OD: deux associations dénoncent la "répression" des usagers de drogues

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Overdoses: deux associations dénoncent la "répression" des usagers de drogue
22.01.09 | 10h47

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Deux associations ont dénoncé jeudi dans un communiqué la "répression" et la "stigmatisation" visant les usagers de drogues, estimant que la vague d'overdoses à  l'héroïne enregistrée ces derniers jours en Ile-de-France aurait pu être évitée par de la prévention.

Selon Autosupport des usagers de drogue (Asud), première association d'usagers de drogue en France et Safe, association de réduction des risques liés à  la consommation de drogue, les overdoses ayant frappé au moins 32 personnes ayant pris de l'héroïne coupée avec un anxiolytique en Seine-Saint-Denis et dans le Val d'Oise "peuvent être évitées".

Asud et Safe dénoncent "la répression" des usagers de drogue qui, selon elles, "n'a jamais été aussi intensive" et ses conséquences sur les consommateurs d'héroïne conduits à  prendre davantage de risques : "On shoote vite dans un endroit peu adapté et souvent seul, on apprécie mal les quantités", expliquent ces associations. "En cas d'overdose, on est vulnérable à  l'extrême et si quelqu'un vous accompagne, la peur de la prison le pousse à  vous abandonner à  votre sort".

Les associations d'usagers et de réduction des risques militent contre la loi de 1970 sur la pénalisation de la consommation de drogues.

"Depuis 15 ans, Asud et les associations de réduction des risques demandent que des campagnes de prévention des overdoses soient organisées par l'Etat", souligne le communiqué. "Cela suppose d'informer sur les techniques de consommation, le degré de pureté et les quantités injectées ou sniffées".

Asud et Safe rappellent que "la stigmatisation accrue des toxicos encourage les plus jeunes à  s'initier tout seuls, enfermés dans le déni et sans avoir pu profiter de l'expérience des +anciens+".

Ces associations insistent sur le fait que dans d'autres pays, il existe des programmes d'éducation qui "ont fait leur preuves en matière de réduction des morts par overdose" ou des programmes d'héroïne médicalisée et des salles de consommation sécurisée pour les usagers.

"Cela suppose de cesser de traquer les usagers de drogues comme des gibiers, particulièrement dans les cités de banlieue où la répression des années sida a laissé son sillage de morts", concluent-elles.

Les autorités sanitaires françaises et européennes ont noté en 2008 un retour de l'héroïne et le "recrutement" de nouveaux consommateurs souvent jeunes et bien insérés mais pas forcément informés des risques que présente cette drogue, responsable de la majorité des décès liés à  la prise de stupéfiants.

Selon l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), l'Union européenne et la Norvège comptent de 1,3 à  1,7 million "d'usagers problématiques d'opiacés".

http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14 … -40,0.html

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La récente série d'overdoses, signe alarmant du retour de l'héroïne en France

PARIS (AFP) — La série d'overdoses survenue ces derniers jours en Ile-de-France et dans l'Oise constitue pour les pouvoirs publics et les associations un signe supplémentaire du retour alarmant de la consommation d'héroïne en France et d'un "recrutement" de nouveaux usagers peu informés.

Etienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les toxicomanies (Mildt), interrogé par l'AFP sur les overdoses qui ont frappé au moins 38 personnes ayant consommé une héroïne assez concentrée coupée à  l'alprazolam (molécule du Xanax, médicament anxiolytique), parle de "regain d'usage" de cette drogue dure dont on annonçait la quasi-disparition il y a quelques années.

"Cela tient à  un renouvellement sensible de l'offre en provenance d'Afghanistan et à  l'émergence concomitante d'un nouveau public d'usagers qui en sous-estime la dangerosité", explique-t-il.

M. Apaire annonce à  la fois un renforcement de la lutte contre les précurseurs nécessaires à  la transformation de l'héroïne, une intensification de la lutte contre les trafics et le lancement en septembre prochain d'une "campagne de sensibilisation sur la dangerosité des drogues".

En août dernier, la Direction générale de la Santé avait déjà  signalé des tendances "inquiétantes" dans la consommation d'héroïne en France parlant notamment d'une "augmentation continue" parmi "des populations peu familières de ces produits", en particulier des jeunes "plutôt insérés socialement".

Le phénomène est d'ailleurs européen puisque l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies avait lancé un cri d'alarme sur les opiacés lors de la publication de son rapport annuel en novembre dernier.

"On voit un retour de l'héroïne depuis quatre ans", a expliqué à  l'AFP Pierre Chappart, qui gère le forum internet de Asud (Auto-support des usagers de drogue), première association française de consommateurs de stupéfiants. "Il y a notamment de nouveaux usagers, assez jeunes, peu informés, qui s'injectent ou sniffent et puis des personnes qui en ont marre de leur produit de substitution (Subutex ou Méthadone) et reprennent de l'héroïne".

Selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), quelque 360.000 personnes auraient expérimenté l'héroïne en France (estimations datant de 2005).

Asud et Safe, association de réduction des risques liés aux drogues (RDR) dénoncent également "la répression" des usagers de drogue qui, selon elles, "n'a jamais été aussi intensive" et ses conséquences sur les consommateurs d'héroïne amenés à  se cacher et à  prendre davantage de risques.

"On shoote vite dans un endroit peu adapté et souvent seul, on apprécie mal les quantités", expliquent ces associations militant pour l'aide à  l'injection, la mise en place de "salles de shoot" et la légalisation de l'héroïne médicalisée qui restent tabous en France.

"La répression est contre-productive et on espère qu'elle ne va pas augmenter après ces overdoses", ajoute Valère Rogissart, vice-président de l'Association française de RDR (AFR). "Quand il y a une intoxication alimentaire, il y a des messages de santé publique, c'est également ce qu'il faut privilégier dans le cas d'overdoses notamment à  destination de jeunes injecteurs peu informés et dans un contexte d'explosion de l'hépatite C chez les usagers de drogues".

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