Existe t'il des psy qui ont experience et culture des drogues?

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zowee homme
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Salut,

Je me demandais si dans l'éventail thérapeutique, il existe en France ou ailleurs des psys ou cabinet de psys  qui ont pris des drogues et qui exercent en connaissance totale du sujet...

Merci.

Gilles

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psychodi homme
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salut Gilles

je comprends pas trop la question personnellement ...
tu recherches des "psy" qui auraient fait des expériences de prises de psychotropes ?
je ne suis pas sûr que les psy en question le mettent en vitrine ...
bossant dans le milieu du soin, j'en connais quelques un.e.s, des psy (psychologues, psychiatres) qui consomment (de l'alcool, de la coke, etc...) ... mais c'est dans la sphère privée que ça se passe ... ils/elles ne le mettent pas en avant dans le cadre de leur boulot en général
parlant pour moi : je suis psy(chologue), je consomme du cannabis depuis maintenant presque 30 années, j'en suis clairement dépendant (dans le sens où je vais avoir des symptômes de manque si j'arrête, ce que j'assume totalement, du coup bin j'arrête pas et en plus j'ai pas envie/besoin d'arrêter alors bon..) ... bin, la plupart de mes collègues ne le savent pas et n'ont d'ailleurs pas à le savoir de mon point de vue, ça ne les regarde pas... mais ça me permet d'appréhender différemment certaines situations, notamment les personnes ayant des usages de "la drogue " qui seraient problématiques...
à mes yeux, il n'est pas forcément nécessaire que les "soignants" consomment pour être aidants (comme il n'est pas nécessaire de choper un cancer pour bosser en oncologie ... parallèle un peu tiré par les cheveux mais c'est pour illustrer, hein)
après c'est sur qu'un soignant qui n'a jamais rien consommé ou même abusé juste de l'alcool va peut-être avoir des représentations plus ..."enkystées" qu'un soignant qui serait passé par le côté expérientiel d'un psychotrope (ne serait-ce que prendre une murge ou même fumer du tabac...)

il y a des jours étranges
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Surtout...ne pas se biler sur la route...
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pierre
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psychodi a écrit

parlant pour moi : je suis psy(chologue), je consomme du cannabis depuis maintenant presque 30 années, j'en suis clairement dépendant (dans le sens où je vais avoir des symptômes de manque si j'arrête, ce que j'assume totalement, du coup bin j'arrête pas et en plus j'ai pas envie/besoin d'arrêter alors bon..) ... bin, la plupart de mes collègues ne le savent pas et n'ont d'ailleurs pas à le savoir de mon point de vue, ça ne les regarde pas... mais ça me permet d'appréhender différemment certaines situations, notamment les personnes ayant des usages de "la drogue " qui seraient problématiques...

Un psy qui consomme des produits illicites, ca lui permet d'enrichir et de complexifier sa grille de lecture. Ca peut permettre aussi d'adopter un point de vue beaucoup moins stigmatisant, peut etre moins persécuteur.... !

Et c'est dommage que tu ne puisses pas en parler en d'équipe, (et je comprends o combien pourquoi), parce que c'est un des fondements de ton point de vue. Du coup, il y a tout un pan important de ton analyse qui est caché... C'est un des problèmes des professionnels PUD...

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zowee homme
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Hello,

Merci pour ces réponses...Le débat est lancé.
Il me semble qu'un psy ayant l'experience de differentes drogues et leurs effets sur la psyché est un plus.
Ce qui ne veut pas dire que sans ces connaissances, le travail serait moins efficace.
Perso, quand je partage avec un psy sur des evenements marquants avec tel ou tel produit et savoir que mon interlocuteur n'a pas ou peu d'idées sur le/les comportements que ces produits peuvent induire, ça me dérange.
D'ou le but de ma question.
Dans un monde ( souvent medical et principalement anglo-saxon )  dont le regard change sur les drogues en développant etudes et thérapies sur l'utilisation des psychedeliques pour le traitement de la dépression et/ou addictions, ça me semblerait pas dingue que les soignants aient l'experience des drogues.
De meme que les shamans ou trip sitters accompagnants les ceremonies de prise de psychedeliques...
J'espere que ma question est plus claire wink

Gilles

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Alexandre11 homme
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Il y a moi qui suis en passe de devenir psychiatre. Je ne suis pas sûr que ce soit un atout absolu, en dehors des avantages indéniables j'ai l'impression d'avoir pu perdre de l'objectivité et de la vue d'ensemble.

Comparaison douteuse mais un neurologue n'a pas besoin d'avoir vécu un AVC pour mieux le comprendre ou le déceler.

Dernière modification par Alexandre11 (21 juin 2023 à  03:38)

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Mister No homme
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Non, il n'a pas besoin.
Mais les psy devraient tester certains neuroleptiques qu'ils seront amené à prescrire, dans le cadre de leurs études, bien entendu, sous contrôle médical hein.

en dehors des avantages indéniables j'ai l'impression d'avoir pu perdre de l'objectivité et de la vue d'ensemble.

J'aurais du mal à trouver un ou des avantage de quelque chose qui  m'aurait fait perdre objectivité et vue d'ensemble.
Vu d'ensemble ou de la doxa moralo legale ?

J'aimerais bien que tu me détailles ces avantages si tu veux bien.

