Coucou,
Ca fait tellement plaisir de te lire combative comme ça.
A mon avis, la combativité ce n'est pas de se fixer des délais, de se coller la pression pour réduire sa consommation, mais de s'adapter en permanence, d'apprendre, de tâtonner, d'agir quand on est prêt, de savoir prendre son temps quand il faut, de ne pas s'en vouloir trop d'un écart et de se dire qu'on a tout son temps pour régler ses problèmes, dès lors qu'on est plus dans des doses dangereuses de
paracétamol et de
codéine.
C'est vrai que nous sommes tous différents mais je trouve qu'échanger nos expériences est intéressant, enrichissant.
Je sais que pour moi le
paracétamol était important. Quand j'ai le début de mon
sevrage seule, j'étais consciente que je prenais des doses de dingue, mais après tout, cela faisait presque 10 ans que je gobais tous ces cachous, je ne voyais aucune raison de passer à un médicament en vente libre sans
paracétamol qui allait en plus afficher sur mon front l'étiquette "toxico" pour les pharmaciens, alors qu'avec un médicament comme le codoliprane, quand tu as une bonne tête de mère de famille (ce qui est mon cas), ça passe (j'aurai pu m'en moquer mais je ne n'ai jamais pu car j'avais honte de ma dépendance et du regard des pharmaciens, les seuls à pouvoir connaitre mon vilain secret).
Avec l'addicto à partir de juillet 2017, j'étais déjà presque dans la dose thérapeutique de
paracétamol (j'en prenais encore 800mg de trop, soit 2 codoliprane).
Mon addicto m'a vite cernée et elle a été subtile avec moi. Sans me dire qu'il fallait ne pas trop tarder pour aller de 10 à 8, elle m'a expliquée qu'elle me faisait une ordonnance à dose thérapeutique pour 15 jours (8 par jours) et qu'on se voyait tous les 8 jour pour que je puisse avoir assez de stock. Ca a suffit pour me faire comprendre toute seule que je ne devais pas passer 6 mois pour descendre de 10 à 8. J'ai fait ça en 1 mois, 1 cachet tous les 15 jours.
Une fois à 8 (dose maxi du
paracétamol sur le plan thérapeutique), les rendez-vous se sont espacés à 15 jours.
A 6 (dose maxi du codoliprane sur la notice), l'addicto m'a fait comprendre que si ça devenait trop dur, je pourrais stagner, qu'elle ne me lâcherait pas dans la nature et me prescrirait ce dont j'ai besoin, le temps qu'il faudrait. Ca a été un énorme soulagement.
Je n'en ai pas eu besoin mais avoir cette sécurité m'a beaucoup aidée car j'ai fait comme j'ai voulu jusqu'au bout.
Tu as toi aussi cette sécurité avec ton addicto qui te laisse le temps dont tu as besoin, je trouve ça génial.
A toi de voir ensuite si tu peux faire des efforts en plus à un moment donné ou si c'est trop dur et si c'est le cas, pourquoi. Passer au
dicodin, prendre un anxiolytique pour finir le
sevrage, il y a plusieurs solutions.
De mon côté, je prends toujours 10mg de
valium le soir. Je l'ai commencé fin décembre en retirant mes 2 derniers codoliprane. Mon addicto estime que je ne suis pas encore prête physiquement pour réduire le
valium, je lui fait confiance. Il m'a apporté une grande aide car mon
sevrage a été très pollué sur la fin par des difficultés physiques (impatiences nocturnes de dingue, tension intérieure énorme, insomnies de folie). Le
valium n'a jamais joué sur mon insomnie mais il a calmé cette énorme tension en moi, une vrai centrale électrique. J'aurai pu éclairer une ville au début, maintenant je dirai un camping !
Tu as tellement raison quand tu dis qu'on est tous différents. Mon addicto n'avait jamais eu de patiente qui ne prenait la
codéine que la nuit, dont l'envie a disparu en prenant un
AD et qui a souffert d'impatiences nocturnes énormes, revenant toutes les nuits sans traitement spécial.
Enfin, quand tu parles de cheminement et bien il continue même après qu'on ait fini son
sevrage. Depuis 7 mois, j'avance sans cesse, notamment grâce au psychologue que je vois au centre à côté de l'addicto. Comme j'ai un TAG, j'ai beaucoup angoissé sur la rechute et l'envie et au bout de 6 mois j'ai fini par comprendre enfin qu'avoir peur d'un truc qui n'est pas encore arrivé et n'arrivera peut être pas n'avait pas de sens. Si un jour j'ai envie de
codéine et bien j'en parlerai à l'addicto et on verra mais je ne peux pas continuer à flipper dans le vide. Je me rends seulement compte maintenant que cette peur était ridicule, tout comme d'autres.
Finalement, je me dis que depuis plus de 2 ans maintenant que j'ai débuté mon aventure toute seule puis accompagnée, je n'ai cessé d'avancer après avoir passé des années à faire du sur place. C'est tellement bon que j'espère que c'est aussi ce que tu ressens.