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Abstrakt a écrit
A la base je pensais et voulais voir un addictologue pour en quelque sorte établir un plan de batailles des substances que je veux à terme arrêter et qui sont nombreuses.
Salut Abstrakt !
Est-ce que tu pourrais préciser ta demande ? Que tu veux dire par "plan de bataille" ? Est-ce que tu cherches des conseils de réduction des risques ? Des conseils médicaux ou pharmacologiques ? Est-ce que tu as besoin d'une prescription ?
A lire la suite, tu ne donnes pas vraiment cette impression. C'est peut-être pour ça qu'on t'oriente vers un psy plutôt que vers un addicto.
Amicalement.
Dernière modification par Pesteux (14 octobre 2024 à 12:08)
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Je précise que je n'ai jamais mis les pieds dans un CSAPA. J'interviens sur ton fil surtout parce que tu parles de psychanalyse. En effet, ta demande est loin de ce qui est recherché dans une analyse. On peut te le proposer, mais personne ne peut t'y obliger si tu n'en manifestes pas le désir.
Si tu viens d'arriver, tu ne devrais pas avoir encore vraiment commencé, mais en être seulement aux séances préliminaires. Tu lui as dit que ça n'est pas ça que tu recherchais ? Il répond quoi ?
Abstrakt a écrit
Il m’a alors bizarrement dit qu’un addictologue n’était qu’un médecin avec une formation de deux ans en addicto et qu’au vu de mes connaissances en pharmacopée, je n’en avais pas besoin, que j’en savais plus que n’importe quel addicto…
Et il se trompe ?
On pourrait penser que c'est une chance, c'est plutôt rare un psy qui prend au sérieux le savoir des personnes qui viennent lui parler. Qu'est-ce qui te gêne dans le fait qu'il te suppose un savoir ?
Abstrakt a écrit
je fais face à une poly toxicomanie assez lourde et quand je parle de plan de bataille, c'est par quelle substance commencer à réduire, de combien, comment (cure sevrage dégressif etc) et par rapport à ça j'ai l'impression que rien n'est proposé.
Et toi, tu en penses quoi ? Tu n'as vraiment aucun avis sur ces questions ?
Je t'invite à parcourir le forum : il regorge de témoignages sur ces sujets.
Si tu fréquentes PA, tu sais qu'ici on te recommandera toujours un sevrage dégressif plutôt que brutal. Pourquoi s'infliger des souffrances inutiles ?
Qu'est-ce qui te fait dire que tu fais "de l'analyse freudienne" ? Je reconnais que je suis sceptique. Comment se passent les séances ? Qu'est ce que le psy répond à tes questions ? Tu sais, on a vite fait de parler de psychanalyse pour désigner des pratiques qui n'ont absolument rien à voir...
L'intérêt d'une analyse, ça serait de s'intéresser à ce que tu racontes, de travailler sur ta demande, sur les termes que tu emploies pour la formuler, et sur ce que tu y entends. Souvent, quand on ne trouve pas la solution à un problème, c'est parce qu'il est mal posé.
La façon dont tu présentes les choses suggère que tu considères tes consos comme quelque chose auquel il faudrait faire la guerre (tu emploies des mots comme "toxicomanie", "bataille", "stratégie"), et que tu regrettes que le psy ne t'encourage pas plus que ça dans cette démarche.
Un tel propos, ça m'interpelle, surtout sur PsychoACTIF.
Perso, je trouve que ça n'est pas sans intérêt de travailler sur tout ça. En fait, je trouve même que c'est capital. Mais encore une fois, personne ne peut t'y obliger si tu ne le souhaites pas.
De toute façon, si tu as besoin de conseils techniques et médicaux sur l'arrêt des Benzos et du Cannabis, je suis d'accord qu'un CSAPA devrait être en mesure de te les donner. C'est juste que ça n'est pas vraiment le but d'un travail sur soi. Le psychiatre, le médecin ou l'infirmier seront peut être très compétents pour cela. Attends de voir comment va se passer ton rdv !
Tu peux aussi parcourir le forum, ou nous poser des questions plus précises : il y a plein de gens qui peuvent t'aider sur PA. Notamment, si tes questions portent sur le Cannabis et les Benzos, il y a des chances que je puisse te donner un avis, puisque je consomme les deux, et que j'ai déjà fait des sevrages pour les deux.