Perso, au contraire, bien que pas d'études médicales, je pense justement que les drogues et en particulier les psychédéliques m'ont donné une grille de lecture bien plus étoffée pour mieux appréhender ma vie, professionnelle, affective, sociale, à structurer mon cerveau d'une telle manière qu'aucun enseignement ne pourrait y parvenir.


Just say no prohibition !

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Alexandre11 homme
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Je pense que de par la dimension très personnelle des troubles de l'addictologie, l'avoir vécu permet d'améliorer la prise en charge que ce soit au niveau diagnostic, des psychothérapie ou même de l'empathie qu'on peut avoir pour les patients, pour ne pas être à côté de la plaque.

Je sais aussi que je suis dépendant à l'héroïne, et que ma position vis à vis de me dépendance reste assez ambiguë et il persiste encore en moi des conflits intérieurs qui n'ont pas de réponses, et qui peuvent potentiellement m'éloigner de la prise de distance nécessaire à la prise en charge d'un patient.

Ce n'est que mon avis mais je trouve que le meilleur système est avec le patient expert (ou un truc comme ça) qui puisse apporter son expertise aux médecins sans qu'ils aient besoin de passer par là.

Pour le coup je ne parlerai jamais de mes consommations dans la prise en charge d'un patient, que ce soit équipe ou directement avec lui. Ça restera dans le domaine du privé.

Dernière modification par Alexandre11 (22 juin 2023 à  12:31)

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psychodi homme
Pour ma santé :5 weed et j'les fume par jour
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pierre a écrit

....
Et c'est dommage que tu ne puisses pas en parler en d'équipe, (et je comprends o combien pourquoi), parce que c'est un des fondements de ton point de vue. Du coup, il y a tout un pan important de ton analyse qui est caché... C'est un des problèmes des professionnels PUD...

... quelques collègues sont bien au courant que je consomme, mais je l'ai présenté volontairement comme "conso ponctuelle" ... parce que les représentations des dépendances ont la dent dure et que même si je les sais indulgents (mes collègues), je ne tiens pas à tomber du côté où ils pourraient éventuellement me mettre et que je résume ainsi : "mais enfin, t'es dépendant ! t'en a conscience ! et tu veux pas changer ?" et patabli et patabla... Autant vis à vis de la nicotine, tout le monde peut l'accepter ... mais quand il s'agit du cannabis, c'est une autre histoire (surtout tant que ça reste illégal ... j'ai pu prendre quelques bitures à l'alcool avec mes collègues, hein ... mais de là à partager un vapo ou même carrément un pétard, y a un fossé important tout de même)

mon addiction, c'est aussi mon intimité...aurais-je à tout dévoiler ? J'aime bien ce petit côté "analyse cachée" finalement...impression d'avoir un coup d'avance parfois sur mes collègues non PUD...

@Alexandre11 : bienvenue dans le monde de l'ambiguïté et de l'ambivalence des soignants qui prennent des prod et qui aiment ça ... faut juste s'assouplir le Surmoi et ça passe ....

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Texte mis dans les morceaux choisis de Psychoactif. (pierre)

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Calice34
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zowee a écrit

Salut,

Je me demandais si dans l'éventail thérapeutique, il existe en France ou ailleurs des psys ou cabinet de psys  qui ont pris des drogues et qui exercent en connaissance totale du sujet...

Merci.

Gilles

Salut, ton post me rappelle une vidéo que j'avais vu il y a quelques temps à propos d'une addictologue, elle-même ancienne addict. Interview intéressante, je partage le lien:

Dernière modification par Calice34 (25 juin 2023 à  18:11)


À trop se donner, on s'abandonne.

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Jesuisturfu homme
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zowee a écrit

Perso, quand je partage avec un psy sur des evenements marquants avec tel ou tel produit et savoir que mon interlocuteur n'a pas ou peu d'idées sur le/les comportements que ces produits peuvent induire, ça me dérange.

Mais finalement a quoi cela lui servirai ?
Lorsque l'on va voir un psy c'est pour régler ses problèmes et pas celui du psy donc il faut qu'il reste objectif sur comment toi tu perçois ta conso de drogue et non pas lui.

On vis tous la drogue différemment, on consomme des produits pour des raisons différentes.
Dans tous les cas la perception du psy sur la drogue ne doit pas affecter son travail.

Un psy doit être a ton écoute et non jugeant mais en a mon avis ça consommation ou non de stupéfiants n'est pas sensée avoir une quelconque importance dans son travail.

C'est justement à toi de lui expliquer quel effet telle drogue induit sur toi et pourquoi tu consommes ou non si tu désire aborder le sujet et non à lui.
Car encore une fois tu vas voir un psy pour parler de toi, si tu désire discuter et échanger sur la drogue il y a les amis ou le forum pour ça.

Voilà pour ma p'tite pierre au débat !

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zowee homme
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Merci mais le sujet des drogues et tellement singulier que seule son experience permet d'en parler...

Dernière modification par zowee (26 juin 2023 à  13:24)

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Temporary
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zowee a écrit

Merci mais le sujet des drogues et tellement singulier que seule son experience permet d'en parler...

Bah euh comme a peu prés toutes les expériences humaines hin...
Tu sais ce que c'est d'avoir survécu à un cancer ? Ou d'être amoureux ? Ou d'avoir perdu un membre de ta famille ? Ou un ami ? Ou de devenir parent ? ou de... Bon je pense que tu as pigé où je veux en venir.

