La réinfection du greffon par le VHC survient très fréquemment chez les patients ayant bénéficié d’une transplantation du foie pour des lésions liées à une hépatite C chronique. Essentiellement due à la persistance d’une réplication du virus de l’hépatite C, la réinfection peut évoluer chez 2 à 10 % des transplantés vers une hépatite fibrosante cholestatique. Jusqu’ici, les traitements se limitaient à la retransplantation.
Les résultats présentés lors de la conférence annuelle de l’American Association for the Study of Liver Diseases (AASLD) qui se tient jusqu’à demain à Boston, montrent que les antirétroviraux à action directe (AAD) qui révolutionnent le traitement de l’hépatite C chronique pourraient aussi bouleverser la prise en charge des réinfections chez les patients transplantés.
Une avancée majeureL’étude multicentrique ANRS CULPIT lancée en octobre 2013 visait à évaluer les nouvelles molécules antivirales dans cette indication. Elle a permis d’analyser le devenir de 23 patients présentant une hépatite fibrosante cholestatique ayant reçu pendant 24 semaines différents schémas thérapeutiques comportant du sofosbuvir et/ou du daclastavir en association ou non au Peg-interferon et/ou de la ribavirine.
À l’issue du traitement, aucun décès n’a été constaté et aucune transplantation n’a été nécessaire. Tous les patients avaient une charge virale indétectable à l’arrêt du traitement, et 87 % d’entre eux avait une réponse clinique complète : disparition de l’ascite et de l’ictère. Le suivi des patients se poursuit afin de vérifier que la réponse virologique et clinique se maintient. Quatre semaines après l’arrêt du traitement, un rechute virologique a été observée chez un seul patient qui avait reçu une combinaison sofosbuvir/ribavirine. La rechute ne s’est pas accompagnée d’une dégradation clinique.
Ces premiers résultats constituent « une avancée majeure pour ce type de patients. On constate une amélioration très rapide, en quelques semaines, et spectaculaire de leur état général. Le nombre de patients est certes relativement limité. Mais pour une complication post-transplantation qui était jusqu’à présent mortelle dans 100 % des cas, nous apportons pour la première fois la preuve qu’un traitement efficace est désormais possible », a expliqué le Pr Vincent Leroy (CHU de Grenoble).
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lequotidiendumedecin[/small]