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Dernière modification par Anonyme95 (29 septembre 2017 à 20:00)
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Salut toutendoutes, :)
Même si je n'ai pas eu un parcours exactement similaire au tiens, je vais essayer de te faire part de mon expérience en matière de drogue et de couple.J'espère que mon témoignage t'aidera.
J'ai 26 ans, cela fait 5 ans que je suis avec mon compagnon ( d'ailleurs sans vouloir être intrusive combien de temps cela fait que vous êtes ensemble ?). Au début de notre relation, je ne consommais aucune drogue qu'elle soit légale ou illégale à part de l'alcool de manière vraiment occasionnelle, jamais jusqu'à l'ivresse. En ce temps là je pensais que "la drogue" ne concernait que des personnes marginales et que c'était un moyen d'échapper à un mal être. Rien que le concept de sniffer un produit me paraissait complètement aberrant. Beaucoup de préjugés, des idées préconçues sur les substances, des appropries quant aux consommateurs...Mes etudes d'infirmière ne m'ayant pas particulièrement aidé à prendre du recul ( stage en addicto avec des patients qui rencontraient de réels problèmes d'abus...).
Je savais que mon ami fumait des joints quotidiennement, il ne s'en ai jamais caché et m'a demandé dès le départ si cela me dérangeait. Je n'étais pas particulièrement pour mais j'acceptais passivement sans m'y intéresser particulièrement.
Avec le temps, j'ai commencé à fumer occasionnellement, nous avons commencé à sortir dans des soirée techno (milieu qui m'était jusque là inconnu) et à un soir lors d'un festival, j'ai pris mon premier para de MDMA... par la suite vinrent les premières experiences aux champi, la première ligne de cocaine (quel peur ça me faisait la première fois ), le speed, la morphine, le tramadol, les rc... ( ATTENTION je n'encourage personne à faire pareil il s'agit de mon histoire) Et tout en développant mon goût pour les substance psychoactive, grâce à une consommation raisonné et beaucoup de RDR, je reste parfaitement "fonctionnelle". J'ai travaillé dans plusieurs grand hôpitaux parisien, où j'ai toujours été apprécié pour mon sérieux et ma rigueur, et pour mon chéri tout se passe très bien aussi le plan professionnel.
Je me souviens de la première fois où j'ai pris de la cocaine, quelle déception, je m'attendais vraiment à quelque chose de dingue et au final j'ai été déçu, oui ça boost et euphorise,pour le cul c'est sympa... mais comparé à l'image que l'on nous véhicule, rien d'impressionnant. (après on a été raisonnable au début).
Alors bien évidement les produits ont tous un revers de médaille, et aucune drogue n'est vraiment complètement safe. Mais avec le temps j'ai surtout compris que au delà des substances en elle mêmes, c'était la façon d'en faire usage qui comptait. Nous ne sommes pas égaux face à la dépendance, different usagers auront des experiences pour un même prod parfois diamétralement opposés... le contexte, l'environnement social, les relations avec son entourage sont autant de facteur qui détermineront la vie du consommateur de drogue.
C'est un bonne démarche que tu entreprends, tu essayes de comprendre ce qui se passe et c'est un excellent point de départ. Maintenant je ne peux que te conseiller d'entamer la discussion avec lui à ce sujet, de lui expliquer simplement ta crainte. Tu ne veux pas le contrôler, tu cherches simplement à le savoir en sécurité et c'est normal.
La cocaine a un réel potentiel addictif (et ça coûte terriblement cher comme addiction), ce n'est pas à négliger, mais une consommation raisonnée est possible . L'essentiel étant de se fixer des limites, d'écouter son corps et de pratiquer la RDR autant que possible (roule ta paille !).
Invite le, si possible, à se renseigner sur la substance, mettez vous d'accord sur des "contextes" pour sa consommation ( par exemple : seulement en soirée ou le week end, faire des pause entre les prises...) Mais surtout il faut rester honnête, ne pas être trop rigide et savoir pardonner (dans une certaine mesure) les écarts.
Si tu le brusques il pourrait effectivement se cacher de toi pour consommer et ce serait dommage pour lui comme pour toi, il est donc important de conserver un climat de confiance.
Tu ne consommeras peut-être jamais toi même de drogue, et il important qu'il te soutienne dans ce choix. Mais si un jour tu franchies le pas cela doit-resté ta décision, il ne doit pas te l'imposer.
Dernière modification par Entropya (30 septembre 2017 à 00:27)
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Coucou Toutendoutes
Merci beaucoup pour l'honnêteté de ton témoignage, et avec tous les détails que tu viens d'ajouter je comprends d'autant plus le coté sensible de ta situation. L'isolement (je suppose) lié à l'expatriation, le passé de ton copain et de son ami et le fait que, effectivement, l'accès facile à la cocaïne là où tu trouves rend le risque d'abus un peu plus élevé... Ce sont autant d'éléments qui s'accumulent et peuvent rendre ta situation inconfortable.