Amicalement.
Dernière modification par Pesteux (14 octobre 2024 à 14:23)
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Dernière modification par Abstrakt (14 octobre 2024 à 14:57)
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Abstrakt a écrit
Pour moi oui c'est un genre de bataille contre mes addictions que je mène, pas contre les produits. J'ai besoin de m'en sortir, ça ne signifie pas que je considère les produits en tant que tels comme des produits mauvais ou dangereux, c'est ce que j'en fais qui me met en danger et surtout m'empêche de vivre différemment.
Juste au cas où tu te sentirais obligé de te justifier, je te précise qu'il n'y a aucun souci pour moi, je ne te reproche rien : tu n'as insulté personne. C'est juste que ton message m'intéresse beaucoup.
J'ai l'impression que dire "c'est pas les produits qui sont mauvais ou dangereux, c'est ce que j'en fais qui me met en danger", c'est presque comme si tu disais "c'est pas les produits qui sont mauvais ou dangereux, c'est moi", avec juste une ellipse sur le mot "mauvais".
Quand je dis "presque", j'admets que c'est pas tout à fait la même chose pour autant, puisque ça n'est pas exactement ta formulation. Je serais curieux que tu me dises quelle différence tu fais entre ta formule ("c'est ce que j'en fais") et ce que j'y lis ("c'est moi") ?
Abstrakt a écrit
J'ai été en analyse suffisamment longtemps pour comprendre l'approche de ce psy qui est clairement analytique (libre association etc), après je ne sais pas s'il se dit freudien ou lacanien. Nous avons parlé analyse et il m'a clairement fait comprendre que oui, c'était son approche, on a même parlé de certains psychanalystes. Je lui ai dit qu'hélas je ne pensais pas qu'un approche psychanalytique m'aiderait pour ce qui est des addictions, et puis c'est compliqué à mon âge de tout recommencer depuis le début avec un nouveau psy.
Après tu as raison, c'est capital, et en entamant ce suivi en csapa je voulais voir un psy, mais j'espérais une autre approche, plus directe et plus centrée sur mon quotidien et ma gestion des produits plutôt que de repartir à 0 avec mon enfance fracassée et ses tourments mais sinon bien sûr j'en ai besoin.
Il y a plusieurs choses qui me posent question :
Tu parles de "repartir à 0" et de "recommencer depuis le début". Pourquoi ? C'est l'analyste qui te demande de repartir à 0 ? Ou bien c'est toi qui en parles sans qu'il ne t'ait rien demandé de tel ? J'ai bien envie de te répondre que ce qui est fait n'est plus à faire !
Tu dis ne pas vouloir parler de ton enfance. Mais si tu ne le souhaites pas, n'en parle pas ! Qu'est-ce qui te fait penser qu'en analyse il faut absolument parler de son enfance ? Puisque tu connais déjà bien l'analyse, tu sais déjà que la libre association, c'est justement que tu peux parler de ce que tu veux, comme ça te vient.
Si c'est pas de ton enfance dont tu veux parler, parle d'autre chose ! Si tu veux parler directement de ton quotidien et de comment tu gères les produits, parles de ça ! Qu'est-ce qui t'en empêche ? L'analyse, c'est fait pour ça !
Tout en disant ne pas vouloir parler de ton enfance, tu m'en parles quand même, alors que je n'ai posé aucune question à ce sujet. Du coup, je me demande, c'est l'analyste qui te demande d'en parler ? Ou bien c'est toi qui penses qu'il faut absolument parler de ça ?
Abstrakt a écrit
Pour moi un addicto c'est justement celui avec qui tu mets en place des stratégies, qui te conseillent sur "comment faire" et là dessus je n'ai pas de savoirs spéciaux et je suis preneur de conseils.
