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Chêne a écrit
Salut,
Je me reconnais pas mal dans ton témoignage : découverte "tardive" des drogues, amour immédiat, perte de contrôle et passage à une conso solitaire et en cachette...
En plus de la psy, tu peux si tu le souhaites aller consulter dans un CSAPA, un centre d'addictologie où tu devrais trouver des professionnels (médecin, infirmières, psy, éduc spé...) pour parler de ton cas.
Et comment te sens-tu maintenant ? Soulagée d'avoir eu cette prise de conscience ? Ou bien tu culpabilises ?
Et où en es-tu ? Tu consommes encore ? Si oui, comptes-tu arrêter ou bien garder une drogue (le cannabis par exemple) pour satisfaire ton envie de défonce ?
Enfin, comment ça s'est passé avec ton homme ? Il t'en a pas voulu de lui cacher tes consos ?
Salut Chêne,
Un grand merci pour ta réponse, qui me fait plaisir d'autant plus si tu te reconnais un peu dans ce que je dis. C'est effectivement nouveau pour moi de parler librement de mes consommations. D'ailleurs je me dis que je me suis peut-être un peu auto-censurée dans mon message d'hier
Enfin c'est aussi parce que je voulais pas tout raconter un même temps, déjà que je fais toujours des pavés.
Pour revenir un peu à ce que tu disais, même si la découverte de certains prods fut en effet tardive (cc, md, opioïdes), j'ai pris conscience aussi que j'avais un problème avec les substances depuis jeune. J'ai toujours été attirée par cette recherche de sensations fortes (uniquement avec les drogues, dans les autres domaines je suis loin d'être téméraire!) ou d'évasion de de la réalité, ou de "communion" avec l'autre.
J'ai commencé à fumer des clopes à 14 ans, très rapidement j'ai acheté mes paquets et depuis je n'ai plus jamais arrêté. Et quand je dis que je me suis censurée hier, c'est que j'ai carrément oublié toute la partie sur l'alcool : commencé aussi vers 13 ans, il m'en faut toujours plus que les autres pour être bourrée et toutes mes soirées (si elles se terminent avant 9h du matin) sont de véritables déceptions. Si aujourd'hui je bois beaucoup moins, c'est parce que l'alcool me provoque des brûlures d'estomac (vive la vieillesse ), et aussi parce que je paie trop cher les lendemains pour les effets sur le moment... Toujours est-il que je bois régulièrement en semaine en fin de journée (je m'arrange pour prendre les bières les plus fortes), avec les mêmes intentions que quand je fume des joints.
Donc voilà, non heureusement je ne culpabilise pas depuis cette prise de conscience, au contraire c'était plutôt avant de me l'avouer complètement que la culpabilité et la honte étaient présentes de plus en plus.
Aujourd'hui j'attends qu'une personne me rappelle à son retour de vacances pour m'inscrire à un groupe d'entraide. J'ai envie de commencer par là. Ensuite éventuellement pour une consultation en addictologie, mais comme je m'investis déjà beaucoup en psychothérapie, à voir.
Mon mari me soutient dans le sens où même s'il ne comprend pas tout (il n'a jamais été concerné lui-même par l'addiction), il me prouve son soutien au quotidien, dans mes démarches, et surtout il m'écoute énormément. Il me laisse exprimer mes émotions (quand j'y arrive). J'ai tellement peu confiance en moi, qu'avant de lui en parler je craignais qu'il me rejette. J'ai sauté le pas et c'est incroyable de voir que c'était tout le contraire qui s'est produit ; c'est donc l'un des éléments qui m'encouragent le plus. Je me drogue parce que j'ai l'impression d'être seule au monde, mais lui me prouve que ce n'est pas le cas.
Pour le reste, je me sens quand même un peu dans la merde... Parce que malgré toutes ces démarches et, malgré le fait que je commence à percevoir plus de côtés négatifs à mes consos, je me sens un peu perdue, je ne sais pas trop comment m'y prendre.
Donc oui on peut dire bien sûr que je consomme encore. J'essaie de me limiter à 3-4 joints par jour, mais c'est un réel effort pour pas en fumer toujours plus et toujours plus chargés. Pour tout le reste, ça a fait pile deux mois le 11 août que j'ai pas pris de md mais uniquement par manque d'occasion. J'y pense chaque jour qui passe, et je rêve d'en reprendre surtout maintenant que mes stocks de sérotonine sont bien refaits (j'avais pris de manière trop rapprochée un juin dernier : deux jours de suite, puis à nouveau deux jours de suite une semaine après... Bien que consciente qu'il ne fallait pas, je n'ai pas su résister tant que j'en avais à la maison).
La cc, je n'en ai pas pris depuis deux mois, on m'en a proposé mais là je résiste à cause de l'aspect financier et aussi parce qu'elle est vraiment pas terrible (au final je suis juste un peu plus concentrée et je serre des dents... Génial). Et surtout depuis que j'ai goûté la md pure, je trouve que la cc c'est encore plus de la merde (voilà au moins le côté positif). Malgré ça, j'ai une énorme envie d'en acheter juste pour le sniff, je suis totalement accro au geste (c'est pathétique, mais rien que le smiley me fait envie).
Donc voilà, je me trouve un peu à un tournant malgré mon ambivalence... L'idéal pour moi serait de pouvoir continuer à consommer du cannabis de manière contrôlée, c'est-à-dire sans en dépendre pour vivre, mais juste pour le plaisir du goût et de la détente de temps en temps, pour en apprécier réellement les effets, que j'aime tant mais qu'aujourd'hui je n'ai plus.
Et toi, où en es-tu avec tout ça? Si tu le souhaites, cela me ferait plaisir que tu me partages ton expérience. En tout cas encore merci pour ta réponse, tes conseils et tes questions, encore une fois ça m'a fait du bien d'écrire tout ça...
A très vite j'espère!
NM7
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[ Forum ] Expériences - L'ambivalence de l'expérience des drogues
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