Salut à tous,
j'aimerai vous faire part de mon premier
bad trip sous
LSD.
A 19ans, je prends du
LSD depuis plus de 6 mois. Au début mes trips étaient vraiment agréable, puis petit à petit je me mettais à l'écart et passais mes trips seul tout en entendant (ou croyant entendre) les gens parler. J'avais l'impression que les gens me parlaient sans m'adresser la parole. ces personnes me faisaient des reproches, des critiques..
un soir, je décide de passer la soirée avec un ami chez des personnes que je ne connaissais pas. J'ai donc pris après hésitation un demi carton à 150ug.
Cette fois encore, j'avais l'impression d'être le mauvais venu, de déranger en quelques sortes. J'ai donc pris la deuxieme moitié et j'ai commencé à vivre un trip comme je ne les avais jamaus vécu. J'étais là sans être la, je pouvais parler par l'intermédiaire de la pensée, écouter les pensées et dialoguer sans parler.
A un moment je suis sorti de cet espace de non-temps, et me suis mis à parler avec mon ami, comme pourarriver quelue part, pour retourner dans cette zone de non temps. J'essayais de rejoindre mon ami qui lui était à la fois dans la zone de non temps et dans la zone terrestre, réelle où j'étais. Je ne sais pas combien de temps je suis resté dans cette zone du réel avec lui, nous avons fumé quelque
joint et j'étais à la limite exacte entre la zone du réel et la zone intemporelle. Je voulais aller dans cette dernière mais en meme temps rester dans le réel. Frustré de ne pas arriver à pénétrer dans l'intemporalité, je décide donc de partir, de rentrer chez moi. J'étais encore dans la limite, dans l'entre deux.
Mon ami m'accompagne, et il me fait remarquer que j'ai oublié l'enceinte que j'avais emprunté à ma petite soeur. Il retourne donc la chercher, je l'attend dehors sous la pluie.
Ensuite nous prenons le métro. Durant le trajet, je ne me sens pas bien, j'ai envie de vomir. C'est à partir de la que j'ai commencé à sentir que quelque chose n'allait pas. Je m'assois avec mon ami sur le quai du métro et me met à vomir. A vomir rien. Plusieurs fois, je vomis sans que rien ne sorte de ma bouche.
Apres ca, je me sépare de mon ami pour rentrer chez moi. Je n'arrete pas de penser à plein de choses, des choses pas forcément agréables, des grimaces, et j'ai l'impression que les gens me regardent d'un oeil. J'avais l'impression que les gens voyaient mes pensées. J'en étais persuadé. J'ai commencé à flipper quand j'ai remarqué que j'avais dévoilé mon code bancaire au monde entier par la pensée. Je montrais aussi des images affreuses au monde entier. Des choses que je ne voulais pas qu'il voient.
Dans mon train, j'ai commencé à essayer de bloquer mes pensées négatives. Les gens essayaient de m'aider par la pensée, sans me parler, ils me regardaient sans me regarder. Je déformais le monde que je voyais tout en me déformant moi meme, sans pouvoir m'en empêcher. Au bout d'un moment, j'ai ressenti une douleur affreuse, quelque chose avait craqué, explosé dans ma tête, et les gens l'avait remarqué.
Je demande alors à quelqu'un "s'il vous plait, AIDEZ-MOI". A quoi le personne répondit "allez-y".
Je suis donc descendu à l'arret pour rentrer chez moi.
Des gens me raccompagnaient chez moi. Une fois encore, je m'arrete, demande à une personne "est ce que je vais bien ?".
"oui vous allez bien. Vous avez pas l'impression ?"
"non, je crée des choses horribles"
"allez voir un psy"
J'arrive chez moi. Ma soeur n'est pas la. Paniqué, je l'appelle dans toute la maison sachant pertinament qu'elle n'y etait pas. Je vais donc voir ma voisine lui demander si elle sait ou elle est.
Elle voit que je ne suis pas dans mon état normal, je lui dit alors que j'ai pris du
LSD. Nous avons donc une conversation assez étrange dans la quelle elle me dit d'appeler ma soeur sur son téléphone pour savoir ou elle est. Ma voisine me fait des signes qui m'indiquent comment ne pas "sombrer" comme j'ai pu sombrer dans le train. Comment arreter de créer des horeurs.
