Moi en 2-3 mots.. voire un peu plus..

Avant de me présenter, excusez-moi par avance si je ne me trouve pas dans la bonne section, et n'ayez aucune gêne à déplacer le contenu là où il devrait se trouver.
Pour faire court, je file vers mes 39 printemps, ce qui me ramène à quelques foulées de mon automne.. Je suis docteur en sciences de la santé ainsi qu'en neurosciences, spécialisé dans les troubles liés à la toxicomanie. Un bien beau paradoxe lorsque l'on sait que depuis plus de 20 ans maintenant je suis polytoxicomane.
Comme beaucoup, j'ai perdu ma virginité dans la fumette, et j'avoue sans honte que pendant bien des années je pensais que cela suffirait. Anxiolytique plaisant, somnifère parfait...je n'avais pas le besoin de chercher plus.
Ma vie n'était pas un long fleuve tranquille, mais le regard que je portais autour de moi ne me donnais pas le droit de me plaindre.
Le problème principal de ma vie fut une incompréhension des autres par rapport à un haut potentiel mal diagnostiqué et dont les différences qui sculptaient mon identité étaient sources de beaucoup de souffrances, dont celle de ne pas appartenir au même monde, un mal être permanent, ainsi qu'une émotion presque inconnue, la joie..
Je dis Presque car c'est pour ainsi dire cette dernière qui est à l'origine de la chute.
Comme souvent l'Amour est empli d'une essence magique dans sa capacité à vous faire ressentir dans l'instant ce que vous ne pensiez pas possible.Disons que pour faire court, ce que l'Amour m'a offert, Il me l'a repris sans sommation et avec violence.
Ma tristesse fut telle que chaque jour passant était une épreuve insupportable et bien qu'ayant vécu des instants que l'on pourrait qualifier de bien plus difficiles, et ayant pris le dessus sur ces derniers, là, je n'y arrivais pas...et cela se voyait...
Ma mère très inquiète, et à juste titre je dois dire, me força à aller voir un médecin. Médecin a qui je me confiais sans retenue, et qui, fit une ordonnance à la hauteur de mon état.
Diazepam, Alprazolam et Bromazepam pour dormir...
Je découvrais les benzos et leurs effets... très vite je me mis à jouer au comédien, surjouant mon état devant un prescripteur impuissant et attristé par mon cas...
Je pense avoir goûté presque toutes les molécules de cette famille, jusqu'au flunitrazepam, à l'époque encore dosés à 2mg, clonazepam ou encore me violent midazolam en passant par la Suisse, sans oublier les z-drugs, très peu encadrées en ce temps.
Je bouffais ces cachets en quantités industrielles, mais mon côté extrême en demandait plus, sans cesse à la recherche de nouvelles sensations...et mes études n'arrangeaient pas la situation, car elles offraient tout le savoir possible sur Le Médicament..
L'état de santé de ma mère, ainsi que son intolérance à certains traitements m'ont rendu un accès facile aux morphiniques, et plus particulièrement à l' l'oxycodone..Le paradis sur Terre..pensais-je tout du moins..
Car la vie devient moins rose lorsque les stocks se meurent et que votre état de santé ne justifie clairement pas une prescription d'oxy... la suite est limpide, je me suis gavé de codéine pour atténuer le manque et le temps de trouver la substance qui serait à la hauteur de mon dernier flirt. Hydro, Héro, tout y est passé. L'injection à vite remplacée le sniff, et en peu de temps j'étais devenu une vraie passoire..
Je suis passé par là case TSO, bupré, puis métha, puis à nouveau bupré... substitution plus pour le côté facilité d'obtenir un produit je l'avoue et pris totalement en dehors des règles d'usages. J'ai décroché plutôt facilement, pas par force de volonté mais parce qu'un nouvel amour vint à moi, sous le doux nom de cocaïne..la produit qui me fit oublier tous les autres...et qui me ruina... littéralement..
Ce qui m'est difficile à comprendre est que jamais ma consommation de produits n'a empiété sur mon sérieux au travail, cela m'a même aidé d'une certaine façon...
Je vais m'arrêter là, ça commence à être long pour vous je pense..
merci d'avoir pris le temps de me lire.
Esculape.