Salut à tous,
Préparez vous pour un pavé, et peut être aussi quelque incohérences de grammaire car je suis en début de
descente, d'avance : mes excuses. J'ai lu beaucoup de topic ici depuis plusieurs jours, notement un auquel j'ai répondu avec ce même message. Mais je ressens le besoin de le partager en post . Je suis ravi de trouver un site où l'on puisse s'exprimer ainsi. J'ai lu beaucoup d'entre vous et je comprends votre combat, qui est le même que je mène depuis deux mois contre Caroline... Moi c'est Leo, 29ans. Je vais essayer de résumer mon histoire, vos témoignages m'ont touché, alors secrètement, le peu de fierté que j'ai encore en moi espère faire de même . Je suis seul, triste, alors autant sortir mes corones pour une fois... Et si ça peut aider quelqu'un, au moins tout ceci n'aura pas servi à rien.
Oui... "Seulement" deux mois au
crack(déjà trop pour les un, un rêve pour d'autres bien plus au fond). Cependant depuis 3 semaines, en plus de mon 10e de
shit quotidien, je fumes 1 à 4
caillou à 10e par jour (en poids aucune idée, prix staligrad pour les connaisseurs, des galletes carré d'1mm de diamètre en moyenne ). Ce dont je suis sûr, c'est que mes
craving sont assez intense. En même temps je travaille, je m'occupe des handicapés, et la fatigue est l'effet secondaire qui m'accable le plus. Les autres ? Disons que je connais... Vous allez comprendre pourquoi.
16 ans. 16 années d'addition sévère aux
douilles* de
shit (*bang, pipe à eau) on précédé le
crack . j'ai développé une sévère dépendance aux "flash" que peuvent produire ces dernières. Certains ne l'ont pas ce flash car il faut oser et surtout aimer, puis pour péter une grosse
douille en une fois il faut du souffle. Heureusement, je suis chanteur depuis le même âge où j'ai commencé (ce détail m'a énormément aidé dans la consommation, puis dans ma capacité à encaisser, j'en suis sûr. J'ai croisé plus d'un rasta qui restait me regarder mâchoire pendue quand je remplissais la pièce de fumée).
Il y a beaucoup de détracteurs, qui dirons que le
cannabis est une drogue douce. Mais comme tout, le pousser à l'excès jusqu'à en perdre le contrôle le transforme en quelque chose de dangereux (sexe, macdo, tv réalité ne seront que des exemples classiques). Je reste cependant pour la législation, car sans lui, je ne sais pas ce que je serais devenu. Un temps. Ça m'a aidé. Je n'ai pas été raisonnable. Le problème c'est moi, c'est moi qui fume, pas la drogue qui viens toute seule dans ma bouche.
Comme tout le monde ou la majorité, les débuts furent classiques : petit pétard pour faire comme les copains . Puis on apprend la guitare, on travaille, on fumes tout les soirs avec le groupe pour être cool . On rencontre la fille. Et ce jeu continue. On continue la guitare, on travaille pour du fric qu'on voit pas , on fume en permanence. Teuf, tekos, on essaie la
MDMA les champignons l'ecxta, les expériences. Le temps passe. On perd la fille... Puis un soir, on se vois percer un trou dans la bouteille pour fumer une
douille clope d'un coup, on secoue le tapis pour trouver les boulettes tombées, on fait les fond de cendar en teuf pour les caler en rentrant, on vole ses amis, ses parents. On ajoute à cela les insomnies, les migraines , les constipations, la toux, les glaires noire, l'haleine de
bang, les dents qui verdissent et s'effritent, des pannes sexuelles et surtout cette solitude, ce sentiment de ne rien valoir, j'ai pu passer des nuits en ville à chercher un dealer ou me retrouver à acheter 2
douilles (un pétard) 20 euros à un passant un peu peace. Cela ne vous rappelle il pas quelque chose ?... Des divergences, l'un endors l'autre stimule, mais mon addiction aux
douille et celle au
crack qui se développe à une vitesse incroyable, mentalement, sont strictement les mêmes. Bien sur le prix du produit également pèse dans la balance et la rapidité d'écoulement du stock, aussi.
Pourtant je vous l'assure, je me suis ruiné au
cannabis, je n'en avais jamais assez . Ho oui... J'ai essayé de tout fumer...
J'ai essayé de TOUT fumer.
