Drogue au Mexique: le gouvernement "ouvert" à un débat sur la dépénalisation© AFP | 05.08.10 | 01h35
Le gouvernement mexicain est "ouvert" à un débat sur la
dépénalisation de la consommation de drogues, même s'il n'approuverait pas une telle mesure, a déclaré mercredi à l'AFP le vice-ministre de l'Intérieur de ce pays où plus de 28.000 morts sont imputés aux cartels ces quatre dernières années.
"La position du gouvernement, c'est que le débat sur la
dépénalisation est ouvert et doit avoir lieu, comme c'est normal dans une société démocratique, mais qu'il faut également en mesurer les conséquences", a souligné mercredi le vice-ministre, Roberto Gil. "Il nous faut évaluer les implications sur la santé publique, et l'augmentation des addictions que pourrait entraîner une politique de
dépénalisation", a-t-il ajouté.
La veille, le président Felipe Calderon avait évoqué le sujet en restant plus évasif, devant un forum national de réflexion sur la sécurité et le "crime organisé". M. Calderon avait fait remarquer que la
dépénalisation pourrait "mettre en péril des générations de jeunes et d'adolescents", tout en ayant par ailleurs "un effet économique important, dans le sens d'une réduction de revenus importants pour le crime". "Bien qu'opposé à la
dépénalisation des drogues, le président Calderon ne s'oppose pas au débat sur le sujet", avaient souligné ses services dans la soirée.
Le
Mexique, où les cartels s'entre-tuent pour le contrôle du trafic et de l'approvisionnement des Etats-Unis, premier client mondial de la
cocaïne, a dépénalisé en août 2009 la détention de petites quantités de
marijuana,
cocaïne ou
héroïne.
La loi a exclu les poursuites judiciaires en cas d'un "usage personnel", toléré jusqu'à 5 grammes de
marijuana ou un demi-gramme de
cocaïne, et seulement lors des deux premières interpellations. Ensuite, elle prévoit un programme de désintoxication complet, pris en charge par le gouvernement, sans peine judiciaire.