Sous dosée ?

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Everwaen femme
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Bonjour à tous,

Voilà bien longtemps que je n'ai pas posté par ici. Pour ceux qui veulent connaître mes antécédents et mon histoire, il est possible de lire le sujet que j'avais ouvert à l'époque de mon inscription sur PA ici :

Sevrage Codéine

Ça c'est donc la version longue ^^ Mais sachant que ce message ci risque déjà d'être relativement long pour être bien clair, pour les moins courageux d'entre vous je résume le plus rapidement possible le premier message en question pour vous expliquer un peu où j'en suis et la raison que j'ai d'ouvrir ce soir ce sujet.

En gros, j'ai vécu toute ma vie via des addictions suite à divers traumatismes dans l'enfance et l'adolescence, (défenestration de ma grande soeur heureusement sans réussite lorsque j'avais 6/7 ans et elle 9 ans, décès de mon père d'une SLA lorsque j'avais 9 ans, abus sexuels entre 7 et 12 ans (grand père + beau père de l'époque, d'où la fuite de ma soeur qui avait fait sa ts pour partir vivre chez mon père mais ça je ne l'ai compris que bien plus tard), obésité durant une grande partie de mon adolescence et du début de mon âge adulte (ce qui m'a valu moqueries, rejet, non insertion dans le monde professionnel etc...).

Bref, la nourriture a été ma première addiction. Je bouffais mes émotions pour oublier mes souffrances en gros. Puis en 2014, quelques années après que ma soeur soit enfin parvenue à ses fins et ait fini par mettre fin à ses jours à l'âge de 26 ans (elle avait tout essayé, en partant des médocs+ alcools jusqu'au sautage d'un pont qui l'avait collée dans un fauteuil roulant...bref...) je suis allée voir mon médecin qui m'a alors annoncé un poids de 141 kilos, soit une obésité morbide et de gros risques de finir par y passer avant même de fêter mes 30 ans (je précise que j'ai 33 ans à l'heure actuelle, j'avais environ 28/29 ans à l'époque). Ca a été un éléctrochoc bien sur, je ne me pesais plus depuis un moment, par déni sans doute, et de voir ce chiffre sur la balance...ça a été une grande claque.

Bref, ça a été le déclic, j'ai fait un bypass, j'ai perdu 80 kilos et je suis revenue à un poids tout à fait correct de 60 kilos. Les débuts ont été plutôt positifs, entre temps j'avais repris mes études, j'étais enfin bien dans ma peau, j'avais un super groupe d'amis (côté amours je rejetais la chose en bloc, surement à cause du traumatisme vécu lors de mon enfance). Je précise également que je suis homosexeuelle (même si ça n'a que peu d'importance ici) et que je ne pense pas que cela soit lié aux abus que j'ai vécus car mon attirance envers les autres filles a commencé très jeune; avant même les abus en question.

Bref, au début tout allait pour le mieux. Et puis un jour, abcès dentaire atroce qu'aucun antibiotique ne parvenait à soigner, je la fais courte (sinon ce message sera aussi long que le précédent, le dentiste m'a mise sous codéine, puis par la suite mon médecin traitant a poursuivi cette prescription (aucun des deux ne m'évoquant jamais le potentiel addictif de cette molécule) et je suis tombée dans le piège de cette merde comme tant d'autres avant moi puisque lorsque j'en prenais je me sentais euphorique, capable de tout et surtout j'oubliais tout ce qui n'allait pas dans ma vie.

Les 3 années qui ont suivi ça a été la descente aux enfers, d'abord le codoliprane puis le néocodion...1 boite par jour, puis 2, puis 3, puis 6 (le maximum que j'ai pris à une certaine période).

J'ai tenté de me faire aider en CSAPA mais on me donnait du Sub et pour une raison obscure ça ne fonctionnait pas chez moi (bypass ? Je n'en sais rien et n'en saurait probablement jamais rien).

A l'époque déjà on m'avait proposé de tenter la méthadone mais je sais pas, j'avais l'impression que passer à la métha c'était vraiment passer un cap côté "prise de stupéfiants" et même si c'était considéré comme un traitement, je ne me sentais pas capable d'en prendre tout simplement. Je ne sais même pas rationnellement pourquoi.

