sevrage cocaine

J'ai fait une post cure de 4mois (au final, ça passe assez vite... enfin la 2ème moitié de la cure, une fois que t'y es bien quoi... ).
Et franchement, c'est bizarre mais j'en ai un putain de bon souvenir. On m'avait fait un anniversaire de folïe (ui, ui, rien que ça ) et au départ on était tous en larmes, c'était chaud.
C'est dingue comme des inconnus, avec qui pourtant il y a eu moult fritage, peuvent devenir comme des proches. Tu vis en vase clos, donc faut supporter, ya des moments durs, d'autres super.
Mais tout ça c'est hyper aléatoire, ça dépend des autres personnes de la cure, de la cure en elle même...
Perso, j'avais choisi un chalet dans les Vosges où les activités étaient centrées sur les trucs artistiques et sportifs. J'ai fait du ski pour la 1er fois la bas, par ex.

Bon j'arrête ma carte postale, je vais plus decrire l es modalités / fonctionnement. Bien que ca change bcp d'un centre à l'autre.

- On te retire ton tel. Le 1er mois pas de contact, ni avec ton mec, ni avec les potes, ni même la famille, personne. Bon tapprends ça déjà tu fais la gueule. Mais c'est aussi une façon de s'intégrer au groupe et à la structure. Plutôt que de rester dans son coin à badder sur ce qu'on a pas.

- t'as une chambre individuelle (je crois pas que ça fermait à clefs). On avait 3 douches et 3 toilettes pour 12 /14 chambres je crois.

- On fouille ta valise à l'entrée

- Tu as un planning à respecter : petit dej de telle à telle heure, par ex les activités de 10h à 17h, en fin de journée on avait des réunions pour débriefing la journée, parler des problèmes éventuels.

- On avait tous les soirs nos TIG (c'était un sur non, dieu merci la structure appelait pas ça comme ça), c'était les corvées. Pendant 1 semaine tu fais les sols, X fait la SDB, Y et Z sont de cuisine et de courses... Et ça tourne la semaine d'après.

- Les médocs sont distribués par un infirmier 3 à 4fois / jour selon les besoins. Par contre il y avait des horaires à respecter.

- Analyse de pipi tous les 15j

- Tas des rdv à l'extérieur ou non pour tt ce qui est social, psy...

- Ya des systèmes d'avertissement et compagnie. Tu peux te faire virer si tu dépasse vraiment vraiment les bornes (mais ils étaient plus que compréhensifs qd mm). Moi qui suis pourtant un ange , j'ai réussi à me bouffer un avertissement, pour un retard de 3min. Dans ce cas là c'était clairement du zèle, ça venait d'un educ psychorigide avec qui c'était jamais passé.

- En général les curés ne sont pas spécialement dédiées à un produit : moi et la majorité c'était pour l'héro, mais bcp injecteurs, «polytox»... Mais aussi des personnes la pour l'alcool, un pour le shit () et une pour une conso outrancière de  stilnox.

- Ne pas croire que la cure est un endroit safe ou tu peux relâcher ton attention. Souvent les tentations restent là, ça rentre qd mm. Alors j'ai jamais vu de prod à proprement dit, mais du shit, de l'alcool, médocs détournés, ça se défonce au déo, à tout ce qui traîne. (On a eu un mec qui s'est tapé un abcès pendant la cure. Il shootait du médoc, n'avait pas de matos propre et à traîné avant d'oser le dire. Il a frôlé l'amputation le pauvre)
Perso je m'y attendais pas comme une bonne naïve.

- Au bout d'un mois 1/2 on pouvait rentrer chez nous une fois par mois. Et on avait doit à une aprem de sortie tous les 15j je crois... (On était en pleine montagne, donc pour se barrer à l'arrache, fallait être sacrément motivé)
- Je crois qu'on pouvait récupérer notre portable au bout d'un moment... sachant que ça ne captait pas sur le lieu de cure (cette blague ). Mais bon on pouvait s'en servir qd on partait en rdv, ou à l'extérieur pour activités, courses...
Sinon sur la cure on pouvait téléphoner, mais dans un bureau devant quelqu'un. C'est bof pour l'intimité, donc tu t'en sert pour donner des nouvelles vite fait. Donc t'es pas à appeller tous les soirs, ça c'est sûr...

Pour moi, le 1er mois à été hyper long, le 2nd un peu moins... Et les 2 derniers mois j'ai kiffé à fond.
Bon t'as ton lot d'embrouille, c'est pas simple la vie en autarcie. Mais tu vis ça a plusieurs, ya des émotions fortes donc ça soude. A chaque arrivée et départ le groupe est un peu chamboulé, donc rien est linéaire ça change tout le temps.
A la fin je prenais ça limite comme une colo avec une bande de potes : ceux que t'apprécie plus ou moins, ceux avec qui t'es tout le temps fourré, les gentils boulets qu'on aime bien ou pas... Bref.
Non il y avait de l'ambiance j'ai eu de la chance de tomber là bas, à ce moment là, mais j'ai vraiment de supers souvenirs.

