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Pourquoi ont-ils besoin d'insister sur la notion d'excès?
Probablement parce qu'il y a en France presque un million d'emplois liés directement à l'alcool (vin, distribution etc..). Donc "l'alcool n'est pas mauvais, ce qui est mauvais c'est l'excès". Ce qui est vrai en partie mais en partie seulement.
(Donc c'est pas vous qu'on parle mais à mais l'autre, vous savez, celui qui boit trop).
Ceci dit il semble que 10% des buveurs boivent la moitié de l'alcool, donc la notion d'excès est quand même assez bien typée.
L'un des problèmes neurologiques avec l'alcool est justement qu'on "oublie qu'on picole" et que les conseils familiaux et médicaux sont inopérants.
Amicalement
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prescripteur a écrit
Ceci dit il semble que 10% des buveurs boivent la moitié de l'alcool, donc la notion d'excès est quand même assez bien typée.
Merci pour ton message Prescripteur !
C'est une belle donnée que tu nous donnes là, c'est aussi un phénomène de concentration qu'on semble retrouver dans beaucoup de niveaux dans la vie (répartition de l'argent, nourritures consommées par certains animaux à hierarchie, reproduction de certains autres... même dans la bible il me semble qu'on lit un concept du genre c'est dire si c'est une vieille idée donc). Ca serait quand même intéressant (même si impossible à vraiment savoir) de connaître ce même ration avec d'autres produits pour comparer.
Ca m'étonnerait par exemple que 10% des fumeurs fument la moitié des cigarettes. Mais qu'en est-il d'autres substances ? Le ratio serait-il plus bas ou plus haut ? C'est une bonne question, à voir si un jour on aura réponse là dessus même si il faudrait sortir d'une certaine clandestinité pour savoir ça !
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prescripteur a écrit
...
Ceci dit il semble que 10% des buveurs boivent la moitié de l'alcool, donc la notion d'excès est quand même assez bien typée.
exact : une minorité de très gros buveurs, 10% des 18-75 ans boivent à eux seuls 58 % de l’alcool consommé, alors qu’à l’inverse 49% des 15-75 ans consomment à eux tous à peine 3 % du volume global.
source : Fédération Addiction
la question pour le tabac serait intéressante effectivement
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Premier point, je ne retrouve pas les un million d'emplois liés directement à l'alcool.
La filière vitivinicole avance 500 000 emplois directs et indirects:
Près de 500 000 emplois directs et indirects sont générés par la viticulture sur le territoire français. La filière vitivinicole française, ce sont les 500 000 acteurs de la vigne et du vin (viticulteurs,collaborateurs du négoce)mais aussi des emplois indirects (entreprises de services et logistique,salariés de syndicats et d’administration, emplois saisonniers, etc...).
La filière brassicole parle de 7500 emplois directs:
En France, 64 000 emplois sont concernés, pour un chiffre d’affaires de 12 milliards d’euros, dont seulement 4500 personnes (et 2 milliards d'euros) pour la brasserie, ainsi que 3000 personnes (1 milliard d'euros) pour l’agriculture ; les chiffres incluant les cafés-restaurants.
Peut-être qu'en grattant les fonds de tiroir (autres alcools) et en incluant l'intégralité de la distribution on arrive à un million, mais alors cela comprend les emplois indirects.
Mais ceci n'explique pas tout. Si la consommation de vin stagne en France, les importations, principalement d'Espagne et d'Italie sont très dynamiques, certainement sous l'effet du pouvoir détenu par la grande distribution. Et là on ne parle pas de vins haut-de-gamme, on parle de vins au rapport qualité (i.e., alcool)/prix imbattable qui en volume correspondent tout de même à 1/4 des volumes consommés en France.
Par ailleurs les exportations hors UE souffrent de la concurrence internationale, et dans ce contexte le marketing des vins français a besoin de s'appuyer sur un terroir et une population qui les mettent en valeur. Par ici les vins de dégustation à consommer avec modération mais cachez-moi ces poivrots imbibés de vin espagnol que je ne saurais montrer. L'épicurisme et le savoir-vivre sans la misère, voilà ce qui est vendeur. Donc la filière vin soutient également une politique de santé publique attentive à lutter contre les consommations abusives
Une politique de santé publique attentive à lutter contre les consommations abusives et les dommages qu’elles génèrent, en soutenant la prévention et l’éducation des consommateurs dans la variété des situations de leurs vies.