J'ai donc peu à peu lâché le CSAPA et retrouvé mes habitudes (les recherches perpétuelles d'argent pour trouver les 50€ par jour qu'il me fallait pour acheter mes boîtes de néocodion, le tour des pharmacies, la hantise des week-ends de 3 jours, les marches de 2h le dimanche pour aller jusqu'à la pharmacie de garde...(big up aux villes sans bus ou presque le dimanche).Bref, ce n'était pas une vie.

Et puis en juillet dernier le couperet est tombé...Je n'apprends surement rien à personne ici, la fameuse loi nous est tombée sur le coin de la g**** et du jour au lendemain à nous les addicts à la coco, et du 13 juillet au 14 juillet 2017, me procurer ma dose est devenu extrêmement problématique.

Alors au début je m'en sortais malgré tout grâce (à cause ?) d'un pharmacien qui me donnait en gros ce que je voulais en sortant les boites de sous le comptoir, en ne notant rien dans son ordinateur et puis voila quoi...Pour lui c'était le bon plan (50€ qui rentraient tous les jours) et moi j'étais plus ou moins "sauvée" et en plus je n'avais plus à parcourir la ville pour avoir ma dose.

C'était l'été à l'époque et en août il a fallu que je parte 5 jours en vacances. Et là il a refusé de me donner autant de boites pour partir (ça faisait 30 boites en même temps difficile de faire sortir un tel stock discrètement) c'était beaucoup trop pour moi et beaucoup trop dangereux pour lui. Alors bon gré mal gré, à coup de fausses ordonnances, d'amadouage de médecins, d'usage de vieilles ordonnances auprès d'autres pharmacies j'ai réussi à partir (je ne sais comment) avec 4 boites par jour de voyage. C'était moins que ma dose habituelle mais j'ai tenu malgré tout même si je sentais clairement un effet de manque.

A mon retour j'ai décidé que ça ne pouvait plus durer,cette vie. Retour à mon CSAPA et demande un peu originale (une première pour eux) , en effet, j'ai demandé, vu que le Sub ne marchait pas et que je ne voulais pas de métha, qu'en gros en lieu et place des TSO habituels, on me fasse un traitement dégressif de néocodion (du genre diminuer de 2 cachets en 2 cachets semaine après semaine).

Pour mon CSAPA mon cas a été difficile à prendre en compte, je sais que j'ai longuement fait objet d'un discours lors de leur réunion de groupe suivante.

Ma demande a finie par être acceptée par leur comité (mais en débutant à environ 2 boites 1/2 de néo par jour, autant dire preque rien et les débuts ont été difficiles, même si mon portefeuille ne s'en portait que mieux.

Des raisons financières m'ont d'ailleurs poussée à repasser ensuite de nouveau au codoliprane (j'étais remboursée du tiers payant et ne payait que 91cts la boite).

Ce début de sevrage a plutôt bien marché, même si certains jours étaient plus durs que d'autres et que mon problème initial a refait son apparition (toujours besoin d'une addiction, d'un produit pour aller bien et pour oublier "l'avant", le passé).

Du coup, sans rentrer dans les détails pour ne pas faire dans l'interminable (car ma santé déclinante suite à mon bypass est rentrée en jeu), j'ai fini par commencer à me mettre également à boire (j'ai d'ailleurs appris depuis que les personnes opérées d'un bypass avaient 10% de "chance" de plus que les autres de sombrer dans l'alcoolisme). Et comme à chaque fois très vite je suis tombée dans l'abus, de quelques verres de rosé par jour (ça a toujours été mon truc, ça montait très vite chez moi malgré les 13°C de la bouteille en moyenne) à une bouteille, puis 2, puis 3...Pour aller jusqu'à 6 à nouveau (décidément c'est mon chiffre ^^).

J'ai consommé ainsi de l'alcool + mon codoliprane en même temps pendant plusieurs mois (à ne surtout pas reproduire, certes les effets étaient plus puissants mais je mettais ma vie en danger à chaque prise).

