Cette famille d’opioïdes, développée à partir des années 1950
comme analgésique, n’a aucun usage médical, ni vétérinaire
reconnu. Elle comprend l’isotonitazène, le clonitazène,
l’étonitazène, et le métonitazène (1). Agoniste des récepteurs
opioïdes μ, des études in vitro ont montré que ces molécules ont
des puissances d’action très supérieures à la
morphine (ie : 500
fois plus pour l’isotonitazène) et équivalentes voire légèrement
supérieures à celle du
fentanyl. De plus en plus présentes comme
drogues illicites à travers le monde, elles sont sous surveillance
intensive au niveau de l'EMCDDA (Europe). Leur émergence aux
Etats-Unis et en Europe date de mars 2019, et depuis peu en
France. Les risques liés à leur consommation sont l’apparition
d’une sédation, bradycardie, hypothermie. Le principal risque est
celui d’un surdosage avec dépression respiratoire, coma, et décès,
à de faibles doses comparé à l’héroïne. Les effets sont antagonisés
par la
naloxone mais plusieurs administrations peuvent être
nécessaires. L’isotonitazène a été récemment identifié dans deux
échantillons collectés et analysés via le dispositif Sintes en
Occitanie-Est. Il est recommandé d’être vigilant quant à la
circulation de cette famille d‘opioïdes de synthèse pourvoyeuses
de surdosage pouvant être fatals (> 40 décès identifiés entre 2019
et 2021 aux USA).
Céline Eiden, Margot Lestienne, Hélène Peyriere (Montpellier)