SCMR : Octobre...

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Alain Will homme
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CF. Newsletter Asud et Collectif SCMR

Juppé réfléchit aux salles d'injection de drogues à  Bordeaux

Le maire a réuni les acteurs de la lutte contre la toxicomanie afin de mesurer la pertinence de la création de salles de consommation pour les drogués, à  Bordeaux. La députée socialiste propose de positionner Charles-Perrens « Centre d'injection protégée »

Vendredi à  la mairie, Alain Juppé et quelques adjoints, Fabien Robert, Véronique Fayet, Jean-Louis David ont reçu tous les acteurs de la lutte contre la toxicomanie. Institutionnels et associatifs réunis. Le maire désirait construire son propre jugement, au-delà  de la polémique estivale, sur l'opportunité des salles d'injection supervisée. Trivialement qualifiées de « salles de shoot ».

Sujet délicat à  manier avec prudence, y compris sur le plan politique. On se souvient que le Premier ministre y fut opposé au mois d'août, tandis que la ministre de la Santé défendait ce projet.

Vendredi donc, la Case, Centre d'accueil de santé et d'échange, le CEID, Comité d'étude et d'info sur les drogues, le département addiction de l'hôpital Charles-Perrens et le docteur Jean-Pierre Daulouède de Médecins du monde à  Bayonne, font face aux élus bordelais.

Jean-Pierre Daulouède ouvre le ban. Ce psychiatre qui travaille sur la question de l'addiction depuis de nombreuses années, a aussi participé à  l'ouverture du centre d'injection supervisée de Bilbao. Historiquement bien placé, il a aussi participé à  la création à  Bordeaux, du premier programme d'échange de seringues, en 1993.

Pas de position de principe

« On a écouté, raconte Fabien Robert. On a appris plein de choses, très encourageantes, notamment la baisse incroyable du nombre d'overdoses en France et la réussite de la politique d'échange de seringues. Dans les années 80, la transmission du Sida était la conséquence des injecteurs de drogues pour 40 %. Aujourd'hui, la transmission du Sida ne concerne que 2 % de la transmission par seringue.

Alain Juppé n'a pas de position de principe. Il souhaite trouver un consensus politique au sein du conseil municipal. Il va rendre compte aux élus de cette réunion. Personne ne va tirer dans son coin. » Au mois d'août dernier, en plein cœur de la polémique, Fabien Robert participait à  une visite du Quai 9 à  Genève, l'un des premiers centres de consommation supervisée, au titre de l'association Élus, santé publique et territoire pour la ville de Bordeaux.

Un premier pas ? « On se renseigne. Bordeaux ne ressemble pas à  certaines autres grandes villes avec des lieux de drogues très identifiés. Ici, il n'existe pas une scène ouverte, on trouve des seringues dans plusieurs endroits qui migrent : gare, foyer Leydet… Il n'y aura pas de copié-collé par rapport à  ce qui existe ailleurs. »

« Le maire est bienveillant »

À Bordeaux, la population de toxicomanes est évaluée autour de 2 000 personnes, dont 500 seraient, à  ce jour, intouchables. Hors circuits de prise en charge. Ce sont eux que les professionnels veulent rattraper. Pour cela, ils ont besoin d'un outil de plus sur le terrain : les centres d'injection supervisée. Véronique Latour, directrice de la Case défend depuis longtemps ce projet. Elle était à  la réunion. « C'était serein, dit-elle. Alain Juppé a été attentif et bienveillant. Il veut faire émerger un consensus au niveau municipal. Sans vendre la peau de l'ours, on peut dire ce fut très positif. Je sens un maire plutôt ouvert. »

Même constat pour le docteur Jean-Michel Delile, directeur du CEID et vice-président de l'association nationale des intervenants en toxicologie. « On peut dire qu'il existe un consensus chez les professionnels qui rappellent l'intérêt de ce dispositif en terme d'accès au soin. A Bordeaux, la création d'un tel centre, à  titre expérimental, dans un cadre contrôlé et évalué serait une opportunité. En conclusion, nous avons plutôt compris qu'on allait vers une ouverture. » Un groupe de travail va être constitué par Véronique Fayet sur cette question. Cependant, les remaniements ministériels pourraient changer la donne.

