Et après? Bonne question...

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Hilde femme
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Dégun a écrit

Salut Hilde,

Merci pour les encouragements, je vais essayer de continuer à me faire souffrir t'inquiètes! Lol
tongue

J'espère que tu vas bien?
Je crois me souvenir de discussions sur le forum alcool en 2017 ou 18.
Ça passe sa race...
big_smile

Bonsoir Dégun,

Oui ça devait être en 2018, déjà 4 ans au moins, enfin il s'en est passé des choses depuis ! Je garde un très bon souvenir de ces discussions :)

Évidemment je ne te souhaite pas de souffrir mais il y a quelque chose de l'ordre du deuil (comme je crois prescripteur l'avait proposé) et de la réadaptation qui prend un peu de temps.

Dégun a écrit

Ce qui est sûr c'est que je considère que quand on a connu des états de "réalités augmentée" la vraie réalité semble tellement fade.
Du moins la réalité continuelle, sans moments de decompression et de lâcher prise intenses. Que j'ai jamais connu sans prod de mémoire d'adulte.

Actuellement je trouve ça dommage de devoir m'en passer.
Vu que j'ai du mal à trouver un sens à la vie, je m'interroge sur l'intérêt de vivre lucide.

Je comprends ça aussi mais la difficulté à trouver un sens à la vie n'est pas nécessairement liée qu'au renoncement aux substances psychoactives, c'est peut-être aussi un effet du vieillissement. Il arrive un âge où sans être nécessairement blasé il devient plus difficile de déclencher des effets Wow! compte tenu de tout ce qui a déjà été fait, expérimenté, testé, découvert, etc. auparavant; plus difficile d'être porté par l'excitation du moment suivant de détente à venir. Et encore plus difficile d'envisager un tel moment sans prod quand la plupart des expérimentations ont été faites sous prod. En ce qui me concerne en tout cas ma capacité d'émerveillement a nettement évolué avec le temps, elle porte aujourd'hui moins sur le spectaculaire (au sens de grand spectacle vs petit spectacle), et j'essaie de travailler les petites réjouissances. 

Au début de la vingtaine j'avais commencé à dépasser 2 verres d'alcool par soirée sous l'incitation d'un ami qui m'avait convaincue d'essayer, et fait découvrir les plaisirs de l'ivresse. Comme moi, quoiqu'un peu moins, c'était un gros fumeur de tabac. Pendant plusieurs années entre la fin des études et le début de la vie active et avant qu'il ne déménage très loin, quand nous sortions ensemble c'était toujours des excès d'alcool que je redoutais d'ailleurs car je me laissais entraîner et dépassais mes limites, mais j'ai des souvenirs mémorables. Pendant une dizaine d'années après son déménagement on ne se revoyait qu'épisodiquement et c'était toujours sans limite, excessif. Puis un jour au milieu de la trentaine il a tout arrêté et s'est mis au sport. Il ne fumait plus, il ne buvait plus, etc. Au départ c'était décontenançant pour moi qui continuais à fumer et à boire de passer une soirée avec quelqu'un qui restait au café et au Perrier. Finalement c'est quand j'ai commencé à arrêter qu'on a trouvé d'autres façon de fonctionner : on se voyait plutôt en journée qu'en soirée, on en profitait plutôt pour aller se promener/ marcher dans Paris, faire une sortie sympa au musée/expo, au parc, ou au concert qu'au resto/bar, etc. et on a passé des supers moments ensemble. Aujourd'hui j'apprécie vraiment ce genre de sortie qui peut se clôturer autour d'un café, d'une bière (pour moi), d'un dîner, ou de rien du tout.

Évidemment ça n'offre pas d'occasion de lâcher prise intense, c'est autre chose, c'est du soft et non du hard, mais un aménagement possible.

Dégun a écrit

Le (presque) pire c'est que j'ai presque plus de cravings. La phase d'arrêt qui était difficile commence à passer.
Réussir à ne pas céder me procurait au début au moins un peu de satisfaction, la fierté de ne pas craquer. Ca me consolait un peu.

Tu peux essayer de penser à tout ce que ne pas consommer d'alcool et de cocaïne t'apporte. C'est normal qu'au bout d'un moment tu t'habitues à savoir résister, c'est l'occasion de te féliciter de ce à quoi tu accèdes, comme un physique de jeune homme par exemple. big_smile

Dégun a écrit

Depuis quelques semaines je pense beaucoup aux vieux qui se laissent mourir parce qu'ils n'ont plus goût à la vie.
Ceux qui ont perdus leur conjoint, leurs amis, et qui ne voient plus d'intérêt à continuer de vivre.

Ça me parle vraiment depuis quelques temps.

Je pense pas du tout me suicider ni me laisser mourir, mais je crois comprendre ce qu'ils ressentent. Je fais le parallèle.
Jusqu'à présent je pouvais pas comprendre ça, cette abdication face à la difficulté de vivre quand on y trouve plus d'intérêt.
Je comprenais pas comment on pouvait perdre l instinct de suirvie.

Oui, tu es probablement un peu (assez) déprimé (PAWS).
Moi aussi ça m'a interrogée. Ce que je ne comprenais pas c'était que les personnes suicidaires ne se disent pas que leur situation pouvait changer, que les circonstances n'étaient que provisoires. Alors pour une personne âgée en fin de vie il y a effectivement peu d'espoir de retourner la situation, mais à la petite quarantaine il y a de la marge et de quoi imaginer vivre encore un tas de choses, peut-être très différentes du présent, à l'avenir.
Aujourd'hui tu ne vois pas l'intérêt de vivre cette existence mais tu ne peux pas extrapoler et savoir ce que tu ressentiras demain (ou après-demain) dans des circonstances probablement différentes.

