hier soir je réfléchissais (ça m'arrive) justement à ce problème particulier du shoot et sa relation au produit :
je me demandais comment en arrive t on à se shooter jusqu'à 10 fois par jour, un produit qui ne fait finalement pas trop l'affaire?
en fait, il faut remonter à l'origine de la prise de produit, avec ce mode particulier qu'est l'injection ; il se produit une véritable révolution intérieure, qui va balayer tout ce qu'on connaissait auparavant, les plaisirs communs dirais je à l'ensemble de la jeunesse : sexe,
alcool, effets de bandes, musiques etc...
comparé au shoot d'
héro , tous les autres plaisirs vont perdre de leur puissance , de leur attrait; ils vont paraitre terne, ennuyeux, un désintérêt progressif se fait à leur égard ; la puissance de l'extase vécue lors du premier shoot devient incomparable et suscite un besoin nouveau : celui de le rencontrer de nouveau
noter que j'ai employé le mot besoin; avant , dans les autres modes de plaisir on etait dans le désir , celui ci impliquant toujours la médiation d'autrui : ainsi on danse pour qq un; on boit pour faire la fête avec les autres; on fait bcp de choses pour attirer une fille (ou un gars) afin de partager un moment de plaisir...ces désirs là sont du domaine de la rencontre , ce qui définit tous les "projets" de vie finalement
le besoin lui n'appartient pas au domaine commun; il extrait la personne pris dans ses rets, du désir pour le projeter dans quelque chose de personnel: le plaisir du shoot est fondamentalement un plaisir solitaire qui va balayer par sa puissance tous les autres (même si au début de l'histoire on tente de combattre ce besoin de plaisir extatique par une vie sociale encore présente)
la nature de ce besoin est d'ordre psychologique avant tout; ce qui explique d'ailleurs bien des errances par la suite dans la vie du tox...on aura beau arrêter 15 ans le shoot, il suffira d'un seul pour retrouver les mêmes problèmes qu'avant en une journée
mais ce besoin est aussi de nature biochimique je pense :il se fait une rencontre dans le cerveau entre l'
héro et la neuro chimie car l'
héro a des affinités particulière avec les neuro transmetteurs ; le cerveau aime l'
héro et met en jeu les mécanismes complexes de la mémoire (qui a des rapports étroits avec les instincts d'ailleurs) , inonde les centres du plaisirs ..etc.. ces rencontres de l'
héro et du cerveau crée une nouvelle alchimie interne qui va se manifestée extérieurement par des comportements compulsifs
a tout moment, on peut se passer de drogue ; mais ce choix là va diminuer au fur et à mesure que l'on va imprégner son cerveau de dope; le besoin physiologique en est l'issue à plus ou moins long terme;
tant que l'on consomme de l'
héro, on parvient à trouver un fonctionnement psychique satisfaisant , même si socialement cela est vécu comme inacceptable puisque la personne est toxicomane comme d'autres sont fonctionnaires..je veux dire par là que la personne est engagée dans "une carrière de toxico"....plus celle là est longue plus sera difficile un retour en arriere...(ne pas consommer) ; d'ailleurs je ne pense pas qu'il se fasse vraiment un retour en arrière, à cause des transformations internes dans le fonctionnement psychique ; il faut se créer une nouvelle homéostasie qui repose sur une donnée essentielle :tenir compte de la dépendance qui est la manifestation extérieure des transformations internes
concrétement la
substitution vient prendre la place de l'
héro dans le cerveau et le psychisme , régulant ainsi au mieux un nouvel ordre personnel : être "abstinent" de drogues
lorsque l'on shoote le
subutex, on rompt avec le nouvel équilibre crée par le substitut; on retourne dans les problématiques du besoin; à une énorme différence près : le
subutex n'ai pas l'
héro; le cerveau ne l'identifie pas comme tel, et la mémoire ,le comparant à la
came, nous le restitue comme un succédané, peu satisfaisant
la seringue , moyen de rendre la
came plus puissante, quand elle est utilisée avec le
subutex, le rend faussement attractif; elle sera utilisée de plus en plus souvent ceci parce que la frustration due à l'insatisfaction va augmentée au fur et à mesure des prises de sub
la pompe agit comme elle l'a fait avec la
came; elle augmente le plaisir sauf que là le plaisir n'existe pas (ou si peu ) ; on est dans un mimétisme du passé, celui dont on est en deuil, du shoot de
camedans le fond on devient malade de shoots qui vont se multipliés parce que l'on court derrière un souvenir : celui du shoot premier de
came