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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Alain Will homme
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Paris se prononce pour l'ouverture d'une salle de consommation de drogue

© Le Monde.fr | 19.10.10 | 13h25 • Mis à  jour le 19.10.10 | 17h31 | Laetitia Clavreul

http://www.lemonde.fr/societe/article/2 … _3224.html

Le conseil de Paris a voté, mardi 19 octobre, en faveur de l'ouverture d'au moins un centre de
consommation à  moindre risque pour usagers de drogues. "Cette initiative devra s'entendre comme une expérimentation validée par l'Etat et construite en collaboration étroite avec l'Agence régionale de santé, la préfecture de Police, les associations, les riverains et les élus concernés", précise le texte proposé au vote.

Ces salles, qui font l'objet d'un vif débat depuis l'été en France, ont pour but d'assurer aux drogués des conditions de consommation plus hygiéniques, et aussi d'atteindre les toxicomanes les plus précaires qui échappent jusque-là  à  tout suivi médical et social, et de les inciter à  se soigner. Elles s'inscrivent dans le cadre de la politique de réduction des risques, qui comporte déjà  l'échange de seringues ou la délivrance de produits de substitution.

Paris est la première ville à  organiser un vote sur ce sujet ultra-sensible. Sa décision fait suite à  la participation d'élus parisiens de tous bords à  un séminaire mené par l'association Elus, santé publique et territoires, qui a rendu des recommandations en faveur de l'expérimentation fin septembre. Et à  un constat local : les dispositifs de suivi des toxicomanes déjà  mis en place "ne règlent hélas pas tous les problèmes", selon le texte, qui relève l'émergence dans certains quartiers du nord-est de scènes ouvertes fréquentées par des usagers désocialisés et en grande précarité, et le fort taux de contamination par l'hépatite C.

Des sujets jugés problématiques aussi bien pour les toxicomanes eux-mêmes que pour les riverains. Le Parti communiste s'est prononcé pour une ouverture, rappelant que les expériences étrangères avait fait la preuve de l'amélioration de l'état de santé des toxicomanes, et "qu'aucun pays n'a fait marche arrière". "Certains décident de fermer les yeux, nous nous choisissons d'agir", a déclaré Alain Lhostis, conseiller de Paris (PCF), et ancien président délégué du conseil d'administration de l'AP-HP.

"UN PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE"

Les Verts ont également voté pour, qui estiment nécessaire la création non pas d'une mais de deux ou trois salles pour éviter d'avoir à  gérer l'afflux. Rappelant que les écologistes plaident depuis 2004 pour ces structures, Véronique Dubarry s'est montrée ravie de "l'évolution des mentalités".

Le Nouveau Centre s'est abstenu, mais Catherine Bruno a expliqué l'intérêt qu'elle porte, sur le fond, à  ces structures : "il ne saurait y avoir de laissés pour compte de la santé publique", a-t-elle plaidé, décrivant "un problème de société qui impose de reléguer au second plan tout électoralisme".

Comme prévu, seule l'UMP s'est vivement opposée à  la proposition de l'exécutif. Ainsi Philippe Goujon, maire du 15e, a rappelé la position du premier ministre, qui a jugé en août la mise en place de telles salles ni utile, ni souhaitable. L'élu a dénoncé des risques "de hausse de consommation et de banalisation de la drogue", ainsi que d'affaiblissement de la politique de lutte contre la drogue du gouvernement.