Dégun a écrit

Pourtant je me sens pas plus déprimé que ça. Je commence à me résigner. La vie n'est pas la même sans prods.
En même temps je dis ça mais je suis pas clean non plus, je me kratomise avec impatience tous les week-ends. C'est mieux que rien pour moi.
Je crois que j'ai pas encore passé un week-end absolument lucide.
Déjà que c'est pas la joie j'imagine même pas sans rien du tout.

C'est déjà un énorme changement/bouleversement d'avoir rompu avec le reste et d'avoir remis en cause des comportements ancrés depuis longtemps. Cela prend du temps de se resensibiliser à la vie ordinaire, de se donner la possibilité de ressentir des émotions positives dans des situations qu'on aurait disqualifiées auparavant. Et en particulier comme tu le mentionnais, d'arriver à vivre pleinement les relations humaines, l'amour, le sexe, sans aucun prod. C'est pour ça aussi que je ne les mettrais pas en concurrence ou plutôt ne les proposerais pas comme substitut. Mais ça peut servir de béquille.

Je ne l'avais pas citée mais la musique m'a énormément aidée. C'est peut-être ce qui peut me procurer les émotions les plus intenses, en particulier un concert symphonique, mais à la maison ça marche aussi.  wink

Allez, Joyeuses Fêtes! smiley-gen013

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Bonsoir Prescripteur,

Merci pour les liens et les infos.
Ça semble intéressant mais assez technique pour moi, je prendrai le temps pour essayer de tout comprendre.

Bonsoir Hilde,

Hilde a écrit

Il arrive un âge où sans être nécessairement blasé il devient plus difficile de déclencher des effets Wow! compte tenu de tout ce qui a déjà été fait, expérimenté, testé, découvert, etc. auparavant; plus difficile d'être porté par l'excitation du moment suivant de détente à venir.

Il doit y avoir de ça en effet, mais j'ai un peu de mal à me résoudre à ne pas attendre de sensations fortes de la vie (drogue ou pas).
C'est bien mon challenge actuel, essayer d'apprécier des choses simples, c'est pas si simple que ça. Mais ça me motive.

Hilde a écrit

Finalement c'est quand j'ai commencé à arrêter qu'on a trouvé d'autres façon de fonctionner : on se voyait plutôt en journée qu'en soirée, on en profitait plutôt pour aller se promener/ marcher dans Paris, faire une sortie sympa au musée/expo, au parc, ou au concert qu'au resto/bar, etc. et on a passé des supers moments ensemble. Aujourd'hui j'apprécie vraiment ce genre de sortie qui peut se clôturer autour d'un café, d'une bière (pour moi), d'un dîner, ou de rien du tout.

Étonnement je commence un peu à comprendre ça.
Au début je me demandais comment j'allais faire pour passer des grosses soirées sans me défoncer, comme des tournées de bars jusqu'à la fermeture avec des amis etc...

Hier soir sortie resto, on a enchainé dans le quartier des bars de nuit et j'appréhendais un peu, de m'emmerder surtout.
Puis au final mes potes ont pris juste une bière, moi un Perrier (ça aussi c'est un truc chiant le maque d’alternative sans alcool dans ces endroits: pas de bière sans alcool, pas de coca zéro, j'ai fini au Perrier presque content qu'il y ai au moins ça).
On a fait juste un bar, en mode tranquille. C'était sympa en fait. On a pu discuter vraiment, et pas divaguer et radoter sans s'écouter.

En passant devant chaque bar je me rappelais dans quel état j'étais à chaque fois (là je faisais la queue aux wc pour aller taper des traces, là je prenais la tête au dj ou au videur etc...).
Finalement j'ai réalisé que j'avais pas que des si bons souvenirs de tout ça.

Et surtout j'ai pu me ramener tout seul en voiture. Et cerise sur le pompon ce matin pas de gueule de bois horrible avec les flash backs de mes conneries de la veille.

Tout ça pour dire que je crois que je commence à peine à moins voir l’arrêt comme une auto punition.

J'appréhendais de devoir me priver en sortant dans ce genre d'endroits, mais en fait j'ai plus trop envie d'y aller en ce moment. Ça m'attire moins, à jeun. C'est pas adaptée à ma situation ni à mes envies actuelles.

Hilde a écrit

Ce que je ne comprenais pas c'était que les personnes suicidaires ne se disent pas que leur situation pouvait changer, que les circonstances n'étaient que provisoires.

Tu as raison, ça devrait évoluer. Je crois que j'en prend un peu conscience.

Hilde a écrit

Cela prend du temps de se resensibiliser à la vie ordinaire, de se donner la possibilité de ressentir des émotions positives dans des situations qu'on aurait disqualifiées auparavant.

Oui, je suis trop pressé...En déprimant on a pas un regard objectif aussi, c'est chiant.


Hilde a écrit

Je ne l'avais pas citée mais la musique m'a énormément aidée. C'est peut-être ce qui peut me procurer les émotions les plus intenses,

C'est marrant que tu dises ça, cette semaine je me suis surpris à kiffer et à mettre le son à fond en voiture.
Sur le coup j'ai réalisé que j'avais pas eu de sensations avec de la musique depuis que j'ai arrêté. Alors qu'avant j'étais hyper sensible à la musique également, ça me procurait des sensations intenses.
J'étais tout content d'être content. :-)

Et dans la foulée je me suis rappelé aussi que quand je me défonçais solo chez moi, souvent je trouvais plus de son qui me faisais kiffer, j’arrêtais pas de zapper en vain.

C'est chelou involontairement je suis assez attentif à tout ce je ressens, positif ou négatif. Et sur l'instant en plus. J'ai l'impression d'être mon cobaye.

J'ai aussi l'impression d'idéaliser de moins en moins ces moments où j'étais éclaté.

Hilde a écrit

Allez, Joyeuses Fêtes!

Merci joyeuses fêtes aussi!

A priori ça devrait être mon premier 1er de l'an sans gueule de bois, bizarrement j'ai hâte de me réveiller en pleine forme.

lol


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Hilde femme
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Bonne Année Degun et un petit coucou!

