Hello,
De ce que tu racontes dans tes messages précédents, je crois comprendre que tu es dépendante au
tramadol depuis une longue durée, initialement pour des raisons médicales. Il me paraît évident que le
sevrage doit être dans ton cas le plus progressif possible.
Il semble que le
tramadol t'accorde un bénéfice psychique significatif. Comme tu le sais, la qualité de ce type d'assistance chimique a tendance à s'éroder avec le temps, aussi bien pour des raisons neurologiques (tolérance...) que psychologiques (habituation à une certaine forme de gestion émotionnelle, même si ce dernier phénomène est moins systématique).
Et donc, il est clair qu'une baisse des doses même relativement minime risque d'être corrélée à une inversion des effets, d'où l'irritabilité, l'agitation et le malaise que tu décris.
Je pense qu'il est tout à fait possible que les fluctuations de concentration que ton organisme a connues quand tu tentais d'ajuster la posologie aient accru ta tolérance (plus prompte à retrouver ses niveaux d'antan qu'à les atteindre pour la première fois). En particulier si tu as été habituée à des doses excédant largement les 300 mg par le passé.
Accessoirement, vu que la vie émotionnelle s'inscrit dans un contexte beaucoup + large que l'environnement chimique, il est possible que des événements ayant eu lieu à cette période aient augmenté les difficultés que tu traversais. Il convient généralement d'avoir résolu ce type de problèmes avant d'entamer un
sevrage, qq soit le type de substance, étant donné la propension effrayante du manque à exacerber les états dysphoriques. Je te conseille donc d'examiner ce qui pourrait être amélioré à ce niveau avant d'aller plus loin, si ce n'est déjà fait.
Après, j'ai remarqué chez moi que le profil d'effets subjectifs du
tramadol variait considérablement en fonction des périodes, différences dont je suspecte mon métabolisme d'être responsable (conversion +/- importante en O-DSMT responsable de l'activation opiacée). L'expression du
tramadol étant hautement inconstante entre individus, peut-être en as-tu subi le caprice, même si ce n'est pas l'hypothèse que je privilégierais dans l'immédiat.
En ce qui concerne le
sevrage en tant que tel, peut-être serait-il opportun d'envisager un placement sous traitement antidépresseur à mesure que tu réduis les dosages, afin de compenser la diminution de
sérotonine induite par le retrait progressif de la molécule. Une telle stratégie permettrait de dissocier le
sevrage séroto de son pendant opiacé, ce qui rendrait amha le processus plus facile. Et, si tu trouves que 50mg est une baisse trop brutale, tu peux fractionner le dosage, par exemple en ouvrant la gélule et en dissolvant la poudre dans un verre d'eau bu en 2 ou 3 jours.
J'espère t'avoir apporté des éléments utiles à tes futures prises de décision.
Prends soin de toi, à bientôt.
Dernière modification par Mychkine (Aujourd'hui à 16:59)