Professionnels des addictions, que venez vous chercher sur Psychoactif ?

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similana homme
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Heashka a écrit

Pour moi, et je sais que je vais hérisser les poils voir énervé certains soignants, on ne PEUT PAS suivre, accompagner, soigner, stabiliser et rééquilibrer une personne souffrant de toxicomanie SI on n'a JAMAIS vécu personnellement ce que l'addiction à un Psychotrope engendre tant au niveau personnel qu'autour de soi.

Voilà voilà j'espère pas avoir été trop chiant à lire ^^

J'ai longtemps pensé pareil. Pas par sentiment d'appartenance genre "il/elle est des nôtres, il/elle s'est défoncé(e) comme les autres", mais parce que la quasi majorité des thérapeutes que j'ai pratiqué (ou l'inverse) étaient persuadés que ma conso était la cause, sans envisager que ça pouvait être le symptôme. (cause/symptôme, pas en terme médical hein). Parce qu'ils ont été instruits selon des paradigmes moyenâgeux  ou parce qu'ils étaient cons, ou parce qu'ils ont fait sociologie par accident, etc..

Ceux qui ont fait autrement ont ceci en commun : ils ont été profondément touchés par les UD durant leurs différents stages de formation, et ont choisi de s'investir pour aider ces gens. Ces gens, pas ces tox, pas la dépendance, pas une pseudo pathologie, mais juste des humains.

Alors effectivement, il y a des notions qui leurs sont pas accessibles sans des capacités d'empathie (chais pas le terme adéquat), et l'humilité d'admettre qu'il est des cas ou des situations qui dépassent leur entendement.

Mais ils ont en commun le fait d'aborder leur patient comme une personne à part entière, donc complexe comme l'est tout un chacun, sans l'envisager comme un UD avant tout. Sans condescendance, apitoiement ou jugements à l'emporté.

Pour faire simple, les TSPT perturbaient plus que les stups. Ceux qui m'ont réellement aidé ne sont pas ceux qui m'ont dit mon pauvre petit ou mon pauvre con, mais ceux qui m'ont dit que c'est comme ça et pas autrement : maintenant, comment faire pour pas traîner cette merde jusqu'à la fin.



T'as pas été chiant à lire, au contraire.


Les ténèbres n'existent pas. Nous errons dans le noir car aveuglés par trop de lumière !

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Heashka
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De la littérature scientifique intéressante sur le sujet : https://www.cairn.info/revue-psychotrop … page-9.htm

Sinon quand je parle de devoir connaître ce que vit le patient, j'aurais du préciser que ça ne vaut que pour 2 spécificités :

1) les addictions aux drogues (alcool, opioide, benzo, thc, cocaine, etc.)

2) La dimension psychosociale c'est à dire la prise en charge à but de réinsertion familliale, affective, sociétale et professionnelle. super
En effet, je suis d'accord qu'on a pas besoin de connaître le sevrage pour prescrire de la méthadone ou de la buprénorphine :)

Edit : je sais pas si vous pouvez lire l'article sans le statut de chercheur ou étudiant neuroscientifique en recherche

Dernière modification par Heashka (05 septembre 2019 à  19:04)


Je cours entre l'hôpital, le laboratoire et les services neuropsychiatriques quand je ne suis pas en conférence à la faculté de médecine pour écouter l'actualité sur l'addictologie.

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Zirkon homme
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Heashka a écrit

Edit : je sais pas si vous pouvez lire l'article sans le statut de chercheur ou étudiant neuroscientifique en recherche

Je viens de tester et malheureusement Sci-Hub n'a pas l'air d'avoir d'accès pour Cairn.info, donc effectivement il semble qu'il faille un accès payant pour les articles de ce site hmm

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Heashka
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Zirkon a écrit

Heashka a écrit

Edit : je sais pas si vous pouvez lire l'article sans le statut de chercheur ou étudiant neuroscientifique en recherche

Je viens de tester et malheureusement Sci-Hub n'a pas l'air d'avoir d'accès pour Cairn.info, donc effectivement il semble qu'il faille un accès payant pour les articles de ce site hmm

Zut dans ce cas, dite moi au besoin je vous ferais des captures d'écrans (bon pas le texte intégral sinon je vais me faire radier ahah)


Je cours entre l'hôpital, le laboratoire et les services neuropsychiatriques quand je ne suis pas en conférence à la faculté de médecine pour écouter l'actualité sur l'addictologie.

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Heashka
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prescripteur a écrit

Il faut aussi définir le soin. Pour prescrire de la Methadone ou de la Buprenorphine, je pense qu'on peu etre efficace sans etre soi même addict. Et beaucoup de consommateurs ne cherchent pas autre chose et ne veulent pas de soignants qui aillent fouiller dans la profondeur de leur intimité psychique. Ceux là ne désireront pas forcément des médecins trop proches de leurs propres problèmes.

Amicalement

La_Brebis a écrit

je prendrai l'exemple d'un "spécialiste" en cancérologie par exemple et me dit que ces médecins accompagnent, soignent etc... sans eux même avoir le cancer (en tout cas pour la majorité je l'espère pour eux) et je ne pense pas que cela soit un inconvénient.

Tout comme une peine de coeur, on connait "tous" l'amour mais on est pas forcément de bon conseil ou une bonne écoute quand il s'agit d'accompagner un ami dans une rupture ou une peine de coeur...