J'espère que tu t'es réveillé comme espéré, tout frais comme un bébé, le premier de l'An, et que ton moral reste bon depuis.

Je vois que du Perrier à la musique, tu es passé par des étapes analogues à celles que j'ai eu l'impression de traverser!

Dégun a écrit

J'ai aussi l'impression d'idéaliser de moins en moins ces moments où j'étais éclaté.

Cela fait partie du processus je pense. Au début tu focalises sur ce qui est le plus chargé émotionnellement et t'apparaît comme une perte, et par la suite tu reconnais que pour partie ce n'est pas vraiment voire pas du tout une perte.

A bientôt,


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Dégun homme
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Salut Hilde, merci je te souhaite également et au forum une bonne année!

Oui je suis resté sobre au réveillon. Pas trop dur finalement vu qu'on était en petit comité et que la soirée était soft (raclette) donc pas trop de tentations.
Si ce n'est le whisky de derrière les fagots du beau frère qui avait l'air fameux, j'ai eu l'eau à la bouche furtivement je reconnais. (Mais vraiment l'eau à la bouche, littéralement lol)

Pour changer du Perrier qui est un peu tristoune je prends de la H sans alcool. Une des seules vraiment sans alcool (et sans sucre ajouté). C'est un peu plus fun et je la trouve plutôt bonne pour une sans alcool.
Pour le champagne j'ai remplacé par du "frexeinet" (un truc comme ça). Vin mousseux desalcoolisé qui fait le taff.

Toujours du mal a apprécier une soirée sobre quand même. J'arrive pas encore à me lâcher et danser a jeun.  Si j'y arrive ça serait un pas de géant.

Mais bref, le seul 1er de l'an reveillé sans gueule de bois. Appréciable. (Un peu la gueule de bois du kratom mais c'est incomparable).
J'étais tout fier de moi le matin.

Globalement ça va un peu mieux quand même. Je repense aux conséquences négatives de mes consos passées et je me dis que je perds pas grand chose perso.

Je regrette de pas savoir maitriser mes consos, et d'être privé des bonnes sensations des prods. Si je pouvais un jour gérer je serais comblé.

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Dégun homme
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5ème mois sans alccol ni coke, petit bilan:

J'ai presqu'aucun mal en m'en passer. Pour l'alcool j'ai fait plusieurs soirées et situations "à risque", sans galérer à me retenir.
Je suis même pas tenté, ça me dit plus rien pour l'instant. J'ai trop en tête le souvenir des lendemains difficiles pour que ça me donne envie.
Le week-end dernier on était au ski entre potes avec qui j'avais l'habitude de festoyer, j'appréhendais de devoir résister ou de craquer.
Mais non, pas eu envie. Je suis étonné.
Eux ont beaucoup bu en soirée, et lendemain journée de ski perdue pour eux. C'est typiquement ce qu'il me serait arrivé avant. Donc ça me conforte encore plus dans mon choix.

Par contre j'ai jamais été confronté à la coke depuis que j'ai arrêté. Donc je ne sais pas si je j'aurais autant de facilité à refuser.

Voilà pour les aspects positifs.

Par contre, j'ai bien switché sur le kratom. Mes habitudes de défonce du week-end coke alcool ont été remplacées par le kratom...

J'ai vraiment réalisé à quel point le week-end dernier.

Donc pour l'instant j'ai changé juste de produit, mais pas vraiment d'habitude....
Heureusement le kratom a beaucoup moins d effets secondaires sur moi que mes sessions à la cocaethylène...


J'ai pas envie de reproduire les mêmes erreurs avec le kratom, donc j'ai décidé de ne plus en commander.

J'étais deter à passer un week-end sans rien, sauf que j'avais rdv chez le dentiste cette semaine, j'ai pas pu résister à lui demander de me préscrire de la codeine...
Hop dans le gosier vendredi soir, alors que je voulais rester clean...

A cause du kratom je la ressens beaucoup moins. Donc je veux faire une pause pour baisser ma tolérance.

Plus trop d'issue pour le samedi soir: Créatif j'ai fouillé dans ma pharmacie et j'ai trouvé de l'alprazolam de mon ex.
Samedi soir j'ai testé, pas trop compris l'intérêt récréatif du truc. A part de la zenitude quoi.

En ce moment je me renseigne sur comment transformer de la GBL en GHB, et sur quel est le meilleur RC...
mur
Jamais testé mais je vois bien que je recherche des alternatives pour me défoncer.

Je sais pas si j'arriverai un jour à me résigner à etre sobre....Et profiter d'un week-end sans rien.
Jusqu'à présent je vois vraiment ça comme une privatisation, la perte d'une chance de décompresser de la semaine.

En fait exactement comme avant, avant que je décide d'arrêter mes addictions de fin de semaine à l'alcool et la coke.

Je tourne juste à autre chose, mais je tourne en rond...

Le point positif dans tout ça c'est que pour l'instant mes consos (canabis, kratom et codeine) n'ont pas de conséquences négatives.

Je réussi (pour l'instant) à ne pas retomber dans mes consos qui avaient toutes ces négatives, et depuis l'arrêt je suis de moins en moins déprimé. Ça va beaucoup mieux en général.

Mes consos actuelles ne me pose pas de problème si ce n'est une remise en question sur ma capacité à vivre sans rien.
Et je culpabilise de ne pas y arriver.

C'est le seul problème du moment.

roll

Dernière modification par Dégun (05 février 2023 à  19:26)


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Salut Dégun!

Dégun a écrit

5ème mois sans alccol ni coke

C'est assez énorme quand même ces 5 mois d'abstinence totale.

Dégun a écrit

Mais non, pas eu envie. Je suis étonné.

C'est l'effet de l'abstinence prolongée je pense, le fait que tu te sois déshabitué et aies appris à fonctionner sans. Mais oui, je vois l'effet scotchant.

