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Pancoast a écrit
Bonjour à tous,
J ai 47ans,3 enfants (adultes maintenant), séparée,je travaille chez moi et je bois 1bouteille de vin chaque jours depuis environ 15ans(sauf en 2017-2018 je soignais mon cancer du poumon),je préfère boire seule, quand je sors avec des amis-es je suis raisonnable voire je ne bois pas,vu que j' ai bu ma dose plus tôt dans la journée voilà pour mon profil.
J ai toujours eu fortement conscience de mon alcoolisme,je le considère comme un ami,qui m a permis d aller vers les autres,de trouver l amour,de le perdre,d oser sortir sans réfléchir,sans culpabiliser ,de dénouer ce nœud à l intérieur... enfin avant mon cancer, parceque pendant 1an j ai vécu sans alcool et j ai aimé,mais là rebelote comme avant.
J ai essayé il y a 1mois le baclofene,trop dosé pour moi je pense,j ai vomi, nausées, vertiges etc,je pense l avoir mal utilisé,il faudrait surtout que je soigne mon angoisse d abord.
Voilà j'ai été longue,mais je ne sais pas quoi faire.
Hello Pancoast,
Tu ne l'exprimes pas clairement dans ton premier message mais on comprend que tu voudrais arrêter, sinon l'alcool, du moins l'abus d'alcool (essai du Baclofène).
Comme d'un côté tu nous dis que tu as aimé l'année que tu as passée sans alcool, et que de l'autre tu nous indiques les bénéfices que tu en retires, où en es-tu aujourd'hui, est-ce que l'alcool te permet toujours, je cite, "d aller vers les autres,de trouver l amour,de le perdre,d oser sortir sans réfléchir,sans culpabiliser ,de dénouer ce nœud à l intérieur... " ou est-ce que lorsque tu dis que tu as aimé sans alcool cela signifie que tu as su gérer ton anxieté sans alcool l'année dernière?
Comme on le répète ici, l'alcool peut sembler un bon anxiolytique au début ou ponctuellement, mais l'abus d'alcool est anxiogène et aggrave l'anxiété. A part la prise d'anxiolytiques de façon ponctuelle (puisqu'ils ne sont pas faits pour être pris au long cours) on conseille surtout d'entamer une psychothérapie.
Aussi, tu nous dit avoir commencé il y a 15 ans; du coup avant tu ne consommais pas d'alcool ou très peu? Bref, est-ce que tu es arrivée jusqu'à la petite trentaine en te passant d'alcool?
Avant d'avoir tes réponses je dirais que si tu veux arrêter et réussir un sevrage sur le long terme il faut que tu trouves le maximum de motivations pour rester sobre. Aussi si tu as gardé des bons souvenirs de la vie sans alcool, il peut être utile de t'y accrocher. Avant il y a la question de l'arrêt lui-même, toujours difficile quand on est (re)devenu dépendant, mais cette période pénible et difficile pendant laquelle tu peux être médicalement accompagnée, est relativement brève, pour tenir sur le LT il faut vraiment savoir ce que tu y gagnes et le vouloir très fort. Et si tu dois continuer à combattre un problème d'anxiété, les solutions psychothérapeutiques sont les vraiment les plus efficaces pour en guérir.
Je te suggère de regarder cette discussion sur les généralités sur le sevrage c'est très intéressant: https://www.psychoactif.org/forum/viewt … p?id=37769
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Pancoast a écrit
J ai toujours su que j étais alcoolique,je revois un psychiatre,il pense (et moi aussi) qu'il faut traiter mon angoisse,mal être etc ,avant mon alcoolisme, mais les médicaments sont soit inefficaces ou me rendent malade.
Oui, c'est pourquoi je te mentionnais la possibilité d'une psychothérapie parce que les médicaments ne vont pas constituer un traitement de fond, uniquement un palliatif temporaire. Une psychothérapie avec un psychologue et non un psychiatre.