Au début ça ne se voyait pas trop et j'arrivais à faire illusion en société, puis les mois passants c'est devenu un enfer, physiquement je changeais totalement, je ne ressemblais plus à rien, je ne mangeais presque plus rien, je ne buvais plus rien d'autre (pensant naivement que via l'alcool je ne pouvais pas être désydhdratée alors que c'était pile l'inverse). Ma famille et mes amis ne comprenaient pas ce changement de comportement, peu à peu je me suis éloignée de tout le monde et je n'étais heureuse qu'allongée chez moi, une bouteille ou un verre à la main, de la codéine pas trop loin, à me défoncer à longueur de journée (je dormais un peu toutes les 4/5h et ensuite je repartais pour 2 ou 3 heures à me bousiller la santé.

Quand je dis bousiller la santé c'était vraiment ça au final, car plus le temps passait et plus ma situation devenait catastrophique. Physiquement je tenais à peine debout, j'avais des douleurs au niveau du foie et de la vésicule, je ne mangeais plus du tout à présent...

Bref, j'épargne le reste des détails mais toujours est-il que le 1er avril (et non ce n'est pas un poisson), malgré le fait que c'était l'anniversaire de ma mère le lendemain et que je me refusais à la faire souffrir à nouveau après tout ce qu'elle avait déjà eu à endurer, j'ai appelé les urgences pour demander de l'aide et j'ai prévenu ma mère dans la matinée ce jour là de passer me voir à l'hôpital (où j'avais donc été admise) pour pouvoir tout lui expliquer et lui raconter toute la vérité avant de ne même plus être en état de le faire à cause des douleurs dues au sevrage. La discussion fut difficile et pleine de larmes, mais ça m'a fait du bien de lâcher enfin ce poids, même si aujourd'hui je m'en veux encore d'avoir faire ça à ma famille....

Quelques mois se sont écoulés depuis. Entre début avril et maintenant j'ai fait une cure de sevrage à l'alcool (difficile mais supportable) en milieu hospitalier (à mon arrivée j'avais une pancréatite aigue et une stéatose bien avancée, bref, c'était pas la grande forme) puis est venu le temps (pas de rires et des chants malheureusement) du sevrage à la codéine.

Attenante à l'hôpital il y avait une sorte de maison de sevrage (principalement à l'alcool mais la codéine aussi et autres produits/drogues y étaient également traités); j'y ai passé un mois (au lieu de 3 semaines initialement prévues, mon sevrage s'état déroulé de façon bien plus violente et douloureuse qu'espéré initialement).

Paradoxalement si on oublie la souffrance atroce de la première semaine (j'ai rarement autant souffert de ma vie je crois), j'ai passé une cure de sevrage géniale, je suis tombée sur des gens géniaux (nous étions 15 environ à séjourner dans ce centre), et c'est amusant parce que pour beaucoup d'entre eux ce n'était clairement pas la leur première cure, certains étaient là pour la 4ème, 6ème ou 8ème fois même parfois, et tous s'accordaient à dire que c'était leur plus belle cure, celle dont ils étaient ressortis les plus forts. Bref, ça peut paraître surprenant mais malgré la souffrance donc, cette cure a été une libération pour moi et j'y ai retrouvé le plaisir de manger, celui des fous rires et de l'amitié (plein été, nous passions nos soirées dehors, mangions même parfois là). Je recommencerai cette cure sans hésiter.

C'est là bas que j'ai enfin accepté de tenter la méthadone. Je savais que le Sub ne fonctionnait pas sur moi et je voulais vraiment m'en sortir alors je me suis dit "pourquoi pas finalement, si ça peut m'aider à revivre différemment).

Le traitement a donc débuté dès le premier jour de mon arrivée au centre, à 10mg. Une dose très base mais on m'a expliqué qu'on allait très progressivement avec la méthadone. On m'a également expliqué qu'il faudrait probablement attendre 3 ou 4 jours avant de réellement ressentir les effets du produit.

En réalité il aura fallu une semaine (une semaine à souffrir au point de me faire masser les jambes non stop de minuit à 5h du matin par les infirmières certaines nuits tout en pleurant de douleur dans mon oreiller.