En général en soirée, je suis encore tentée de consommer, comme je l'ai fait le WE dernier, mais comme je n'avais rien consommé les 3 semaines précédentes et qu'en plus je conduisais au retour, non seulement je n'ai pas trop abusé (3 verres), mais en plus mon organisme l'a très bien supporté.
En revanche au cours des repas je n'ai plus aucune tentation de boire du vin, je pense que c'est l'effet de l'habitude depuis des années de ne (quasiment) plus boire à table et parce que ça correspond à un contexte où en fait je n'ai pas envie de ressentir les effets de l'ivresse et ça m'étonne un peu aussi ce détachement.

Car effectivement c'est surprenant d'arriver au stade où l'on n'en a plus envie alors qu'avant un contexte donné déclenchait un tas d'appels à la consommation.

Dégun a écrit

Et je culpabilise de ne pas y arriver.

A te lire je sens surtout que tu es un peu inquiet de ne pas arriver à te passer de kratom ou d'un substitut ou d'un ersatz. Je comprends ton envie d'essayer un week-end totalement sobre pour t'évaluer. Si tu y arrives c'est un truc à tester pour voir ce que ça donne, comment tu gères, ce qui te manque /te fruste le plus.

En même temps l'essentiel est de préserver ta santé et de consolider les étapes, un peu comme avec la vape, si ça permet d'arrêter le tabac à un moment il faut arrêter de se prendre la tête à vouloir vivre sans rien (c'est comme ça que je le vis). Si le kratom ou autre (vaporisation de cannabis?) te permet de te passer de cocaéthylène comme tu dis et ne cause pas de dégât en prise hebdomadaire...
Les RC, le GBL/GHB c'est un peu beaucoup différent je pense, enfin plus dangereux.

Merci pour le point d'étape, félicitations d'avoir tenu ton objectif, continue à prendre soin de toi, félicite toi toi-même, ne te mets pas trop la pression pour la suite, ça viendra ou non en temps et en heure.


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SalutHilde,

Merci pour tes encouragements

Hilde a écrit

En général en soirée, je suis encore tentée de consommer, comme je l'ai fait le WE dernier, mais comme je n'avais rien consommé les 3 semaines précédentes et qu'en plus je conduisais au retour, non seulement je n'ai pas trop abusé (3 verres), mais en plus mon organisme l'a très bien supporté.
En revanche au cours des repas je n'ai plus aucune tentation de boire du vin, je pense que c'est l'effet de l'habitude depuis des années de ne (quasiment) plus boire à table et parce que ça correspond à un contexte où je n'ai envie de ressentir les effets de l'ivresse et ça m'étonne un peu aussi ce détachement

Bravo, perso j'ai tellement peur de retomber dans mes travers que je peux pas prendre le risque de boire ne serait-ce qu'un peu.
A chaque fois j'ai réussi à me gérer 1 soirée ou 2 max, et après j'ai repris les mauvaises habitudes.

Sérieusement j'ai la trouille, ça m'aide à ne rien envisager.

Pouvoir boire 3 verres sans replonger ni être frustrée c'est impressionnant.

Ce week-end j'ai testé du rosé sans alcool (0.5%) histoire de participer à ma façon au repas avec des proches. Pas de bol le vin était pas top, trop sucré.
Mais avoir un truc rose avec des glaçons dans un verre à vin c était sympa quand même. Ça change de l'eau, et on peut trinquer...

Le gbl ça à l'air pas mal quand même, assez fun. J'ai un peu peur trop aimé donc j hésite...

Si je parviens à ne pas me souler et taper de la c quand je vais en soirée c est aussi parce que je prévois toujours un truc pour pour compenser.

A sec de chez sec je serais même pas sûr d'avoir envie d y aller, et encore moins de resister.

Pour l'instant j'ai pas réussi ni essayer de passer un week-end à jeûner psychoactivement.
C'est vraiment ma récompense de la semaine.

J'en ai encore parlé à la psy du csapa hier. A chaque fois elle me demande pourquoi je consomme.
Je sais pas quoi lui répondre à part ça, que c'est mon  moyen de decompression, de lâcher prise et de kif.

Et je lui dit aussi que je sais pas si elle consommait aussi elle comprendrais ce que je veux dire...
Si elle ne consomme pas j'ai l'impression de lui vendre le truc. Lol

Bref, comme tu dis on verra bien, si j'ai plus de consos problématiques c'est déjà énorme pour moi.

Et si je dois tout arrêter ou pas on verra bien.

Mais je voudrais quand même essayer d apprécier pleinement un week-end ou une sortie en soirée sans rien.
Ça m'énerve de pas y arriver pour l'instant.

A+!


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Dégun a écrit

Pouvoir boire 3 verres sans replonger ni être frustrée c'est impressionnant.

Je sors moins que toi qui fais la fête avec tes amis tous les WE. Je n'ai pas de mal à contrôler tant que je consomme de façon franchement intermittente.

Par contrôler j'entends non pas résister à aller au-delà de 3 verres (c'est déjà un de trop mais ce n'est pas dur pour moi d'en rester là), mais (en période de cohabitation/vacances/fêtes de fin d'année par exemple) résister aux sollicitations des autres qui vont chaque jour prendre l'apéro, puis boire aux repas, parce qu'alors effectivement ça va me donner envie de prendre l'apéro tous les jours et c'est cette chronicité que je redoute. Au bout d'un moment, à cause de la frustration que tu évoques, c'est très facile de dépasser les limites OMS qui recommandent 2 jours par semaine sans alcool. Cette recommandation est justifiée, non seulement l'arrêt met le foie et le reste au repos, mais en plus tant qu'on (est capable de) le respecte(r) on n'est pas dans une conso (que je jugerais) problématique. C'est une approche hyper saine (je sais que ce n'est pas un critère sur ce forum, mais j'aime bien ces repères que je tiens à respecter).

Après chacun est différent / a un rapport différent à l'alcool, et je comprends tout à fait ce que tu redoutes (et je ne doute pas que tu te connaisses bien). Moi c'est ton abstinence de 5 mois qui m'impressionne.

