Quant à ton parcours de défonce, il se distingue par une résistance à la dépendance qui, si elle est bien réelle, me laisse rêveur.
Ma résistance à la dépendance est-elle bien réelle?
Dans un premier élan, j'aurais répondu oui, sans le moindre doute!
Puis, je relis ton texte et plus je le relis, plus je me dis que dans l'idée, pas forcément dans la forme, j'aurais pu écrire n'importe laquelle de ces phrases:
Tout s'est passé comme si je pouvais fumer impunément.
L'addiction se caractérise par le déni des conséquences.
tout se passe désormais sous cannabis comme si j'étais différent par rapport à un état de sobriété.
Mes pensées et le regard que je pose sur moi-même sont effectivement différents quand je suis défoncé.
l'euphorie de mes débuts (le 1er pét après un sevrage de plusieurs mois est susceptible de me la procurer encore)
Puis, tu écris:
Ce forum m'aura peut-être permis d'ouvrir les yeux sur les conséquences néfastes d'un consommation addictive (lol).
A ce moment, je me dis que si il faut, moi aussi j'ai une consommation addictive et que je refuse simplement de le reconnaitre?
Ici, on parle de cannabis donc exclusivement de dépendance psychique (quoique des fois, on pourrait presque élargir car il faut un terreau favorable psychiquement pour que la dépendance physique s'installe, avec d'autres produits).
A mon sens, une addiction se caractérise par la nécessité de consommer un produit (qui dépasse l'envie raisonnée), l'incapacité à s'arrêter volontairement et un mal-être profond en cas de sevrage forcé.
Si c'est de cela dont on parle, je maintiens n'être addict et n'avoir jamais été addict à aucune substance: Je fais des pauses quand je veux et aussi longtemps que je veux. Ma consommation ne fluctue qu'en fonction de mes seules envies que je peux réfréner à volonté.
Et pourtant, j'aurais pu écrire chacune de tes phrases sur les effets du cannabis...
J'en viens à me demander si la dépendance psychique ne se nourrit pas exclusivement de la volonté qu'on y met? C'est une interrogation qui, pour ma part, résulte de cet échange.
Je crois que cela dépend de tout un tas de choses: Les origines de la conso, les attentes qu'on a, la façon dont on appréhende les effets et dont on les évoque...
Pour brosser un tableau rapide, quelles que soient mes périodes de défonce, je n'ai jamais fait l'économie d'une bonne hygiène de vie (hydratation, alimentation, sommeil, cultiver des centres d'intérêts autres...) et j'ai toujours été très cérébrale dans mes consos.
Ayant toujours pris plusieurs substances par périodes, j'ai toujours volontairement fait gaffe à faire "tourner" mes prises afin de ne m'attacher à aucun produit en particulier. De la même manière, le fait de faire des "pauses" imposées est également essentiel pour moi, pour ne pas subir des effets néfastes à long terme, pour continuer à profiter lorsque j'en ai envie, pour maitriser mon utilisation.
Par ailleurs (et c'est peut-être pas anodin), même ado, me défoncer n'a jamais représenté une quelconque transgression pour moi: Clopes, buzzs, alcools, médocs ou prods ne m'ont jamais été interdits et cela était évoqué librement à la maison, sans qu'aucune entrave n'y soit faite.
Aussi ma vision du cannabis, comme des autres défonces que je peux prendre à l'occaz, est purement celle d'une friandise édulcorant agréablement la réalité.
Quand je fume tout revient à la normale en ce qui me concerne. Je suis d'avantage en adéquation avec ce que je ressens et ce que je voudrais être dans l'idéal: Les enjeux ne sont plus si majeurs, les soucis des broutilles; Je suis plus détendue mais aussi plus concentrée, plus créative; C'est un véritable stimuli intellectuel zénifiant; Je suis même connectée à la musique parfois...
Puis, les jours passants, l'état de défonce chronique me saoûle et je finis mon pochon en hâte (car je suis parcontre incapable d'en avoir à la maison sans consommer, c'est un autre point) afin de remonter à la surface retourner faire mes petites expériences en atmosphère "hyperactive"... Jusqu'à la prochaine session de fume intensive, où je me poserai afin de conscientiser ces dernières.