Et puis un matin, enfin, le miracle s'est produit, la douleur s'est estompée et j'ai redécouvert à nouveau la vie sans souffrance (ou presque).

J'insiste sur le "ou presque" car je ne suis pas restée à 10mg très longtemps, bien vite il s'est avéré que vu les doses d'opiacés que je prenais par jour (jusqu'à l'équivalent de 3 grammes de morphine par jour à certaines périodes) ce dosage était insuffisant.

Durant la cure je suis donc passée de 10mg à 20, puis à 30 et enfin à 40. J'avais toujours des symptômes mais on était obligés d'avancer par pallier et la douleur était devenue plus supportable. Je ne sais pas si j'étais une métabolisatrice rapide ou si mon bypass entrait en jeu, toujours est il que chez moi le produit tenait une dizaine d'heure tout au plus. Du coup il a été décidé de m'administrer mon traitement en 2 fois (toujours la même dose, mais la moitié le matin, l'autre moitié le soir).

A la fin de cette cure, me sentant toujours très fragile, étant plus ou moins à la rue et sentant que j'avais encore besoin d'aide, à j'ai demandé à intégrer un centre de post cure. J'avais la chance d'en avoir un à quelques minutes à peine de là (et le médecin qui me suivait à l'hôpital y travaillait également 3 jours par semaine, elle me connaissait donc très bien). Ma demande a été acceptée et voilà bientôt 6 semaines que je suis dans ce centre.

Entre temps nous avons poursuivi la recherche de ma bonne dose de méthadone jusqu'à parvenir à une dose actuelle de 80mg par jour (40mg le matin + 40mg le soir).

Chaque fois qu'on augmentait cela me stressait un peu tant j'envisageais le sevrage qui m'attendait un jour, mais force était de constater que mon corps souffrait toujours et que seul le produit parvenait à atténuer ces souffrances (+ sensations de chaud/froid, nausées, constipations ou diarhéees selon les jours etc...).

Lorsqu'on en est arrivés à 80mg, la doc qui me suit au centre m'a dit qu'il fallait peut etre voir si je ne somatisais pas certains symptômes, d'autant plus que j'enchaînais les tensions relativement faibles (entre 8 et 10) et j'avais beau leur répéter que c'était ma tension "classique" depuis le bypass il était difficile de faire entendre raison à qui que ce soit (ce que je peux comprendre après, ils doivent s'assurer que les dosages prescrits sont les bons).

Elle a donc demandé il y a 2 semaines (la veille de son départ en vacances) à ce qu'on me fasse passer une méthadonémie (je ne suis plus certaine de l'orthographe) en m'expliquant qu'un matin avant de me donner ma métha on me ferait une prise de sang et qu'ensuite seulement j'aurai mon traitement, pour savoir où j'en étais.

Seulement les choses ne se sont pas passées du tout comme décrites par mon médecin. En effet, le lundi suivant j'ai eu mes 40mg de métha à 6h30 comme tous les matins et puis à 7h15 on est venu me re-réveiller pour me faire la prise de sang (vers 7h30 donc, le temps que j'aille à l'infirmerie et que le prélèvement soit réalisé). La prise de sang a donc été réalisée 1h après ma dernière prise (soit, selon mon ressenti au moment où j'avais un pic de méthadone dans le corps non ?).

Hier j'ai reçu mes résultats, en gros il y a des fourchettes et je me situais sous la fourchette adéquate (malgré le mode de prélèvement surprenant et le fait qu'on m'ait fait ma prise de sang 1h à peine après ma dernière prise).

Alors je ne suis pas "méga loin" des chiffres dits "normaux", je suis à quelque chose comme 160 alors qu'il faut se situer entre 200 et 700 pour être considéré dans la catégorie "bon dosage".

Le compte rendu du laboratoire joint à mes résultats était d'ailleurs que j'étais probablement sous dosée (et en effet je continue à avoir des symptômes mais à force je n'ose presque plus en parler de peur qu'on m'accuse de m'inventer des symptômes juste pour avoir d'avantage de produit alors qu'en réalité c'est tout l'inverse).