Pancoast a écrit
PS: j insiste sur le fait que j' ai perdu 15 kilos"grâce "à l alcool,il y a 15ans,ceci n' est pas un conseil minceur,juste mon témoignage.
J'ai aussi perdu du poids avec l'alcool au cours du temps, mettons 3/4kg en 21 ans, puis la dernière année encore jusqu'à 3kg de moins en quelques semaines, au pire moment, après au moins 6 semaines d'excès d'alcool et faible prises alimentaires par manque d'appétit... Ben c'était hyper mauvais signe en fait : carences alimentaires, malabsorption, dégénérescence d'un peu tout le corps qui lâchait de partout...
Alors j'ai repris depuis, je suis revenue à mon poids d'il y a 3 ans (c'est la première fois depuis fin 2016 ans que j'ai grossi en période de fêtes), mais ce n'est pas que de la graisse, il y a aussi du bon muscle, et j'espère de la calcification osseuse (à voir, je n'ai pas fait de radio...), et tout cela est BON SIGNE. Par ailleurs ni rhume, ni gastro, ni grippe cet automne/hiver pour l'instant.
Ce qui est certain c'est que le soir j'ai davantage faim que lorsque je consommais de l'alcool, donc le soir je mange plus. Au petit-déjeuner aussi d'ailleurs. J'en conclus que mon manque d'appétit le soir et le matin était dû à l'alcool...
Un conseil si l'alcool continue à te faire perdre du poids ou si tu ne te nourris pas suffisamment, prends des compléments alimentaires, et même en l'absence de ce genre d'effets prends au moins de la vitamine B1 parce que les gros consommateurs d'alcool ont généralement des carences.
Pour le reste je dirais qu'anxiété et mal-être ne se traitent pas avec des psychotropes : ils permettent de les rendre supportables, pas d'en guérir, aussi pour trouver une solution à long terme il faut chercher ailleurs (psychothérapie), et aussi penser à bien soigner son corps car un corps sain soutient le bien-être psychique.
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Pancoast a écrit
J aimerais avoir le témoignage d une femme qui a arrêté, comment a t elle fait etc.je préféré le témoignage d une femme parce que je pense que l alcoolisme est différent pour une femme et pour un homme.
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur la différence entre homme et femme; la différence qui me préoccupe le plus c'est d'abord la bien plus grande vulnérabilité féminine aux méfaits de l'alcool, mais il y a certainement une différence de modes de consommation et de raisons qui sous-tendent la consomamtion.
J'ai arrêté (l'alcool), et mon témoignage est dispersé sur le forum dans un tas de discussions sur le sujet (dont celui de Koulponk). Mais je ne trouve pas super pertinent de témoigner à nouveau ici car mon histoire avec l'alcool est assez différente de la tienne : démarrage plus précoce, durée de consommation plus longue, doses moitié moindre, consos du soir avec composante sociale restée toujours importante, et surtout pas du tout conscience pendant longtemps d'avoir un problème de santé avec l'alcool, et pas vraiment de sentiment de culpabilité associé sauf excès. Aussi je ne sais pas trop si ce que je pourrais en dire te servirait.
Je n'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup de membres de sexe féminin actifs qui aient une histoire similaire. Mais des membres actifs de façon intermittente ou de passage pourraient intervenir...
Take care.
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Pancoast a écrit
Mais toi ile,tu as complètement arrêté ou tu consommes raisonnablement ?
Je consomme raisonnablement, mais avant d'en arriver là, je suis passée par une période d'abstinence totale de 7 semaines.
Je voulais garder note de mes consos... mais je n'ai jamais formalisé cela... Pour te donner un exemple, depuis le 1er janvier j'ai dû consommer un total de 7 verres standards (70g d'alcool ou à l'équivalent d'une bouteille de vin à 11,5°). En décembre c'était davantage, au moins le double je dirais, une quinzaine de verres.
Avant ma moyenne de LT était de 4 verres standards par jour (mon estimation).