2 ans en couple c'est à la fois peu et beaucoup. C'est, certain diront, un cap et une bonne communication devient essentiel au fonctionnement de ton couple (drogue ou pas).
Même si il ne sert à rien de s'alarmer, il est important de conserver à l'esprit que oui des risques existent, et une consommation régulière de cocaïne pourrait lui amener des problèmes de santé. D'après ton témoignage, il semble se contenter d'un usage occasionnel et récréatif, et tant que cela en restera là pas trop d'inquiétude à te faire.
Comme de ton aveux le monde des drogues t'est inconnue je vais essayer de t'aider à y voir plus clair. Tout d'abord je pense qu'il faut comprendre que même si la cocaïne n'est pas une drogue "douce" (elle présente des réels potentiel d'abus) cela ne veux pas forcement dire que ton copain aura des problèmes. Pour illustrer un peu ce que je dis et t'aider un peu à te situer je vais utiliser ce graphique (ce n'est pas la vérité absolue hein, juste une approximation mais je trouve ça plutôt parlant) :
source : ARPAE
Comme tu peux le voir la cocaïne a un fort potentiel addictif (axe horizontal), ce serait comparable à l'alcool ,le manque physique en moins. En terme d'intensité (axe verticale) elle est plutôt dans le haut du panier bien que loin derrière l'héroïne le crack ou certains hallucinogènes. Typiquement beaucoup de gens (je ne le conseille pas ) travaille et consomme en même temps, c'est une drogue plutôt "fonctionnelle". Pour ce qui est de la toxicité (Axe z du graphique) ce n'est pas aussi dangereux que le tabac, l'alcool ou la méthamphétamine mais abuser de la cocaïne peut amener à de grave problèmes de santé.
Pour le moment il est important de garder à l'esprit que ton copain ne fait (semble t-il) que consommer occasionnellement et n'abuse pas (ou peu) du produit.
Si tu souhaites comprendre ce que fait ton copain et "surveiller" qu'il ne dérape pas il est préférable que tu te documentes un peu sur le sujet. Il y a quelques facteurs important qui sont à prendre en compte si tu souhaites évaluer la consommation de ton compagnon.
Les mode consommation :
Il faut savoir qu'il existe plusieurs façon de consommer de la cocaïne. Tous ne présentent pas les même risques.
Comme tu n'as rien précisé et qu'il s'agit d'une prise occasionnelle, je suppose que ton chéri sniff sa cocaïne donc nous commencerons par ça ( le reste est à titre informationnel)
- le sniff : qui reste probablement le mode de consommation le plus courant. C'est la façon de consommer qui présente le moins de risque d'overdose (même si une OD à la cocaïne peut survenir quel que soit la dose et le mode d’administration). Néanmoins la consommation est quotidienne, le sniff présente des risques de lésions de la cloison nasale, des infections, des problèmes ORL.
Le mieux est de se nettoyer le nez avec du sérum physiologique ou de l’eau en fin de consommation.
Il faut aussi veiller à ce qu'il prenne l'habitude de ne pas partager sa paille afin de limiter au maximum les risque de contamination à l'hépatite C ou B (le mieux étant de la rouler, et surtout pas avec un billet) Tu pourras trouver plus d'info ici sur la RDR lié au sniff : Comment sniffer à moindre risque
- l'injection : c'est un mode de consommation relativement rare. Globalement l'injection par voie veineuse représente plus de risque. C'est beaucoup plus intense et la prise est suivi d'un fort craving (envie de reconsommer) ce qui peut amener à la longue des dommages sur la santé plus importants. Si il y a injection il faut redoubler de vigilance, face au risque de contamination au VIH et hépatites. ( Wiki pour la réduction de risque lié à l'injection )
- l'inhalation : Moins intense que l'injection mais plus addictif que l'injection. Fumer de la cocaine est une pratique relativement répandue comparé à l'intraveineuse. Elle implique en général de purifier d'abord le produit, pour obtenir la cocaïne base ou crack. (Comment baser la cocaïne)
Les sensation sont plus fortse qu'avec le sniff et le potentiel d'addiction plus élevé. Il faut aussi faire attention aux infections pulmonaires liées à ce mode de consommation.
- Le plug : en suppositoire pour fair court ^^ c'est intense on ne développera pas plus ici.
Tant que ton conjoint continuera de sniffer, les risques de complications médicales seront relativement minimisées, un changement de mode d'administration pourrait être un indicateur de son accoutumance (le fait de ressentir de moins en moins les effets avec le même dosage).
Si il ne pratique pas la réduction de risque tu peux discuter avec lui des bonnes pratiques et/ou lui indiquer des site dédiés à ce sujet.
La dépendance à la cocaine
A la difference de l'heroine, des benzos, ou de l'alcool, la cocaïne ne présente pas de dépendance Physique.
Par contre qui dit cocaïne dit craving. Comme dit plus haut c'est un besoin irrépressible de re-consommer le produit, ce qui est souvent confondu avec la dépendance psychologique.