Ma question est donc la suivante (désolée pour le pavé qui précède), pour ceux qui s'y connaissent un peu, pensez vous que le mode de prélèvement qui a été le mien était normal et que les résultats peuvent être fiables de cette façon ?

Et à 160 est-ce normal que je ressente toujours des symptômes de manque (dans les 2 dernières heures avant la prochaine prise généralement) ou je "somatise" comme le soupçonne le corps médical.

J'avoue être un peu perdue, à la fois j'aimerais éviter d'en arriver à des doses de méthadone trop importantes et dans le même temps je sature des douleurs que je pourrai peut-être éviter...

Je dois voir mon médecin très bientôt, elle est de retour de vacances, j'espère qu'elle saura d'avantage m'éclairer sur le sujet, mais si certaines personnes s'y connaissant un peu pouvaient déjà me donner quelques pistes de compréhension sur ce que je vis, je vous en serai reconnaissante.

En tout les cas je ne regrette rien de mes décisions de me soigner de l'alcool ainsi que des opiacés. Je revis totalement différemment depuis que j'ai composé le numéro des urgences ce matin là (je n'étais même plus capable de sortir de mon lit) et je vois enfin le bout du tunnel même si je sais qu'il me faudra surement un temps fou pour me sevrer totalement de la méthadone. Je suis prête et j'ai la patience d'y parvenir...Et surtout je vais enfin pouvoir recommencer à vivre sans la hantise de l'absence du médicament ou de la bouteille, sans vendre tous les objets et appareils éléctro ménagers m'appartenant pour me payer mes doses...Bref, même si la vie en centre n'est pas tous les jours faciles, comme disait Piaf à l'époque, "Je ne regrette rien".

Merci d'avance à quiconque prendra un peu de son temps pour essayer de m'éclairer d'avantage et de répondre à mes questions. J'ai essayé de trouver des réponses à mes inquiétudes/interrogations ailleurs sur le forum mais je ne suis pas parvenue à trouver quelque chose qui corresponde réellement à mon propre vécu.

A bientôt et merci à tous. Et pour ceux qui hésitent encore à franchir le pas de la guérison, je ne vais pas mentir et dire que c'est une promenade de santé, mais ça change juste tellement la vie et sur tellement de points (et je n'en suis qu'au début) que ça vaut vraiment le coup d'en passer par quelques jours un peu difficiles (d'autant plus qu'en milieu hospitalier ou spécialisé, le traitement de la douleur est accompagné du mieux possible).

Bon courage à tous ceux qui désirent arrêter de prendre ces produits (no judgement pour ceux qui n'en ont pas le désir) et à bientôt. Merci d'avance pour vos futurs conseils.

Everwaen

Dernière modification par Everwaen (31 août 2018 à  04:53)

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Ton examen a été complètement faussé par la prise de 40 mg 1H30 avent le prélèvement.
C'est la méthadonémie résiduelle qui est recherchée, donc avant la prise matinale.

De plus, les chiffres que tu annonces (160 ng/ml) correspond à un état de manque marqué, le chiffres donnés par le laboratoire Bouchara pour un état adéquat normal sont dans la fourchette 400 à 800 ng/ml.

Oui !  À 160 ng/ml, tu ressens obligatoirement le manque. La bonne fourchette n'est pas 200 à 700 mais 400 à 800. À 200 ou 300ng/ml tu seras encore en manque.

Je trouve juste bizarre les chiffres qui t'ont été donnés ainsi que l'initiation à 10 mg qui est bien trop basse (la moyenne conseillée pour le 1° jour est 30 ou 40 mg et on augmente par 10 mg jusqu'à trouver le bon dosage).

Pas trop cool le centre où tu te trouves si tes dires sont exacts. Faut souffrir pour se sentir mieux après !!!


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Merci pour ta réponse et surtout pour tes éclaircissements Fil smile(si tu me permets de t'appeler ainsi).

