L'affaire Colombera

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filousky homme
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Source : le quotidien.lu

Mais qu'est-ce qui a donc bien pu arriver à  Jean Colombera? Une question que l'on peut se poser lorsque l'on voit aujourd'hui l'ampleur que commence à  prendre ce qui est devenu une «affaire» après la récente descente de police dans son cabinet médical d'Ettelbrück.

On savait le député de l'ADR- qui est par ailleurs médecin et homéopathe- très favorable à  l'usage thérapeutique du cannabis comme d'ailleurs à  une multitude d'autres médecines parallèles. Le député s'était déjà  exprimé publiquement sur la question. Il adresse aussi régulièrement des questions parlementaires au ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, afin que ce dernier prenne position sur certaines pratiques, disons, moins conventionnelles que d'autres en matière de soins.

Jusque-là , les tentatives à  répétition du député visant à  imposer ses sujets de prédilection comme par exemple l'usage de cannabis thérapeutique n'avaient pas connu un franc succès. Mais, après les derniers rebondissements cette semaine, les choses pourraient prendre une toute autre tournure.

Le 29 septembre, le médecin apparaît dans un reportage sur RTL qui a précisément pour thème l'usage du cannabis à  des fins thérapeutiques. Une pratique à  laquelle souscrit donc pleinement l'élu. Hier, il avouait encore traiter une vingtaine de ses patients avec le psychotrope en question depuis environ un an.

Si la législation au Luxembourg est très stricte en la matière, elle prévoit toutefois certaines exceptions permettant de recourir à  des médicaments à  base de cannabis. Jusque-là  donc, pas de problème pour le député. Le reportage diffusé à  la télé constituait dans ce sens un superbe coup de com. Mais les choses se gâtent une semaine plus tard -mercredi- lorsque des enquêteurs débarquent à  son cabinet dans le cadre d'une information judiciaire. Ils sont à  la recherche de cannabis. Le Dr Colombera est en effet soupçonné d'avoir prescrit non seulement des médicaments à  base de cannabis mais également du cannabis pur, à  certains de ses patients. Ce sont les parents de l'un d'entre eux qui auraient saisi le parquet de Diekirch en juillet dernier pour dénoncer les pratiques du médecin.

Pour l'instant, Jean Colombera dément avoir commis toute infraction à  la législation sur les stupéfiants. Selon le parquet de Diekirch, si certains médicaments sont certes autorisés, le cas des patients concernés et la demande de médicaments doivent être strictement documentés. Ce qui apparemment n'aurait pas été fait dans ce cas précis.

Jean Colombera a-t-il enfreint la loi? La justice le déterminera! Mais une chose est certaine, le député vient de relancer le débat sur l'usage de cannabis à  des fins thérapeutiques. Même s'il le fait de manière peu classique.
Si l'on examine ensuite de plus prêt la chronologie des différents «moments» constituant ce que l'on peut désormais appeler «l'affaire Colombera», une question se pose tout de même. Il paraît en effet assez surprenant que le député apparaisse dans un reportage sur les bienfaits du cannabis thérapeutique, alors qu'il est au déjà  suspecté par la justice d'avoir enfreint la législation sur les stupéfiants. Jean Colombera n'aurait-il pas eu connaissance de l'enquête judiciaire dont il faisait l'objet avant la diffusion du reportage? N'aurait-il pas voulu ainsi anticiper la descente de police par ce reportage le montrant en train de pratiquer, là  c'est vrai, en toute légalité?
Olivier Landini

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Alain Will homme
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9618 messages
Si vous êtes concerné(e)s par le cannabis thérapeutique, et cette interpellation, vous pouvez aussi consulter ce site :

http://www.ufcmed.org/urgence-il-faut-s … -patients/

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
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9618 messages
Le cannabis fait tout un foin

© lequotidien.lu | 13.10.10 | 08:24:00

http://www.lequotidien.lu/politique-et- … 16035.html

Il a reçu la visite de la police dans son cabinet. Le médecin et député ADR a vécu une perquisition mais il s'y attendait. Il croit tellement en sa cause qu'il ne se fait pas trop de soucis pour l'avenir. En attendant d'être auditionné par les enquêteurs, début novembre, il organise sa manifestation de demain et reçoit la visite de nombreux journalistes…


Il n'attend pas la première question, saisit un journal qui se trouve étalé sur le canapé et le pose sur la table basse du salon. Il n'a pas encore levé les yeux vers son interlocuteur, ou à  peine, qu'il pointe son longiligne index, sur une photo et un nom. «C'est William Courtney, un médecin américain qui sera là  jeudi (14.10) pour la manifestation devant le ministère de la Santé. Ce médecin a guéri le cancer de sa femme avec du chanvre.» On commence fort.