Si le maire de Paris, Bertrand Delanoà« (PS), qui avait appelé "à  innover et adopter de nouvelles méthodes", s'était félicité à  plusieurs reprises de la qualité et de la sérénité des débats, son constat n'a pas tenu jusqu'à  la fin. Avec l'intervention de Daniel Vaillant (PS), mairie du 18e, le ton est monté d'un cran : "l'irresponsabilité, donc le laxisme, est du côté de ceux qui prônent le statu quo", a-t-il lancé à  Philippe Goujon.

Jean-Marie Le Guen, adjoint à  la santé et porteur du projet, a enfoncé le clou. "Ce qui nous différencie de vous, c'est que nous pensons que les problèmes de toxicomanie relèvent de la santé publique, et pas de la morale", a-t-il estimé, sous les huées de l'opposition.

Sur un tel sujet, une discussion paisible aurait été une grande surprise.

Laetitia Clavreul

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Alain Will homme
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Las Vegas PaRano femme
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En effet......sad

Dernière modification par Las Vegas PaRano (24 octobre 2010 à  23:09)


Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur, et rien d'autres...

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bighorsse femme
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mr apeire a été entendu par l'assemblée nationale le 20 oct 2010 sur la question des salles de conso..j'y ai relevé qq "perles" qui vous en conviendrez en les lisant , laisse vraiment....dubitatif ou autrement dit "sur le cul!!!"
le texte suit dans le post ci dessous


assemblée nationale le 20 octobre 2010 le président de la MILDT E APEIRE parle de sa position contre la Drogue

http://www.assemblee-nationale.fr/13/cr … 011008.asp

lors de cette commission, mr apeire a exposé devant l'assemblée nationale pourquoi la MILDT s'oppose catégoriquement à  la venue en france des "salles de shoots"selon sa terminologie (et donc son idéologie) :selon lui l'heroine n'est pas le probleme principale en france...il s'agit bien plus du cannabis , des drogues de synthèses, et de l'alcool associé au cannabis
Ce mélange de drogues licites (alcool) et illicites (cannabis) est le vrai probleme.
On s'est empressé en france de classer l'héphédrone et le spice (dit tel quel!!) comme stupéfiant afin d'eviter le flot d'usage comme on l'a vu en angleterre...(apeire prévient donc avant que les "dégats soient fait)
la kétamine aussi est utilisée alors qu'il n'y en a pas en france(????) détournée de son usage vétérinaire
Le développement rapide des drogues de synthèses est dû à  des raisons économiques;la prévision d'un   raz de marée d'hero afghane ne s'est donc pas produit..."nous y veillons" semble vouloir dire mr Apeire
donc les "salles de shoots ne sont pas necessaire puisque ça ne répond qu'à  une petite partie des ud de drogues;il faudrait ouvrir aussi "des goberies , des snifferies etc..." ce mr n'a même pas compris qu'on pouvait consommer de différentes façon s un même produit (la CC peut aussi bien se sniffer que se shooter...) ni que les salles de conso pourrait y voir justement diverses façon de consommer s'y faire en toute sécurité.
"Nous avons une vision prohibitionniste " et souhaitons la garder!!!! il voit les défenseurs de la RDR comme des "libéraux/libertaires" (on sent là  la désapprobation idéologique de mister apeire!)


selon Benesti (prevention de la delinquance) :
En tout état de cause, selon l´Observatoire national de délinquance, 92 % des délinquants seraient toxicomanes, que ce soit avec le cannabis ou des drogues dures. Mais pour se procurer des drogues dures, ils sont obligés de commettre des délits. Selon les médecins, ils doivent attendre un déclic psychologique pour entrer dans un processus de sevrage, qui peut durer trois ans, ce qui signifie qu´ils commettront environ un millier de délits, s´ils en commettent un par jour. Aussi je préconise des mesures d´enfermement pour les toxicomanes consommateurs de drogues dures pour les sauver, eux et leurs victimes potentielles."
là  le raisonnement me laisse...sur le c..!!!!!! l'enfermement comme unique moyen de protèger...l'ud et ses victimes!!!! ou comment faire pour détourner la pensée médicale en moyen coercitif!! puisqu'on ne peut s'arreter de consommer avant 3 ans, alors on est obligatoirement un délinquant en puissance...donc la prison s'avère le seul vrai traitement (social) du problème des usages!!!!!


mr Apeire campe sur sa position :non aux salle de "shoot mais oui à  des centres de soins; je vs laisse apprécié le jeux de mot sur les CAARUDS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
"Des centres sont également dédiés à  l´accueil des « cas rudes », afin de leur permettre de retrouver un niveau de vie acceptable, de les sortir de la rue et de les amener, le cas échéant, à  prendre contact avec des soignants."

