Toxicomanie: le Conseil national du sida dénonce un immobilisme préoccupant
PARIS - Refus de la création de "salles de shoot", faible accès des détenus à l'échange de seringues,
accroissement d'une répression "inefficace" : le Conseil national du sida dénonce "l'immobilisme
préoccupant" de la politique de
réduction des risques infectieux liés à la toxicomanie.
Dans un avis publié mercredi sur "l'impact des politiques relatives aux drogues illicites sur la
réduction des risques infectieux", le CNS, organisme consultatif indépendant, relève que la
progression de l'épidémie d'infection par le virus du sida a ralenti grâce à l'accès à du matériel
d'injection stérile et à la diffusion de traitements de
substitution aux
opiacés (TSO).
Cependant "les politiques relatives aux drogues n'ont pas entraîné une réduction de leur usage" et
"n'ont pas permis d'améliorer significativement la situation des usagers de drogue".
Ainsi la transmission des virus des hépatites B et C (VHB et VHC) demeure importante chez les
usagers de drogues injectables : la prévalence de la co-infection VIH-VHC est en France "une des
plus élevées d'Europe". Les pratiques à risque en lien avec l'injection, telles que partage de
seringues ou du petit matériel, "sont importantes", particulièrement chez les populations précaires,
les jeunes, les détenus et les femmes.
Le CNS relève à cet égard que les dispositifs de
réduction des risques ne sont pas présents sur
l'ensemble du territoire, que les propositions de
TSO sont limitées, que les détenus n'ont qu'un accès
limité aux programmes d'échange de seringues.
De ce fait la prévalence des maladies infectieuses en milieu pénitentiaire est "bien plus élevée qu'en
milieu libre", note le CNS : plus de 1% pour le VIH, près de 3% pour le VHB, près de 7% pour le
VHC.
Le CNS regrette qu'en France les centres d'injection supervisés n'aient pas été autorisés, ....