Perso j'ai jamais vécu de cancer, personne m'a jamais agressé à cause de ma couleur de peau, ma façon de prier ou de baiser.
Et tu sais quoi ? Pourtant je reste persuadé que je peux être à l'écoute de personnes qui auraient vécu ces événements.

Qu'une expérience avec une/substances psychoactive, occasionnelle ou chronique soit un plus dans le cadre d'un accompagnement ou d'un échange, mais oui. Mais l'absence d'expérience aussi parce que justement, être vierge d'expérience c'est aussi ne pas forcément se placer dans la comparaison (je caricature).

En vrai, si tu vas voir un soignant (ou une soignante, merde) le truc le plus important, c'est l'écoute et le non jugement (mes deux cents). Et puis c'est quand même assez gratifiant de pouvoir aussi être dans la position de celui qui va apprendre à celui qui t'accompagne dans le soin. ça péte un peu l'asymétrie relationnel et ça met sur un niveau plus humain de collaboration.
J'ai toujours aimé qu'un "patient" m'apprenne des choses. C'est ça qui fait que je reste dans le métier.

En résumé, plus qu'une expérience avec les stups, un état d'esprit ouvert et une écoute sans jugement.

Mais je crois que ça à déjà été dis

T.

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Plotchiplocth homme
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psychodi a écrit

mon addiction, c'est aussi mon intimité...aurais-je à tout dévoiler ? J'aime bien ce petit côté "analyse cachée" finalement...impression d'avoir un coup d'avance parfois sur mes collègues non PUD...

Merci beaucoup pour ton intervention. Vraiment

je suis aussi infirmier, et ai une expérience qui ressemble à celle ci. Bon à noter que si en plus il s'agit d'une dépendance opiacés/amphétamines, illégale, alors là la disqualification est vite arrivée. Et c'est pour moi pas forcément malsain de garder cela dans sa sphère "privée", en tout cas c'est mieux si comme tu fais te convient, avant tout.

Et d'ailleurs à ce propos, je vis cette paire de dernières années une expérience que je n'avais pas eu avant. Après 25 ans de consommations "cachées", je me présente dans de nombreuses commissions de la fédération addiction, des séminaires de recherche, des congrès, comme personne dépendante. Dans mon cas, je n'en pouvais plus de cette face cachée "malgré moi". Je crois que c'est pendant mon exercice pro infirmier que ca m'a été le plus pesant de me taire/cacher, avec un summum pendant la formation au diplôme d'état infirmier, une expérience déjà de vulnérabilité importante et en plus dans laquelle les professionnels accompagnants me formaient ... à devenir stigmatisant!
Aujourd'hui je suis doctorant en santé publique, et je me présente officiellement comme dépendant, consommateur depuis 25 ans (déjà). Je le fais car je pense aussi que pour moi là où j'en suis 1/je suis très protégé en fait et risque peu je crois 2/je crois à des effets politiques à le dire

Le travail au sein de l'équipe de modération de Psychoactif.org, ensemble, que nous avons produit ces dernières années est juste énorme à mes yeux. Déjà collectivement car nous sommes ensemble en train de enfin élaborer une pensée face à la stigmatisation et la médicalisation des drogues et de ceux qui les consomment/aiment. Et puis aussi intimement, profondément, ces rencontres et ce qu'elles produisent en moi est aussi énorme par l'avancée faite dans la déconstruction des assignations qui m'étaient faites et que je me faisais, passant par la prise de conscience de ce que c'est d'éprouver la condition de drogué, de repenser mon parcours grâce à ces apports, et de m'accorder le droit à la dignité que le monde me refuse mais que mes pairs de cœur et de pensée m'ont offert et soutenu.

Pour sur, l'investissement militant de la colère que j'ai contre ceux qui ont fait de moi celui qu'il ne faut pas être, et les rencontres fortes de mes pairs avec qui aujourd'hui je suis investi dans ce combat, mes ami.e.s activistes, ont positivement changé ma vie! un chemin qui me permet d'expérimenter un sentiment d'unité et de congruence, tellement apaisant et empouvoirant, et qui me paraissait parfois impossible hier alors qu'au fond il n'était que impossibilisé par ceux qui assignent le stigmate.

Aujourd'hui tout cela m'est beaucoup plus clair, et je ne leur lâcherai plus rien, je ne leur ferai plus de concession, je serai juste impitoyable face à ceux qui nous/me refusent le droit à la dignité et qui ne rencontreront désormais plus que ma colère et ma hargne au lieu de ma déférence et ma discrétion.
Mes consommations ne font pas ma valeur, et aujourd'hui accompagnent mon émancipation des discours déshumanisant les personnes faisant usages de drogues, prononcés par ceux qui, bien que non-consommateurs et néphalistes, sont totalement aliénés par La Drogue.

Love PA.org Team!

un témoignage pour enrichir la perception j'espere...

Dernière modification par Plotchiplocth (27 juin 2023 à  21:55)

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Merci pour ton comportement qui fait, je pense, progresser l’opinion.
 
Mais grave ! Love PA.org team - WW
 
PA c'est la vie <3 MT
 
Bravo, ta prise de parole dans ton milieu pro est courageuse.

Analyse à distance-recherche DigiTraj
"Needles protect the neon logos from pigeon shit", Sleaford Mods

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AmyW non binaire
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Alexandre11 a écrit

Comparaison douteuse mais un neurologue n'a pas besoin d'avoir vécu un AVC pour mieux le comprendre ou le déceler.

