une bonne image en étant plus discret (et moins fou-fou).

Le négatif :


Il m'arrive très souvent d'avoir envie de ne rien faire, d'être nerveux. Enfin de "ne pouvoir" rien faire et d'être frustré. Je ressens parfois de l'agressivité, plutôt envers moi-même et surtout dans ces moments là. Il n'y a rien qui va et mon seul quart de solution c'est Instagram...
Je suis réticent sur le plan social. Globalement je rejette les interactions, mais pas systématiquement non plus et au contraire je peux prendre aussi du plaisir, c'est très spécial et aléatoire.
Globalement je suis plus anxieux (mais beaucoup moins agité physiquement - à part mes mains qui doivent me toucher le visage ou me serrer la peau quand je suis stressé socialement).


Le flou :

Je suis toujours en train de me demander si "ça va" ou "ça va pas", grâce/à cause de à la ritaline ou au contraire grâce/à cause de à la fin des effets. Même après 8 mois le lien est loin d'être clair.
Idem pour la "descente" : aucune idée de quand elle intervient. Exemple : "Ah, là je vais à peu près bien, c'est grâce au deuxième pic ou bien à la fin des effets ?". Sachant que je n'ai repéré aucun schéma récurrent.

Le bilan :

Je me sens assez mal. Je n'ai pas d'amis proche. Je n'ai pas d'intérêt particulier et encore moins de passions. Certes je prends soin de moi et je fais le ménage mais là j'arrive à un point ou je suis bloqué. Je suis même beaucoup moins motivé et pro-actif qu'avant.
Typiquement en ce moment je dois faire un choix d'études sup à reprendre, mais j'ai énormément de mal à m'y mettre, rien ne me motive réellement et c'est quasiment de l'auto-sabotage de tourner autour de la question alors que j'ai que ça à faire.

Il y a certaines situations dans lesquelles le MPH m'a été bénéfique. Dans l'ensemble je suis quand même très confus et moyennement satisfait de ce traitement. Je suis sûr à 2000% que ce n'est pas le plus approprié à mon cas.


Les questions :

J'ai essayé de faire une pause d'une semaine, d'en prendre 1 jour sur 2... J'en ai déjà parlé à mon psychiatre, mais il a pas l'air vraiment alarmé et il n'a pas changé le dosage. Je le revois dans 1 mois. Je n'ai jamais essayé de doubler la dose ni de me l'administrer autrement que par voie orale.
J'ai remarqué que le café marche assez bien sur moi / avec ou sans traitement. J'essaye d'y aller doucement quand même.



Surtout, j'ai remarqué qu'avec la ritaline, quelques verres d'alcool + du café, ça m'arrivait d'être vraiment au top de mon focus, avec pas mal de tchatche et une petite euphorie. L'état optimal !! Je suis presque sûr que c'est l'Ethylphénidate mais j'aimerais avoir vos avis. Ca reste un peu douteux cette histoire de formation dans le corps, connaissez-vous le mécanisme précis de cette réaction chimique ?


Je suis intrigué par d'autres molécules dont vous avez peut-être des retours d'expériences à partager. Je pense à l'Ethylphénidate et autres -phénidates, aux autres stimulants comme Lisdexamfétamine et Dextroamphétamine. Je pense aussi au modafinil et autres nootropiques.

Aussi, j'aimerais parler, en privé peut-être, plus longuement de ma situation avec des gens qui ont connu une situation ou un parcours qui se rapproche du miens.



Merci beaucoup pour votre intérêt.

Cordialement,

Dernière modification par RedBasilic (25 août 2023 à  00:19)

Hors ligne

 

avatar
Mychkine homme
Artichaut dans une caisse d'oranges
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Dec 2020
392 messages
N'as-tu pas observé de différence nette et définitive entre, par exemple, une semaine avec et sans méthylphénidate ? Au vu de ce que tu écris plus haut sur les bénéfices du traitement, je pense que si, mais il serait utile que tu précises ce que tu ressens lorsque tu l'interromps. Est-ce que tu constates une régression pleine et entière à l'état mental pré-diagnostic, ou peux-tu au contraire retenir certain des bénéfices comportementaux que tu as appris et initiés sous MPH ?