Bref, je tire une source de bien être physique (Anti-stress, anti-oxydant, repos...) et psychique (Favorisant l'activité intellectuelle et le questionnement...) du cannabis. Sans compter que j'adore ses effets d'un point de vue quasi ludique.
Quant aux méfaits du cannabis sur l'organisme, je n'y pense pas outre mesure... A mon sens, les états qu'on cherche à atteindre en fumant, en buvant ou en prenant n'importe quel produit sont des états pathologiques... Y a qu'à se balader dans un service de neurologie pour voir des personnes présentant des symptômes similaires aux effets obtenus par des drogues.
Partie de là, j'ai fait mes choix: A une existence longue et morne, j'ai préféré il y a longtemps déjà une existence plus intense et possiblement plus courte... Et en terme d'intensité, de situations extraordinaires et improbables ou simplement en termes de mieux-être au quotidien, le cannabis et les autres défonces m'ont déjà tellement apporté sur tous ces plans... Dussé-je le regretter, le moment venu.
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Ennae a écrit
Salut,
Shahmate, merci pour le compliment, tu n'y vas pas mollo.
Permets-moi de te complimenter à nouveau, pour ton style que je trouve remarquable. En effet, au gré de mon humeur il m'arrive de manquer de mesure. Je vais encore une fois citer Baudelaire : "Les hommes qui aiment les femmes intelligentes sont des pédérastes."
Ennae a écrit
En parallèle du partage de ton expérience personnelle, ton message questionne surtout la notion de dépendance psychique, elle même.
En effet, les addictions m'intéressent particulièrement, parce que je suis multi-addict évidemment. Petit rappel à ce sujet, les addictions se caractérisent par l'envie irrépressible, la perte de contrôle, la fixité du comportement (la consommation) et donc le déni des conséquences. Certains spécialistes considèrent que l'addiction est une maladie de la mémoire ou comment le cerveau se ment à lui-même en pensant qu'il a besoin du produit ou du comportement dans le cas d'une addiction sans substance pour se sentir mieux ignorant au passage les conséquences négatives. Quant à la volonté, bien que cela soit contre-intutif elle n'a rien affaire en la matière.
La notion de plaisir dans l'addiction est même contestée :
Mon meilleur ami qui est alcoolique ne cesse de me demander si je veux arrêter le cannabis. Cette question renvoie à sa propre décision "d'avoir placé l'alcool au dessus de sa santé". Ce qui ne l'empêche pas d'angoisser face à des symptômes possiblement révélateurs de maladies organiques. Instinct de survie quand tu nous tiens.
Il y a 17 ans environ mon psychiatre m'avait présenté le cas d'une de ses patientes qui continuait à fumer malgré ses bad trips. Je m'étais demandé pourquoi il me racontait ça.
Ennae a écrit
Quand je fume tout revient à la normale en ce qui me concerne.
Tout est dit ou presque.
Ennae a écrit
Partie de là, j'ai fait mes choix: A une existence longue et morne, j'ai préféré il y a longtemps déjà une existence plus intense et possiblement plus courte... Et en terme d'intensité, de situations extraordinaires et improbables ou simplement en termes de mieux-être au quotidien, le cannabis et les autres défonces m'ont déjà tellement apporté sur tous ces plans... Dussé-je le regretter, le moment venu.
Je fantasme, peut-être, d'un bonheur ou bien être sans psychotropes. A ce titre, je n'ai aucune envie de fumer du cannabis quand je suis hypomaniaque, voire maniaque. M'émerveillant des effets du cannabis sur mon humeur quand j'ai commencé à fumer (et je ne parle pas des états défoncés mais de sobriété), un ami m'avait dit : "Tes paradis sont artificiels." Cela m'est resté. Les Paradis Artificiels de Baudelaire peuvent être éclairants sur le sujet.
Ce que tu dis aujourd'hui sur les conséquences néfastes de tes consommations ne sera peut-être plus vrai le moment venu.
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Dernière modification par Littleboy (15 mars 2018 à 01:42)
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Dernière modification par pierre (29 mars 2018 à 22:13)
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Valiummy a écrit
J'espère que bientôt je trouverais quelque chose d'aussi motivant à faire pour remplir mes journées autre que de fumer.