J'appelle donc ma soeur qui me dit qu'elle est allée rendre son costume. Son costume. Quel costume. Le costume que j'ai crée ? Elle est allé le rendre ? Ce costume la ? Cette horeur ?
Elle arrive enfin à la maison, elle est effrayee et ressent tout le mal que j'ai en moi, elle voit les horeurs que je voit et ressent ma peur. Je lui dit que je suis désolé, que je suis désolé de ne pas être à la hauteur, de lui faire du mal.
C'est alors qu'elle me rend mon casque audio, elle me dit que mon chat a pris des petits bouts.
Des petits bouts de quoi ?
Des petits bouts de moi ?
Je demande à ma soeur d'appeler un psy pour moi, vite, je ne vais pas bien. J'ai peur, je me déforme, je ne peux m'empecher de déformer mon visage.
Les pompiers arrivent, me transportent à l'hopital. L'hopital ou je suis né.
J'attend mon tour, j'attend d'etre pris en charge. On m'expose des situtations, des tests, sans que ca soit vraiment des tests. Je suis dans une salle avec des personnes qui pleurent des que je veux renoncer à mon "don" de télépathie. Comme si ils ne voulaient pas que je me débarasse de mon mal, mais plutot que j'arrive à vivre avec.
Comment vivre avec une vision de la réalité qui n'est faites que d'horeurs. Des bouts d'images collés grossièrement sur d'autres images, des éléments qui changent de place. Je n'avais peur que de ce que je voyais, pas de gens. Les gens voulaient m'aider. Le monde entier m'aidait.
Je suis donc transféré dans une chambre. Seul. Seul avec mes visions.
Je suis dans les limbes.
C'est alors que je regarde mon téléphone. Un message de B.
"REVEILLE TOI ! Faut que tu signes les papiers pour ta soeurs !"
Quels papiers ?
J'appelle ma soeur, mais le portable raccroche direct.
Je rappelle B.
"Ou est ma soeur ?"
"La bas"
"De l'autre côté ?"
"Je suis mort ?"
J'ai les levres cousues, du sang sur les mains. Mais mes levres sont normales au toucher.
Plusieurs fois, j'ouvre la porte de la chambre qui donne sur une salle d'accueil.
Un médecin me dit avec autorité "MONSIEUR, RESTEZ DANS VOTRE BOX SVP", chose que je fais sans broncher.
Dans mon box, B me rappelle, je comprend que c'est mon démon, que je dois le laisser dans cette chambre, je ne pourrais sortir que lorque je l'aurai laissé dans cette chambre.
D'un coté, le monde des vivants, de l'autre, le monde des morts, des ames.
Une vieille dame est la, du cote des vivant, elle me regarde quand je sors de ma chambre lorque ma peur est trop grande. Elle ne dit rien. Elle me regarde.
Je recois des coups de telephone de ma mere, qui me dit de me reposer, d'arreter d'appeler B. Mais c'est B qui m'appelle. Quand B m'appelle j'ai peur, mais je ne peux pas m'empecher de lui parler. Les conversations avec lui se terminent toujours pareil.
"T'as pris quoi ? Ils t'ont donné un truc ? Ya un médecin qui va venir te voir"
Le vent se met à souffler, j'entend des coups dans la porte, vite je sors de ma chambre.
La vieille dame me regarde. Le médecin me dit d'attendre dans mon box.
Enfin une dame vient me voir. Elle me demande ou j'ai mal. Je sais que j'ai mal. Je ne sais pas ou. Au torse ?
"Vous avez des hallucinations ? Vous entendez des voix ?"
Je deviens fou. Je me résigne à attendre dans mon box. Je sais que je suis mort. Autant attendre la suite. Je suis mort. Les levres cousues.
Enfin. Enfin on me sort de cette chambre. Je suis dans la salle d'accueil des corps. La salle d'accueil des morts.
Devant moi passent plusieurs personnes.
Mon grand père ? C'est vraiment lui ? Mon père m'appelle. Je lui dit que je suis a l'hopital, que j'attend mon tour. Conversation de 5 secondes.