Dernière modification par Pancoast (30 janvier 2019 à 13:56)
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Pancoast a écrit
Ton abstinence de 7semaines date de quand ?et tu buvais depuis combien de temps ?tu buvais quoi?et as-tu arrêté sans aide médicamenteuse ou autre?
Je pose beaucoup de questions, désolé, tu réponds si tu veux ile, mais ça pourrait m aider de savoir comment d autres ont fait pour arrêter,du moins revenir à une conso normale.
Je ne sais plus quand j'ai commencé à consommer de l'alcool épisodiquement, mais j'ai commencé à en consommer déraisonnablement après mes 21 ans, c'est-à-dire d'abord en excès en soirées / contexte social, puis quelques années après de façon chronique et régulièrement solitaire en fin de journée. Tout cela a duré plus de 20 ans, avec évidemment une évolution de ma consommation au cours du temps. Les premières années il y avait beaucoup d'alcools forts mixés avec des softs, des trucs de sorties étudiantes, puis quand je suis entrée dans une conso chronique et posée cela a été le vin rouge essentiellement, avec des périodes bière et des périodes sans bière.
J'ai arrêté un peu par hasard, pas totalement, mais alors que je voulais faire une pause pour reprendre le contrôle d'une consommation qui avait trop dérapé, ceci il y a un peu plus de 15 mois.
Au départ j'ai fait 2 breaks d'environ 5 jours coup sur coup interrompus par 6 jours de reprise, et au second j'ai compris que tout ce que je ressentais c'était... des symptômes du sevrage alcoolique... donc que j'étais dépendante... alors j'ai filé chez le médecin... qui ne m'a rien prescrit... Cela a constitué une vraie prise de conscience et à partir de là j'ai commencé à vraiment me renseigner en profondeur sur l'alcool, ses effets, etc. Je me suis dit qu'il fallait changer quelque chose, que j'allais essayer de me débarrasser de l'alcool et du tabac. Que j'allais commencer par l'alcool, qu'on verrait pour le tabac quand l'alcool serait réglé. Qu'il ne fallait plus que je consomme à la maison. Les deux premières semaines ont été un peu dures mais se sont bien passées, je me suis limitée à 4 verres lors de sorties. Puis j'ai décidé d'essayer de voir ce que cela donnerait si j'arrêtais totalement un bon bout de temps, c'est ainsi que j'ai débuté cette période d'abstinence totale improvisée. Pour tout dire j'étais assez satisfaite, je comptais les jours, un peu comme quand j'arrive à contrôler le tabac et que je compte les cigarettes...
Cela a été une vraie erreur de ne pas accompagner le sevrage par des benzos et une supplémentation en B1 (j'ai pris des vitamines quelques mois plus tard), et de ne pas réduire drastiquement ma consommation de produits sucrés. Un mois plus tard j'ai peut-être fait une épilepsie : pendant une fraction de seconde j'ai eu un black-out total penchée devant mon PC. Evidemment je ne sais pas combien de temps cela a duré, la perte de conscience a été totale, mais je me suis retrouvée dans la même position qu'avant de perdre conscience, je n'avais pas bougé, donc je pense que cela a été très court. C'était assez flippant sur le coup, comme si on avait éteint un interrupteur interne, et ça ne m'était jamais arrivé.
Pour le reste je te renvoie à ce fil de discussion récent: https://www.psychoactif.org/forum/viewt … 87#p405687
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Dernière modification par Pancoast (31 janvier 2019 à 09:47)
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Pancoast a écrit
Bonsoir à tous,
J aimerais savoir si une personne qui boit un litre de vin quotidiennement a les mêmes symptômes de sevrage qu une personne qui boit 1litre de whisky ou vodka etc? parce que ça me fait vraiment peur d arrêter de boire et de ressentir les effets du sevrage,ce que je lis un peu partout sur le net me fais flipper.
Merci.