Dégun a écrit

J'en ai encore parlé à la psy du csapa hier. A chaque fois elle me demande pourquoi je consomme.
Je sais pas quoi lui répondre à part ça, que c'est mon  moyen de decompression, de lâcher prise et de kif.

Peut-être que la question porte plus sur le pourquoi du besoin? En cogitant ça peut te faire réfléchir sur ce qui te tend/ te stresse/ t'angoisse, ou simplement exige effort/concentration etc. pendant ta semaine pro, et sur comment gérer certaines choses pour qu'elles t'affectent moins (si c'est possible), et/ou sur comment tu les vis, te poser la question de savoir si tu peux changer des choses dans ta vie pour libérer de la pression etc. C'est possible aussi que tu aimes cela, l'état de tension, suivi de la décompression, surtout si ça te permet de donner le meilleur de toi-même.

Dégun a écrit

Ce week-end j'ai testé du rosé sans alcool (0.5%) histoire de participer à ma façon au repas avec des proches. Pas de bol le vin était pas top, trop sucré.
Mais avoir un truc rose avec des glaçons dans un verre à vin c était sympa quand même. Ça change de l'eau, et on peut trinquer...

Pourquoi mais dans la durée ce n'est pas super kiffant. yikessmile

A+


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Hilde a écrit

Je sors moins que toi qui fais la fête avec tes amis tous les WE

Je sors pas tous les week-end, je sors même pas une fois par mois.
En fait depuis 2 ans que je suis séparé je me mettais la race solo chez moi.

Avant en couple on prenais l'apéro depuis 15 ans tous les soirs (3-4 bieres), et bcp plus le week-end. On s'est séparé pendant le covid, et entre les confinements + couvre feu et le envie-de-voir-personne j'ai découvert la défonce solo. J'y ai pris goût...

Solo j'avais réussi à ne plus boire en semaine (des années que je le voulais), mais le week-end c'était vengeance + coke..

Hilde a écrit

en période de cohabitation/vacances/fêtes de fin d'année par exemple) résister aux sollicitations des autres qui vont chaque jour prendre l'apéro, puis boire aux repas, parce qu'alors effectivement ça va me donner envie de prendre l'apéro tous les jours et c'est cette chronicité que je redoute

Ah ok je connais bien ça...Effectivement en vacances j'avais tendance à garder le rythme aussi, au quotidien.

Hilde a écrit

je sais que ce n'est pas un critère sur ce forum, mais j'aime bien ces repères que je tiens à respecter

Les critères de l'OMS? Bah ça va dans le sens de la RDR en même temps.

Perso à 5 jours off j'avais quand même un addiction.
Mais niveau santé par contre RAS, l'adddicto m'avait prescris un bilan. Aucun dégats à mon grand étonnement après des années de picole quotidienne. Certes que 3-4 verres mais quand même.

Donc effectivement on peut avoir des problèmes d'addictions avec une conso inférieure aux recommandations, mais en même temps pas de problèmes de santé avec une conso largement supérieure aux reco.

Après j'ai que 42 ans et 25 ans d'alcool derrière mois. Pas sûr non plus que j'aurais fait de vieux os en continuant comme ça...


Hilde a écrit

Peut-être que la question porte plus sur le pourquoi du besoin?

Depuis que je vois la psy du csapa j'arrête pas d'y réfléchir, je réfléchis trop d'ailleurs. Je passe mon temps à analyser chaque truc que je fais ou que je ressens. Ça me rend fou à force...

Je savais déjà que je prends les choses beaucoup trop à cœur en général, donc ça me permet de me déconnecter.

Mais aussi tout bêtement les prods me procurent un état que je peux pas retrouver sans. Apparemment c'est accentué par le fait que justement mon cerveau s'est habitué à avoir des sensations artificielles, et sans je suis en dessous du niveau "standard".

Mais même avant de découvrir la défonce je faisais des trucs à sensations, mais le jour de ma première cuite j'ai pris un sacrée claque niveau psychique.

Alors avec d'autres prod comme les extas n'en parlons pas...Heureusement que la descente est horrible sinon j'en aurais pris toute ma vie je crois.

Mais ça commence à aller un peu mieux, j'arrive à kiffer un peu sans rien maintenant. Mais le kif est incomparable, beaucoup moins intense.

J'en viens à me dire qu'il ne faut jamais commencer ou alors ne jamais s'arrêter. thinking


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Dégun a écrit

Je sors pas tous les week-end, je sors même pas une fois par mois.
En fait depuis 2 ans que je suis séparé je me mettais la race solo chez moi.

Ah oui désolée, effectivement j'avais lu tout ça (mais pas relu dernièrement), et j'en restais à l'idée, erronée donc, que c'était des soirées coke/alcool en sortie avec des amis. J'avais l'impression que tu résistais chaque week-end à des tonnes de tentations!wink
Mea culpa si j'ai commis un impair.

Dégun a écrit

Aucun dégats à mon grand étonnement après des années de picole quotidienne. Certes que 3-4 verres mais quand même.

Cela passe chez la plupart des hommes mais pas tous et chez les femmes ça passe moins bien puisque nous sommes plus sensibles à la toxicité de l'alcool. J'étais à peu près à ça, plus 4 verres que 3 d'aileurs, après 21 ans de conso (pas quotidienne dès le départ mais festive++ devenue festive + quotidienne puis pas trop festive et surtout quotidienne) à 42 ans aussi quand j'ai totalement changé mes habitudes.
En revanche j'ai eu des dégâts mais de façon très progressive et je ne savais pas que c'était dû en bonne partie à la picole. Mais bon, aujourd'hui sur le papier je vais super bien, les résultats d'analyse sont tops, quasi meilleurs qu'à l'âge de 25 ans -enfin presque j'ai un peu de bpco quand même et le coeur a vieilli, sans compter le cerveau-, mais si je me sens relativement bien (sans douleur etc.)  je sens mon organisme franchement fatigué quand même en comparaison avec la vingtaine et la trentaine. Et en comparaison avec certaines personnes de mon âge surtout.

