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Faire un tour d'horizon des modifications de la pression artérielle (PA) induites par les psychotropes classés dans la catégorie des drogues récréatives n'est pas chose facile tant il existe une importante variabilité interindividuelle de l'amplitude de ces effets. En revanche, on connaît assez bien aujourd'hui les mécanismes sous-jacents aux variations tensionnelles. Si on prend l'exemple des opiacés, on constate qu'ils induisent des effets très ambivalents car ils peuvent agir sur des récepteurs agonistes et antagonistes en différents endroits du corps.
La morphine dont on a découvert les récepteurs en 1973 a longtemps appartenu à la pharmacopée cardiologique car elle provoque une importante vasodilatation périphérique, notamment musculaire. Chez l'opéré, elle peut soit majorer soit diminuer la pression artérielle.
« Le plus important pour le clinicien est de savoir, en situation d'urgence, si les opiacés peuvent élever ou abaisser la PA. Ainsi dans l'infarctus ou l'OAP, 2 situations où l'on administrait classiquement du sulfate de morphine, les opiacés sont hypotenseurs. En per-opératoire, ils sont le plus souvent hypotenseurs mais, selon les produits avec lesquels ils sont associés, ils peuvent avoir un effet opposé », a expliqué le Pr Jean Ribstein (service de médecine interne et HTA, hôpital Lapeyronie, Montpellier) lors des XXIVes Journées de l'Hypertension Artérielle de la Société française d'hypertension artérielle (SFHTA) qui se tenaient à Paris les 16 et 17 décembre 2004.
Chez le sujet "sain", la morphine modifie peu la PA hormis durant l'adaptation immédiate à l'orthostatisme. Une partie de ses effets sont antagonisés par la naloxone qui augmente la PA et qui est proposée chez les personnes en état de choc. Cette molécule est aussi connue pour s'opposer à l'effet de certains antihypertenseurs, notamment centraux.
L'héroïne (N-acétyl-morphine), dérivée de la morphine, est connue pour provoquer des symptômes adrénergiques au moment du sevrage avec augmentation de la PA. La sévérité du syndrome de sevrage est d'ailleurs corrélée aux chiffres tensionnels.
Le traitement repose sur l'administration de clonidine (Catapressan®, un agoniste alpha-2 adrénergique qui agit au niveau du locus coeruleus, zone impliquée dans le contrôle de la PA).
Les produits de substitution, buprénorphine (Subutex®) et méthadone, qui ont une demi-vie prolongée ne donnent pas ou peu de symptômes adrénergiques.
Comme la morphine, l'héroïne élève ou abaisse la PA selon les récepteurs et les ligands endogènes qui vont être stimulés. « Les opiacés sont impliqués dans de nombreux circuits contribuant au contrôle de la PA. Mais les effets induits par une médiation opioïdergique se rencontrent surtout au moment du sevrage », résume le Pr Ribstein.
Source : https://francais.medscape.com/voirarticle/2381729
Dernière modification par Stelli (30 octobre 2021 à 01:46)
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