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Il est vraiment très rare qu’un médecin légiste soit confronté dans sa pratique à un cadavre dont la température corporelle est élevée. La plupart du temps, un corps sans vie se refroidit.
Des médecins du service de médecine légale des Hospices civils de Lyon et du CHU de Nancy rapportent, dans le numéro de décembre 2018 de l’American Journal of Forensic Medicine and Pathology, deux cas similaires d’hyperthermie postmortem. La température rectale des individus décédés moins de six heures auparavant est supérieure à 40°C. Par ailleurs, les corps présentent déjà une rigidité cadavérique complète. Tout ceci est fort inhabituel. En effet, à ce moment-là, on devrait observer une baisse de la température corporelle et un raidissement musculaire, mais normalement la rigidité cadavérique n’est pas encore totale.
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Dans ces deux cas, la rigidité cadavérique complète semble être en rapport avec l’hyperthermie postmortem. Pour comprendre, il faut savoir qu’au moment de la mort, le délai avant l’apparition de la rigidité cadavérique dépend du degré d’activité physique précédant le décès et des réserves énergétiques de la musculature.
Lors du décès, les réactions chimiques consommatrices et productrices d’énergie cessent. Après un temps variable, dépendant de la température corporelle et des quantités restantes en énergie dans l’organisme, l’actine et la myosine (protéines musculaires) se figent en un gel rigide, inextensible, qui provoque un raidissement des muscles du cadavre. L’intensité de la rigidité cadavérique (encore appelée rigor mortis) varie selon la cause de la mort. La vitesse à laquelle elle débute ainsi que sa durée dépendent de la température corporelle car il s’agit d’un processus chimique.
Au total, il ressort que l’association d’une rigidité cadavérique complète à une hyperthermie postmortem suggère que la mort résulte d’une cause toxique, ici de la consommation d’une drogue ou de la prise d’un médicament.
No comment.
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Des médecins légistes et toxicologues lyonnais ont rapporté dans le Journal of Forensic Sciences le 12 décembre 2018 un cas tragique : celui d’un jeune homme de 18 ans qui s’est jeté d’un balcon après avoir consommé des champignons hallucinogènes.
Le soir des faits, la victime et deux de ses amis ont consommé des champignons hallucinogènes, un quatrième camarade se contentant de fumer du cannabis. Selon les témoignages recueillis, les trois camarades n’ont ingéré que des « champignons magiques ».
Au cours de la soirée, le jeune homme s’isole dans la salle de bains et en sort complètement nu. Devenu anormalement agressif et présentant un état d’excitation anormal, il se dirige vers le balcon, situé au 2e étage, et se jette dans le vide. Il meurt sur le coup. Une de ses amis a déclaré à la police qu’elle n’avait pas réussi à le retenir.
La victime ne présentait pas d’antécédents médicaux ou psychiatriques particuliers. Selon ses amis, le jeune homme avait déjà consommé des champignons magiques, moyen pour lui de vaincre sa timidité.
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Les analyses toxicologiques ont montré que la victime avait consommé environ cinq grammes de champignons séchés avant de mourir, une dose correspondant à la limite supérieure de la dose habituelle pour un usage récréatif.
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Les analyses toxicologiques ont montré que la victime avait consommé environ cinq grammes de champignons séchés avant de mourir, une dose correspondant à la limite supérieure de la dose habituelle pour un usage récréatif.
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Ces publications montrent que « les effets psychologiques des champignons à psilocybine peuvent indirectement entrainer le décès ou de sévères traumatismes et que leur emploi n’est pas aussi sûr que leur réputation pourrait le suggérer », déclarent les auteurs. Dans de rares cas, leur consommation peut entraîner des effets secondaires imprévisibles, comme l’atteste le cas de défenestration sous l’influence de champignons hallucinogènes rapporté par les médecins légistes et toxicologues lyonnais.
Et les auteurs de conclure que « ce cas illustre les possibles dangers de la consommation de champignons à psilocybine dans la mesure où le fait d’être un utilisateur régulier, de consommer dans un environnement connu et en présence d’un accompagnateur sobre, ne met pas à l’abri de conséquences pouvant être fatales ».
Entre quelques verres de vin à table et une teille de vodka en peu de temps, les risques varient, mais de là à objectivement changer le niveau de risques et la réputation qui va avec...
Les champignons sont certainement un peu plus consommés qu'avant, ils attirent même la recherche, sans que l'on assiste à une épidémie ou un fléau.
Les accidents peuvent arriver rarement et dans des conditions souvent extrêmes ou éloignées d'un cadre safe.
Pas besoin de recruter 5 fidjiens dont la mission sera de vous plaquer avant de sauter nu par la fenêtre surtout si vous ne titillez pas des doses massives.
Ces cas isolé montrent l'importance d'un encadrement et de la nécessité de sitters qui gèrent sobres ou pas.
Sous LSD, j'ai déjà assisté des novices, je ne suis pas le seul, une dose non massive et l'expérience ne font pas de nous des êtres humains sans raisons prêts à nous défenestrer ou incapables d’empêcher le voisin de partir en vrille pas confortable.
La psilocybine évaluée dans un cadre médical donne lieu à des compilations de cas rares, c'est souvent un effet secondaire de la recherche sur les stupéfiants aka les "vilaines drogues usurpatrice de notion de sécurité".
Si on pouvait calculer le ratio d'incidents graves et la mortalité d'un usage massif d'alcool ou de champis hallucinogènes, nous aurions de sacrée surprises à mon avis.
Dernière modification par Mister No (08 mars 2019 à 13:04)
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Mister No a écrit
Effroyable
Oui, et j'avoue que je n'ai pas lu l'article original (payant) mis en lien par Prescripteur qui pourrait m'apporter une explication physique mais je ne comprends pas comment c'est possible à vrai dire cette affaire : que l'hyperthermie soit si forte que plusieurs heures après le cadavre soit si chaud.
Il faudrait que je me renseigne sur la vitesse de refroidissement des cadavres. Il faut reconnaître qu'on ne nous dit pas à quelle température ambiante ils ont été conservés. Certains bénéficient peut-être d'un meilleur isolant thermique anal que d'autres aussi.
Je sors.
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Certains bénéficient peut-être d'un meilleur isolant thermique anal que d'autres aussi.
Tu parles du glutéal aka le joufflu pour certaines anatomies ?
J'ai des sérieux doutes et envie d'en savoir plus du coup.
Dernière modification par Mister No (08 mars 2019 à 14:50)
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