Très douteuse en effet. Je ne pense pas que ce soit comparable.

Ça reste à vérifier mais j’ai entendu dire qu’en matière de psychanalyse il était indispensable que le psychanalyste ait lui-même effectué cet « exercice » pour prétendre le faire faire à ses patients.


Ce que tu n’aimes pas chez les autres c’est ta propre part d’ombre.

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Alexandre11 homme
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AmyW a écrit

Alexandre11 a écrit

Comparaison douteuse mais un neurologue n'a pas besoin d'avoir vécu un AVC pour mieux le comprendre ou le déceler.

Très douteuse en effet. Je ne pense pas que ce soit comparable.

Ça reste à vérifier mais j’ai entendu dire qu’en matière de psychanalyse il était indispensable que le psychanalyste ait lui-même effectué cet « exercice » pour prétendre le faire faire à ses patients.

Je ne vais pas défendre ma comparaison plus que douteuse.

Par contre mon avis sur la psychanalyse est voili voilou.

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AmyW non binaire
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Alexandre11 a écrit

Par contre mon avis sur la psychanalyse est voili voilou.

Je pense que ça peut aider des gens. Ça doit quand même être à double tranchant potentiellement. Il doit bien y avoir des personnes qui ont commencé une psychanalyse en étant légèrement pas bien dans leur peau et qui sont devenus franchement atteintes suite à cette expérience, je crois que ça doit être rare quand même.

Je me suis posé la question pour moi-même à une époque. Étant donné qu’il pouvait n’y avoir aucun résultat, même au bout de plusieurs années, que c’était pas donné, et que finalement il semblerait que je supporte plutôt bien mes traumatismes puisque j’ai pu m’adapter à cette société, j’ai préféré m’abstenir de tenter cette expérience, pour me consacrer à d’autres.

D’ailleurs, pour en revenir au sujet de ce fil, j’ai un membre de ma famille, deux en fait, qui étaient psychothérapeutes (tout deux psychanalysés mais osef), à la retraite aujourd’hui. Ils ne m’ont jamais parlé d’une quelconque consommation de psychotrope. Je ne sais pas si c’est parce qu’ils n’ont pas fait ce genre d’expérience, ou bien si c’est que nous n’avons jamais été assez proches pour qu’ils abordent ce sujet avec moi. Toujours est-il que j’ai eu une fois l’occasion de regarder la bibliothèque du cabinet de l’un d’entre eux, et un livre a attiré mon attention. C’est con, j’ai oublié le titre exact mais c’était un bouquin sur le LSD. Dedans il était expliqué que l’expérience du LSD pouvait être traumatisante, car elle pouvait être équivalente, en terme de réalisation sur soi, de bouleversement psychique, à ce que pouvait apporter une psychanalyse. Mais tout ceci en quelques heures, au lieu d’une long travail sur des mois ou des années.

Ma conclusion (personnelle, ad-hoc pour un psychisme soyeux) :  j’aurais fait des dizaines de psychanalyses dans une seule vie, à 10 € la formule complète. Les freudiens comme les lacaniens peuvent aller se reposer sur leur divan. L’école hofmannienne a une longueur d’avance ! ^^


Ce que tu n’aimes pas chez les autres c’est ta propre part d’ombre.

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Menthedespentes homme
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Personnellement, je ne sais pas si être consommateur quand on est soignant est indispensable car ce n'est pas une connaissance interne et fine du produit qui fait qu'on est nécessairement meilleur à soutenir l'autre dans sa démarche de réduction ou d'arrêt. Cependant, je suis d'accord que le pré-requis c'est avant tout ne pas stigmatiser le consommateur. C'est avant tout écouter ce qu'il dit de sa consommation, du produit, des effets du produits sur lui, de ses raisons de vouloir travailler sur sa consommation. En somme, le considérer comme le meilleur expert de lui-même et de sa consommation.

Pour parler de mon expérience personnelle, je suis éducateur en CSAPA et j'accompagne au quotidien des personnes à travailler sur leur conso. J'ai consommé pendant des années du THC. Mon expérience d'arrêt a été très intéressante à vivre d'un point de vue intellectuel et je me rends compte que je mobilise régulièrement les réflexions que j'en ai tiré pour les mettre au profit de ceux que j'accompagne (sans qu'ils ne le sachent). J'ai peut-être une compréhension plus fine du manque, de la frustration et de ce que cela modifie dans le quotidien d'arrêter sa conso que mes collègues de travail qui n'ont jamais consommé de rien mais je ne suis pour autant meilleur professionnel.

Ce que les gens que j'accompagne ne savent pas, c'est à quel point ils m'ont indirectement aidé à tenir car j'éprouve beaucoup d'admiration pour eux et ils ont été un moteur dans ce processus.

J'ai également une mission de prévention ce qui me donne l'opportunité de parfois intervenir devant les futurs travailleurs sociaux et j'ai à cœur de travailler en priorité sur la déstigmatisation. J'essaye d'éduquer leur regard sur le sujet et de les amener à développer une réflexion propre.

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Alexandre11 homme
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AmyW a écrit

Alexandre11 a écrit

Par contre mon avis sur la psychanalyse est voili voilou.