Pour mettre ces chiffres en perspective tout de même, à 11,7L d'alcool consommés en moyenne par an et par français de plus de 15 ans, autrement dit, une consommation moyenne par habitant de 25g d'alcool pur par jour dont 55% de vin, on parle d'une conso hebdomadaire moyenne par tête d'habitant d'environ deux verres et demi par semaine de vin importé de l'UE, consommation qui ne vient pas mettre en valeur notre production locale, voire peut la mettre en péril et ne sert donc absolument pas les desseins de notre filière chérie.
prescripteur a écrit
(Donc c'est pas vous qu'on parle mais à mais l'autre, vous savez, celui qui boit trop).
Ceci dit il semble que 10% des buveurs boivent la moitié de l'alcool, donc la notion d'excès est quand même assez bien typée.
Oui, un BEH de février 2019 donnait ces chiffres-là:
- 10% des 18-75 ans consomment 58% de l'alcool total consommé en France
- 35% ---------------------------- 91% -------------------------------------
- 49% ---------------------------- 3% --------------------------------------
- 90% ---------------------------- 42% --------------------------------------
Ce même BEH indiquait un taux d'abstinence dans l'année de 8,1% : 9,4% chez les femmes et 6,7% chez les hommes.
On consomme en moyenne 11,7L d'alcool pur par an et par habitant de plus de 15 ans, mais avec 8,1% d'abstinents, les consommateurs sont en moyenne à 12,7L par an (et on retombe sur des chiffres lus ailleurs et issus d'autres sources).
Or, une consommation dite raisonnable est de pas plus de 10 verres standards par semaine, pas plus de 2 par jour, et au moins 2 jours par semaine sans consommer.
Avec 12,7L d'alcool pur par an on est à 10kg d'alcool pur par an et par consommateur, correspondant en moyenne à 19,2 verres standards par semaine. Donc en moyenne on est déjà presqu'au double des recommandations...
Si on reprend les chiffres précédents, un (des) calcul(s) montre(nt) que :
90% des adultes français consomment en moyenne moins d'1,2 verres standards par jour ou 8,2 verres standards par semaine, et sont donc dans les clous, tandis que 10% des adultes consomment en moyenne 14,6 verres standards par jour.
Ok, Ok, vu comme cela, pour 90% de la population ce sont effectivement les autres qui ont un problème...
Sauf que 35% des adultes FR consomment 91% du total.
Si on retire les 10% qui en consomment 58%, on reste avec 25% qui consomment 33% du total, soit en moyenne 3,3 verres standards par jour, donc 23,3 verres par semaine. Ces consommations étaient juste au-delà des clous avant la révision des recommandations, autrement dit ne pouvaient déjà pas être considérées comme modérées (H <21g/semaine; F<14g/semaine). Depuis 2019 ces consommateurs entrent logiquement dans la catégorie à risque ou abusive telle que définie par les autorités sanitaires...
(Inversement évidemment, 65% de la population consomment 9% du total de l'alcool consommé, soit en moyenne même pas 2 verres standard et demi par semaine... Et 16% -ceux entre 49% et 65%- consomment 6% du total correspondant à un tout petit peu moins d'un verre par jour)
Du coup je ne suis pas tout à fait certaine que cela ne soit pas à vous que l'on parle. En fait il se pourrait bien que ce soit tout à fait à vous que l'on s'adresse, c'est-à-dire à plus d'un adulte français sur trois - mais chut, ne le dites pas trop fort.
Quant aux suisses ils ne sont pas concernés, ils consomment beaucoup moins d'alcool que nous, ils sont raisonnables comme des italiens.
Dernière modification par Hilde (25 juin 2019 à 15:47)
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prescripteur a écrit
Probablement parce qu'il y a en France presque un million d'emplois liés directement à l'alcool (vin, distribution etc..). Donc "l'alcool n'est pas mauvais, ce qui est mauvais c'est l'excès". Ce qui est vrai en partie mais en partie seulement.
Premier point, je ne retrouve pas les un million d'emplois liés directement à l'alcool.
Je ne prétendais pas à l'exactitude statistique mais seulement à une image.
Toutefois, j'ai bien dit vin et distribution (donc une définition étendue). Dans les supermarchés que je fréquente il y a bien un caddie sur 3 qui contient de la bière, du vin ou de l'alcool. Or, le personnel de la grande distribution représente 750 000 personnes et celui de la distribution en général 1 700 000.
https://www.regionsjob.com/actualites/s … ffres.html
Dont une bonne partie manipule quotidiennement de l'alcool et celui ci représente une part non négligeable du chiffre d'affaires.
http://www.lefigaro.fr/conso/2016/03/15 … -vodka.php
Je pense donc que la distribution, comme le secteur vinicole, n'est pas "neutre" vis à vis de la vente de l'alcool.