De ce que je comprends, tu ne sais pas à quoi attribuer les changements qui s'opèrent en toi en ce qui concerne l'humeur et la stabilité thymique... En réalité, ce que tu dis me conduit simplement à penser que le MPH a simultanément des effets positifs ET négatifs sur ton état, les uns ou les autres acquérant l'avantage en fonction du moment, des circonstances et des doses. Je n'ai pas l'impression que tu sois satisfait de ta prise en charge actuelle ; peut-être vaut-il donc mieux évoquer avec ton médecin les alternatives existantes (je pense notamment à l'atomoxetine (Strattera), qui a un fonctionnement distinct de la ritaline et peut donc avoir un profil avantages/inconvénients plus favorable pour ton cas).

Concernant le mélange rita+alcool+café, et étant donné que le MPH n'est métabolisé en EPH qu'à hauteur de quelques %, tout en démontrant une puissance similaire à ce dernier en termes de modulation du DAT, il me paraît improbable que les sensations que tu expérimentes alors soient principalement dues à cette molécule. Sans certitude absolue, à ce stade, il me semble plus plausible que l'alcool exerce un effet anxiolytique qui vient contrecarrer l'impression de tension et d'angoisse suscitée par la prise de ton traitement. Cependant et sans jugement, je ne pense pas que poursuivre cette combinaison sur le long terme soit l'option la plus saine (pour des raisons évidentes). Vu ton profil, j'imagine que tu pourrais potentiellement, par exemple, bénéficier de la L-théanine (qui est connue pour apaiser la fébrilité parfois induite par la caféine - donc, c'est mon raisonnement, pourquoi pas les autres stims), que l'on trouve dans les infusions de thé (en même temps que la théine/caféine) et (éventuellement) en poudre.

Dernière modification par Mychkine (23 août 2023 à  15:03)

Hors ligne

 

RedBasilic homme
Nouveau membre
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Aug 2023
4 messages
Bonjour,

Mychkine a écrit

N'as-tu pas observé de différence nette et définitive entre, par exemple, une semaine avec et sans méthylphénidate ?

C'est justement ce qui est difficile à dire.

Avec, j'ai quand même un peu plus confiance en moi. Je suis plus fermé aux autres aussi. Ca me met comme une "pression de performance". Je suis très alerte sur le fait d'être respecté. Trop parfois, très certainement. Ce qui peut provoquer de l'anxiété et couper la motivation/le plaisir que je devrais prendre lors d'activités. Limite de la paranoïa.


Sans, je suis quand même plus jovial dans les interactions , plus enjoué. J'ai un peu plus d'élan de générosité et d'humour, et parfois une certaine logorrhée verbale. Ducoup j'ai l'impression d'être un brin plus immature, dans le sens autocentré. J'ai aussi l'impression que je suis "moins bien, moins écouté" que les autres, alors que justement je ressens ce besoin de "prendre de la place, d'exister". C'est assez spécial mais il est clair que je ressens de la jalousie que je comble dans une certaine mesure avec un sentiment de toute puissance immature.


En version claire, ça donne :

- Avec : moins d'impulsivité, moins d'hyperactivité, mais plus d'anxiété et une thymie et une attention assez tempétueuse selon le contexte. Agressivité plus marquée mais aussi "différente". Sociabilité plus lointaine mais dans un sens, je n'ai pas eu beaucoup d'occasions pour tirer des conclusions.
- Sans : Sentiment de fragilité, "d'inconsistance" socialement assez douloureux, plus grande empathie et créativité.

Mychkine a écrit

Est-ce que tu constates une régression pleine et entière à l'état mental pré-diagnostic, ou peux-tu au contraire retenir certain des bénéfices comportementaux que tu as appris et initiés sous MPH ?

J'ai pris conscience de pas mal de choses depuis le diagnostic.
D'une part c'est grâce à la connaissance des symptômes du TDAH et la remise en question en rapport.
De l'autre c'est grâce au traitement, qui m'a aidé à percevoir et contrer certains comportements inappropriés (type impulsif/immature/autocentré). Il m'a aidé à mettre en place des comportements plus ordonnés et fonctionnels (papiers, ménage etc.) Il m'a aussi permis de faire le tri dans mes relations et couper certains ponts. "Me prendre au sérieux".



Mychkine a écrit

je ne pense pas que poursuivre cette combinaison sur le long terme soit l'option la plus saine (pour des raisons évidentes)

Haha je suis plutôt d'accord avec toi, même si cet état est comme une délivrance pour moi.
C'est si faible que ça le %age transformé en EPH ? Quel serait le seuil moyen d'unité d'alcool pour que ce soit un minimum significatif ? L'idée d'une consommation expérimentale "pure" me titille.


