TR : une bonne claque -

Salut :)

J'reviens vers vous avec un nouveau tr


set&setting - contexte

Fille, dans les 19-25ans, 1m60, dans les 40-45kg
Dosage inconnu
Rave on the Dead depuis vendredi soir aux environs de 2h du matin. Accompagnée de 6 potes, 2 resteront avec moi tout au long du trip

Conso de la nuit :

- un demi taz dosé à 290mg (punisher bleu dont je connaissais déjà la puissance )
- quelques traces de ke mais rien de trop chargé

Samedi matin, aux environs de 7/8h :

- mon taz s'évapore et je me rends compte que je n'ai pas pris ma 2ème moitié la nuit passée alors je la prends. J'sais que c'est inutile et je ne fais jamais ça d'habitude mais bon.. soyons fous
- un pote va chercher 2buvards et m'en offre la grosse moitié d'un. Rah mais j'ai pris un bout de taz il ya à peine 10min et j'aime pas mélanger avec le L... Bon. Soyons fous
- 1/4 d'heure après, je me retrouve a tracer de la ke. 1bonne trace pour la pépette. Oh puis, une 2ème aller, soyons fous

soyons fouuuus

le trip

(désolée d'avance mais je n'ai aucune notion du temps qui passe durant tout le trip, mon téléphone étant hors de ma portée)

La ke monte la première. Tranquille.
Je sens une petite montée de taz, mais mes stocks de seroto n'ont pas eu le temps de se remettre de la nuit passée, alors forcément, c'est rien de fou.
Mon L met un temps qui me paraît être une éternité. Pas d'hallus. Seulement le psyché qu'est différent. De plus en plus "def". La ke m'empêche d'aligner 5mots sans bafouiller et jai comme des absences.

midi

le son du mur du hangar dans lequel est notre tente s'arrête. pause auditive.
je me rappelle dire que "forcément, c'est a ce moment là que ca monte"
le mur en parpaing à une dizaine de mètres respire, et me présente des couleurs insoupçonnées.
On sort se promener. En rejoignant la sortie de la cour pour aller a la voiture, les couleurs que je vois me font penser à un bord de mer. Le ciel étonnamment bleu, le jaune pétant d'un bâtiment en forme de tour , les quelques nuages d'un blanc doux... On dirait que derrière loin, les maisons cachent l'océan.

Plusieurs fois, une pensée traverse mon esprit.
"Si ca continue, j'vais tomber dans les pommes"
Non. J'suis juste loin, c'est tout.
Et si c'était pas qu'une pensée, mais un "attention" ? Alors je me sens obligée de le dire aux deux potes avec moi, mais voyant qu'on commence à me traiter comme une patiente d'hôpital, je réunis mes forces et continue à aligner mes pas.

Arrivés à la grille de la cour, je fais qq mètres en direction de la route avant de voir que les flics sont encore là, à surveiller que rien ne dérange le trafic. Je panique. J'suis perchée et je sais que passé cette grille, ils peuvent plus facilement venir me voir.
Alors demi tour. J'me sens plus en sécurité dans la cour, j'sais que les flics ne rentreront pas.
Je m'assoie dans l'herbe, c'est plaisant. La maison pas loin me fait penser a une maison de campagne.

A partir de ce moment là, tout est plus flou. Ce qui se passe dans ma tête est bien trop complexe pour que je puisse m'en rappeler en détail.
Des moments se succèdent pdt lesquels j'suis totalement déconnectée de la réalité, de grosses hallucinations recouvrent ma vision, suivi de courts moments de lucidité où j'me rends compte que je trippe complet. Durant ces moments, mon angoisse triple d'intensité.

mon dieu.. je suis complètement perchée et les gens doivent le voir. Ils vont me prendre pour une gamine perchée qui sait pas gérer sa conso... merde reprends toi

