[ Guerre à  la drogue ]

Après "le breton", les barbus! Un conseil :rasez vous bien ;)

LE GANG DES BARBUS

L’opération s’est déroulée mercredi dernier dans une relative discrétion. La police du Tournaisis a démantelé un réseau qui opérait depuis plusieurs mois avec de « la marchandise » qui provenait des Pays-Bas : de l’héroïne essentiellement mais aussi de la cocaïne. Vu le profil des individus, la DSU (l’unité spéciale de la police fédérale) est même intervenue. Elle a procédé à deux arrestations : la première sur une bretelle d’autoroute sur le territoire de Mouscron et la deuxième au boulevard Léopold dans le centre de Tournai. Les deux suspects étaient seuls à bord de leur véhicule. Ils n’ont opposé aucune résistance. Dans la voiture immobilisée à Mouscron, les enquêteurs ont retrouvé de l’héroïne et de la cocaïne. La veille, lors d’un banal contrôle routier, la police de Mouscron avait déjà saisi 100 grammes d’héroïne et 19 boulettes de coke : le conducteur arrêté faisait partie de la même filière.

C’est une véritable organisation criminelle, avec des relents mafieux, qu’a démantelée le service d’enquête de la police du Tournaisis au bout de plusieurs mois d’investigation. Les têtes pensantes du trafic avaient un modus operandi particulier : elles s’installaient carrément chez les toxicomanes et/ou les petits revendeurs en leur promettant, en échange de leur collaboration, de la drogue gratuite. Cela permettait ainsi de toucher de nombreux clients qui faisaient carrément la file au domicile provisoire des revendeurs. « Comme à la boucherie », selon le mot du substitut du procureur du Roi, Frédéric Bariseau. Le trafic rapportait de 2 000 à 5 000 euros par jour. Le jour des perquisitions, une somme de 5 000 euros a été saisie.
Loin d’être des enfants de chœur

Les chefs étaient loin d’être des enfants de chœur : on évoque des menaces avec des armes collées à la tempe, voire des enlèvements, pour mettre la pression sur les toxicomanes qui mettaient leur lieu d’habitation et leur réseau de contacts à leur disposition.

Ils étaient surnommés « les barbus », des Roubaisiens, dont l’un est déjà connu de la justice en France. On les pensait lourdement armés : c’est pourquoi a été sollicitée l’unité spéciale d’intervention. Le réseau se déplaçait d’un lieu à un autre. Cinq endroits ont été identifiés comme lieux de stockage et de vente : quatre à Tournai et un à Mouscron. Ont été saisis au total 130 grammes d’héroïne et 25 grammes de cocaïne. Cela peut paraître peu, mais le trafic, en provenance des Pays-Bas, était quasi quotidien comme le prouve l’arrestation la veille à Mouscron d’un autre membre de l’organisation. La marchandise était rapidement écoulée. 17 personnes ont été interpellées mercredi dernier, mais deux ont été placées sous mandat d’arrêt par la juge d’instruction Marie-Noëlle Mottard.