Je pense que ça peut aider des gens. Ça doit quand même être à double tranchant potentiellement. Il doit bien y avoir des personnes qui ont commencé une psychanalyse en étant légèrement pas bien dans leur peau et qui sont devenus franchement atteintes suite à cette expérience, je crois que ça doit être rare quand même.

Je me suis posé la question pour moi-même à une époque. Étant donné qu’il pouvait n’y avoir aucun résultat, même au bout de plusieurs années, que c’était pas donné, et que finalement il semblerait que je supporte plutôt bien mes traumatismes puisque j’ai pu m’adapter à cette société, j’ai préféré m’abstenir de tenter cette expérience, pour me consacrer à d’autres.

D’ailleurs, pour en revenir au sujet de ce fil, j’ai un membre de ma famille, deux en fait, qui étaient psychothérapeutes (tout deux psychanalysés mais osef), à la retraite aujourd’hui. Ils ne m’ont jamais parlé d’une quelconque consommation de psychotrope. Je ne sais pas si c’est parce qu’ils n’ont pas fait ce genre d’expérience, ou bien si c’est que nous n’avons jamais été assez proches pour qu’ils abordent ce sujet avec moi. Toujours est-il que j’ai eu une fois l’occasion de regarder la bibliothèque du cabinet de l’un d’entre eux, et un livre a attiré mon attention. C’est con, j’ai oublié le titre exact mais c’était un bouquin sur le LSD. Dedans il était expliqué que l’expérience du LSD pouvait être traumatisante, car elle pouvait être équivalente, en terme de réalisation sur soi, de bouleversement psychique, à ce que pouvait apporter une psychanalyse. Mais tout ceci en quelques heures, au lieu d’une long travail sur des mois ou des années.

Ma conclusion (personnelle, ad-hoc pour un psychisme soyeux) :  j’aurais fait des dizaines de psychanalyses dans une seule vie, à 10 € la formule complète. Les freudiens comme les lacaniens peuvent aller se reposer sur leur divan. L’école hofmannienne a une longueur d’avance ! ^^

Je préfère repréciser encore une fois, ce n'est vraiment que mon avis et il est assez tranché.

Je pense que la psychanalyse se base sur des théories qui sont pour la plupart du vent, dans une assez grosse proportion pour qu'elle puisse être considérée comme une pseudo-science, exactement au même titre que l'homéopathie ou l'astrologie.

Je suis pour l'arrêt de son enseignement dans les facs de psychologie, ou en tout cas de le faire avec plus de recul, non plus comme une forme de psychothérapie possible. (Peut-être qu'ils ne le font plus, mais c'était encore le cas aux dernières de mes nouvelles).

Dans mes cours actuels de médecine il n'y a plus aucune mention à la psychanalyse autre que pour des raisons historiques, ou d'explications de racines de nouvelles théories.

Le seul endroit où la psychanalyse est encore présente dans mes cours est en pédopsychiatrie, où des PU-PH m'ont expliqué que c'était le dernier gros bastion de la psychanalyse.

Je préfère repréciser que c'est encore que mon avis, je ne veux vraiment pas déclencher de guerre avec ce message.

Je trouve ça vraiment dommage que dans l'esprit de beaucoup de gens, psychologie soit encore équivalent à la psychanalyse.

J'ai moi aussi suivi une psychanalyse, (en psychiatrie enfant envoyé par mon CHU tiens donc), mais ça n'a absolument rien donné, et à 70 euros la séance absolument pas remboursé, j'ai été soulagé que ça n'ait duré pas plus de 6 mois. Même si à un moment j'ai eu 2 séances par semaine !!

Sinon je suis complètement d'accord avec le LSD, je n'en ai jamais pris mais j'ai pu l'observer chez certains de mes camarades, certains trips au LSD leur ont permis d'avancer comme une psychothérapie aurait pu le faire sur une plus longue période. Après je ne pense pas que ça suffise à justifier la prescription de LSD à la place de séance de psychologue lol

Dernière modification par Alexandre11 (29 juin 2023 à  00:24)

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Locutus homme
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Mmh parler moi de votre Mère...

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Je suis d'accord avec Alexandre, la psychanalyse, c'est quand même bien fumeux... Freud avait des idées pas bien nette, et souvent en tiré des conclusion totalement farfelu en faisant des liens entre différent événement de la vie de manière totalement hasardeuse...

Baroudeur de l'esprit

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Temporary
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Résumé la psychanalyse à Freud c'est ne rien connaitre à ce courant...
Pas forcément envie de lancer un débat non plus parce que c'est peu en lien avec le topic mais il faut aussi savoir esprit critique garder :
A ce jour, les approches psychologiques reponsent sur pas grand choses si ce (et c'est déjà assez exceptionnel je trouve) des tentatives d'expliquer ou plutôt de présenter une façon de percevoir le monde.

La psychanalyse repose sur des concepts tel que la pulsionnalité, l'inconscient, etc... pour proposer une théorie autour du fonctionnement de l'esprit humain.
Au même titre que l'approche comportementaliste ou cognitiviste ou humaniste.

Et par pitié, ne me sortez pas le "Oui mais euh les TCC c'est de la science"...
ça repose surtout sur des stats et les stats... c'est pas de la science.

Si on pousse un peu le bouchon (pas loin) tu peux aussi te dire que là où la psychanalyse offre à l'analysé une possibilité de créer une explication de son mode de fonctionnement, les TCC cherchent surtout à ce que l'individu retourne à un été de fonctionnement opérationnelle satisfaisant...
Heureusement qu'au milieu de tout ça, tu as des pros qui y ajoute un peu d'humanisme et d'approche rogérienne parce que bon la TCC sur le papier, c'est le bras gauche du capitalisme.