Le craving ressemble beaucoup à quelque chose que tu as peut-être déjà connue, la fringale nocturne. Tu as soudainement un "besoin" irrépressible de manger quelque chose de sucré par exemple.
Ce sont des pensées obsédantes qui dureront en générale quelques minutes.
Différentes situations peuvent déclencher un craving : l'état émotionnel, des situation associées à la consommation et la consommation de cocaïne elle même.
Tant que la consommation est restreinte à un contexte festif, ou en tout cas les prises sont limitées dans le temps et séparées par des pauses, il pourra conserver une certaine maitrise sur cette sensation "de manque". Ce n'est pas la peine de le surveiller constamment, il serait probablement beaucoup plus payant de l'aider à se maitriser et faire en sorte que de lui même il se fixe des limites et s'y tienne.
Par exemple avec mon chéri nous avons un budget alloué à chaque produit par mois et un certain nombre de règles ( pas au travail, pas tous les jours, pas plus d' 1G pour une soirée... ) auxquelles nous nous tenons, tu pourrais tout à fait essayer de te mettre d'accord avec lui sur certaines limites à ne pas dépasser, dans son intérêt comme pour le tien.
Les complications :
Dans le Wiki nous pouvons lire que :
L'incidence des complications aiguës de la cocaïne a été évaluée (en 1990) à 15 passages aux urgences et 0,5 décès par an pour 1000 usagers [1]. En 2009 en France, sur 400 000 usagers de cocaïne, il a été répertorie 32 décès liés à la cocaïne, dont 15 à la cocaïne seule [2]. Au cours des passages aux urgences les complications cardiovasculaires (douleurs thoraciques et arythmies) ont été le principal motif (50%) suivis des complications psychiatriques et neurologiques[3] mais une autre étude[2] met les complications psychiatriques au premier plan (40%) suivis des complications cardiovasculaires (20%) et neurologiques. L'association de plusieurs symptômes était fréquente (50%).
source Complication lié à l'usage de la cocaine
Comme tu peux le voir les risque de décès sont finalement assez faible (0,5 pour 1000) comparé par exemple à l'alcool. Mais les problèmes au coeur sont à surveiller (surtout dans le cadre d'un usage regulier. Si jamais il présente le moindre symptôme cardiaque, des palpitations, des trouble du rythmes, si il présente des douleurs dans la poitrine ou une sensation d'oppression, il faudra consulter dans les plus bref délais.
Un autre problème ,que l'on a tendance à oublier, est celui de la consommation associée d'alcool.
Même si la cocaine présente de très nombreuses interactions medicamenteuses.Il faut garder à l'esprit que l'association la plus dangereuse reste avec l'alcool ( ainsi que l'héroine et les anti-depresseurs si on veut-être honnête) . Plusieurs études indiquent que l’usage concomitant de l’alcool et la cocaïne chez les usagers présentant une dépendance à l’une ou l’autre est très élevée ( si tu es accros à l'un de forte chance que tu le soit à l'autre).
Voilà je pense t'avoir présenté quelques bases d'information, mais je t'invite vraiment à continuer ta lecture ici : PsychoWiki Cocaine
ou sur le forum.
Conclusion : Que ce soit la plongée sous-marine, le ski hors-piste ou les drogues, ce sont toutes des pratiques qui pourraient être qualifiées de conduite à risque. Ce sont des activités dans lesquelles beaucoup de gens se retrouvent, se transforment, se découvrent et, il est vrai, parfois s'abiment. Mais il existe de nombreuses façon de limiter les dangers liés à ces passe temps un peu hors normes.
S'informer, communiquer seront tes outils les plus efficaces pour aider ton conjoint à rester en sécurité. Soit honnête avec lui autant que possible, et essaye de lui expliquer ce qui te fait peur dans le fait qu'il consomme de la cocaïne, la difficulté sera certainement de pas le surveiller et savoir lui laisser conserver son indépendance et son "jardin secret". L'équilibre n'est pas toujours évident à trouver, mais tous les couples ou presque en passe par là :)
Aujourd'hui il n'y a pas de raison de t'en faire, même si les fréquentations de ton ami te font craindre le pire, cela lui sert aussi de mise en garde, il aura probablement la crainte de finir comme son pote. Mais si un jour le besoin s'en fait sentir n'hésite pas à chercher de l'aide au prêt de gens compétents ( médecin,association...) en attendant n'hésite pas à venir poser toute tes questions ici.
Bon courage et prends soin de toi et de ton chéri.
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Toutendoutes a écrit
Bonjour à tous,
Cette conversation est tellement vieille (3 ans!!), je ne sais pas si quelqu'un aura l'occasion de lire ça !
Mais je l'ai relue, je la relis de temps en temps, même trois ans plus tard.
Et j'ai encore envie de dire merci à tous ceux qui ont répondu.
Merci merci merci.
Hello Toutendoutes,
Où en est ta situation, trois ans après ?
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