Effectivement les choses ne se sont pas du tout déroulées de la façon adaptée. Lorsque la médecin addictologue du centre de post-cure où je me trouve est revenue de ses vacances elle était d'ailleurs hallucinée que l'infirmière ait pu me faire ma prise de sang à ce moment là. Cela faussait tout et il y avait donc de grandes chances que je sois encore plus sous dosée que les résultats reçus ne l'affirmaient.

D'ailleurs elle n'a pas plaisanté, d'habitude j'avais la moitié de ma méthadone (40mg) le matin à 6h30 et la seconde (40mg à nouveau donc) le soir à 20h15 (je ne sais pas si c'est du à mon by pass mais je ne tenais jamais plus de 8/10h avec la dose de méthadone actuelle dans mon sang).

Là ni une ni deux elle a appelé l'infirmière qui était de garde ce jour là pour qu'on me donne d'urgence une autre dose de méthadone. J'ai donc eu 10mg de métha supplémentaires vers 10h ce matin là. On attends quelques jours pour voir si cela suffit et on se revoit dans la semaine pour voir si c'est bon ça me paraît léger mais en même temps chaque augmentation m'angoisse paradoxalement.

Depuis ces quelques jours, j'ai toujours ces symptômes de manque le soir entre 18h et 20h (17h dans les plus mauvais jours) donc je pense que ce n'est pas encore tout à fait ça, et en même temps ça me fait chier (pardonnez moi l'expression) de continuer à monter ma dose, je n'arrive pas à m'enlever de la tête le fait qu'un jour il me faudra bien repartir dans l'autre sens et j'ai peur de souffrir. Si on augmente encore de 10mg je serai rendue à 100mg de métha jour (à savoir qu'au plus fort de ma consommation avant de me faire soigner, j'étais en équivalence à 3g de morphine/jour selon le tableau d'équivalence des opiacés comme je l'évoquais plus haut, donc c'était une dose relativement importante même si j'imagine qu'il y a bien pire).

Pour l'instant on a opéré le changement depuis quelques jours et comme dit plus haut ce n'est pas encore vraiment ça, mais je ne sais pas trop quoi dire au médecin lors du prochain rdv. Je crois avoir déjà lu quelque part (peut être ici d'ailleurs, je ne sais plus), qu'en descente de métha durant le sevrage, le plus facile c'était par exemple de descendre de 120 à 60/80 et qu'ensuite le vrai boulot difficile débutait. Est-ce vrai ou j'ai mal compris ? Je crois que ça me rassurerait si la doc doit continuer à m'augmenter encore un peu

Et pour info dans le centre où j'ai fait mon sevrage j'avais l'impression qu'ils me prenaient un peu pour une petite consommatrice de rien du tout au tout début (j'ai un visage très jeune pour mes 33 ans, on m'en donne souvent 20/22, il est également très peu marqué par l'alcool et les opiacés et je suis quelqu'un de très positif, je me suis donc vite intégrée lors de ce fameux sevrage (ce qui semblait ne pas plaire aux infirmières, comme si je ne montrais pas assez ma souffrance, ce qui n'est juste pas mon style désolée mesdames) et malgré un sevrage très douloureux de mon côté, je cachais ça au maximum la journée et seules les infirmières de nuit voyaient vraiment ma détresse physique...).

Je pense qu'ils me prenaient à peine au sérieux (alors qu'au final il a fallu prolonger mon sevrage d'une semaine par rapport aux autres patients...Je suis restée là bas 4 semaines au lieu de 3 comme tout le monde. Logique quand je vois aujourd'hui à quel point je devais être sous dosée à l'époque en même temps...)

Bref, compliqué ces histoires de dosages. On essaie de s'en sortir, on voit le bout du tunnel en se disant "ça y est j'ai plus besoin de ma morphine/codé & cie pour avancer au quotidien" mais en réalité mon corps continue à réclamer et à être mal 3 mois après l'initiation de mon sevrage d'opiacés (l'alcool ça s'était fait environ 1 mois et demi auparavant et de ce côté là je ne ressens pas de manque particulier, si ce n'est que parfois je ressens un manque "d'euphorie" que ne me procure donc pas la métha et j'avoue que dans ces moments là, la tentation d'acheter une bouteille se fait vraiment relativement forte...).

