Métha sur la durée?

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Anonyme8541 femme
Darlene is watching you
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252 messages
Salut tout le monde, ça fait un moment que je ne suis pas revenue, tellement que j'ai paumé mes codes.

Prise d'héro à  prt 16ans, j'ai tenu qques années en conso "occasionnelle" puis j'ai fini par vraiment tomber dedans. Bref, histoire banale.
Je suis sous TSO depuis 2006, sub au départ, puis passage à  la métha en 2010. A chaque induction de TSO j'ai été abstinente 2 à  3ans.
L'héro ne me manque pas, je n'ai pas envie d'en prendre quand je suis seule. Mais dès que je revois les vieux potes, je consomme.

Sinon je suis à  80mg / jour depuis 5ans. Et j'ai vraiment pas envie de baisser, encore plus depuis que je re-tape un peu. En fait j'angoisse vraiment pour le sevrage, donc j'ai aucune motivation pour baisser. Je vois pas quand je vais pouvoir m'infliger ça : le mois de décroche hardcore, puis les mois / années de mal être, de déprime... Faudrait limite que j'arrete de bosser 6mois (et là  c'est pas possible avant 3-4ans) et même j'ai pas envie. C'est surtt le coté psycho - mal être qui me fait flipper, et c'est la phase la plus longue.
Ya plein de cotés qui me gonflent dans la métha : pas tellement pouvoir voyager à  l'étranger à  moins de mettre en place une logistique de malade, transpirer comme un boeuf, les contraintes d'ordo / pharma (bien qu'on ait 28j maintenant).... Mais je sais pas, je suis bien stabilisée et ma peur du sevrage a pris le dessus. Pour moi, sans sevrage, aucun intéret de baisser. Donc je me trouve un peu coincée, je commence à  me dire que je risque de garder mon traitement jusqu'à  la fin. Et je m'habitue à  l'idée, pourtant j'ai à  peine 30ans.
Je sais que c'est le cas de certaines personnes ici. Mais sans prblm de sérologie, maladie grave, y a t il une "justification" pour rester tel quel? A quoi faut il s'attendre si on reste 40ans sous métha? Y a t il des désagréments sur la longue- longue durée?

Pour le moment c'est plus mon entourage qui me tanne avec les "quand est ce que tu baisses?" "Pourquoi tu baisses pas?".... Mon médecin insiste pas là  dessus. Mais je vais devoir en changer (déménagement) et je ne suis pas sure de tomber sur quelqu'un d'aussi à  l'écoute et conciliant.
Si vous avez des retours....
Merci et bon dimanche!

Dernière modification par Anonyme8541 (01 février 2015 à  18:35)


«On m'a noyé dans du formol j'aurai toujours 20ans»  demon1
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prescripteur homme
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12147 messages
En te lisant je me disais "ça ! c'est la famille qui l'emmerde", ce que tu confirmes à  la fin. Tu ne dis pas si tu es bien sous Methadone (vie familiale, professionnelle etc..) , mais ça parait le cas.  Par contre, tu vois bien comment tu irais mal sans Methadone.
Alors pas de scrupule et pas d'inquietude !!!!  Quand le moment sera venu, le sevrage de Methadone te paraitra probablement etonnamment facile.
Si tu as des membres de ta famille qui continuent à  fumer alors qu'ils voulaient arreter , tu peux les brancher la dessus. Tu n'es pas la seule à  avoir des addictions.
Amicalement
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Oui tout à  fait d'accord. Bicicle

S'il n'y a pas de solution, il n'y a pas de problème. Devise Shadok (et stoicienne)

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Anonyme8541 femme
Darlene is watching you
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252 messages
Merci pour ta réponse Prescripteur.
Si je tombe sur un médecin pour qui le sevrage va de soi, qu'il insiste pour que je baisse, comment je fais? Si possible j'aimerai ne pas avoir à  lui parler de mes "écarts", pas envie d'etre fliquée, de pisser dans un flacon tous les 4 matins.

Je suis plutot bien sous métha, mais ça n'empeche pas mes espèces de troubles de l'humeur (en meme temps, c'est pas fait pour!).... C'est juste les petites contraintes qui vont avec qui font chier, mais pas au point d'arreter. Par contre j'ai un métabolisme plutot rapide, donc si je veux pas avoir du manque le matin, faut que je fractionne.