Dégun a écrit

Après j'ai que 42 ans et 25 ans d'alcool derrière mois. Pas sûr non plus que j'aurais fait de vieux os en continuant comme ça...

Oui je pense que ça peut te donner une seconde jeunesse d'avoir arrêté, du moins prolonger cette période où tu restes relativement jeune en mûrissant en bonne santé.

Dégun a écrit

Mais aussi tout bêtement les prods me procurent un état que je peux pas retrouver sans. Apparemment c'est accentué par le fait que justement mon cerveau s'est habitué à avoir des sensations artificielles, et sans je suis en dessous du niveau "standard".

Oui, on en avait parlé. La recherche de sensations.

Dégun a écrit

J'en viens à me dire qu'il ne faut jamais commencer ou alors ne jamais s'arrêter. thinking

Sérieusement si ça cause trop de dégâts il faut s'arrêter. Je comprends très bien ta quête de sensations, je ne suis jamais allée aussi loin que toi puisque j'ai moins expérimenté, mais j'ai pratiqué cela également, et néanmoins aujourd'hui, alors qu'à 25 ans la perspective d'aller jusqu'à 65 ans me paraissait déjà une proposition honorable, aujourd'hui donc, alors que chaque jour me rapproche davantage de la cinquantaine, j'ai surtout envie de vieillir en (relativement) bonne santé pour continuer à profiter et ne pas subir. Au bout d'un moment c'est un peu tout ce qu'il reste éventuellement, la santé. C'est le seul truc qui permet encore de profiter comme autrefois. Ne pas se retrouver dans une situation où l'on ne peut pas pratiquer/faire pour raison de santé (sauf se défoncer). Du moins pas de façon prématurée.

J'ai fait des entorses à répétition sur une cheville (et d'ailleurs je pense que l'alcool en a été la cause principale, sauf pour la dernière entorse), dont une il y a un an et demi, dont je commence à me remettre totalement seulement depuis quelques mois. J'ai eu un bon aperçu de ce que pouvait signifier être durablement amoindrie, me sentir petite vieille sur un chemin de randonnée parce que je sentais que mon pied n'était pas stable, pas à l'aise, mais aussi dans la vie de tous les jours devoir faire attention à chaque fois que je prenais un appui un peu moins équilibré. Cela peut paraître dérisoire mais la perspective de ne pas me retrouver avoir perdu des années futures de vie en "relativement" bonne santé physique et cognitive a été le moteur essentiel des changements chez moi. Alors la défonce à côté, un petit aperçu de temps en temps et puis voilà.


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Hilde a écrit

J'avais l'impression que tu résistais chaque week-end à des tonnes de tentations!wink
Mea culpa si j'ai commis un impair.

Y a pas de mal!
Mais quand on a pris de mauvaises habitudes il suffit de rien pour etre tenté malheureusement...

Hilde a écrit

je sens mon organisme franchement fatigué quand même en comparaison avec la vingtaine et la trentaine. Et en comparaison avec certaines personnes de mon âge surtout.

Fatigue réelle ou ressentie? Parce que ton parcours me semble pas si excessif d'après ce que tu dis.

Peut-être qu'il te faudra un peu de temps pour récupérer de façon optimale. Enfin comme une personne de 40 ans quoi lol..
Je te le souhaite en tout cas.


Hilde a écrit

Oui je pense que ça peut te donner une seconde jeunesse d'avoir arrêté, du moins prolonger cette période où tu restes relativement jeune en mûrissant en bonne santé.

Je m'attendais à mieux en arrêtant, clairement.

Là ou j'ai ai vraiment vu une différence flagrante par contre c'est depuis 2 ans quand j'ai arrêté l apéro tous les soirs, fais attention à mon alimentation et mis au sport régulièrement.

Depuis que je me défonce plus le week-end j'ai juste plus la gueule de bois jusqu'au mardi.
Mais pas d'autre amélioration notable d'avoir arrêté complètement l'alcool.
Je m'attendais à mieux.
Je me sens pas plus en forme, pour l'instant.

Hilde a écrit

Cela peut paraître dérisoire mais la perspective de ne pas me retrouver avoir perdu des années futures de vie en "relativement" bonne santé physique et cognitive a été le moteur essentiel des changements chez moi. Alors la défonce à côté, un petit aperçu de temps en temps et puis voilà.

Je comprends l'idée.

Perso j'ai un peu l'impression de gâcher le temps qu'il me reste à vivre en me "privant" de me défoncer.

Je suppose que c'est parce que jusqu'à présent je n'ai rien trouvé d'autre pour me divertir.
Ce week-end par exemple y avait personne de dispo que je pouvais voir.
J'ai fais un petit tour dans ville solo hier et aujourd'hui. Au bout d'une heure je me suis ennuyé je suis rentré.
Hier soir rien à faire me suis endormi avant minuit sans rien avoir pris. Du tout, même pas de shit.
Cet après-midi je m'ennuyais tellement que j'ai pris de la codeine pour passer le temps. J'avais même pas envie mais j'avais vraiment rien à faire, je tournais en rond...
J'ai même pas kiffé.

Demain c'est lundi, j'ai presque hâte d'aller bosser. Je pensais pas tomber si bas un jour!


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Dégun a écrit

Fatigue réelle ou ressentie? Parce que ton parcours me semble pas si excessif d'après ce que tu dis.

Les deux. Je dis "fatigue" mais souvent ce n'est qu'un manque d'énergie; disons que c'est un mélange des deux.