Bonsoir,
Le syndrome de sevrage n'est pas systématique et sa gravité ne dépend pas de la quantité consommée quotidiennement d'une façon linéaire. 1L de whisky ou de vodka contient beaucoup plus d'alcool qu'un litre de vin (pour un même volume, il faut faire le rapport des degrés d'alcool), 3 ou 4x plus environ.
La question qui se pose est celle du degré de dépendance physiologique de l'individu à l'alcool et de son histoire personnelle en termes de sevrage :
- les quantités que tu cites (1L de vin/ jour) sont parfaitement susceptibles d'induire une dépendance (je pense qu'à ces doses c'est difficile d'y échapper), mais le degré de dépendance peut dépendre de la durée de consommation, et d'autres facteurs propres à l'individu,
- par un phénomène de kindling autrement appelé effet d'embrasement, le fonctionnement du cerveau peut être remodelé suite à une accumulation de sevrages et rendre le consommateur plus à risque d'expérimenter un syndrome de sevrage important lors du prochain arrêt. Là, cela dépend de ton historique de sevrages.
Quoiqu'il en soit, 1L de vin ou 1L de spiritueux sont des quantités élevées et il serait très dangereux de se sevrer brutalement sans accompagnement médical !! Or, tu ne nous dis pas dans quel cadre tu envisages ce sevrage...
Si tu es accompagnée en ambulatoire, je crois que tu n'as pas à craindre particulièrement le sevrage, même s'il ne sera certainement pas agréable, et au moindre problème tu pourras contacter le médecin.
A supposer que tu ne sois pas accompagnée par un médecin, tu as raison de craindre ressentir des symptômes, car si tu te sèvres sèchement sans prise d'un médicament benzodiazépine pour contrer les effets du retrait de l'alcool les premiers jours, et sans supplémentation vitaminique (B1 au minimum), tu peux risquer un certain nombre de complications graves!
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Pancoast a écrit
Tu peux me dire quels genres de complications ?
Je te mets quelques liens que tu peux consulter en plus du wiki; les deux premiers sont très détaillés:
https://www.em-consulte.com/en/article/99327
http://www.sfmu.org/upload/70_formation … df/053.pdf
https://www.who.int/substance_abuse/ter … drawal/fr/
OMS (Extrait) a écrit
Syndrome de sevrage
Définition
Ensemble de symptômes qui se regroupent de diverses manières et dont la gravité est variable; ils surviennent lors d’un sevrage complet ou partiel d’une substance psychoactive consommée de façon répétée et habituellement prolongée ou massive. Le syndrome peut s’accompagner de signes de désordre physiologique. Le syndrome de sevrage est l’un des indicateurs d’un syndrome de dépendance. Il s’agit également de la caractéristique essentielle de la «dépendance», sous son acception psychopharmacologique plus limitée.
L’installation et l’évolution du syndrome de sevrage sont limitées dans le temps et dépendent de la nature et de la dose de la substance consommée immédiatement avant l’arrêt ou la réduction de la consommation. En règle générale, les caractéristiques d’un syndrome de sevrage sont à l’opposé de celles d’une intoxication aiguë.
Le syndrome de sevrage alcoolique se caractérise par les signes suivants: tremblements, anxiété, agitation, dépression, nausées et état de malaise. Il survient 6 à 48 heures après un sevrage alcoolique et, en l’absence de complication, se dissipe sous 2 à 5 jours. Il peut toutefois se compliquer de crises tonicocloniques et évoluer vers un delirium (connu sous la dénomination delirium tremens).
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Pancoast a écrit
Merci hilda.o
Je n'ai pas envie de lire le Vidal ou une encyclopédie.
As tu vécu un sevrage ?
J aimerais avoir le témoignage de femmes passant par ce que je passe.
Je suis désolée si je n'avais pas correctement compris ta question.