Dernière modification par Anonyme8541 (01 février 2015 à  18:32)


«On m'a noyé dans du formol j'aurai toujours 20ans»  demon1
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y091792k homme
en Fauteuil , RETRAITÉ jusqu'à la Fin .
Inscrit le 20 Aug 2008
704 messages
Ben si t es bien pourquoi baisser ? Ou plus tôt . Pourquoi vouloir baisser ...moi j ai 56 , + de 10 années de Metha ...et après mettre posé les mêmes questions , ça y est j ai Enfin compris que je n y arriverai JAMAIS et donc je mourrais AVEC ...! Alors , en + , je ne suis pas le Seul ...

la mort ne viendra pas me prendre de mon vivant....
Fumier ....JE suis Toujours Vivant ....!    PAPILLON  .

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maybe femme
Psycho junior
Inscrit le 14 Dec 2008
410 messages
J'entame ma 17ème année sous métha et même parfois si elle m'emmerde punk-headbang , elle fait partie intégrante de mon être... Je ne l'aime pas, elle n'est pas mon amie, mais j'ai appris à  vivre avec elle. Et, ma foi, si elle doit m'accompagner le reste de mon existence (j'ai 46 ans) et bien pourquoi pas.
Je ne veux plus me casser la tête thinking avec des baisses trop rapides surpris, des hausses, voir des tentatives de sevrage roll
Je veux simplement rester à  un dosage qui ne m'y fait plus 'y' penser :)
Antiope si tu es bien avec ton dosage, écoute toi. Ne te mets pas de pression concernant ton entourage.
Quand le moment viendra...
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Justement dit !! ;) Gourou

La pire drogue, c'est l'amertume, elle empoisonne la vie, mais conserve son homme.   
                              [Pierre Baillargeon]

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filousky homme
Modérateur
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12273 messages
Allez, je viens ajouter mon expérience de durée.
J'ai 60 ans et suis sous méthadone depuis 15 ans. Pas envie du tout de me coller à  un sevrage qui n'est pas du tout à  l'ordre du jour.
Je suis bien avec mon dosage actuel et n'y touche pas : 80 mg/jour.
Vis à  vis de opiacés, mon péché migon, le produit remplit son office. En 15 ans, j'ai bien tenté deux "extras". Au vu du résultat absolument nul à  part pour le porte monnaie du dealer, j'ai définitivement retiré de ma mémoire le plaisir d'une bonne montée d'héroïne.

Quand le moment viendra ..... aussi !

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Gattyna femme
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8 messages
Pour ma part près de 10 ans sous metha, les 2 premières années chaotiques puis stabilisation vers 80mg et depuis je me prend la tête toute seule comme une grande à  vouloir baisser : "je veux arréter la metha gnagnagna mur bhou la vilaine metha" résultats des courses après 2 hospitalisations et de grosses grosses phases down aujourd'hui je suis à  7mg. Alors oui d'un coté je suis fier de moi, mais de l'autre si j'avais été plus douce avec moi tout ça aurait pu se passer en douceur et je psychoterais moine aujourd'hui, je srais surement moins angoissé. Alors surtout soi doux avec toi, aime toi, ne t'impose rien : fais toi confiance super

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Shaolin femme
Modératrice à la retraite
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3454 messages

maybe a écrit

Je ne l'aime pas, elle n'est pas mon amie, mais j'ai appris à  vivre avec elle. Et, ma foi, si elle doit m'accompagner le reste de mon existence (j'ai 46 ans) et bien pourquoi pas.
Je ne veux plus me casser la tête thinking avec des baisses trop rapides surpris, des hausses, voir des tentatives de sevrage roll
Je veux simplement rester à  un dosage qui ne m'y fait plus 'y' penser :)

plus-un

Et je remercie Filou et Pierre pour avoir cassé ces barrières idiotes que je m'étais mise en tête au sujet de la métha et de son but soi disant ultime: le sevrage.
Maintenant, mon but ultime, c'est de me sentir bien et de ne plus penser à  la came, tout en continuant ma vie de tous les jours sans être mal, et la métha m'aide à  y parvenir.
Pour l'instant, la question de l'arrêt, voire même celle de la descente n'est même pas envisagée.

Comme mes amis, un jour peut être, mais pas pour l'instant.

Antiope, c'est toi qui suit un tso, toi qui est en traitement médical, pas les autres.
Pense à  toi avant toute chose.
Chaque fois que je me suis mise des pressions pour les autres, je me suis cassée la gueule en beauté, avec en prime la culpabilité de ne pas avoir réussi. Et ça, c'est vraiment pas bon pour avancer.

Prends soin de toi.
Amicalement.


