Je ne suis pas médecin, et je n’ai qu’une très faible expérience des neuroleptiques en tant que patiente (j’en ai pris une fois par erreur). Je connais par contre plusieurs personnes qui en prennent, parfois depuis des années, et j’ai quelques connaissances en pharmacologie de par mon métier. Si vous avez des remarques, que vous souhaitez compléter les informations ou apporter des corrections, ou simplement témoigner, n’hésitez pas à le faire. Je modifierai ce post en fonction. C’est par l’intelligence collective et le cumul d’expériences qu’un forum a une utilité !Ce guide s’adresse aux personnes qui prennent un traitement de
neuroleptiques au long cours (sur plusieurs mois), quelle qu’en soit la forme (cachets/gouttes, piqures retard…). Contrairement aux guides précédents, je ne l’écris pas parce que des gens posent des questions à ce sujet, mais parce qu’ils ne s’en posent pas ! Il vise à expliquer les risques de la prise de
neuroleptiques au long cours et ce que l’on peut faire pour les réduire.
Le but n’est en aucun cas de dire « arrêtez ces saloperies, ils pourrissent la santé, fuyez ! ». La balance bénéfice / effets secondaires est différente pour chaque situation. Souvenez-vous que les troubles mentaux font partie des maladies les plus mortelles à l’heure actuelle !
De nombreux risques sont associés à la prise de
neuroleptiques. Une étude de 2003 indique par exemple que les hommes schizophrènes, gros consommateurs de
neuroleptiques au long cours, ont une espérance de vie de près de 25 ans inférieure à la population générale, suicides exclus. Bien sûr, cela ne s’explique pas que par les effets délétères des
neuroleptiques, mais aussi par un mode de vie souvent sédentaire, par une difficulté d’accès aux soins… L’ansm, dans un communiqué de 2010, pointe cependant également la détection et le suivi des effets secondaires possibles des
neuroleptiques.
Risques cardio-métaboliquesLes
neuroleptiques font grossir, ce n’est pas un secret. Cela est dû à ce que l’on appelle un « syndrome métabolique ». Pour faire court, le corps vous croit plus gros que vous ne l’êtes. Il va donc vous demander de manger plus, mais également balancer plus de graisses et plus de sucre dans le sang pour assurer que cette « masse fantôme » soit correctement nourrie. Le cœur apprécie cette idée assez moyennement.
Comment réduire ce risque ?Avoir la meilleure hygiène de vie possible : sport, les 5 fruits et légumes par jour, pas d’alcool/tabac… Bien sûr chacun fait avec les moyens du bord.
Être attentif aux signes d’un éventuel diabète : soif tout le temps, envies de sucré, amaigrissement soudain…
Les recommandations de l’ansm sont de doser la glycémie, le cholestérol/les triglycérides et la pression artérielle au bout de 3 mois de traitement, puis tous les ans. En cas de problème, aller voir un spécialiste. Personnellement je n’ai jamais croisé quelqu’un dont le psychiatre ait demandé une telle prise de sang : n’hésitez pas à en parler avec votre généraliste.
Plus d’infos ici :
https://www.ansm.sante.fr/var/ansm_site … 61b2e0.pdfSyndrome malin des neuroleptiquesIl s’agit d’un syndrome dû à un blocage total des récepteurs de la
dopamine. C’est assez rare (incidence : 0,5 %) mais potentiellement mortel. Les symptômes sont les suivants : grosse fièvre, sueur, rigidité des muscles, tachycardie, confusion. Cela peut aller jusqu’au coma et à la mort. Les facteurs de risques sont le début et l’augmentation du traitement, l’utilisation d’un
neuroleptique « ancien », l’utilisation de hauts dosages.
Comment réduire ce risque ?Déjà savoir que ça existe, c’est pas mal… Toute fièvre inexpliquée doit vous mettre la puce à l’oreille. Si jamais en plus vous sentez des tremblements / rigidités musculaires inhabituelles, appelez le 112 et précisez bien que vous êtes sous
neuroleptique.