Bonjour à tous,
Voici mon premier
trip report, où j'aimerai décrire mon premier
bad trip sous champignons, et en règle général, des effets de
champis différents de mes souvenirs.
Un peu de contexte :
A 24 ans maintenant, j'ai eu mes expériences de psychédéliques à partir de 17 ans.
LSD souvent doucement et drôlement merveilleux, ou bien effrayant et satellitaires, qui pourrait bien faire l'objet d'un autre post. Psychonaute légèrement expérimentée, je pense avoir donc déjà vécu un assez gros
bad trip (voyage à travers différent niveaux de conscience etc, télépathie etc. sensation d'être morte, d'être une âme sans corps etc.).
J'ai pu également prendre à plusieurs reprises des champignons, où j'ai toujours ris aux éclats entre amis, et en ayant la certitude que par rapport au
LSD que je trouve plus puissant "non, les
champis, je vois pas comment ça peut mal se passer, c'est impossible".
LOL. :)
Après deux ans sans prendre de champignons et aucun psychédélique, j'ai effectué ma dernière prise la semaine dernière, lors d'une soirée chez une amie, avec une vingtaine de personnes. Je ne les connaissais pas tous, et j'étais la seule avec un ami à prendre des champignons ce soir là (mouais, pas le S&S le plus idéal finalement, être avec beaucoup de gens qui ne captent pas et peuvent juger ton état).
J'avais fais poussé des
Golden Teacher, et nous avait préparé des doses dans du miel pesé au centième de gramme près, de 3 grammes sec. Je préfère partir un tout petit peu trop, que pas assez et être dans un sentiment bizarre de flottement, assez désagréable à mon sens. 3g. Dans mes souvenirs, 3g me semblait être une bonne dose, mais vraiment pas trop forte. Toute façon, rien de terrible ne peux se passer sous
champis, bonne humeur assurée, n'est ce pas ?
Mon objectif avec ces
champis : rigoler aux éclats, un peu de visu, être bien, et pas trop d'introspection, c'est pas le mood pour une soirée festive. Je suis assez loquace sous
champis en règle générale, en disant à voix haute les idées farfelues qui me traversent l'esprit, et ça fait bien rire la galerie, et jamais trop "mentale", sauf en redescente. Je suis AUTOMATIQUEMENT dans un "état de bonheur" sous
champis.
Seulement voilà. Ce n'est absolument pas l'effet que ça m'a donné.
Après ingestion, ils montent au bout de 20 minutes, ce que je trouve extrêmement rapide. J'ai 15 minutes de fou rires incontrôlable. S'en suit une montée assez intense, avec pas mal d'anxiété. J'avais un peu oublié qu'on perdait pied, que ça n'a rien à voir avec les effets de l'
alcool.
Je n'ai absolument pas envie de parler avec personne, et j'ai des visuels assez dingue, que je n'ai jamais eu avec de forte doses de
LSD. Seulement, je n'en profite pas. C'est pas le kiff, parce que je ne me sens pas bien. Je me sens déjà "angoisée", et surtout, aucune envie de parler à qui que ce soit, de voir du monde. Ca tombe bien, je suis à une soirée avec une vingtaine de personnes. :).
Je ne profite pas des visus, et je rentre dans la maison pour me "mettre au calme, tranquille, m'allonger", car je ne me sens pas bien, il se passe trop de chose dans le jardin. Plus aucun effet de rigolade, du tout. Je ne me sens pas bien, j'essaye de garder mon sang froid mais c'est vraiment un challenge, tout va très vite.
Je pense que la montée est finie, que je suis au plateau, et vu que c'est pas le grand délire, je vais rester dans un environnement tranquille, j'essaye de me calmer, me disant que tout va bien, dans quelque heure c'est fini, le plus dur est passé.
QUE NENNI.
La montée est loin d'être finie.
En montant dans la chambre, les visus deviennent plus intenses. Je m'ennuie, j'ai une culpabilité à me dire "mais je devrais être avec les autres, c'est le but de la soirée". Qu'est ce qu'on est censé faire quand on a pris des
champis, et qu'on est a une soirée ? Je dois régir comment ? Faut que je fasse des trucs ? "Je voulais pas du tout ces effets là, et là je peux plus rien y faire".