Mon grand pere est vieux, il meurt.
Plusieurs vieille dames donc je n'ai pas vu le visage passent devant moi, je n'ai pas envie de les voir, je veux qu'on me prenne en charge. Vite. Je veux rentrer chez moi, rejoindre ma mère et ma soeur.
Chaque fois que je pense aux personnes que je vois défiler devant moi, que je ne veux pas voir, un médecin cite son nom et demande à ce qu'on la ramène pour avoir un scanner, un examen.
Comme pour savoir si elle est bien morte. Si je veux la revoir. Si je pense à quelque chose ou quelqu'un je vais le voir.
Arrive alors ma meilleure amie, elle a le visage lacéré. Elle me regarde, déçue. Parle avec le médecin puis s'en va. Elle rentre dans la porte ou j'ai laissé B.
Tout le monde passe par la porte ou j'ai laissé B.
Je vois tout un tas de personnes qui semblent mourir ou guérir.
Enfin, vient mon tour.
J'ai l'impression qu'on aspire quelque chose à l'intérieur de moi. Quelque chose que je veux garder. Je suis triste qu'on me le prenne. Une grande tristesse s'empare de moi.
On aspire cette chose. On l'aspire presque entièrement, j'ai l'impression qu'il en reste un peu. Ca a la couleur de la mort. Une couleur verdatre, presque sale. Une couleur sans odeur.
Apres cette aspiration, j'ai l'impression d'aller mieux. On m'emene à côté d'une personne, un rideau tiré entre nous deux. Devant moi, il y a une fenetre avec un rideau. Il représente tout mes souvenirs, les personnes que j'ai vu passé, je me rend compte qu'il me manque quelque chose et qu'on vient de me donner une chose nouvelle, une chose dont je ne veux pas non plus. Je veux regarder mes souvenir et la lumière qui se reflète dans la fenetre. A chaque fois que je veux la regarder, quelqu'un passe devant moi. Finalement on tire le rideau entre la personne à coté de moi et moi.
Je ne connais pas cet homme, il est souriant, me regarde avec un sourire d'amitié. J'ai confiance en lui. Il dit des choses insensées. Des choses insensées qui me réconfortent même si je comprend ce qu'il me dit.
Je lui demande si je peux partir.
Il me dit que je devrai recupérer mes vêtements avant. Chose que je fais.
Il me fait remarquer que je devrai aussi enlever ces capteurs sur mon corps. Je devrai rejoindre ma famille.
Je lui dit au revoir, fait le tour de l'accueil des morts, qui semble avoir accomplit sa mission. Je leur en suis reconnaissant du fond du coeur de m'avoir aidé, mais impossible de les remercier. Un merci ne suffit pas, c'est pourtant la seule chose que je peux leur dire. Merci.
Je rejoins ma mère et ma soeur comme si j'avais fait ce que j'avais a faire. Je rentre chez moi, prend un bain pour me laver de tout ca, ce sang (?). L'eau est noire. Je suis comme un bébé perdu. Un bébé perdu qui vient de retrouver sa mère. Elle me protège et est là pour moi, comme le monde entier a été là pour moi quand j'avais besoin de lui.
Je n'ai pas dormi de la nuit, lutant contre les retours de visions et pensées que j'avais vécu.
J'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose, une partie de moi, un petit bout de je ne sais quoi. Un bout qui me manque. Un bout dont j'avais besoin. Je sais pas trop.
J'ai l'impression de redécouvrir les choses, de renouer le dialogue avec mes proches. J'ai envie de comprendre clairement ce qu'il s'est réellement passé. Je n'ai pas envie de revivre une chose pareille. Pas envie de revoir ces horeurs. Mais envie de les expliquer et de les accepter.
Peut être les ai-je déja accepté. Peut être pas. Je verrai bien.
Je ne veux pas dégouter les gens du
LSD ou même leur faire peur. Je vous partage mon expérience. Il manque peut être des éléments mais le gros est la.
Faites vos expériences, ne refusez pas l'aide qu'on vos donne, parlez, échangez, partagez, exprimez vous, aimez, aimez ce que vous êtes, aimez ce qui est. Et ca devrait le faire :)