Dernière modification par Hilde (05 février 2019 à 16:17)
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TÉMOIGNAGE - Sophie, 53 ans, a vu sa consommation lui échapper au moment de son divorce. Cette cadre en communication raconte son combat contre l’alcool.
Selon une récente enquête de Santé publique France, plus d’une femme sur quatre boit de l’alcool au moins une fois par semaine en France. Et parmi elles, 5% boivent quotidiennement. Une fréquence de consommation excessive, puisqu’il est recommandé de ne pas excéder deux verres par jour et de se ménager au moins deux jours par semaine sans alcool. Toutefois, toutes ces femmes ne souffrent pas d’alcoolisme chronique. Mais certaines seront peut-être touchées un jour par cette maladie. Sophie, 53 ans, en a fait l’expérience. Après des années à nier le problème, cette cadre dans le secteur de la communication est parvenue à s’en sortir. Elle a accepté de partager son histoire.
LE FIGARO. - Pouvez-vous nous raconter la façon dont a commencé votre addiction?
Sophie. - Quand j’étais étudiante, je ne buvais pas du tout, j’étais très sérieuse. C’est arrivé plus tard, avec la vie de couple. Mon mari était très intéressé par l’œnologie et, de façon plus générale, par toutes les activités autour du vin comme les visites de caves. À la maison, il y avait une bouteille sur la table tous les soirs. J’allais souvent boire un verre avec mes collègues, en sortant du travail. Je n’ai jamais fait partie des gens qui boivent le matin. Et ça n’a jamais été les alcools forts, ni même la bière, uniquement le vin. On arrive facilement à boire une bouteille par jour, sans même s’en apercevoir.
À quel moment votre consommation est-elle vraiment devenue problématique?
Tout a éclaté lors de la séparation avec mon conjoint. Beaucoup de rituels ont volé en éclat, comme le rendez-vous quotidien du dîner. À partir de là, j’ai décidé de ne pas avoir d’alcool chez moi pour ne pas boire seule. Donc je trouvais plein d’excuses pour boire à l’extérieur, dans des bistrots. Il y a un côté extrêmement chaleureux et désinhibant: rien de plus facile que de parler à son voisin après quelques verres. J’essayais de me réconforter, d’avoir de la vie autour de moi, et non de rester seule. On ne voit que les aspects positifs, même si l’on se rend bien compte que c’est de plus en plus dur de se lever le matin. Ce n’est que des mois plus tard que je me suis aperçue du problème. À partir de là, j’ai ressenti énormément de culpabilité et de mal-être.
Comment s’est faite cette prise de conscience?
Ce sont mes frères et sœurs qui ont commencé à me dire très gentiment que je buvais trop. Au début, on est dans le déni. Je leur répondais «ne vous inquiétez pas». On a toujours l’impression qu’on aura la force d’arrêter de boire quand on veut. Heureusement que j’ai eu ma famille, sinon je serais encore dedans. Si personne ne vous le dit, si personne ne s’inquiète pour vous, on ne s’en rend pas compte. Même si cela a parfois été source de conflits, leur franchise m’a permis d’ouvrir les yeux. Il vaut mieux s’engueuler une bonne fois que de faire semblant de ne pas voir le problème.
Qu’avez-vous décidé de faire?
J’ai d’abord consulté un médecin addictologue avec lequel je ne me suis pas sentie bien. Il n’y avait pas vraiment d’écoute, il prenait mon état comme une maladie physique. Certes, c’en est une, mais c’est un peu plus que des symptômes. Je suis ensuite allée voir une psychiatre et là, j’ai eu un déclic. Je me suis sentie aidée, conseillée. J’ai également eu un traitement médicamenteux, qui permet de se dégoûter de l’alcool. Ce qui a été déterminant, c’est la prise en charge psychologique. Rien de mieux pour moi qu’une relation seule à seule avec le médecin. Le dialogue en toute confidentialité m’a énormément aidée à me lâcher. Je ne sais pas si j’aurais été aussi vite avec un groupe de parole, car j’aurais peut-être eu tendance à dissimuler des choses.