Perso, quand j'étais au max, j'en étais arrivé à consommer une demi-boite de Tranxène 50 tous les jours, plus une plaquette de Rohypnol, et aussi des hydrates de Chloral, et ça ne suffisait toujours pas pour apaiser mes angoisses ni pour résoudre mes insomnies. Je devais augmenter les doses perpétuellement. J'avais un rapport paradoxal à ces produits : je les détestais parce qu'ils ne me satisfaisaient jamais complément, mais je continuais d'en prendre toujours plus. Au bout d'un moment, j'ai fini par me dire que j'en attendais trop de ces molécules, que ce que je leur demandais était une chimère, et à ne plus y croire.
Mon analyse m'a bien aidé pour cela, mais effectivement, c'était très indirect (car mes consos n'étaient pas le sujet principal dont j'avais envie de parler), jamais directif, et des tas de gens arrivent très bien à surmonter une période difficile sans cela (moi pas).
J'ai arrêté progressivement sur un an environ. Pour trouver les paliers, je me suis basé sur mon expérience du manque (on m'avait imposé un sevrage brutal en HP quelques années avant, donc je connaissais bien cette souffrance). J'ai simplement diminué de sorte à ne jamais ressentir le moindre manque, et c'est allé tout seul, j'en ai été le premier étonné. Le meilleur conseil que je puisse te donner, c'est d'aller à ton rythme, et de ne jamais t'imposer d'endurer le manque.
Pendant mon sevrage de Benzo, j'avais encore du Tercian et de la Sertraline. Je les ai arrêté ensuite, en commencent par la Sertraline. Toujours avec la même technique d'y aller progressivement et de ne jamais ressentir de manque. Perso, je pense qu'il vaut mieux arrêter les neuroleptiques en dernier, car ça aide pendant le sevrage des autres trucs, et que c'est plus simple à arrêter à la fin : la plupart des neuroleptiques ne causent pas de manque physique.
Par contre, pendant tous ces sevrages de drogues psychiatriques, j'ai consommé du Cannabis quotidiennement, et je pense que ça m'a bien aidé.
J'ai fait un sevrage du Cannabis des années plus tard. Un sevrage brutal, car je n'arrivais pas à avoir suffisamment de contrôle pour diminuer progressivement. Le craving était trop fort, il a fallu que je termine mes réserves et que je n'en aie plus chez moi pour parvenir à ne pas craquer.
J'ai payé cher ma décision. Mon sevrage au Cannabis a été bien plus dur que pour les Benzos. Ca durée 6 longs mois (insomnies jusqu'à l'épuisement, nuits de 3H maxi, cauchemars systématiques, je me réveillais le lit trempé de sueur au point de devoir changer les draps, anxiété++, etc.). C'est extrêmement long par rapport à la moyenne. Sur le forum, la plupart des témoignages parlent de syndrome de sevrage qui dure une semaine ou deux maximum.
Mon arrêt a duré 3 ans. Ok, je m'étais prouvé que je pouvais vivre sans, mais cependant, je trouvais la vie beaucoup moins bien que avec. Au bout d'un moment, j'en ai eu marre de me priver, alors j'ai repris, et je ne le regrette vraiment pas. Je sais aujourd'hui que je n'arrêterai plus jamais (j'aimerai réussir à me débarrasser de la combustion, cependant).
Ensuite, plusieurs années après, j'ai repris aussi les Benzos, mais sans revenir à une conso quotidienne, car je suis très tolérant à cette famille de molécule. J'en prends pour bien dormir avant un jour important, quand je veux me lever tôt pour une rando ou lorsque j'ai un rendez-vous. Je le prends plusieurs heures avant d'aller me coucher pour profiter un peu de l'effet que je trouve sympa. J'essaye de ne pas dépasser 1 fois par semaine avec une pause de temps en temps (2x semaine maximum, mais pas toutes les semaines si c'est 2x). Je me connais bien : si je ne faisais pas ça, ma tolérance monterait en flèche et je perdrais l'effet. Mais certains sur le forum arrivent à en prendre tous les jours sans perdre l'effet ! Tout le monde ne réagit pas pareil, ça dépend des personnes...
Ca fait 7 ans maintenant que je reconsomme des Benzos de cette manière, sans jamais perdre le contrôle : je peux dire que ça me réussit, et je suis assez fier d'avoir réussi à maîtriser ce produit qui m'avait causé tant de problèmes dans ma jeunesse !
Amicalement.
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