Bref, j'arrête
Désolé pour le flood.

il va de soi que cela n'est que mon avis (et les avis... vous savez ce qu'on en dit)

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Doromo homme
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Temporary a écrit

Et par pitié, ne me sortez pas le "Oui mais euh les TCC c'est de la science"...
ça repose surtout sur des stats et les stats... c'est pas de la science.

La quantifiabilité et la reproductibilité sont des éléments importants (et pertinents) de la méthode scientifique moderne, je crois que c'est ce que les défenseurs des TCC apprécient. Après, comme tu dis, ça reste une approche sans grande nuance, ultra-productiviste et lacunaire de la santé mentale individuelle. Le simple fait qu'on définisse (si c'est encore le cas ?) la gravité d'une addiction par la non-fonctionnalité (pro, avant tout) de l'individu me laisse rêveur. Vous êtes malheureux comme une tombe, vous vous torchez tous les soirs ? Bah, tant que vous êtes assez vivant le lendemain pour pointer au Super-U, tout va bien. N'oubliez pas de payer vos factures, quand même.

Perso, je vois les psy(chologues) et autres thérapeutes non-iatres comme des artistes. Et comme pour l'art, toutes les méthodes sont potentiellement bonnes si elles sont bien maniées. Après, soit le public résonne, soit il passe son chemin.

Délicat, comme taf, je suis assez admiratif, de loin.


Quand on a rien dans l'ciboulot
autant y mettre un gros bédo

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krakra homme
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Bonjour
les statistiques font partie de la science mathématiques et les chercheurs pour vérifier une hypothèse ont besoins des statistiques

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pierre
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Menthedespentes a écrit

Personnellement, je ne sais pas si être consommateur quand on est soignant est indispensable car ce n'est pas une connaissance interne et fine du produit qui fait qu'on est nécessairement meilleur à soutenir l'autre dans sa démarche de réduction ou d'arrêt. Cependant, je suis d'accord que le pré-requis c'est avant tout ne pas stigmatiser le consommateur. C'est avant tout écouter ce qu'il dit de sa consommation, du produit, des effets du produits sur lui, de ses raisons de vouloir travailler sur sa consommation. En somme, le considérer comme le meilleur expert de lui-même et de sa consommation.

Il y a plusieurs choses dans ce que tu dis.

Actuellement les professionnels des CSAPA/CAARUD non consommateurs ne connaissent rien aux drogues, et pour eux c'est totalement abstrait, comme si je vous parlais du bridge alors que j'y comprend rien...
Seulement quand on veut faire de la réduction des risques avec les personnes, comme faire le programme AERLI (Accompagnement à l'injection), apprendre à baser, ou ne serait ce que donner du matos de RDR, il faut savoir de quoi on parle un minimum, il faut s'interesser un mimimum à la consommation...

La relation d'aide, c'est aussi parler des drogues avec les PUD. et savoir parler des drogues, finement, est une compétence qui devrait être dans tout les CSAPA et les CAARUD.  Pour essayer d'avoir cette compétence, des CSAPA/CAARUD embauchent des travailleurs pairs (des PUD pour leur compétences expérientielles sur l'usage), mais il faut que ca soit des travailleurs qui ne soit pas dans l'arret et dans le rejet des autres PUD qui consomment.... Il faut que ca soit des personnes qui consomment ! Et d'ailleurs dans mon CSAPA, je veux embaucher des travailleurs pairs qui n'ont pas peur de dire qu'ils consomment aux restes des usagers et de l'équipe.


Quand à la stigmatisation dans les CSAPA, au risque de te choquer elle est omniprésente ! Et ceux qui disent "moi je ne stigmatise pas", sont en plein dans la stigmatisation des PUD.
La stigmatisation des PUD est tellement présente dans nos vies depuis que nous sommes nés, qu'elle est intégrée inconsciemment, toujours présente. Si on n'y travaille pas, si on essaie pas de la déconstruire, on la reproduit !
J'entends toujours dans les CSAPA : les PUD sont des enfants, ils manquent de contrôle, être en retard ca fait partie de leur pathologie,  il est dans le déni, il est dans la lune de miel, les usagers sont des personnes ultrasensibles...  tout ca c'est du bullshit du à la stigmatisation ! Ca n'a aucune consistance autre que d'engager un rapport de domination avec les PUD.
Et la preuve de cela, c'est que c'est les PUD qui fréquente les structures addicto qui s'autostigmatisent le plus, comparé à ceux qui ne les fréquentent pas. Cf cette article qui en parle un peu : https://www.psychoactif.org/forum/2023/ … .html#divx

Pierre, chef de service d'un CSAPA et consommateurs de drogues

Dernière modification par pierre (02 juillet 2023 à  16:13)

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Entièrement d'accord ! ~Locutus

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Locutus homme
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pierre a écrit

La relation d'aide, c'est aussi parler des drogues avec les PUD. et savoir parler des drogues, finement, est une compétence qui devrait être dans tout les CSAPA et les CAARUD.  Pour essayer d'avoir cette compétence, des CSAPA/CAARUD embauchent des travailleurs pairs (des PUD pour leur compétences expérientielles sur l'usage), mais il faut que ca soit des travailleurs qui ne soit pas dans l'arret et dans le rejet des autres PUD qui consomment.... Il faut que ca soit des personnes qui consomment ! Et d'ailleurs dans mon CSAPA, je veux embaucher des travailleurs pairs qui n'ont pas peur de dire qu'ils consomment aux restes des usagers et de l'équipe.