Je mettais beaucoup de
tabac, ou juste de la
weed, conservait la fumée jusqu'à suffoquer. Au fil du temps, il m'en à fallu de plus en plus. Après presque 8ans je me souviens caler 3
douilles d'affilees au whisky puis enfin m'endormir. Après un vomi libérateur et un planage semblable à celui d'un bon champi ou d'une trace avec Hélène. Une transe, le plaisir de ne plus être moi.
Depuis environ deux ans, le
shit me defonce plus autant. Plus de flash et l'envie de réguler un peu la console. Et il y a deux mois, soirée sur les quai. Je viens de perdre mon appartement, j'erre dans Paris. Je joue De la guitare avec une sans abri Ielena. Elle est jolie... Et je me dis que dans ce monde, il y a aussi des humains intéressants. Je rencontre aussi un couple de lesbienne, le hasard à fait qu'elles me dépanne un kiff. Je n'ai pas voulu le faire en pipe, je l'ai gardé comme un crevard, ai regardé les nanas se defoncer seule puis je suis rentré chez l'ami que je squatte. Je me souviens avoir longuement réfléchi. Oui ? Non ? Rrragghh je me connais... Pour test ? Non.
Puis merde.
Allez, foutu pour foutu. Je prends le
bang, une demi clope, une grosse pincée de
shit, et voilà que je fais fondre le
caillou par dessus. Et là, une claque intersidérale. Je devenais aussi confiant que Leonardo Dicaprio en train de dessiner Kate Winslet nue. Le truc unique, le pied d'une vie. Une vie, sans cette saleté de solitude.
Ensuite 3
douilles normales, on se couche. Lendemain fatigué mais ça va. Pas de problème particulier. Pfff c'est que ça ? Les crackhead sont aussi stupide que je le pensais...
Et, en reprenant le travail 5 jour plus tard (je bosse à riquet sur Paris) je me surprend, presque inconsciemment, à rentrer en passant par staligrad." Je cherche Ielena, elle est jolie" , que je me répète dans la tête. Se mentir comme ça à soi même est l'un pires sentiments que j'ai connu. Un maudou, un clin d'œil. Et la boîte de pandore est ouverte. C'est presque comme si je ne m'étais pas vu le faire. Et Ielena ?... Pff.
J'ai tout de suite fumé tous les jours. Pendant les 5 premières semaines j'ai continué à faire fondre le
crack dans mon
bang. Au début
tabac shit, puis ensuite seulement
tabac. Pour tester la montée pure. Et la galette ne durait plus assez longtemps.
Puis il y a 3 semaines, un mal de nez horrible, la sensation qu'on fait pression avec du gaz genre coca dans mes sinus. Saignements de nez et quinte de toux interminable. J'ai pris la décision de m'orienter vers un
caarud. Ils m'ont tout de suite tiré la sonnette d'alarme quand à mon mode de consommation, qui est loiiiin de tout ce qui est
rdr. L'infirmière m'a avisé de jeter mon
bang, et d'arrêter les
douilles shit/crack même
shit si possible. Elle m'a donné une pipe et m'a conseillé de fumer le
crack ainsi, faire ma cession, puis quand la
descente seulement se fait sentir, fumer des pétard ou même manger quelques spaces cakes. Seulement voilà, le
crack comme je le craignais à pris une place super importante. Je ne jure que par ma pipe, je sens l'effet de mes joins et n'ai même pas envie de caler. Cependant, le
crack me terrorise, j'y prends tellement goût, et mes
descentes sont de plus en plus violentes, j'ai peur de perdre mon boulot, ma voix et mon envie de chanter, seules choses qui me reste. Je dois retourner mercredi au
caarud , pour prendre rendez-vous avec un toubib et mettre en place déjà un check up, puis certainement un
sevrage. Enfin je l'espère. J'ai hâte, et je sais que la
descente demain au boulot sera un véritable enfer...
Je ne sais pas si j'ai peur ou si je me fais peur. Je me demande encore si je ne veux pas juste que tout s'arrête en fin de compte. J'ai essayé de me tuer deux fois. A 17 et 20 ans. Et aussi noire soit ma vie, solitaire et triste, je n'ai plus eu ce genre d'idées.
Je me laisse mourir doucement, je suis le simple spectateur de mon existence. Et bien que je sois conscient de ça, de mon problème...
... Encore maîtenant j'entends cette voix dans ma tête, qui n'arrête pas de les appeler
...
Mary-Jane ? Caroline ? Mary-Jane ? Caroline ?