Dernière modification par bighorsse (02 novembre 2010 à  17:16)


l angoisse est le vertige de la liberté

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Alain Will homme
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http://www.lemonde.fr/europe/article/20 … _3214.html

Faut-il ouvrir des salles de consommation de drogue ?
© LeMonde | 28.10.10 | 13h39  *  Mis à  jour le 28.10.10 | 13h42

En Espagne, Allemagne ou Suisse, des salles de consommation de drogue supervisées par des professionnels ont été créées. En France, le débat s'est installé cet été. Les politiques s'en sont emparé, alors que le premier ministre, François Fillon, avait jugé leur mise en place "ni utile ni souhaitable". Une mission parlementaire vient d'être nommée, qui va prendre en compte ce qui se fait à  l'étranger. Ses travaux doivent commencer début novembre.

Des élus locaux, de gauche et de droite, ont rendu publiques, le 24 septembre, leurs recommandations : ils prônent une expérimentation, et réclament à  l'Etat un cadre juridique afin que des collectivités puissent tenter l'expérience. Le 19 octobre, le Conseil de Paris s'est prononcé pour une ouverture à  titre expérimental. C'est la première ville à  organiser un vote, mais des municipalités de droite se saisissent aussi du sujet. Marseille affirme qu'une telle salle lui serait utile. A Bordeaux, Alain Juppé a réuni élus, associations et médecins pour se faire une idée. Dans ces salles, où la vente de stupéfiants et l'accès aux mineurs sont interdits, les toxicomanes se droguent sous surveillance d'un personnel médical et social. Leurs défenseurs y voient aussi un moyen de réduire les troubles à  l'ordre public générés par les "scènes ouvertes". A droite, l'opposition reste forte.

Un rôle positif. Fin juin, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a affirmé que ces salles étaient efficaces. Son expertise était très attendue, car la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, avait indiqué qu'elle se positionnerait une fois celle-ci connue. Elle a alors annoncé vouloir lancer une concertation avec les collectivités. L'Inserm estime que la politique française de réduction des risques (échange de seringues...) a atteint ses limites, du fait de la persistance de l'hépatite C, de l'émergence de nouvelles populations de toxicomanes sans accès aux soins et d'une hausse récente du nombre de décès. Il prône des dispositifs mieux adaptés aux types d'usagers (femmes, détenus, SDF...).

A partir des études réalisées sur des centres d'injection existants, les experts notent que ceux-ci ont un rôle positif pour atteindre les usagers à  haut risque et limiter les infections. Ils sont aussi efficaces pour réduire les overdoses mortelles et la consommation dans les lieux publics. En revanche, leur effet sur la réduction de la prévalence de l'hépatite C n'est pas prouvé, ce qui fait dire aux opposants que ces centres n'ont pas d'intérêt - l'expertise précise que les études manquent. Prudent, l'Inserm n'a pas recommandé une expérimentation, mais une "étude de besoins".

Un public restreint. Selon la Mission interministérielle de lutte contre les toxicomanies (Mildt), créer un nouvel outil n'est pas utile. La France dispose déjà  de 130 centres d'accueil et d'accompagnement à  la réduction des risques pour usagers de drogues. Et, parmi les 210 000 à  250 000 toxicomanes dits problématiques, 130 000 bénéficient d'un traitement de substitution. Pour les acteurs de terrain, ces outils ne parviennent pas à  toucher les usagers les plus précaires, comme les SDF. Des salles de consommation pourraient leur éviter de prendre certains risques, voire les aider à  entrer dans un parcours de soins.