Enfin là encore c'est juste mon point de vue, je ne suis pas certain qu'avoir survécu à une maladie fasse nécessairement d'une personne un "expert" ou un bon soignant.

... Mais le "débat" est intéressant.

Bloodysoin a écrit

Les professionnel de santé sont la pour donner les limites à ne pas depasser, ou du moins essayer de conseiller les autres sur les choses a vraiment éviter
Bref tout ça pour dire qu'on a une chance immense, d'avoir des personnes comme ça qui donne de leur temps pour aider les jeunes et anciens consommateurs, c'est vachement noble de leur part, car dieu sait le nombres de professionnel de santé qui n'en n'ont rien a faire, de l'aprés consultation
-Bloodys-

Je n'ai pu répondre plus tôt mais j'ai un moment pour développer de façon constructive ahah

Alors pour commencer je suis totalement d'accord avec vous trois notamment sur un point que j'ai pas approfondi dans mon post d'origine. En effet, la vision des choses que je présente comme une certaine nécessité de connaître empiriquement cette souffrance n'est valable que pour des exemples assez précis.

Je vous rejoint sur le fait qu'un généraliste n'a pas forcément besoin de vivre un sevrage pour prescrire de la buprénorphine par exemple et c'est peut être même un avantage que de proposer un cadre qui casse avec l'environnement d'origine du malade.

En revanche, je pense que pour arriver à réinsérer quelqu'un qui est tombé plus bas que terre, il faut arriver à saisir ne serait-ce qu'un peu de l'ensemble des paramètres qui ont amené l'individu à ce stade pré-thérapeutique.

Mais je suis d'accord sur le fait qu'on ne parle ici que de la dimension spécifique à la thérapie amenant à une réhabilitation psychosociale complète et réussie.

Si je dis ça, c'est parce que j'en ai vu beaucoup en Psychiatrie qui ont finalement fait de l'hôpital leur nouveau chez soi comme une fatalité et je trouve ça un peu triste et dommage. Avoir des projets ou même ne serait-ce que se projeter dans l'avenir ou à demain est un premier pas vers une autonomie et une santé retrouvée (du moins je pense)

Dernière modification par Heashka (02 octobre 2019 à  13:48)


Je cours entre l'hôpital, le laboratoire et les services neuropsychiatriques quand je ne suis pas en conférence à la faculté de médecine pour écouter l'actualité sur l'addictologie.

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Ocram homme
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Heashka a écrit

Si je dis ça, c'est parce que j'en ai vu beaucoup en Psychiatrie qui ont finalement fait de l'hôpital leur nouveau chez soi comme une fatalité et je trouve ça un peu triste et dommage.

Bonjour,

Ça c est plus un problème structurelle qu’autre chose... les soucis ici c est le manque de moyen qui conduit à un manque de structure intermédiaire...

Heashka a écrit

En revanche, je pense que pour arriver à réinsérer quelqu'un qui est tombé plus bas que terre, il faut arriver à saisir ne serait-ce qu'un peu de l'ensemble des paramètres qui ont amené l'individu à ce stade pré-thérapeutique.

Ça ça serait le boulot des travailleurs socio entre autre, pas forcément besoin de connaître dans sa chaire la grande précarité pour travailler avec... ça peut être un plus comme un handicap. Encore une fois, pour moi le plus important, c est de former correctement les professionnels, que ça soit des infirmiers psy, des travailleurs soc, des psy spécialisés etc. Il est également un important d’avoir des formations qui soit trains-disciplinaire pour avoir une vue d’ensemble...

Une prise en charge/accompagnement réussi ne devrait jamais être sous condition de connaître personnellement la problématique... sinon ça sous entend que pour bien bosser il faudrait introduire la notion de "bon sens" hors c est vraiment une saloperie car le bon sens est à géométrie variable selon ses origines sociales, ses valeurs, ses normes etc...

J’ai peur d’etre Un peu brouillon, j’espère que Que je me fais bien comprendre...

Ocram

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Heashka
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Ocram a écrit

Ça ça serait le boulot des travailleurs socio entre autre, pas forcément besoin de connaître dans sa chaire la grande précarité pour travailler avec... ça peut être un plus comme un handicap. Encore une fois, pour moi le plus important, c est de former correctement les professionnels, que ça soit des infirmiers psy, des travailleurs soc, des psy spécialisés etc. Il est également un important d’avoir des formations qui soit trains-disciplinaire pour avoir une vue d’ensemble...

Une prise en charge/accompagnement réussi ne devrait jamais être sous condition de connaître personnellement la problématique... sinon ça sous entend que pour bien bosser il faudrait introduire la notion de "bon sens" hors c est vraiment une saloperie car le bon sens est à géométrie variable selon ses origines sociales, ses valeurs, ses normes etc...

J’ai peur d’etre Un peu brouillon, j’espère que Que je me fais bien comprendre...

Ocram

C'est vrai que ça ne doit pas être une condition et beaucoup de professionnel sont excellent dans leur domaine sans celle-ci merci-1

Dernière modification par Heashka (02 octobre 2019 à  14:09)


Je cours entre l'hôpital, le laboratoire et les services neuropsychiatriques quand je ne suis pas en conférence à la faculté de médecine pour écouter l'actualité sur l'addictologie.

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