Dans une dizaine de villes, les médecins ne peuvent assurer les campagnes de vaccinations par manque de doses. Des milliers de patients pourraient être pénalisés.Véronique Chartin, cadre infirmière au centre médical de Champigny-sur-Marne, n´a jamais vu ça : « Nous avons annulé toutes nos séances de vaccinations depuis début décembre. Nous ne sommes plus approvisionnés en vaccins depuis fin octobre! » Dans une dizaine de centres de vaccination du Val-de-Marne, c´est la rupture de stock.
Ou pas loin. A Arcueil, il reste encore de quoi vacciner quelques patients. Mais à Champigny, depuis début décembre, les campagnes de vaccinations gratuites sont tout simplement annulées. « J´appelle tous les quinze jours la plate-forme de Créteil, par laquelle nos commandes transitent, mais on n´a pas de nouvelles », se plaint Véronique Chartin.
A Champigny, plus de 700 personnes se font vacciner gratuitement tous les ans. Dans le département, ils sont près de 8000 à profiter de ces vaccins contre la tuberculose, l´hépatite, la méningite…
Cette mystérieuse rupture de stock pourrait empêcher des milliers de Val-de-Marnais, le plus souvent des personnes défavorisées, de bénéficier d´un vaccin.
La situation a ému le président PC du conseil général, Christian Favier, qui a alerté l´agence régionale de santé (ARS), en charge du paiement de ces doses de vaccins. « Dans les conditions difficiles que traversent de nombreux Val-de-Marnais, l´organisation de telles campagnes de santé publique s´avère importante… A terme, leur absence constituerait une véritable aggravation des risques de santé pour des milliers de nos concitoyens. »
A l´origine de cette situation, un embrouillamini administratif : la gestion de l´approvisionnement des centres de vaccinations gratuites a été confiée, pour le département, à la toute jeune ARS. Or, la convention que l´ARS devait passer avec la CPAM du 94 a tardé à être signée et le paiement par l´ARS des commandes n´a toujours pas été effectué. La caisse d´assurance maladie n´a pas pu avancer les frais. « Nous nous sommes évidemment engagés à financer ces campagnes, mais les fonds n´ont pas encore été débloqués, a fait savoir, en fin de semaine dernière, l´ARS. A priori, ce n´est plus qu´une question de jours. » Même si les commandes étaient passées aujourd´hui, c´est un trimestre de vaccinations entier que certains centres auront perdu.
Source :
http://www.leparisien.fr/val-de-marne-9 … 230350.php