Je perds conscience de mon corps. J'ai l'impression que je ne contrôle pas mes mouvements. J'suis toujours assise dans l'herbe et mes mains bougent lentement devant mes yeux. C'est la seule partie de mon corps que je vois. Le reste a disparu, je ne vois que de l'herbe aplatie. J'ai parfois l'impression que quelqu'un d'autre contrôle mon corps.
Je comprends alors qu'un corps et une âme ne sont pas nécessairement reliés. C'était un mensonge, une croyance populaire qu'on m'a forcée d'accepter.
Si on m'a menti sur ça, on m'a menti sur tout. De la, de très furtif épisodes de ma vie défilent devant mes yeux. On ne me dit pas clairement qu'ils sont faux, mais je l'interprète comme tel. Toute ma vie n'était qu'un mensonge. 19/25 ans que je vis dans le faux. Je ne sais pas quelle est la vérité, mais je sais que ce que je pensais être vrai ne l'est en fait pas.
C'est horrible.

Je perds conscience de mon corps, mais aussi de moi meme. Je ne suis plus rien, plus personne, je n'ai plus d'identité. Les hallus se succèdent, toutes plus déroutantes les unes que les autres. J'entends parfois mes amis me parler, mais rien ne semble avoir de sens.
Je reconnais le visage de T, occupé à me moucher et à me faire boire. Je ne sais plus rien faire.

Je n'arrive pas à le voir comme il est clairement. Un troisième oeil naît au dessus des deux autres, et sa bouche trop pleine de dents lui traverse le visage en diagonale. Des pustules lui poussent un peu partout.
J'ai conscience que ce n'est pas la réalité et j'ai l'impression que tant que je ne le vois pas tel qu'il est vraiment, c'est que la mort me guette de près.

elle me suit partout, de près

On retourne au hangar. J'ai tant de mal à marcher que T m'entoure les épaules de son bras pour m'aider. Je psychote, tous les regards semblent tournés vers moi.
On rejoint la tente, la musique n'a pas repris. Il est presque 15h. J'émerge légèrement, le gros du trip est passé.

Je repense à tout ce que j'ai vécu les heures passées, c'est bcp plus que ce qu'un cerveau humain peut gérer. Je me mets à pleurer en m'excusant auprès de T et E de les avoir embêté avec ce trip a la con. Évidemment ils ne m'en veulent pas mais je me sens comme la pire merde du monde.
Et puis tout ce que j'ai appris que je ne saurais décrire, c'est si énorme.. J'avais vraiment du mal à contenir mes larmes et ils ne comprenaient pas pourquoi, mais je ne voulais pas leur dire, que c'était parce que j'allais bientôt partir et que non T, il n'y aura pas de week end prochain pour tout me raconter, parce que c'était fini pour moi, que c'était ma dernière teuf, mon dernier week end, mon dernier 2 novembre.

Évidemment je ne devais pas encore avoir toute ma tête a ce moment là, et 1h après cette idée m'avait quittée, mais elle était si intense et me paraissait si évidente sur le moment, que je suis bien contente d'avoir été accompagnée par les bonnes personnes.

conclusion

Encore une fois la puissance du L m'étonne et me fait "peur", car meme si on pense avoir le contrôle à un moment, il peut trop vite et facilement prendre le dessus.
Ce trip me fait pas mal réfléchir et j'essaye de lui trouver une interprétation.
La recherche et le questionnement sur l'identité est quelque chose de vraiment récurrent dans mes trips, qu'ils soient psychédéliques ou dissociatifs.
J'ai également laissé échapper des phrases  telles qu'elles me posent question, est ce que j'envoyais inconsciemment des messages, aux autres mais aussi à moi meme ? car dans la vie de tous les jours, je vais bien, je ne me plains de pas grand chose, alors pourquoi ai je dis de telles phrases ?


Voila, merci à ceux qui auront eu le courage de lire jusqu'au bout, un tr c'est tjrs compliqué à faire, qu'il soit précis ou résumé ^^

La bise, prenez soin d'vous :)

Dernière modification par Explorateur (06 novembre 2018 à  20:38)