Bien sur je souffre moins que lors des 5/6 premiers jours de sevrage (qui furent les pires de ma vie je crois), les 10mg de métha qu'on me donnait au quotidien n'agissaient pas du tout durant ce laps de temps, on m'avait dit qu'il fallait que j'attende 2/3 jours pour que mon corps métabolise le truc, au final il aura fallu presque une semaine avant que je sente un début de soulagement...Et chaque fois que j'exprimais la présence persistante de mes symptômes et que je demandais donc à ce qu'on adapte ma dose j'avais l'impression d'être traitée comme une junkie qui voulait juste son shoot et en avoir "toujours d'avantage", ce qui n'était absolument pas mon cas bien au contraire... (il faut savoir que dans le centre où j'ai fait mon sevrage c'était 95% de gens qui venaient pour l'alcool. Sur mes 4 semaines (on tournait chaque semaine avec l'arrivée de nouveaux patients et une partie du groupe qui restait stable), je n'ai croisé que 2 autres "drogués" (aux opiacés & autres substances en même temps, des polytoxicos pour la plupart d'ailleurs). Et on se rendait bien compte que le personnel médical était très peu armé/formé pour s'occuper des gens "comme nous". C'était relativement frustrant... Je suis d'ailleurs sortie de là au bout d'un mois donc avec seulement 40mg de métha/jour en une prise, malgré mes tentatives d'expliquer que ça le faisait pas du tout. Heureusement que la médecin du centre où je suis s'y connait d'avantage et a rapidement rectifié le tir. Ses vacances d'été m'ont fait du mal, je suis bien contente qu'elle soit de retour depuis la semaine dernière !

Bref, je m'arrête là (je suis toujours aussi bavarde pardon ^^). Merci encore pour ta réponse Fil, je vous tiendrais au courant s'il y a de l'évolution au fil du temps. Il faut que je m'accroche, que je tienne, que je sorte de cette cure et que je débute enfin ma vie sur les bons rails (sans jeu de mot aucun, pardon ^^). Je n'ai pas validé un Master à 33 ans en reprenant mes études à 27 ans, en bossant comme une dingue (malgré les produits en parallèle) pour passer ma vie derrière les barreaux (je prends parfois cet endroit comme une prison malgré le côté "espaces verts/prenez donc l'air mesdames...mais pas trop loin hein, à 50 mètres du centre maximum" & cie". En plus c'est un centre non mixte et 34 femmes ensemble qui se tirent dans les pattes à longueur de journée je crois que c'est ce que je vis le plus mal ici, au delà même de mes symptômes. Le délire radio potins ça n'a jamais été mon truc. Je me suis d'ailleurs toujours d'avantage entendue avec les garçons qu'avec les femmes. Peu surprenant (et je ne dis pas ça à l'encontre des femmes, je suis féministe et pour une égalité de traitement/comportement envers les hommes et les femmes, mais force est de constater que pour avoir testé les 2, mixte et non mixte, l'ambiance n'est absolument pas la même.)

Côté ambiance je garde un souvenir presque magique et nostalgique de mon sevrage malgré les douleurs tant l'ambiance était chouette et particulière...De nombreux patients qui en étaient d'ailleurs à leur 6 ou 7ème tentative dans ce même centre disaient n'avoir jamais vécu une si belle cure. Ils repartaient sereins et confiants, ça faisait plaisir à voir !

Ici eh bien... Disons que j'avance chaque jour d'un point A à un point B, le tout rythmé par les potins sur une telle qui lorsqu'elle est présente participe à des potins sur une autre patiente et ainsi de suite...Il y a même une patiente en surpoids ici que nombre des autres patientes appellent "la grosse" en son absence...Je trouve ça tellement immature et dommage...On revient toutes de loin, on a toutes souffert. A t-on réellement besoin de s'imposer en plus une souffrance morale en se rejetant les unes les autres ?

Bref...

Allez sur ce j'arrête de vous embêter, au plaisir de vous lire :)

Dernière modification par Everwaen (02 septembre 2018 à  23:11)

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