J'ai 63 ans. Ex toxicomane à l'
héroïne, je me suis sevrée comme on le faisait à l'époque, au
Néocodion J'ai arrêté ça aussi.
J'étais une grosse migraineuse, et à la pharmacie, je n'ai eu aucun mal à trouver ce dont j'avais besoin. Je crois que petit à petit, presque sans m'en rendre compte, sous le prétexte qu'il m'en fallait toujours en cas de migraine, je me suis débrouillée pour en avoir toujours sous la main. Et j'ai commencé à en prendre tous les jours. Juste une dose le matin, pour me sentir bien.
A cette époque, j'ai 28 ans, et je replonge dans l'
héroïne pour un an, environ. Et quand j'en ressors définitivement, cette fois, je me souviens directement de mon anti douleur. Un truc
Paracétamol/Codéïne, je sais plus lequel, je changeais d'ailleurs, y en avait plusieurs, et y avait qu'à rentrer dans une pharmacie.
Là j'ai 30 ans, un nouveau mec dans ma vie, je prends mon petit opiacé tous les jours, tout roule. Un jour, je me retrouve à l'hosto pour une grossesse extra-utérine, hémorragie, plusieurs jours à l'hosto, et je me rends compte en sortant que je ne prends plus de cachets, voilà. Je me retrouve enceinte pour de bon juste un mois après, et je dis merci à la vie que ça m'arrive maintenant. Ma fille naît, la vie reprend, un mois après je rattaque le médoc en même temps que la clope.
Pardon, c'est un peu long, mais d'une part, j'adore raconter ma vie ;-), et d'autre part, j'ai besoin d'être claire.
Ma vie continue, boulot, vie tranquille et familiale, et je mets 2 ans à passer à 2 prises d'
opiacés +
paracétamol par jour. Mon couple va mal, hop, 3 doses. On se sépare, hop, 4 doses. Là, j'ai presque 40 ans, et je gère de mon mieux ma fille, mon boulot, les grosses galères de fric et d'organisation, etc....J'ai maintenant prévenu mon médecin traitant, il comprend, et me prescrit mes 4 doses par jour, plus du
Prozac pour tenir, plus un truc pour dormir, enfin, j'ai tout ce qu'il faut.
50 ans, c'est la routine. Quelques mecs se sont succédés sans rester, je suis toujours seule avec ma fille, et la vie coule.
58 ans, je me casse la figure dans le métro, une vertèbre a la bonne idée de s'enfoncer sur une arrête de marche en métal, je tombe dans les pommes, on m'emmène à l'hosto, je me réveille avec une perf dans le bras, dans un délicieux coltar, et on m'annonce que bon, finalement, j'ai pas grand chose, que je peux rentrer chez moi. On m'a prescrit de l'Ixprim. Donc, quand je retourne voir mon
doc, je lui demande si on ne peut pas remplacer le codoliprane par de l''ixprim. Pas de souci. Dans la foulée, j'arrête le
Prozac, je remplace les somnifères par de l'
alprazolam, et je prends ma retraite.
62 ans. Je commence à m'inquiéter des effets du Doliprane sur mon foie qui va moyen (je vous ai épargné le récit du TTT contre l'hépatite C pour pas vous lasser) et je passe, avec l'aide de mon médecin, au
Tramadol LP 150 x 2 plus 50 x2 en secours ,ce qui fait 400 mg au total. Et là, rien ne va plus. Vagues symptômes de manque quasi permanents (nez qui coule, douleurs abdominales, tête "en feu", bref, ça fait 6 mois que ça dure, je suis pas bien. Mon médecin prend sa retraite sans prévenir. Je cherche un remplaçant, je mets 3 mois à en trouver un. Pendant tout ce temps, je me sens pas vraiment mal, mais pas bien.
Je trouve un remplaçant, je lui raconte ma vie, vite fait, enfin, j'essaie, il est pas du tout réceptif. Il me dit que ce traitement est très bien, que j'essaie de continuer. J'insiste, en expliquant que j'allais beaucoup mieux quand je prenais du Codoliprane 4 fois par jour, alors il me dit : bon, ok pour 3 fois par jour.
C'était jeudi dernier. Depuis, rien ne va. Il me reste quelques comprimés de
Tramadol, 10 boîtes de Codoliprane, et je sais que je dois décider quelque chose. Je suis mal, je bouche les trous au coup par coup, avec l'un ou l'autre, je dors à l'
alprazolam, et j'ai envie de sauter par la fenêtre. Comment j'ai pu en arriver là avec si peu de médicaments ? Je dois me sevrer ? Je fais quoi, en attendant ? (mon toubib est en vacances) j'ai besoin qu'on me dise quoi faire, mais je sais qu'il n'y a que moi pour savoir. Et je ne sais pas pourquoi je me sens si mal. C'est de passer du
Tramadol au Codoliprane ?
PS : j'ai l'impression de ne pas avoir posté au bon endroit, ou dois-je déplacer mon post ?
Dernière modification par Artydata (09 septembre 2018 à 17:13)