Réelle, parce que j'ai perdu en capacité CV et endurance, suis plus facilement fatiguée le soir, ou après un exercice physique plus ou moins intense, et j'ai des sommeils nettement moins réparateurs (mais des nuits interrompues, trop courtes et je n'arrive pas à me rendormir à temps en général), et ressens régulièrement une fatigue "psychique" ou "cérébrale"   (quoique récemment une ampoule de vitamine D m'a fait beaucoup beaucoup de bien donc j'avais peut-être une carence). Surtout je ne peux pas enchaîner longtemps plusieurs journées bien remplies et des nuits courtes sans vraiment le ressentir (alors qu'avant je récupérais le WE et tolérais assez bien le manque de sommeil).

Ressentie aussi, comme le matin par exemple, où j'ai rarement l'impression d'être en forme, mais en même temps quand je me lève ça va, je ne suis pas vraiment fatiguée sauf si je n'ai pas assez dormi. Curieusement lorsque j'ai une vraie raison d'être fatiguée ou pas super en forme le matin, comme suite à une courte nuit ou à plusieurs verres d'alcool la veille, je le gère beaucoup mieux car j'en reconnais les signes et les surmonte jusqu'à ce qu'ils passent.

Mon parcours a été excessif. Plus de 20 ans à ~30-40g par jour en moyenne d'alcool (auto-estimation lissée sur la durée), plus de 27 ans à consommer de 1 à 2 paquets de cigarettes par jour (plutôt 2 que 1). J'avais longtemps l'impression que je tolérais bien tout cela et c'est vrai que j'ai très bien toléré le tabac pendant plus de 20 ans au vu des doses que je consommais, mais les années qui ont suivi ont été celles de trop, clairement. Pour l'alcool rétrospectivement je pense que je ne le tolérais pas si bien que ça mais je ne m'en rendais pas compte. Je récupérais bien et je m'étais habituée aux descentes matinales; de toute façon je n'ai jamais été "du matin" et ça ne me paraissait pas anormal de devoir me forcer à me lever le matin et de mettre un peu de temps à émerger.

Quoiqu'il en soit, avec la compréhension que j'ai aujourd'hui de la toxicité de l'alcool, en particulier pour les femmes, je considère que mon parcours a été très excessif au sens où de façon insensible (pour moi) les dégâts s'accumulaient (quoiqu'en partie réversibles finalement sauf sur le plan neuro).
Quant au tabac j'ai toujours su que ma consommation était excessive sur le papier mais j'ai longtemps voulu me persuader qu'elle ne me limitait pas (alors qu'en fait mon souffle était largement atteint, ne serait-ce que façon provisoire, je faisais de l'asthme, et l'intoxication au CO me provoquait des migraines voire des lésions neurologiques).

Dégun a écrit

Peut-être qu'il te faudra un peu de temps pour récupérer de façon optimale. Enfin comme une personne de 40 ans quoi lol..
Je te le souhaite en tout cas.

Lol. Je n'ai plus 40 ans, je suis plus proche de la dizaine suivante, et trop âgée pour "récupérer" au sens plein du terme (vue, ossature, musculature, puissance cardiaque et pulmonaire de mes 30 ans par exemple), mais je peux récupérer au sens d'être en relativement bonne santé et sans handicap. Mais oui, il faut du temps pour se détoxifier, se régénérer et se reconditionner je pense. Or depuis le Covid je ne le fais pas assez sérieusement.

Dégun a écrit

Depuis que je me défonce plus le week-end j'ai juste plus la gueule de bois jusqu'au mardi.
Mais pas d'autre amélioration notable d'avoir arrêté complètement l'alcool.
Je m'attendais à mieux.
Je me sens pas plus en forme, pour l'instant.

Cela rejoint mon ressenti plus haut, mais en ce qui te concerne, puisque ton arrêt est récent c'est peut-être surtout que ton corps se transforme et que ça pompe un peu d'énergie. A défaut de vraiment pouvoir constater un très net regain d'énergie j'avais noté un tas de petits changements positifs que je n'ai pas envie de détailler ici.
Je ne me suis jamais dit que l'arrêt n'avait pas d'effet parce que l'amélioration n'était pas spectaculaire, au contraire, je suis convaincue que si la réversibilité n'est pas totale ce sont les effets du vieillissement normal et les séquelles d'abus passés.
Les efforts que tu fais de pratiquer du sport et de mieux t'alimenter auront d'autant plus d'effets que tu ne t'intoxiques pas massivement en fin de semaine.

Il y a dix ans j'ai commencé à me faire des blessures musculaires, à souffrir de certains tendons, en particulier au tennis où je ne m'étais jamais blessée auparavant, et en ratant une marche de trottoir que je n'avais pas vue je me suis fait une entorse - certainement c'était parce que mes ligaments étaient déjà fragilisés. C'est arrivé un peu subitement, à un moment où rétrospectivement je commençais à souffrir d'autres problèmes neurovégétatifs liés à l'alcool (malaises, transpiration abondante, suées nocturne, tachycardie, oedemes/ jambes lourdes, etc.), sans compter les perturbations hormonales/ gynécologiques. De tout ça j'ai complètement récupéré. Aujourd'hui je ne suis pas très bien "conditionnée" pour d'autres raisons, mais 2 ans après l'arrêt de l'alcool j'étais tout à fait "reconditionnée". Cela aurait été impossible sans arrêter l'alcool (puis après, le tabac).
Si tu ne vois pas de différence c'est que tu as arrêté à temps, avant que l'alcool ne s'attaque trop à toi. Mais si tu avais poursuivi tôt ou tard tu aurais vu la différence.

Dégun a écrit

Perso j'ai un peu l'impression de gâcher le temps qu'il me reste à vivre en me "privant" de me défoncer.

Je suppose que c'est parce que jusqu'à présent je n'ai rien trouvé d'autre pour me divertir.
Ce week-end par exemple y avait personne de dispo que je pouvais voir.
J'ai fais un petit tour dans ville solo hier et aujourd'hui. Au bout d'une heure je me suis ennuyé je suis rentré.

Il y a une chose que tu ne devrais pas sous estimer.