Faut rien regretter... Revendique tes conneries, elles sont à  toi. Et surtout, vis à  fond! On vieillit bien trop vite. La sagesse, ça sera pour quand on sera dans le trou.        Jacques Brel

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Sangdencre femme
Nouveau Psycho
Inscrit le 23 Jul 2018
115 messages
Hello,
Vieux posts, mais toujours actuels. La métha, m'a libéré d'un énorme poids, après en gros une quinzaine d'année de sub (pris correctement sous la langue) ce produit me poursuivais chaque jour, en raison de son syndrome de manque hyper rapide, j'étais ces dernières années toujours en chevauchement d'ordos. puis j'ai rencontré ce gars dans la salle d'attente de mon toubib en attente por moi d'une nouvelle ordo (pour info : temesta 4cpr de 2.5/jour plus 24 mg de sub /jour (+rivotril 4mg/j + Prozac 2 cpr/j)
Et comme toujours dans les salles d'attente on se reconnait entre junkies (il faudra qu'un jour on m'explique pourquoi !!)mon voisin me chante les louanges de la Méthadone.
Bref, lui venait pour son ordo de métha et il m'a fait prendre conscience que le subutex n'était pas fait pour moi (plein de facteurs dont je vous parlerais une autre fois)
Donc, ni une, ni deux j'entre dans l'antre de mon géné, et je lui parle de la métha, on calcule les équivalences, je passe mes premiers jours de sevrage (encore 1 fois XD) on monte à 80 mg, là mes supers pharmaciens (sans ironie aucune !) m'expliquent qu'il me faut passer par le sirop et un csapa pendant 1 an avant de continuer à me délivrer la métha.
OK, je me rend au csapa toujours avec ce manque latent à mes basques, là on me monte jusqu'à 150 mg de sirop (sept 2017) au bout de 6 mois, je suis lassée par ce csapa chez qui je suis toujours positive à la buprè après 4 mois, là, en plus, le doc de service me dit, quand je vois des analyses positives et qu'un toxico me dit qu'il n'en prend pas, je crois les analyses. Aïe, gros coup de poignard dans le cœur, la confiance est rompue, mais je persévère ! Je sais que je ne prend plus de sub, le reste m'importe peu. Petit à petit le syndrome de manque se calme, après 7 mois environ, je retourne chez mon toubib de famille et il prend à son compte les prescriptions de métha, la pharmacie suit, me voilà enfin débarrassée de ce sub qui a toujours calmé mon manque physique, mais jamais le craving et du csapa et sa rigidité.
Alors, non, je n'ai pas fait de gâteries à mon doc sous son bureau pour qu'il me délivre tout les 15 jours mon ordo, j'en suis à 50mg/jour au mois de mars, et je continue ma descente vertigineuse pour être à ce jour à 10mg de métha, que je peux arrêter jusqu'à 4 jours avant les 1ers signes de sevrages (Pierre, me dit que  c'est normal, mais qu'au-delà c'est plus que risqué) je reprend ma gélule juste au début des 1ers signes (chez moi : salivation excessive et bâillements à n'en plus finir) et hop, la métha fait correctement son taf et me revoilà pimpante avec mes 10 mg. Ce médoc est une libération dans mon quotidien.
Et même si il me faut en prendre à vie, je m'en tape, il me convient. 51 printemps et enfin un répit...
Alors qu'après X sevrages de sub, avec à chaque fois retour à la case départ, il ne me reste plus qu'à gérer le pire: les benzos, je parviens parfois à baisser un peu le dosage, mais après près de 30 ans d’addiction, je me méfie comme la peste de louper un jour, parce-que j'ai direct les crises convulsives qui en résultent, et mon esprit n'est pas forgé à la réduction progressive ; c'est tout ou rien, stupide n'est-ce pas ? Mais j'ai une peur viscérale du décrochage des benzos, c'est si long et si effrayant qu'à mon âge il n'est plus question de le faire seule. Donc, hop clinique psy (3 mois en moyenne) où je déguste un max.
Mais, autant je me sent de vivre avec la métha le reste de ma vie, autant, je ressents les ravages que font les benzos à hautes doses sur mon intelligence, ma mémoire, ma libido et, et, et...
Je suis tellement conditionnée à vouloir être clean, que j'ai enfin compris à l'aide de mon Doc, qui me reproche sans arrêt de vouloir diminuer ma conso, est enfin aussi satisfait que moi, de me résigner à 10 mg, en sautant 1 ou 2 jours parce-que j'oublie. C'est un peu une nouvelle vie pour moi.
Un peu de lumière au fond du tunnel, c'est bon...
PS: je me fais bien entendu des petits extras de temps en temps, mais bon, je suis résignée à aimer la défonce et je ne changerais plus ! Le tout est de connaître ses propres limites et de faire les choses sciemment, et sans léser personne.. Un grand merci à la métha et à Pierre qui m'a prévenue juste à temps !

La malédiction de l'espèce humaine c'est qu'elle prend la haine comme une forme de communication
Gogol.

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