Mychkine a écrit

Vu ton profil, j'imagine que tu pourrais potentiellement, par exemple, bénéficier de la L-théanine

D'accord, merci pour ton avis sur la L-théanine. J'avais essayé le thé vert qui était assez efficace mais pas non plus magique, avec le défaut d'être lent à préparer.
Ensuite je suis repassé au thé noir, puis au café, car j'y retrouve l'effet coup de fouet euphorisant, au détriment du côté calme.
Peut-être en effet qu'il serait intéressant de m'intéresser aux poudres.

D'ailleurs, j'avais entendu parler de "phényléthylamine" présente dans le chocolat pur en faible quantité, et de la "l-phénylalanine" très présente dans les protéines animales.


Des idées recettes de cocktails magiques lol ?
Dans le genre Caféine + L-théanine + phényléthylamine ?


Pour conclure, je pense que tu as ciblé mon problème et l'as résumé mieux que moi. Merci de t'être penché sur la question.

Finalement, ça va pas si mal que ça du tout du tout haha !
J'ai l'impression d'y voir déjà plus clair, sur ce qui va mieux, et sur ce qui est à améliorer. Je dirais : estime de moi, anxiété sociale, et régulation de l'humeur et de l'attention.

Je réalise que le fait de prendre mon temps et d'écrire minutieusement mes ressentis, me permet de bien mieux prendre du recul et faire le bilan qu'en une simple séance de 20 minutes avec un médecin, quand on a autant de préoccupations et de choses à dire.
Ceci dit j'aurais aussi pu le faire tout seul avant la consultation mais... Ca viendra !

Hors ligne

 

avatar
Mychkine homme
Artichaut dans une caisse d'oranges
champi vert1champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Dec 2020
392 messages

RedBasilic a écrit

Avec, j'ai quand même un peu plus confiance en moi. Je suis plus fermé aux autres aussi. Ca me met comme une "pression de performance". Je suis très alerte sur le fait d'être respecté. Trop parfois, très certainement. Ce qui peut provoquer de l'anxiété et couper la motivation/le plaisir que je devrais prendre lors d'activités. Limite de la paranoïa.


Sans, je suis quand même plus jovial dans les interactions , plus enjoué. J'ai un peu plus d'élan de générosité et d'humour, et parfois une certaine logorrhée verbale. Ducoup j'ai l'impression d'être un brin plus immature, dans le sens autocentré. J'ai aussi l'impression que je suis "moins bien, moins écouté" que les autres, alors que justement je ressens ce besoin de "prendre de la place, d'exister". C'est assez spécial mais il est clair que je ressens de la jalousie que je comble dans une certaine mesure avec un sentiment de toute puissance immature.

Je crois que tu tirerais un bénéfice à séparer les conséquences directes de la MPH de ce qui participe de ton tempérament. Je ne nie pas que la prise de prods influe sur la personnalité (au moins dans une acception phénoménologique, dans le sens où tes réactions à une situation donnée seront probablement différentes), mais bien souvent, elle ne fait que révéler des tendances préexistantes (ce qui peut être utile pour se rendre compte de leur présence par ailleurs).

Ce que tu décris comme étant de l'anxiété de performance a pour moi bien plus à voir avec, par exemple, le sentiment d'exclusion que tu as pu ressentir de façon répétée au cours de ta vie, l'idée que, à présent que tu prends un traitement, tu n'as "plus d'excuses" pour l'immaturité que tu crains toujours de manifester, que le MPH lui-même. En d'autres termes tu souhaites revenir à un niveau plus normal/acceptable d'interactions sociales (ce qui est parfaitement compréhensible) et tu angoisses de ne pas y arriver - ce qui n'est pas le cas lorsque tu te trouves dans une dynamique plus naturelle, hors traitement, puisque tes préoccupations, insécurités et stratégies de compensation sont alors très différentes (pour diverses raisons : directement chimiques (ton impulsivité varie, par exemple), associatives (ton cerveau identifie deux modèles de socialisation très différents à partir de ton expérience vécue et de ses souvenirs), psychologiques (tu sais que tu es censé te comporter d'une certaine façon avec et sans MPH)...). Le produit lui-même peut exacerber les tendances à la rumination et à l'auto-évaluation critique, mais pour moi les problèmes que tu cites sont de nature plus psychologique que chimique... Désolé si je tombe à côté de la plaque, je ne te connais pas, donc j'en suis réduit à spéculer à partir des infos que tu nous donnes.