Le public concerné est restreint. De 600 à  800 usagers à  Paris, quelques centaines dans des grandes villes, notamment portuaires ou frontalières. Le professeur Michel Reynaud, chef du département de psychiatrie et d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse, a décrit cette population : "Une toute petite part des toxicomanes ne pourra jamais aller dans l'abstinence, a-t-il expliqué. Notre mission est de les accompagner." Une façon de répondre à  ceux ne jurant que par le sevrage.
Le débat juridique. L'aspect juridique de cette expérimentation provoque lui aussi un débat. "Comment imaginer que l'Etat organise la désobéissance à  la loi (de 1970 interdisant l'usage de drogue) ?", s'exclame la Fédération nationale des associations de prévention de la toxicomanie, membre d'un collectif contre "l'expérimentation des salles de shoot".

En août, dans Le Monde, le président de la Mildt, Etienne Apaire, estimait "qu'expérimenter reviendrait à  mettre en place, puisqu'il faudrait modifier la loi". A la Mildt, on rappelle l'existence de l'article 222-37 du code pénal. Il y est inscrit que la détention de drogue illicite est punie de dix ans de prison et de 750 000 euros d'amende. Les mêmes peines sont encourues pour qui facilite l'usage. "Il existe fort heureusement dans notre système juridique une cohérence entre le principe de répression de l'usage et celui, en matière de santé publique, de réduction des risques, note Olivier Jougla, adjoint UMP à  la santé au Havre. A défaut de quoi, les intervenants à  certaines actions, comme la mise à  disposition de seringues, pourraient déjà  s'exposer à  des poursuites."
Dans la partie réglementaire du code de la santé publique, il est prévu que "les acteurs, professionnels de santé ou du travail social ou membres d'associations, comme les personnes auxquelles s'adressent ces activités doivent être protégés des incriminations d'usage ou d'incitation à  l'usage au cours de ces interventions". Y est aussi inscrit que "les équipes de réduction des risques peuvent participer à  l'évaluation de nouveaux outils ou stratégies de prévention". Un décret pourrait donc suffire, pour éviter les divergences d'interprétation entre les termes évaluation et expérimentation, sans passer par le législateur. Sauf à  vouloir un vrai débat national.

Le débat politique. Quand, au coeur d'un été marqué par la sécurité, François Fillon s'est prononcé contre ces salles de consommation, beaucoup ont compris que plutôt que de n'être pas utiles, ces salles n'étaient surtout pas... d'actualité. "C'est paradoxal mais, avec son intervention malencontreuse, il a rendu service au débat en l'activant", estime Michèle Delaunay, députée PS de Gironde. Membre de la mission parlementaire, elle a proposé qu'une expérimentation ait lieu à  l'hôpital Charles-Perrens, à  Bordeaux dont elle préside le conseil de surveillance. "Le débat est ouvert pour la première fois, c'est un vrai progrès en soi", note le député Nouveau Centre Jean-Christophe Lagarde. Il "préfère savoir un junkie face à  des travailleurs sociaux qu'avec pour seul contact son dealer".

L'UMP Philippe Goujon fera entendre une autre voix : "Ces salles ne sont pas un simple outil de plus, mais un outil qui tend à  la banalisation de la drogue." Elles brouilleraient le message répressif livré par l'exécutif ces dernières années. Le collectif contre les "salles de shoot" s'inquiète de l'impact d'une ouverture auprès des jeunes. Mais pour les défenseurs, l'incitation viendrait plus des valeurs d'hyperconsommation véhiculées par la société, que de salles accueillant des marginaux.

