Yes, we cannabis !
«Discrimination against stoners must stop ! (La discrimination à l'encontre des fumeurs de
joint doit cesser)». Le slogan sort de la bouche d'Alex, rencontré sur le campus de Santa Cruz, au sud de San Francisco. Cet étudiant en histoire américaine estime qu'il s'agit ni plus ni moins d'une énième lutte pour les droits civiques, une autre affaire de discrimination à combattre. Hier, jour d'élections, il a donc évidemment voté Oui à la Proposition 19.
C'est bien simple : tout le monde sur le campus de l'UCSC, Université de Californie-Santa Cruz, semble avoir voté en faveur de la Proposition 19, le référendum sur la
légalisation du
cannabis à usage récréatif en Californie.
Pas très étonnant, la fac est réputée comme l'une des plus libérales du pays et la ville comme un paradis pour fumeurs de
marijuana.
De ce côté-ci de la Californie, autour de San Francisco, le Oui a recueilli 65% des suffrages.
Mais la Proposition 19 n'est pas passée. A l'échelle de la Californie, 54% ont voté contre. Contre la
légalisation et la régulation de la
marijuana dans un Etat où l'usage médical est déjà autorisé depuis 1996 (on y fume de l'herbe sur ordonnance). Cette loi aurait permis aux adultes de plus de 21 ans de posséder jusqu'à 30 grammes d'herbe et de la cultiver sur une surface de 2,32 m2. Elle aurait aussi permis aux collectivités locales de taxer ce marché.
« 46 % de votes pour, c'est déjà énorme à vrai dire ! », commente Joe, 21 ans, qui se balade sur le campus avec son tee-shirt American Civil Liberties Union en sensibilisant un public déjà convaincu aux droits des gay. L'association étudiante vieille de 90 ans a d'ailleurs soutenu la Proposition 19. « Je ne connais pas grand monde qui était contre ici, sauf ceux qui voient encore le
joint comme une contre-culture à préserver... », poursuit-il.
Steeve, étudiant en Master d'éducation, pensait que la Proposition passerait. « Cette loi est cool tout simplement ! Plus sérieusement, je vais être prof et j'aimerais bien ne pas me retrouver en face de ces centaines de gosses qui n'ont pas de parents parce que le père est en taule pour avoir vendu quelques grammes de
cannabis, ça n'a pas de sens. » Steeve a une « carte de fumeur ». Cette fameuse carte lui a été accordée par son médecin sous prétexte de migraine et lui permet de se ravitailler en
weed auprès des dispensaires agréés. « Le pire c'est que je fume hyper rarement ! C'est juste par principe. » Depuis 1996, on peut donc fumer de l'herbe sur ordonnance, par besoin ou pseudo-besoin... A force d'être détourné, cet usage thérapeutique a fait de la Californie un Etat où le
cannabis est quasiment légal. « A Santa Cruz, les gens fument dehors et tout le monde s'en fiche. » C'est encore plus le cas depuis le 1er Octobre, date à laquelle le gouverneur Schwarzenegger a signé la
dépénalisation du
cannabis. « Si tu te fais arrêter avec moins de 30 grammes, tu écopes d'une amende de 100 dollars, rien de plus », explique Siamy.
La loi n'aurait donc pas été une révolution... Selon Travor, qui admet avoir été voter uniquement motivé par cette Proposition, « on peut déjà fumer si on veut, pas de doute là -dessus, mais cela aurait permis de renflouer les caisses de la Californie ! Des gosses de 17 ans vont en prison pour quelques grammes... Tant de budget est gâché dans les prisons ! Ils pourraient utiliser cet argent pour l'éducation », rêve le jeune homme de 21 ans.
Son amie Ayana défend les mêmes arguments, mais n'est pas persuadée que la Californie y parvienne rapidement. « Tant que le mariage gay n'est pas légalisé, ce genre de loi ne passera pas non plus. Santa Cruz, San Francisco sont des bulles. L'Est et le Sud de la Californie sont bien plus conservateurs. »
Reste alors à leur faire comprendre deux choses : « Ca créerait une tonne de travail ! », résume Ana du haut de ses 19 ans, détaillant le potentiel business de la
marijuana légalisée, « et ça remplirait les caisses de l'Etat (le budget de la Californie étant au plus bas, ndlr) », poursuit Alex, qui se fournit actuellement sur le fructueux marché noir du campus. Enfin, « en légalisant, on donnerait des instructions plus strictes sur comment fumer, comme un médicament en somme, conclut Alex. Il ne s'agit pas de devenir une épave, moi quand je fume, j'y vais palier par palier, j'apprécie les effets »
Source :
http://news.fr.msn.com/m6-actualite/mon … =150852402