Puis viens une spirale infernale. Je pars très très très loin. Tout est si rapide, complètement différent de mes autre trip au
LSD, où j'ai conscience petit à petit que je pars loin, très loin, mais "bon ok let's go emmène moi où tu veux", car ça prend plus de temps. La, j'oublie ce que c'est que la notion de drogue, que ce que je perçois est mon monde depuis toujours, j'oublie la notion de journée, (ah, la notion du temps qui passe sous psyché...) je n'ai plus rien qui me ramène à la réalité. J'oublie mon travail, mon copain, mes parents, qui je suis. J'ai très peur. Mais personne ne peut m'aider, car c'est moi avec moi, et je le sais bien. Et j'ai encore moins envie d'interagir avec qui que ce soit, car je suis dans un état extrême d'empathie et de comprendre ce que l'autre ressens. Je deviens un peu paranoïaque, sur le jugement des autre. Donc je ne veux pas qu'on vienne me voir, car quand mon copain venait par exemple, je ressentais son anxiété par rapport à moi, qu'il voit que mon trip est trop puissant pour moi, ce qui amplifiait mes peurs. "Je sens qu'il est inquiet, donc ça veut dire que ça ne va pas ?"
J'essaye de comprendre "mais est ce que je prends souvent de la drogue, est ce que c'est mon quotidien ? Mais, c'est quoi un quotidien, c'est pas tout le temps comme ça?" "Je crois qu'il y a des pauses, quand on dort, et on change de journée". "Dormir ? Mais il se passe quoi quand on dors, c'est quand qu'on fait ça?" J'oublie tout ce que je peux connaître. Aucun son ne sort de ma bouche, mais à l'intérieur je hurle. Je veux que ça s'arrête, je ne comprends absolument rien à ce qui se passe. Je meurs ? C'est quoi la mort ? Rien n'existe. Il ne faut pas appeler une ambulance quand on meurs ? Ca m'a l'air de ressembler à la mort ? Mais, c'est quoi la mort ? Sortez moi de ma tête par pitié, faites que ça s'arrête.
Je suis allongée dans le lit. Je lutte carrément contre le trip, ce qui est pire je pense. Mais l'angoisse est IMMENSE. Surtout intensifié par le fait que : c'est pas le trip que je voulais putain, et que je ne comprends plus rien, je n'ai absolument plus aucune temporalité, ma vie est une seule et même journée.
Ce qui est marrant, c'est que seul me revienne des souvenirs des autres perches immenses que j'ai pu faire des années auparavant. Je me disais alors "mais oui, c'est bien que ça ma vie, je suis constamment sous drogue, il n'y a que ça, c'est bien ça la réalité".
Petit à petit, je me calme en me disant : je ne sais plus rien n'a rien, tanpis, c'est comme ça. J'ai "accepté" le trip on va dire. et pour me rassurer, je me rappelle toute les choses qui m'apportent du bonheur et que j'aime dans la vie ", ah oui, je crois que j'aime bien : regarder des films, me promener etc. etc.". Je suis toujours seule dans le lit, mais je vais mieux. Et puis, je vomis (dans quel cas on vomit sous
champis d'ailleurs ?). Très peu de temps après, je me lève du lit, et je suis quasiment complètement redescendue, je peux retourner voir mes amis en étant tout à fait "normale"
Je n'ai jamais vécue une redescente aussi rapide. Mais très agréable, après l'enfer que j'avais vécu. Mais j'étais de nouveau parfaitement normale, extra lucide, je pouvais communiquer avec tout le monde sans aucun soucis.
Mon avis est que le trip a été si intense, d'un coup, juste un énorme coup de bâton sans sommation des Professeurs dorés, qu'il est reparti aussi vite.
Extrêmement bizarre, et très déçue de moi même, de ne pas avoir su "kiffer", d'avoir accepter et gérer ce trop plein, de mes dosages du coup trop fort. Mon ami qui a pris les
champis, à aimer ses visuels, mais idem, a du s'isoler car il ne pouvait pas être avec les autres, et un peu d'angoisse, mais pas d'oubli, d'égo death ou autre.
Ce trip a été un petit enfer, et j'en suis revenue "comme si rien ne s'était passé".
Alors à la suite de ça me viennent plusieurs questions :
- Est ce que j'ai vécu un ego death ? Si oui, pourquoi aucun "enseignement spirituel" n'a été retenue, et aucune sensation de "connexion avec le Tout"
- L'ennui, n'avoir rien à faire, a accentuer mon trip j'ai l'impression, car j'étais seule avec moi même, et je suis donc partie très loin. Est ce que l'ennui à pu créer chez d'autres un
bad trip, de l'anxiété ? Que faire sous
champis ?
- Il s'est passé beaucoup de temps entre ma dernière prise de
champis et celle ci. J'ai personnellement changé, ma vie à évoluée, est ce que ça a pu changer ce que j'espérais des effets des psychédéliques, et donc ma réaction à ces derniers ?
- C'est la première fois que je prenais des
Golden Teacher, avant c'était des B+, effet tout léger, ou des
psylo lancéolés ramassés dans les champs, très très sympathiques. Est ce que les
Golden teacher n'ont aucun sens de l'humour ?
Merci de m'avoir lu, j'ai essayé d'être claire et concise au maximum. Hâte de lire vos réponses et réactions.
Psylocibinement votre,