Un plant de cannabis médical de l'entreprise israélienne Pharmocann. Photo Amir Cohen. ReutersLe député pécressiste de l'Essonne Robin Reda, président d'une mission d'information sur le cannabis, ne veut pas que la droite reste «à la ramasse» sur la légalisation. Il veut fédérer les élus locaux, de droite et au-delà, qui prônent une évolution de la législation.Le député LR Robin Reda n’est pas catégoriquement pour la
légalisation du
cannabis. Mais il n’a «pas peur de ce terme» et estime qu'«il faut une évolution de la réglementation, une expérimentation», alors que la France a à la fois l’arsenal le plus répressif d’Europe et les niveaux de consommation les plus élevés du continent – et que le gouvernement durcit encore le ton.
«La situation actuelle n’est pas acceptable, la santé publique et la sécurité sont menacées et l’économie en souffre, estime Reda, qui préside la mission d’information sur la réglementation et l’impact des différents usages du
cannabis. Légal ne veut pas forcément dire inoffensif, regardez le
tabac, l’alcool ou les armes : c’est bien parce que c’est dangereux qu’il faut encadrer.» Toujours rattaché au groupe LR même s’il a rejoint Libres ! de Valérie Pécresse, l’élu de l’Essonne veut même, nous confie-t-il, «constituer un petit groupe de travail» avec les élus (de droite et au-delà) prolégalisation.
Première rencontre en novembreSi la date reste à caler, une première rencontre est déjà prévue «probablement en novembre» avec les trois maires de droite signataires, fin septembre, d’une tribune appelant à «légaliser la consommation de
cannabis» : Gil Avérous (Châteauroux), Boris Ravignon (Charleville-Mézières) et Arnaud Robinet (Reims). En réponse, 80 députés et sénateurs LR et apparentés (un tiers des parlementaires de droite) s’y étaient opposés dans une autre tribune.
Robin Reda a choisi son camp, chargeant lourdement celui d’en face : «Ces 80 parlementaires persistent dans l’erreur. Mes trois collègues maires sont peut-être allés un peu vite en besogne, mais leur position est intéressante, originale, iconoclaste et crée le débat. En face, on a une position idéologue et figée. La droite qui ferme le rideau sur un sujet qui relie la sécurité publique, l’économie du pays et la santé des Français, c’est assez irresponsable.»
Ne pas rester «à la ramasse»
Lui veut «convaincre patiemment», refusant de se retrouver bientôt du mauvais côté de l’histoire : «Forcément, à un moment ou à un autre, le débat va se débloquer dans l’opinion et si la droite n’évolue pas, on sera à la ramasse. Si on ne veut pas se faire imposer une
légalisation de gauche libérale-libertaire, avec une permissivité sur la consommation, on doit réfléchir à une
légalisation avec un objectif sécuritaire et qui permette de tarir ce trafic.»
Reda veut profiter des auditions de la mission d’information sur l’aspect «récréatif» (il préfère dire «stupéfiant»), en novembre, pour lancer son groupe de travail et «beaucoup donner la parole aux élus locaux» : le maire EE-LV de Grenoble, Eric Piolle, et celle de gauche de Marseille, Michèle Rubirola, sont déjà au programme.
Source
liberation.fr
Dernière modification par filousky (18 novembre 2020 à 14:59)