Laetitia Clavreul

Article paru dans l'édition du 29.10.10

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Alain Will homme
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Un débat éloigné de la réalité des addictions en France
©  LeMonde | 28.10.10 | 13h39

Le débat sur les salles de consommation prend la droite à  contre-pied. Alors que la ligne politique de la majorité, sur les drogues, se cantonne à  une prohibition stricte, des élus de tous bords discutent aujourd'hui ouvertement de la mise à  disposition, pour les toxicomanes, de lieux où ils pourront se droguer librement. Certes, dans la majorité, le débat est vif entre les opposants à  un tel dispositif de réduction des risques - stigmatisé en "salles de shoot" - et les partisans de leur expérimentation, pour leur part convaincus de la nécessité d'apporter une réponse sanitaire et sociale aux toxicomanes les plus désocialisés. Mais le fait que parmi eux figurent des élus de droite est le signe d'une maturation progressive du débat sur la toxicomanie : le dogme d'une société sans drogues, sur lequel campe la majorité, bat une nouvelle fois de l'aile.

La droite a déjà  su faire preuve, dans le passé, d'un certain pragmatisme sur les questions de toxicomanie : on se souvient que c'est Michèle Barzach qui a eu le courage, en 1987, d'autoriser la vente libre de seringues en pharmacie, afin de diminuer les risques de contamination par le sida chez les consommateurs d'héroïne. Dans la foulée, c'est Simone Veil qui impose, en 1995, la politique de réduction des risques, grâce aux produits de substitution aux opiacés (méthadone et Subutex), qui permettent aux drogués de "décrocher". Des centaines de décès par overdose sont évités, la mortalité des toxicomanes chute notablement. Considéré comme une maladie, l'usage de drogues n'est plus une fatalité.

Carcan idéologique

Pourtant, depuis le retour de la droite au pouvoir, en 2002, après la parenthèse de la cohabitation, c'est le repli. Quarante ans après la loi de 1970, qui interdit la consommation de produits stupéfiants sans distinction de nature (cannabis, héroïne, cocaïne, drogues de synthèse), le débat sur les drogues est au point mort, comme figé dans un carcan idéologique. Nicolas Sarkozy avait bien parlé, quand il était ministre de l'intérieur, de réformer la loi de 1970, pour la rendre plus effective : il y a finalement renoncé, en pesant les risques de contresens symboliques. Lors de la campagne présidentielle de 2007, quasiment tous les candidats, à  l'exception des Verts, se sont tenus à  l'écart d'un sujet jugé trop brûlant.

Le débat sur les salles de consommation est donc salutaire, en ce qu'il remet la question des usages problématiques de drogues au coeur de la société. Mais le paradoxe, c'est qu'il s'ouvre sur un point de détail de la réalité des addictions en France. Il ne concerne en effet que la fraction la plus marginale et désocialisée des toxicomanes, très dépendants aux drogues dures, soit quelques milliers de personnes. Pas un mot, en revanche, de ce qui constitue le gros des bataillons des consommateurs de stupéfiants en France : les 1,2 million d'usagers réguliers de cannabis, les 400 000 consommateurs de cocaïne et de drogues de synthèse, dont la progression semble inéluctable.

Pour ces "MM. Tout-le-monde" de la drogue, pas de grand débat idéologique, aucune bataille politique fracassante à  mener. Seuls deux élus de gauche - Daniel Vaillant pour le PS, Stéphane Gatignon pour Europe Ecologie -, ont donné de la voix, ces derniers mois, pour remettre en cause le cadre légal et oser la thématique de la dépénalisation du cannabis. Un silence poli leur a été opposé, tant l'habitude a été prise de ne pas aborder ce sujet qui fâche.

Le cannabis a beau être devenu un produit de consommation courante, quasiment au même titre que le tabac, la cocaïne a beau continuer son ascension fulgurante dans toutes les strates de la société, les politiques continuent de regarder ailleurs. Profitant du vide laissé par la parole publique, la drogue s'installe ainsi durablement comme un palliatif d'ampleur au malaise social.