C'est quelque chose qui m'intéresserait beaucoup perso ! J'aimerais beaucoup aidé mes pairs,  après avoir essuyé tellement de jugement de personnes qui sont sensé t'aider, ça doit faire tellement bien de parler avec quelqu'un qui connait et maîtrise le sujet. Moi il n'y qu'avec mon père, ancien consommateur d'héroïne avec qui j'ai pû m'exprimer clairement et sans jugement, et ça fait tellement de bien ! (Et le forum bien sûr !)

La dernière fois que j'ai était au CSAPA, l'infirmière levé les yeux au ciel quand je m'exprimer sur mes consommation, avec beaucoup de jugement et de froideur dans la voix... Autant dire que ça m'a bien refroidi ! Alors qu'a la base, j'étais motivé à me faire suivre...

J'ai essayé de faire du bénévolat dans ma région (Normandie), mais j'ai pas trouvé grand chose, et le CSAPA du coin on cru a une blague quand j'ai proposé mon aide...

Dernière modification par Locutus (04 juillet 2023 à  00:59)


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Menthedespentes homme
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pierre a écrit

Menthedespentes a écrit

Personnellement, je ne sais pas si être consommateur quand on est soignant est indispensable car ce n'est pas une connaissance interne et fine du produit qui fait qu'on est nécessairement meilleur à soutenir l'autre dans sa démarche de réduction ou d'arrêt. Cependant, je suis d'accord que le pré-requis c'est avant tout ne pas stigmatiser le consommateur. C'est avant tout écouter ce qu'il dit de sa consommation, du produit, des effets du produits sur lui, de ses raisons de vouloir travailler sur sa consommation. En somme, le considérer comme le meilleur expert de lui-même et de sa consommation.

Il y a plusieurs choses dans ce que tu dis.

Actuellement les professionnels des CSAPA/CAARUD non consommateurs ne connaissent rien aux drogues, et pour eux c'est totalement abstrait, comme si je vous parlais du bridge alors que j'y comprend rien...
Seulement quand on veut faire de la réduction des risques avec les personnes, comme faire le programme AERLI (Accompagnement à l'injection), apprendre à baser, ou ne serait ce que donner du matos de RDR, il faut savoir de quoi on parle un minimum, il faut s'interesser un mimimum à la consommation...

La relation d'aide, c'est aussi parler des drogues avec les PUD. et savoir parler des drogues, finement, est une compétence qui devrait être dans tout les CSAPA et les CAARUD.  Pour essayer d'avoir cette compétence, des CSAPA/CAARUD embauchent des travailleurs pairs (des PUD pour leur compétences expérientielles sur l'usage), mais il faut que ca soit des travailleurs qui ne soit pas dans l'arret et dans le rejet des autres PUD qui consomment.... Il faut que ca soit des personnes qui consomment ! Et d'ailleurs dans mon CSAPA, je veux embaucher des travailleurs pairs qui n'ont pas peur de dire qu'ils consomment aux restes des usagers et de l'équipe.


Quand à la stigmatisation dans les CSAPA, au risque de te choquer elle est omniprésente ! Et ceux qui disent "moi je ne stigmatise pas", sont en plein dans la stigmatisation des PUD.
La stigmatisation des PUD est tellement présente dans nos vies depuis que nous sommes nés, qu'elle est intégrée inconsciemment, toujours présente. Si on n'y travaille pas, si on essaie pas de la déconstruire, on la reproduit !
J'entends toujours dans les CSAPA : les PUD sont des enfants, ils manquent de contrôle, être en retard ca fait partie de leur pathologie,  il est dans le déni, il est dans la lune de miel, les usagers sont des personnes ultrasensibles...  tout ca c'est du bullshit du à la stigmatisation ! Ca n'a aucune consistance autre que d'engager un rapport de domination avec les PUD.
Et la preuve de cela, c'est que c'est les PUD qui fréquente les structures addicto qui s'autostigmatisent le plus, comparé à ceux qui ne les fréquentent pas. Cf cette article qui en parle un peu : https://www.psychoactif.org/forum/2023/ … .html#divx

Pierre, chef de service d'un CSAPA et consommateurs de drogues

Je suis d'accord avec toi, je ne sais pas si tu t'es trompé en me citant car tu argumentes comme si j'avais un contre-discours alors que ce n'est pas le cas.

J'ai pu de mes yeux constater la stigmatisation que vivent les PUD au sein des équipes soignantes, écouter les récits que les usagers m'en font.

Je pense qu'il y a toujours des angles morts dans nos propres discours et nos comportements et que quelqu'un, aussi éduqué, sensibilisé et motivé à se déconstruire soit-il laissera toujours échapper des mots ou des comportements qui seront stigmatisants et je ne suis pas une exception. Cependant, je constate auprès des jeunes travailleurs sociaux en formation qu'ils sont vraiment réceptifs aux échanges à ce sujet et qu'ils sont souvent très enclins à remettre en questions leurs a-priori. C'est très stimulant d'être à leur contact lors de mes actions de formation car ils arrivent en général à rendre visible leurs idées préconçues et à en discuter sans être sur la défensive. Une après-midi ne suffira jamais évidemment pour tout déconstruire et travailler en profondeur sur les représentations qu'ils se font des PUD mais c'est déjà une graine plantée.