Déjà tu es céiibataire en ce moment (si j'ai bien compris), ce qui a ses avantages, mais n'est peut-être pas pour toi la situation la plus satisfaisante, ou idéale pour vivre sobrement. Même si je l'ai vécu aussi et même si j'ai beaucoup aimé me retrouver, renouer avec moi-même pendant cette période où j'ai arrêté alcool puis tabac, je trouve plus satisfaisant de partager ces petits plaisirs du week-end à deux.
Je ne sais pas ce que tu souhaiterais pour toi-même aujourd'hui mais il est certain que c'est beaucoup plus facile d'envisager une vie de couple quand on ne dépend pas de produit psychoactif, car la consommation n'est pas toujours compatible avec une vie de couple.

J'ai longtemps eu un conjoint qui tolérait très bien mes consos, en particulier de tabac, c'est-à-dire, qui tolérait que j'enfume tout l'appartement. Honnêtement moi-même je n'aurais jamais tolérée cette consommation-là à la maison et aujourd'hui je ne pourrais absolument pas, je ne supporte plus l'odeur du tabac chez moi. Il ne buvait pas d'alcool et ça ne le perturbait pas que j'en boive quasiment tous les jours : clairement cela m'arrangeait. On peut aussi être en couple avec une personne qui partage nos consos, c'est ce que tu as connu je crois, mais de façon générale c'est quand même beaucoup plus simple de s'accorder avec quelqu'un quand aucun des deux ne dépend d'une consommation qui ne serait pas acceptable pour l'autre. De ce point de vue arrêter le tabac a été libérateur, car ma consommation était tellement envahissante que faire des compromis n'était pas imaginable dans le cadre d'une vie de couple (et pas seulement dans ce cadre évidemment).

Je veux donc en venir à l'idée que si aujourd'hui tu t'emmerdes un peu, disons les choses telles qu'elles sont, en même temps tu te retrouves dans une situation où le champ des possibles est ouvert au maximum en termes de compatibilité... à supposer que tu en aies envie, mais si tu n'en as pas envie c'est peut-être que tu es un peu déprimé et ça peut passer, surtout avec le printemps qui arrive. wink


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Salut,

30-40 g d alcool ça correspond à 3-4 verres/jour pendant 20 ans si j'ai bien compris?

J'avais la même conso avec les week-ends en bonus. Pour le tabac je fumais énormément aussi.

C'est vrai qu'on a pas eu les mêmes conséquences pour la même consos, peut-être dû au sexe effectivement.

Oui je suis célibataire depuis 2 ans, avant en couple c était pire (les 2).

Après j'ai pas pu envisager de relation car je me voyais imposer mon style de vie a quelqu'un qui ne consommer pas. Même avec quelqu'un d open ca n'aurait pas été possible.

Et avec quelqu'un qui consomme j en avais pas envie, jamais j'aurais réussi à régler mes addictions. Avec mon ex j y arrivais pas.

Mais effectivement je commence à envisager une relation maintenant. Mais j'ai pas envie de me cacher pour quoique ce soit....

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Hilde femme
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Bonsoir,

Dégun a écrit

30-40 g d alcool ça correspond à 3-4 verres/jour pendant 20 ans si j'ai bien compris?

J'avais la même conso avec les week-ends en bonus.

Oui, il me semble que j'avais estimé près de 4 verres par jour en moyenne sur 21 ans quand j'ai changé de régime en 2017.
Cela inclut les fins de semaine (vendredi et samedi) plus arrosées, et les dimanches abstinents qui leur succédaient, ainsi que les consos de semaine à l'extérieur ou à domicile, les jours sans et les quelques pauses un peu durables que j'avais faites.
C'est vraiment une moyenne de long terme parce qu'avec le temps les grosses consos se sont des plus en plus espacées tandis que la chronicité s'installait et les dernières années - hormis la toute dernière - je faisais de plus en plus de jours sans (probablement autant que de jours avec) et je consommais moins. Mais je ne serais pas surprise qu'au plus fort de ma conso avec 3/4 sorties par semaine j'étais plus à 5 verres en moyenne.

Aujourd'hui 4 verres par jour en moyenne me paraît énorme et me fait douter mais en 2017 ça me semblait fidèle à mes souvenirs. thinking

J'ai beaucoup plus de mal à me souvenir de mes pratiques d'il y a 20 ans et plus que lorsque je consommais quasi quotidiennement. Toute cette époque me paraît lointaine et un peu confuse. Par exemple il me semble que les jours où j'exagérais au point d'avoir une gueule de bois le lendemain matin, le jour suivant je m'abstenais, mais sans certitude

Dégun a écrit

Après j'ai pas pu envisager de relation car je me voyais imposer mon style de vie a quelqu'un qui ne consommer pas. Même avec quelqu'un d open ca n'aurait pas été possible.

Et avec quelqu'un qui consomme j en avais pas envie, jamais j'aurais réussi à régler mes addictions. Avec mon ex j y arrivais pas.

Oui c'est compliqué à partir du moment où on veut reprendre le contrôle sur ses consommations ou les arrêter. Et comme ces démarches sont très personnelles, même lorsque les deux veulent changer de vie, c'est tout à fait improbable de pouvoir s'accorder et faire coïncider deux parcours d'arrêt sans se saboter mutuellement.

Dégun a écrit

Mais effectivement je commence à envisager une relation maintenant. Mais j'ai pas envie de me cacher pour quoique ce soit....

Je ne me représente pas vraiment ce que la prise de kratom peut impliquer et si c'est susceptible de poser des problèmes. Si on laisse de côté les nuisances liées à la combustion, dans mon expérience c'est la prise de stimulants qui peut être dévastatrice.

Je croise les doigts pour toi en tout cas.


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Coucou Dégun,
J’ai essayé de t’écrire en MP mais pas sûre que ça ait marché, tu me diras…
J’espère que tu vas bien et que tu as consolidé ton abstinence, que tu t’ennuies un peu moins

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