Cécile Prieur

Article paru dans l'édition du 29.10.10

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"Pour l'instant, le mieux c'est les toilettes publiques"
© LeMonde | 28.10.10 | 13h39  *  Mis à  jour le 28.10.10 | 13h40

Pour eux la chose est simple. Une salle de consommation de drogue supervisée permettrait une injection de stupéfiants plus propre, et plus tranquille, donc moins risquée. "Pour l'instant, le mieux, c'est les toilettes publiques, mais c'est stressant. Si quelqu'un frappe, c'est la panique, alors parfois on se loupe", explique Frédéric, un jeune SDF (les prénoms ont été changés). Cela reste mieux, cependant, que les parkings ou les cages d'escaliers où l'on risque de croiser des regards.

"On touche sans cesse des choses sales, pouvoir accéder à  un lieu propre serait mieux", note Ludovic, montrant la marque d'un abcès qui creuse sa main, preuve d'une infection passée non soignée. Devant le bus du programme méthadone de l'association Gaïa Paris, chacun accepte d'évoquer son quotidien. Beaucoup se sentent concernés par ces salles. Il leur arrive encore de consommer de la drogue. Souvent du Skenan, un médicament (morphine) qu'ils prennent sous toutes les formes, dont l'injection. "La méthadone c'est bien, mais quand on boit de l'alcool, son effet est annulé, alors le matin si on ne se sent pas bien, on prend un Skenan", explique Ludovic, qui fume plutôt du crack.

Ludivine, 29 ans, s'enflamme : "Les politiques, ce sont ceux qui en savent le moins qui donnent leur avis. Nous, on ne nous écoute jamais." Laurent, 27 ans, qui a "plongé dans la drogue à  l'armée", ne croit pas à  une ouverture. Il a lu les journaux : "Faudrait d'abord que les membres du gouvernement se mettent d'accord !" Même chose pour Aziz, chauffeur routier qui sniffe parfois de l'héroïne : "S'ils disent "OK" à  l'expérimentation, après le débat se déplacera sur le lieu ou le rôle de la police."

Etats des patients

Plusieurs évoquent d'eux-mêmes l'intérêt des salles de consommation pour réduire les troubles à  l'ordre public, et notamment les seringues non ramassées. Pierre a pris l'habitude de les mettre dans une cannette avant de les jeter. Une seule fois, dit-il, il a partagé une seringue : il est passé après sa copine, et a attrapé l'hépatite C. La maladie vient de réapparaître. Il faudrait qu'il soit de nouveau suivi. Or il est difficile de soigner l'hépatite C dans la précarité : le traitement étant anxiogène, le patient doit être hospitalisé ou être hébergé dans un centre d'accueil. "Ouvrir des salles coûterait moins cher que les traitements pour le VIH, l'hépatite C et les abcès réunis", estime Miloud Ibrami, le médecin psychiatre qui oeuvre ce jour-là  dans le bus.

"Tu enlèves tes lunettes, s'il te plaît", demande-t-il à  un homme pour voir ses yeux. Tout l'après-midi, avec Pietro Babboni et Anne-Lise Dehée, deux animateurs, il vérifie l'état des patients avant de délivrer, ou parfois non, la dose de méthadone qui leur convient. Ils sont entre 60 à  120 à  passer chaque jour. Souvent, des psychotropes leur sont également délivrés.
"Une salle de consommation permettrait aussi de donner l'information qui manque à  certains usagers, parce que ce n'est pas leur dealer qui va leur parler du VIH. On pourrait aussi les aider à  éviter de s'injecter tout et n'importe quoi", explique Mme Dehée, qui sait bien que certains parviennent même à  s'injecter de la méthadone.

