Le
zopiclone (Imovane) n'est pas exactement une benzo, mais grosso modo il se comporte de la même manière, risques compris.
Je suis dépressif chronique depuis ma plus tendre enfance. J'ai donc un traitement à vie et n'ai jamais (pu) travailler. Autour des années 2000 ma dépression est devenue plus manifeste, alors que toujours présente, elle était restée larvée quelque années. Je me suis trouvé contraint de consulter. Mon traitement de
base à l'époque consistait essentiellement en prises de
tercian, que je prends depuis 46 ans.
Le toubib a confirmé avec une conviction qui m'a effrayé que j'étais en pleine période de dépression majeure et m'a fait une ordonnance
tercian,
zoloft, imovane (zopiclone) étant donné que comme beaucoup de dépressifs je faisais d'horribles insomnies du matin. Me sentant mieux j'ai arrêté le
zoloft, mais pas le
zopiclone qui me donnait chaque soir un gentil chill et me laissait sans mémoire de la soirée le lendemain. Le seul petit inconvénient était le goût d'amertume dans la bouche.
Donc ce traitement m'a suivi pendant des années. Or en 2006 je me revois en pleine hébétude dans une boucherie, incapable de parler, de bouger tant ma terreur était intense, au plus grand agacement du boucher qui ne comprenait pas ce que je voulais acheter. J'ai rebroussé chemin, mais sur le trajet je m'accrochais de toutes mes forces aux grilles qui longeaient le trottoir pour ne pas me jeter sous une voiture. Le jour même j'ai consulté et il m'a été à nouveau prescrit du
zoloft. En réfléchissant un peu, j'en suis venu à me dire que ces prises quotidiennes de
zopiclone depuis des années pouvaient devenir malsaines. Je l'ai donc arrêté. J'avais juste un peu envie de plâner le soir mais pas de manque insupportable. Le problème c'est que dès l'arrêt mon humeur est devenue bien meilleure et j'ai fais le lien entre dépression mélancolique massive et prise d'imovane. Durant le traitement d'imovane j'avais des accès de colère - j'en voulais au monde entier et vomissais le système - ce qui en soit peut se comprendre - sauf que c'était obsessionnel et permanent, j'avais de monstrueuses crises d'anxiété et des épisodes dépressifs profonds à l'intérieur d'une dépression installée plus globale. Tout cela a disparu avec l'arrêt du
zopiclone. Je continue des traitement avec une
base Tercian/Zoloft, mais je n'ai plus jamais atteint les états extrêmes que j'avais vécu pendant la période où je prenais du
zopiclone.
Donc expérience faite, et même si je sais que dans le domaine compliqué des médicaments chacun réagit différemment, (Je ne suis pas chimiste ou pharmacologue) je pense que la prise forte ou prolongée d'imovane est dangereuse et peut même conduire une personne sensible au suicide. Et je tiens à dire que l'on parle bien ici d'une drogue authentique.
Dernière modification par Thomson (03 octobre 2018 à 10:10)