Ceci dit, ça ne fais pas si longtemps que tu as découvert cette molécule, donc je ne pense pas que tes modes d'interaction et de gestion des situations sociales soient stabilisées ; comme toutes les expériences nouvelles, il faut passer par une période d'apprentissage.


C'est si faible que ça le %age transformé en EPH ? Quel serait le seuil moyen d'unité d'alcool pour que ce soit un minimum significatif ? L'idée d'une consommation expérimentale "pure" me titille.

Je pense que cela dépend de ton métabolisme, mais cet article parle d'environ 2,3% après une consommation de 0,6 g/kg d'éthanol (soit 42g = 100mL de vodka) pour une personne de 70kg.

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/10820132/

Fais attention au redrop impulsif si tu veux expérimenter, je te conseille de déterminer à l'avance une qté d'alcool et de n'avoir accès qu'à celle-là.

Des idées recettes de cocktails magiques lol ?
Dans le genre Caféine + L-théanine + phényléthylamine ?

La phénéthylamine (PEA) est stimulante, mais les doses dans le chocolat sont amha complètement insignifiantes... tu peux l'acheter sur des shops de RC ceci dit.

Pour la phénylalanine, de ce que j'ai compris elle est convertie en PEA et en tyrosine, précurseur de la dopamine. Peut-être à voir, je ne sais pas.

Content que tu cherches à te prendre en main et à mieux comprendre ton fonctionnement personnel en tous cas, ça ne peut qu'être profitable à ton bien-être.

Hors ligne

 

RedBasilic homme
Nouveau membre
France
champi vert0champijaune0cxhampi rouge0
Inscrit le 22 Aug 2023
4 messages

Je crois que tu tirerais un bénéfice à séparer les conséquences directes de la MPH de ce qui participe de ton tempérament.

Oui, en effet je dois sur focaliser sur les effets du traitement. (cf. 5 lignes plus bas.)

En d'autres termes tu souhaites revenir à un niveau plus normal/acceptable d'interactions sociales (ce qui est parfaitement compréhensible) et tu angoisses de ne pas y arriver

Le produit lui-même peut exacerber les tendances à la rumination et à l'auto-évaluation critique, mais pour moi les problèmes que tu cites sont de nature plus psychologique que chimique...

Justement, chimiquement j'espérais que le MPH fasse disparaître toutes ces pensées intrusives. Mais ce n'est pas vraiment le cas, même si je gagne quand même légèrement en conscience.
Le dosage est-il trop haut (anxiété qui parasite les effets positifs) ? Trop bas (simplement une question de palier) ? Est-ce la bonne molécule ?

J'ai déjà testé un LI de 10mg (contexte pro) et pour le coup j'avais très très bien réagi : confiance en moi, efficacité, énergie, light euphorie et pas d'anxiété. Aucun souvenir d'une redescente non plus.

Avec le LP je suis constamment en train de me demander si ça marche ou ça marche pas.

D'ailleurs, pas faute d'avoir cherché partout mais :

Comment fonctionne VRAIMENT la ritaline LP?

J'ai pu voir majoritairement que c'était équivalent à 2 pics de LI espacés de 4h. Mon psy m'a dit clairement non c'était en "3 plateaux" sans préciser avant qu'on change de sujet. Et ici j'ai vu aussi de tout. Pour le coup Concerta je sais que c'est vraiment progressif et ça a une super bonne réputation. J'aimerais tester. Des retours sur Concerta - Rita LP ?

Sans en avoir discuté avec lui, je pense que mon psy n'a jamais envisagé de me prescrire du LI car trop dangereux en terme d'abus.

Merci pour vos réponses,

Cordialement

Dernière modification par RedBasilic (25 août 2023 à  01:11)

Hors ligne

 


Remonter


Pour répondre à cette discussion, vous devez vous inscrire

Sujets similaires dans les forums, psychowiki et QuizzZ

logo Psychoactif
[ Forum ] Ritaline et autres usages différents que pour tdah?
par isorisos, dernier post 27 juillet 2020 par kris68
  3
logo Psychoactif
[ Forum ] TR: première fois sous ritaline (TDAH)
par Psychotropeur, dernier post 06 févier 2021 par Psychotropeur
  6
logo Psychoactif
[ Forum ] TDAH - Tachycardie et pas bcp d'effets sous Ritaline 20mg pour TDAH
par liliiiii7, dernier post Il y a 5j par liliiiii7
  2

Pied de page des forums