Quelles répercussions a eu votre dépendance à l’alcool?
L’alcool a un effet dépressif. Ça a contribué à mon désintérêt pour mon emploi. Certains matins je ne me sentais pas d’aller bosser, j’ai pu être très en retard à cause de l’alcool. Je l’ai toujours caché car dans le monde professionnel, on est très exposé. J’avais un poste à responsabilités.
Aujourd’hui, où en êtes-vous?
Cela fait un an et demi que je suis prise en charge. J’ai eu énormément de mal à m’en sortir. Je continue les visites chez ma psychiatre et je suis toujours sous traitement. Je n’arrêterai ce suivi que quand je me sentirai vraiment solide. Mon médecin ne m’a pas demandé une abstinence totale, mais c’est encore difficile pour moi de prendre le verre de convivialité sans être tentée d’aller au-delà.
Aujourd’hui, quel regard portez-vous sur la place de l’alcool dans notre société?
Je trouve que la consommation d’alcool est constamment présentée comme un acte de la vie courante. L’image qui en ressort n’est pas du tout celle d’un produit nocif, plutôt de quelque chose qui permet de se détendre, de faire la fête. On ne prévient pas de l’addiction que ça peut engendrer. Je vois tellement de jeunes s’en amuser, en faire un acte de bravoure aussi, sans se rendre compte de tous les côtés pernicieux, insidieux, qui fait qu’un jour on prend un verre non pas parce qu’on est avec quelqu’un mais parce qu’on en a besoin.
Si vous deviez donner un conseil à une personne qui se trouve actuellement dans la même situation que vous il y a deux ans, quel serait-il?
Se faire aider. Je ne pense pas que l’on puisse s’en sortir seul. Même quand on est dans le déni, il faut écouter les autres et accepter d’aller voir des spécialistes, juste une fois! Moi j’ai eu un déclic au premier rendez-vous avec ma psychiatre. Et il ne faut pas sous-estimer le poids de la psychologie dans ce mal.
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On arrive facilement à boire une bouteille par jour, sans même s’en apercevoir.
Patrooooooon !
Un déni ! Et sans faux col.
On ne prévient pas de l’addiction que ça peut engendrer.
Patroooooooooooon, deux dénis !
Même quand on est dans le déni, il faut écouter les autres
Mon médecin ne m’a pas demandé une abstinence totale, mais c’est encore difficile pour moi de prendre le verre de convivialité sans être tentée d’aller au-delà.
Je le comprends, il est dans la réalité ce toubib.
Cette personne parait avoir besoin d'apprendre à se fixer des limites et surtout un cadre de conso qu'elle a perdu lors de sa séparation.
Le plus dur finalement, c'est pas d’arrêter de boire, parfois c'est d'apprendre ou de réapprendre à boire.
J avais commencé le baclofene le 6/02/201915mg le 1er jour,1 comprimé le matin et 1/2 le soir,en augmentant d un demi chaque jour,j ai tenu 5jours,j ai arrêté à cause d effets secondaires trop importants,
Voilà pour info.
La personne qui a donné l'ITW sur le fig a bénéficié certainement des effets du baclo.
J'imagine que cela peut être un traitement dur à supporter, voire insupportable, mais les effets secondaires ne peuvent ils pas s'estomper en insistant un peu plus longtemps.
J'ai vu des personnes modifier leur comportement durablement avec cette molécule, des personne pour qui l'alcool affectait les chances de survie, qui se réveillaient fortement en manque le matin quand pas d'alcool à boire après le café...
Bon courage et à plus.
Je comprends ta démarche, c'est encore plus stigmatisé ou stigmatisant d'être une femme qui boit.
Dernière modification par Mister No (21 février 2019 à 14:22)
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Dernière modification par Pancoast (26 février 2019 à 15:02)
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Dernière modification par Drim (26 février 2019 à 18:55)
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