Demain, il sera devant la Villa Louvigny pour manifester en faveur du cannabis à  usage thérapeutique. Et en attendant, le Dr Colombera consulte, non pas à  son cabinet d'Ettelbruck, mais au siège de la fraction ADR, rue de la Loge dans la vieille ville. Il n'arrête pas de donner des interviews depuis que la police a fait une descente chez lui, la semaine dernière, après la diffusion d'un reportage sur RTL Télé Luxembourg. Devant les caméras, il avoue prescrire du cannabis à  certains de ses patients. «Ils ont pris huit dossiers», précise-t-il.

Lui sera entendu par la police début novembre. Les enquêteurs doivent d'abord interroger tous les témoins. Le médecin et député a dû interrompre de suite ses prescription de cannabis. De toute manière, il savait depuis juillet que cela lui pendait au nez.

Il va manifester devant le ministère mais il sait qu'il a joué «en zone grise», dit-il, en se référant à  un règlement grand-ducal du 24 mars 1974 «qui dit que toutes les substances psychotropes doivent être soumises à  une autorisation du ministère. Le tétrahydrocannabinol (NDLR: THC, principe actif du cannabis) doit être autorisé par le ministère pour prescription. Mais j'ai vu un autre règlement grand-ducal daté de deux jours plus tard, sur les stupéfiants. Il autorise l'usage du cannabis sous forme de résine ou de teinture et cela m'a donné l'idée de prescrire du cannabis que l'on trouve en pharmacie, aux Pays-Bas ou en Allemagne et provenant de la firme Bedrocan.»

«Le ministre mal conseillé»

Dans ce cas où est le problème? On attend la réponse d'autant que sa référence à  la législation n'était pas très claire. «Dans le chanvre, il y a deux groupes. Le premier est appelé le groupe THC avec neuf cousins qui sont considérés comme psychotropes, psychoactifs et peuvent déclencher des états d'euphorie. Le deuxième groupe est celui des CBD qui ont des vertus anti-inflammatoires, immunitaires et protectrices du cerveau. Ce groupe ne contient pas de psychoactifs, c'est très important. Le conseiller du ministère s'est trompé quand il a déclaré à  la télé qu'il y a dans la plante 62 substances psychoactives. C'est faux, c'est exactement le contraire.»

À partir de là , on ne l'arrête plus. Il détaille le processus de fabrication des médicaments à  base de THC extrait de la plante. Et de conclure que toute la plante pourrait être utilisée telle quelle vu que le reste des substances qu'elle contient ne sont pas considérées comme psychoactives. «Mais le ministre est mal conseillé», soupire Jean Colombera.

Et lui mal renseigné sur la législation en vigueur, vu que sa pratique lui a valu une plainte et une descente de police. Mais en même temps, cette histoire alimente les nombreux sites qui traitent du sujet très actuel de l'usage des cannabinoïdes à  des fins thérapeutiques. Celui de l'Union francophone pour les cannabinoïdes en médecine (UFCM), par exemple, a été créé par le Dr Colombera en avril dernier. Il est aussi le président de cette union fréquentée par des médecins de tous les horizons, fervents militants en faveur de l'usage du cannabis.
Car la liste des maladies que le cannabis peut soigner est longue. Le Dr Colombera en énumère des chariots pleins. Et ça va de l'épilepsie à  la sclérose en plaques en passant par la prévention de certains cancers. Des pathologies lourdes que le cannabis peut contribuer à  combattre, sinon à  soulager.

La médecine par les plantes, on y croit ou on n'y croit pas. Mais demain, les manifestants dont on ignore combien sont attendus, viendront dire sous les fenêtres du ministère que le cannabis fait moins de dégâts que l'usage de certains psychotropes autorisés et remboursés.
Dans l'usage du cannabis, «tout est dans le dosage», fait observer le Dr Colombera. Là  encore, il l'aurait largement dépassé. «Pour éviter au patient de faire des allers et retours aux Pays-Bas ou en Allemagne», précise-t-il. C'est sûr, l'usage sous forme de tisane ou d'inhalation demande une certaine quantité de marijuana. En bon médecin, il est contre le tabagisme et ne recommande pas de faire tourner le pétard.

