Bonjour à tous !
Voilà 2 ans que je navigue sur ce forum pour m’informer, me rassurer ou bien découvrir. Je m’appelle Gabrielle, j’ai 19 ans et comme beaucoup je me décide à poster mon premier message suite à un événement grave.??J’ai commencé à consommer du
tramadol l’année de mes 17 ans à des fins complètement récréatives avec des amis. J’ai réussi à maintenir un rythme de consommation assez sain ne dépassant jamais + d’une fois par semaine, généralement 2 fois par mois.
Ma vie a basculé lorsque, anxieuse comme je suis, j’ai décidé de prendre quelques comprimés avant de rentrer en cours. J’ai découvert comment ce medicament pouvait transformer ma vie ordinaire en une capsule temporelle très confortable. Tout était magnifié, mes interactions même les plus banales étaient devenues incroyables, mes cours passionnant, dîner avec ma famille devenait la plus belle chose qui me soit arrivée et dormir sous l’effet de ces comprimés devenait merveilleux.??S’en suivit un tas de moments passés avec mes meilleurs amis, défoncés à la belle étoile. Mon copain et moi faisions l’amour toute la nuit et les sensations semblaient comme décuplées.??Bref, j’avais l’impression d’avoir trouvé mon ami pour la vie. J’ai d’abord fait l’experience d’un
sevrage non désiré car je n’avais à l’époque que très peu de connaissance au sujet des
opiacés. Puis je me suis renseignée. Ma consommation augmentant j’ai tenté plusieurs fois d’arrêter, avec ou sans ma bande de copains, en vain.??Etant la plus maline du groupe, aller chercher des cachets en pharmacie était presque une partie de plaisir.
Le temps nous a fait se séparer et nous avons cessé de consommer en groupe. Il ne restait plus que moi et moi-même face à mes innombrables fausses ordonnances et mes centaines de comprimés consommés par mois.??Mais ce qui devait arriver arriva. Consommant 15 à 20 comprimés par jour, j’ai fini par perdre connaissance dans ma cuisine, face à ma famille. J’ai fini la tête dans le bac à couteaux du lave vaisselle (dieu merci je n’en suis ressorti qu’avec quelques égratignures et hématomes). Mes parents qui avaient déjà vaguement cramés que je me shootais aux medicaments ont pris alors en pleine face la réalité d’une jeune fille droguée, ne sachant plus respirer pendant 3 minutes (j’étais bleue) et convulsant jusqu’à l’arrivée des pompiers.??Il est donc temps pour moi de signer mon arrêt avec le
tramadol.
J’en viens alors au fait : j’aurais aimé savoir si vous aviez des astuces, des petites choses peut-être insignifiantes qui vous auraient aidés lors de votre
sevrage au
tramadol ou tout autre opiacé.
Je crois que j’ai besoin d’être rassurée et de me sentir forte et prête à accueillir ces symptômes de manque.
Finalement pendant deux ans j’avais mon doudou, et je dois m’en détacher avant qu’il me prenne tout. C’était un amour malheureusement bien trop toxique et si vous lisez ce topic et que vous venez de commencer à consommer : ne minimiser pas les risques de dépendance comme moi et mes amis avons pu le faire bêtement. On se rend généralement compte trop tard qu’on est dépendant.
Merci de m’avoir lu,
Gabrielle