Selon l'association, 600 à  800 personnes pourraient être concernées à  Paris - il y a environ 110 000 usagers de drogue dits "problématiques" en Ile-de-France. Il s'agit des plus marginaux parmi les marginaux. "Qu'on ne veuille pas s'en occuper, je peux le comprendre, mais qu'on ne nie pas leur existence et qu'on ne nous empêche pas, pour des raisons morales ou électoralistes, de les accompagner correctement", s'agace le docteur Elisabeth Avril, directrice de Gaïa Paris.
Cinq profils se dégagent : des moins de 25 ans en errance, de jeunes étrangers venant souvent des pays de l'Est, des consommateurs de crack fréquentant les squats, des drogués plus vieux, polytoxicomanes et malades (hépatite C, sida), et des femmes, plus vulnérables encore parce que dépendantes de leur compagnon et utilisant les seringues après eux.
Parmi les derniers à  passer ce soir-là , Hanz, toxicomane depuis vingt ans, a fréquenté la salle de Hanovre (Allemagne). "C'était super bien", dit-il simplement.

Laetitia Clavreul

Article paru dans l'édition du 29.10.10

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Alain Will homme
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Allez, la p'tite dernière en six étapes...

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 … _3214.html

Six étapes dans la politique de réduction des risques
© LeMonde | 28.10.10 | 13h39

L'émergence de la politique de réduction des risques sanitaires et sociaux inhérents à  l'usage de drogue est liée à  l'apparition du sida, dans les années 1980.
Cette politique fait partie de la lutte contre la toxicomanie, dont la répression et la prévention sont les autres piliers. Elle a toujours suscité de vifs débats, ses opposants voyant dans cette politique - qui n'exige pas l'abstinence - un entretien de la dépendance, voire un risque d'incitation à  la consommation.

"Echange de seringues, produits de substitution : à  chaque fois que le besoin d'un outil innovant s'est fait sentir, il y a eu de vives réactions", explique Jean-Pierre Couteron, président de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie et en addictologie.
Si, aujourd'hui encore, le bruit provoqué par l'hypothèse de l'expérimentation de salles de consommation de drogue à  moindre risque, peut surprendre, il reconnaît que cela ouvre un vrai débat sur cette question de société. Voici les principales dates de la politique de réduction des risques en France.

1987
Alors qu'il est avéré que la transmission du sida chez les toxicomanes est liée au partage des seringues, la ministre de la santé, Michèle Barzach, autorise, par décret, leur vente en pharmacie, sans ordonnance. Une décision qui fait scandale, avant d'être reconnue par tous.

1994
Les programmes d'échange de seringues (PES) s'étant, de fait, développés dans des grandes villes, la ministre des affaires sociales, Simone Veil, les officialise par décret. Les distributeurs automatiques vont se multiplier.

1995
La méthadone, qui pallie la dépendance à  la drogue mais n'a pas d'effets psychotropes, jusque-là  uniquement délivrée dans des centres spécialisés, devient disponible en pharmacie. C'est un premier pas vers l'accessibilité des traitements de substitution aux opiacés.
Le Subutex est mis sur le marché l'année suivante.

2004
La réduction des risques devient une politique nationale, inscrite dans le code de la santé publique.

2005
Création des centres d'accueil et d'accompagnement à  la réduction des risques pour usagers de drogues (Caarud), où les toxicomanes peuvent recevoir des conseils, des soins de première nécessité, du matériel stérile et un accompagnement social, mais où la consommation de drogue reste interdite.

2010
Débat sur l'expérimentation de salles de consommation supervisées par des professionnels pour atteindre les toxicomanes les plus précaires, restés en dehors des dispositifs existants.

Article paru dans l'édition du 29.10.10

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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estelle
Nouveau Psycho
Inscrit le 13 Mar 2007
54 messages
grr l'historique de la réduction des risques me fait un peu grincer.... oubli de la salle d'injection propre d'asud montpellier ouverte le 6 octobre 1994 et fermée le 31 juillet 1995, oubli de la création d'asud en 1992 ...deux points importants dans l'histoire de la réduction des risques...

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bighorsse femme
Banni
Inscrit le 19 Mar 2007
8506 messages
exact!! comme quoi même les gens suceptibles de nous representer oublie parfois de nous ...representer!!!

l angoisse est le vertige de la liberté

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