Du coup j'aime bien encourager ceux qui en font.
C'est pas garanti. Cette fois ci ne sera peut être pas la bonne, mais ça peut être une super expérience.

Précision, vu qu'on croirait que je parle de mes vacances.
La cure à fonctionné, je suis sortie clean. Je suis restée à ma metha. J'ai mis bien 4ans avant de regouter a l'hero, mais je suis jamais retombée dedans (Bon j'avais m'a metha, donc avec un produit sans substitut comme la coke c'est différent. Mais bon le temps que tu passes sans consommer c'est tjrs ça de gagné )

Dernière modification par Anonyme8541 (25 mars 2018 à  19:20)

Je vous remercie sincèrement d'avoir pris le temps de m'expliquer

J'apprehende vraiement la sensation de manque mais je vais ( et je dois ) y arriver

Je rentre le 04/04 ds une clinique privee pour 15 jours

En attendant j'essaye de limiter les dégâts mais j'avoue que je n'y arrive pas bcp....

Je vous tiens informé

Encore merci et bon courage a vous

D’accord ! Merci pour les explications !
En tout cas c est intéressant à lire

La coke c est particulier; quand jy étais accro ma vie tournait autour de ça, je consommais en sniff; et je n voyais vmt plus aucun des inconvénients de cette drogue ... pourtant il yen a.

Et il n y’a que l éloignement qui m’a permit de m en sortir; globalement je suis d’accord avec presque tout ce que tu dis

Maintenant je consomme pour mes extra à la coke en IV; c’est sur que selon la ROA l addiction à la C peut être très différente
Pourtant mtn je maîtrise.

Et souvent freebase ou IV amène a des dérapages plus sévères.

Par contre l addiction psychologique à la coke ne m’a pas forcément paru plus simple à gérer que celle aux opi; sûrement du fait qu’il n existe pas de substitution.

Mais comme tu l as dis; on est tous différent, et ce qui a marcher pour certains ne marchera pas forcément pour tous !



Zaz

Ben déjà je trouve qu'il est plus simple d'espacer les prises avec la c.
Je pense que c'est plus tenable sur le moyen terme d'avoir une conso le week-end ou plus ponctuelle.
Avec la came, passé un seuil, chaque jour sans est une souffrance (sans substitut).

J'ai mis au moins 6ans en étant bien dans l'héro avant daccepter de prendre un traitement, jusqu'à une crise de manque où j'ai fini à l'hôpital.
Alors je sais pas pourquoi j'ai voulu me flageller comme ça et me passer de traitements qui apportent un confort conséquent et permettent d'avoir plus de prise sur sa consommation. Mais c'était une belle connerie d'attendre que le corps lâche pour accepter une aide extérieure.

Mais bref, après c'est un ressenti perso j'ai bien conscience qu'on a tous nos préférences / faiblesses.
Perso mon problème c'est plus les «downers» que les stimulants, j'ai fortement accroché avec le shit et les opiacés. Je suis trop speed donc pouvoir me poser ça me semblait génial.

Mais (et c'est vraiment un point de vue perso, ya pas de «bataille» pour savoir «lequel est le mieux») entre un manque psy et physique ereintant et «juste» un manque psy éreintant,je prends la 2ème solution.
Mais je crois que je me suis tellement fait mal avec les manques dhero ou de traitement, que je redoute ça par dessus tout.
Donc fatalement, dans ma tête je crains moins le reste.
Mais bon comme déjà dit, tout ça dépend de nos vécus, expériences, ressentis, c'est très personnel.

Je ne veux pas avoir l'air de dire que le sevrage de coke, pfff, ça se fait les doigts dans le nez, pas du tout.
C'est la merde. Mais une que je préfère à d'autres...


EDIT :
ce qui est important de préciser pour la cure, c'est que j'ai fait mes recherches moi même.
Je me suis pas limité aux centres de post cure qui avaient déjà bossé avec mon CSAPA.
J'ai cherché sdur internet toutes les cures dispo en france, j'ai affiné les choix en fonction de leurs spécificités et j'ai postulé sur 3 cures je crois.

Non il y en a des vraiment bien, mais y'a à boire et à manger, vaut mieux faire ses recherches. On y passe quand même plusieurs mois de notre vie seul, donc y'a pas de raison qu'on décide à ma place d'ou je vais aller....

Dernière modification par Anonyme8541 (26 mars 2018 à  06:20)