L'usage du cannabis en médecine est une affaire sérieuse.

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Alain Will homme
ancien Vice-Président
Inscrit le 14 Oct 2008
9618 messages
L'incontournable cannabis

© lequotidien.lu | 15.10.10 | 08:24:00 | Christiane Kleer

http://www.lequotidien.lu/le-pays/16093.html

Une bonne semaine après les perquisitions réalisées par la police judiciaire dans le cabinet du Dr Jean Colombera, médecin et député ADR, les défenseurs et utilisateurs du cannabis thérapeutique ont investi la rue. S'ils n'étaient pas nombreux, le message est pourtant clair : le cannabis ne peut pas être résumé à  un stupéfiant prisé par des criminels.

Bob Marley lui-même, avec son Buffalo Soldier, a accueilli les manifestants hier après-midi sur le parvis du ministère de la Santé, allée Marconi. Ironie volontaire ou hasard? On penchera plutôt pour la première solution, même si l'occasion qui a amené les quelque 200 personnes hier en ville était plus que sérieuse.«Le cannabis est un médicament, même si certaines personnes pensent que ce n'est pas le cas», a lancé Jean Colombera. Le médecin et député, qui expérimente depuis deux ans le traitement médical à  base de cannabinoïdes, clame haut et fort les bienfaits de cette substance. Et il n'est pas le seul.

Le Dr Cameron Park, médecin et chercheur californien spécialisé dans l'utilisation thérapeutique du cannabis, s'est déplacé exprès au Luxembourg, hier, pour soutenir son ami Colombera. «Le cannabis n'est pas principalement source d'effets psychoactifs, mais offre des antioxydants et neuroprotecteurs utiles notamment dans le traitement de Parkinson, de la sclérose en plaques et du cancer. Des médicaments à  base de cannabis peuvent également être utilisés dans la médecine préventive», explique-t-il.

Le cannabis comme seule alternative

Théo Geschwind sait que ce médecin à  raison. Le fauteuil roulant et ses sévères tremblements des bras et des jambes ne l'ont pas empêché de se déplacer devant le ministère de la Santé. Il y a quatre ans, un neurologue lui a annoncé qu'il était atteint de la maladie de Parkinson. Crampes, paralysie latente et des tremblements qui ne s'arrêtent même pas la nuit: les effets ne se sont pas fait attendre. Rapidement, des médicaments deviennent indispensables. «J'ai essayé toute la palette. Finalement je me suis retrouvé avec des antidépresseurs et de forts somnifères», se souvient Théo.

Mais le patient, âgé aujourd'hui de 55 ans et incapable de travailler, refuse de prendre des médicaments synthétiques, dont les effets secondaires sont lourds à  supporter. Il commence à  s'informer sur des traitements alternatifs et tombe sur les médicaments à  base de cannabinoïdes. «J'en ai parlé à  mon neurologue, mais il refusait de m'en prescrire. Il ne voulait pas violer la déontologie médicale», raconte Théo, qui sur le coup, décide de s'aider soi-même. C'est sur le marché noir qu'il se procure ses premières doses de cannabis, avant de rencontrer, début 2010, le Dr Jean Colombera. Après examen du dossier médical de son nouveau patient, celui-ci lui prescrit un traitement adapté à  base de cannabis.

Son ordonnance en main, Théo s'est ainsi rendu régulièrement aux Pays-Bas, où il pouvait se procurer des produits comme le Bedrocan, le Bedrobinol ou le Bediol. «Je les ai achetés dans une pharmacie normale, pas dans un coffeshop, comme beaucoup l'imaginent. L'avantage pour moi, c'est que le produit est bien dosé et contrôlé par l'État néerlandais», indique Théo, qui assure que sans son médicament naturel, il serait allongé sur son canapé à  longueur de journée, déprimé. Désormais, il se prépare à  son retour au marché noir. «On me criminalise», déplore-t-il.

Ni le ministre, ni ses conseillers ne se sont montrés hier pour prendre position sur l'interdiction du cannabis médical au Luxembourg. Les patients concernés ont rassemblé leurs doléances dans une lettre ouverte, que Mars di Bartolomeo devrait recevoir dans les prochains jours.

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