Il faut écouter les auteurs du rapport sur «la guerre contre la drogue». Ils ne sont ni des enragés de la fumette ni des zélotes du libre marché. Anciens présidents, écrivains de renom, hauts responsables de l´ONU : leur constat est implacable. La répression et la prohibition des consommateurs de drogue et des trafiquants a échoué. Cette «guerre», puisque c´est le mot choisi par les Etats, a tué des centaines de victimes collatérales, notamment en Amérique latine, trop proche des Etats-Unis et de ses junkies.
La
légalisation des drogues est-elle pour autant possible et serait-elle efficace pour casser la criminalisation du marché ? Les auteurs du rapport répondent par l´affirmative pour le
cannabis et encouragent les expérimentations concernant les drogues dures. En fait, il faut échapper à la stérile et simpliste opposition répression versus
dépénalisation.
La
légalisation qui ne bénéficie de soutiens citoyens que très minoritaires ne peut être la solution miracle. Un Etat peut-il réellement organiser la consommation de produits hautement toxiques comme le
crack ou l´héroïne ? La déréglementation ne peut être une réponse à une question de santé publique. Seule une approche différenciée par drogue et par catégorie de consommateurs, dont nombre sont des malades, pourra esquisser une solution à la fois légale et morale.
Source :
http://www.liberation.fr/politiques/01012341227-morts