Sinon je suis d'accord avec ce que tu dis et bien sûr, quand je parlais de "l'autre" c'était au second degré.
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (25 juin 2019 à 16:23)
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Quantité de tabac fumé
En 2017, les fumeurs quotidiens consommaient en moyenne 13,3 cigarettes (ou équivalent) par jour, les hommes 14,2 et les femmes 12,2. Cette quan-tité apparaît en très légère baisse par rapport au niveau de consommation de 2010 (13,8, p<0,05). Parmi les fumeurs quotidiens, 18,8% fumaient entre 1 et 5 cigarettes par jour en moyenne, 33,2% entre 5 et 10, 19,3% entre 10 et 15, 17,4% entre 15 et 20 et 11,2% plus de 20
Mais on ne sait pas quelle est la moyenne des "plus de 20". En prenant la moyenne de chaque intervalle (2,5, 7,5 etc..) et 25 pour la moyenne des plus de 20, je trouve une consommation de 11200 cigarettes/j pour 1000 fumeurs alors que je devrais trouver environ 13300.(mais en prenant la moyenne des intervalles je suis probablement un peu en dessous de la réalité) En prenant une moyenne de 30 cig/j pour "+ de 20" je trouve 11700. Je ne vais pas plus loin parce que 30 cig/j c'est deja beaucoup.
Pour ce chiffre les consommations sont (pour 100 fumeurs)
18,89% 1 à 5 470
33,2% 5 à 10 2490
19,3% 10 à 15 2412
17,4% 15 à 20 3045
11,2% + de 20 3360 (28% des cigarettes consommées)
Il y a donc une marge d'erreur liées à mes hypothèses mais il est peu probable que les gros fumeurs (11%) consomment beaucoup plus de 30% des cigarettes consommées.
Amicalement
Dernière modification par prescripteur (25 juin 2019 à 19:12)
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prescripteur a écrit
Sinon je suis d'accord avec ce que tu dis et bien sûr, quand je parlais de "l'autre" c'était au second degré.
Mais oui pour ton second degré, sauf que je me suis rendu compte que finalement tu reproduisais avec ton 10% la manipulation que tu venais de mettre à jour (excès -> l'autre)! C'était plutôt rigolo.
Je n'étais pas en désaccord sur le million, je voulais juste chercher à recouper/retrouver le nombre que tu avais indiqué, pour comprendre ce qu'il fallait inclure pour retomber sur ses pattes, et estimer s'il était gonflé par l'industrie pour rendre l'enjeu encore moins discutable qu'il ne l'est déjà - puis partager le résultat de mes recherches.
Les emplois de la grande distribution (hyper et supermarchés) sont à mon sens les moins directs (même si effectivement ils relèvent de la distribution), sauf ceux directement en lien avec l'alcool (acheteurs, organisateurs des foires aux vins, responsables de rayon, manutentionnaire, etc.), parce que bon la caissière qui manipule des bouteilles tous les jours, oui, ok, m'enfin à la limite le métier du vigile dépend plus de l'alcool que celui de la caissière. Toujours est-il qu'on ne peut retenir dans le calcul qu'un pourcentage de ces emplois.
Après il y a la distribution spécialisée, les petits détaillants (cavistes), la consommation hors domicile (3 bouteilles de vin sur 10!), et loin en aval tout les emplois liés aux soins apportés aux malades de l'alcool (c'est un gros business mais on ne peut pas raisonnablement retenir tout le personnel soignant de France et de Navarre, seulement un pourcentage d'entre eux), si toi ou psychodi voulez en faire partie je ne m'y opposerai pas .
L'analyse est plus aisée pour l'alcool que pour le tabac car on a une vision plus claire des volumes consommés (les ventes domestiques étant d'ailleurs corrigés de la consommation des touristes) qu'on peut confronter aux résultats d'enquêtes déclaratives sur la consommation.
Pour le tabac entre les ventes frontalières / importations sauvages, l'auto-production et la contrebande, puis la tentation du gouvernement à les sous-estimer pour présenter favorablement les résultats de la politique de lutte contre le tabagisme, je pense que c'est un peu plus difficile d'avoir des chiffres fiables - encore faut-il les trouver! Pourtant les résultats d'enquêtes déclaratives doivent être plus fidèles à la réalité que pour l'alcool.
Ton calcul prescripteur montre que la distribution serait beaucoup plus homogène pour le tabac que pour l'alcool.
Amicalement, évidemment.
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