Salut Valiummy
Merci pour ton témoignage. Je me retrouve pas mal dans ta situation. Je pense vraiment que les effets sont différents suivant les personnes et ça arrive que certaines personnes supportent très bien le fait de fumer régulièrement, sans que ça affecte leur état psychique.
Pour ma part, ça me rend plutôt asocial comme tu dis, et ça me fait angoisser et ressasser pleins de questions sur le sens de ma vie. J'ai vraiment eu une phase l'année passée ou je ne trouvais pas d'autre motivations que de rentrer pour fumer et être seul dans ma chambre. ça me faisais me sentir bien pour un petit moment, pour laisser place à la déprime, la parano, et aux fameuses questions existentielles..
J'ai plutôt été forcé d'arrêter de fumer (voir quelques témoignages en dessus), et je pense que je n'y serait pas arrivé aussi facilement sans cette contrainte.
Les petits conseils que je peux te donner: Essaie de maximiser les contacts avec tes proches, pour passer du temps à discuter ou faire des choses concrètes plutôt que de fumer. En parler autour de toi peut s'avérer bénéfique, certaines personnes pourraient t'aider. Un bon truc aussi c'est de faire un peu de sport, ça change les idées et ça fait du bien au moral/physique. Sinon, un truc que je conseil un peu moins mais qui peu marcher, c'est de remplacer ta consommation de cannabis par quelque chose qui agira moins sur ton psyché (genre tisanes d'armoise, kratom, cbd), mais après t'es dépendant d'autre chose du coup c'est pas l'idéal ^^'
Au début c'est vraiment chaud de trouver la motivation pour faire quelque chose d'autre, mais une fois que tu te lance et que tu diminue/stop la fumette, tu vois les effets bénéfiques assez rapidement :)
Bien du courage!
Hésite pas à venir en mp si tu veux discuter de quoi que ce soit
Dernière modification par spaceheads (23 avril 2018 à 13:05)
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neocomolly a écrit
J'ai arrêté le cannabis car je pense être intolérant au THC, ce qui m'as pose beaucoup de problemes. Voilà l'anecdote: je consommais régulièrement et je faisais régulièrement des white, j'irais même jusqu'a utiliser le terme bad trip car c'était réellement violent. Un jour, après un bad trip, je continue ma vie tranquille et le lendemain, bam, grosse remontée, énorme angoisse parce-que c'était la première fois que j'experimentais le remontée, et le problème est: je suis reste bloqué. ENORME angoisse (je suis un éternel angoissé) des idées suicidaires et j'en passe pour me sortir de ce cauchemar, puis, après une énième crise, quelque chose que je n'avais jamais connu est intervenu, énorme dépersonnalisation, ma maison ressemblais a ma maison mais semblait tellement différente a tout ce que j'avais pu connaitre auparavant, les gens ressemblaient a des personnages inanimés, réellement terrifiant. Passage dans deux hôpitaux, aucune réponses a mes questions, toujours ce sentiment que cette vie n'est pas la mienne. Mes deux principales angoisses étaient: je vais rester bloqué a vie et je suis devenu schizophrène. Ça s'est passé il y a plus d'un an, ça s'est nettement amélioré malgré qu'une déréalisation soit toujours en permanence présente, néanmoins ces angoisses ont entraine d'autres problemes psychologiques mais ne nous écartons pas du sujet aujourd'hui je me sens legerement ralenti sur le plan neurologique et paumé souvent, et quelques fois des "micro remontées" surviennent mais rien de grave, enfin voilà j'imagine que le cannabis n'est pas destine a tout le monde ! Allez j'ai fini portez vous bien
Salut Neocomolly ^^
Les " whites " sont des variétées aclimatés dans les années 90 à partir de souches Sativa venant d'Inde .
Quand on est soumis à des crises d'angoisse comme toi , se sont des variétées à éviter .
Si tu recherches les effets d'une sativa oriente toi plus vers certaines thai comme la fruity juice ou des colombienes comme la Panama Red ou la Colombia gold .....
Je ne crois pas à mon avis que l'on puisse être intolérant au cannabis
On est intolérant à un type de souches ou à plusieurs mais pas au cannabis en général.
Tu as juste pas trouvé la variétée qui t'appaise et te relaxe à mon sens :)
En tout cas merci pour ton temoignage ^^ Bonne journée
Samy13013
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