Les professionnels des générations précédentes sont en général moins enclins à remettre en question ou du moins à avoir un échange sur leurs a priori. Nous avons notamment beaucoup de problèmes avec les soignants de psychiatrie qui sont parfois presque dans le refus d'accompagner des personnes qui consomment, nous les orientant systématiquement alors même que ces personnes n'ont pas forcément formulé de demande d'être accompagné sur la problématique addicto.

Je n'ai pas développé sur la pair-aidance mais évidemment que comme dans toutes problématiques,  elle est essentielle ! Elle devrait être davantage développée car un savoir théorique ne remplace pas un savoir expérientiel.

Là où peut-être nous divergeons c'est que même si la question du produit, de son usage, de ses effets, etc est centrale dans les entretiens que je fais avec les gens du moins en début d'accompagnement, nous abordons aussi beaucoup d'autres questions en lien avec leur conso, leur réduction de leur conso ou l'arrêt de leur conso qui ne touchent pas directement au produit en lui-même. C'est pour cela que je ne pense quand même pas qu'un professionnel de santé doit absolument avoir consommé pour bien accompagner ce processus là. De toute façon, en début de processus, j'accompagne toujours les personnes à trouver des personnes ressources autours d'eux et en dehors du CSAPA, que ce soit en assos de PUD, dans leur entourage, etc. Car je sais que c'est très important d'avoir un espace de parole et d'échange avec qqn qui est/ a été concerné par la problématique. Ça fait en général partie du cadre que je mets en place avec les personnes accompagnées.

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OliAzary
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Inscrit le 26 Sep 2022
148 messages
Sujet intéressant, j'apporte mon grain de sel car je suis dans cette situation étant neuropsychologue.

Je crois que la prise de drogue a été un élément déclencheur si ce n'est renforçateur de mon intérêt pour la psychologie et aujourd'hui encore c'est un sujet que je trouve passionnant et que je n'ai pas fini de sonder.

La particularité c'est qu'on peut effectivement parler de quelqu'un qui a le diabète sans l'avoir soi-même, mais parler d'une expérience sous influence sans l'avoir vécu c'est comme raconter un film qu'on a pas vu. C'est tellement intime que je pense que c'est forcément subjectif (la preuve en est des réactions individuelles, du set and Setting etc).

Pendant mes études, j'étais surpris du clivage que suscitait le sujet. On avait d'un côté les aficionados de la "psychologie totale" pour qui la drogue était non seulement dangereuse mais se rangeait automatiquement du côté des produits addictogènes, pour qui seule la psychothérapie avait un intérêt, à la imite d'être contre les psychotropes en général, et ceux qui étaient plus ouverts d'esprits limite fêtards et qui testaient des trucs.

J'ai toujours considéré que mes expériences avec les drogues ont participé à ma formation et m'ont permis d'entrevoir des réalités et des expériences différentes, m'ont permis de voir le monde différemment et d'être plus emphatique avec les autres, notamment avec les personnes psychotiques qui peuvent faire l'expérience d'hallucinations.
Je suis convaincu qu'il existe (comme beaucoup de personnes ici) un usage raisonnable des drogues et que cela peut même être quelque chose qui améliore l'être humain selon les situations. On est pas loin des théories des années 50/60 où on pensait que les drogues allaient développer le potentiel des êtres humains. Combien de fois, alors que je venais de fumer un joint, j'ai eu ce "eurêka" qui m'amenait sur un plateau une solution donnée à un problème que je n'arrivais pas à trouver. On dope bien les sportifs, alors pourquoi pas utiliser les drogues comme des adjuvants nous permettant d'êtres meilleurs, je veux dire par là, plus heureux ?

Le problème, c'est que le sujet est éminemment politique et qu'il vient heurter des valeurs et des représentations sociales (les drogués, les camés, les dealers, les flics qui nous protègent de la drogue etc) et donc il y a au final peu de recherche dans ce domaine (en tout cas en France, comme souvent, on est encore en retard sur le sujet).

Pour en revenir à mon expérience, quand un patient me parle de ses prises de drogue, je lui dis pas "eh mais c'est cool ça, moi aussi j'aime bien me taper un petit joint ou un sachet de champignon aussi" mais j'essaie de lui faire comprendre que je connais le sujet sur un mode intellectuel afin de faire de la prévention, tout simplement. Je ne suis pas addicto, mais si je vois que la personne fume des joints, je vais essayer de la sensibiliser sur le type de produits, les modes de consommation etc. Souvent les personnes sont très réceptives car elles se disent que quelqu'un les comprend. Elle doivent pas être stupides et piger que je m'y connais un peu plus que juste des trucs que j'ai lu dans des bouquins, mais ça reste de l'ordre du non-dit et ça marche plutôt bien.

On voit bien psys "LGBT friendly", alors pourquoi pas des psys "drugs friendly" et qui ne seraient pas des addicto dont la mission est de traiter une maladie précise, l'addiction et non la simple consommation (même si parfois problématique) d'une substance ?

La différence, c'est que la loi protège les homosexuels alors qu'elle condamne les toxicos.
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Merci pour ton témoignage et pour le partage de ton regard sur cette question

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