Imaginez un monde dans lequel la nature serait peintre. Un monde où les poètes seraient rois, la vie dépourvue d’opposé, le rire pour seule monnaie d’échange, et la liberté une norme. Un lieu où le vent claironne à votre oreille, où le temps n’a pas d’importance, où réel et imaginaire se touchent du bout des doigts. Ce monde existe bien, il est imprimé sur de tous petits bouts de papier.
"— Finalement, dis-je en allant chercher la tente, le LSD est aussi une de mes drogues préférées. J’ai beaucoup de drogues préférées… La réplique logique ne tarde pas : — Pourquoi ? — C’est la seule qui me fasse pleurer. Un silence d’abord, puis un rire incrédule. Elle doit se demander si je ne plaisante pas. Je précise : — C’est trop magistral, trop grandiose et trop fin tout à la fois pour que je puisse l’exprimer autrement."
Nombreux sont ceux qui parlent du LSD. Il est un des plus connus du grand public, et des principaux cités lorsqu’il s’agit même d’initiation. Je ne fais donc preuve d’aucune originalité en finissant par m’y mettre à mon tour, mais que voulez-vous, il s’agit d’un des plus grands. Qui suis-je pour vouloir lui rendre hommage dans un Tr simplet ? Je lui avais dédié un article de blog, mi-rapport, mi-allégorie, me disant que ça lui siérait davantage… et puis, est arrivé ce trip.
1er juin 2019 (Je précise que le Tr a été écrit peu après, juste jamais publié)
Setting : Je suis, fait exceptionnel, accompagnée. Je lui fais l’honneur de lui offrir son vrai baptême de psychédélique, elle me fait celui d’être la première avec qui je partagerais un voyage. Appelons-la huuum, ‘Isabelle’. Tout va se dérouler en extérieur, en randonnée plus précisément, et pas sur n’importe quelle balade. Vue imprenable, grand soleil, petit vent rafraîchissant. Setting juste parfait.
Set : Femme de 24 ans (donc il y a… deux ans, bon sang ça file), 1m74 (bon au moins un truc qui bouge pas^^), environ 60kg.
Principales substances connues à l'époque N2O gamine à l’hosto, Salvia et Morning Glory/HBWR il y a plusieurs années ; plus récemment LSDs (dont 1A- et 1P-, plus forcément d’autres), 2C-B, DMT (Changa), 4-HO-MiPT, 6-APB, MDMA, 3-MMC, MXP, 3-MeO-PCP, DCK, ephenidine, kratom, codéine, tramadol, opium, morphine, éthanol, GHB/GBL, alprazolam, clonazolam, diazepam…, sertraline entre autres antideps, cannabis vite fait, hydroxyzine et doxylamine à doses non déliro ; et d’autres m’ayant moins marquée comme des médocs divers, tabac et caféine bien entendu, et des expériences d’adolescence telles la Wild Dagga ou encore l’absinthe, etc.
Nausées le matin, anxiété, moyen. Mais ça passe avec une pointe de morphine dans le pif (pas plus de 2mg ! limite placebo) et du gingembre. J’ai envie de faire ce trip, il est important, j’ai cessé le tramadol quatre jours avant pour y parvenir et en essuie les quelques effets secondaires sus-cités. J’ai de moins en moins l’occasion de faire un trip psychédélique, je me mets un peu la pression pour que ça marche. Ma plus grande peur est que cela se voit : on va croiser des randonneur.euse.s, il faudra se tenir à carreau. Ma comparse n’est pas de cet avis, elle semble parfaitement calme à ce niveau. En revanche son seul essai au LSD s’était soldé par un bad, la faute à un S&S Leader Price. Elle semble malgré tout plus curieuse qu’appréhensive, et me dit qu’elle me fait confiance.
Produits : J’ai deux sortes de LSDs (oui, parce que par « LSD » aujourd’hui on n’évoque pas forcément le fameux « -25 » de Hoffman : il y a des tonnes de dérivés appelés par les dealers « LSD ». Par ce terme on comprend donc aujourd’hui tout un panel de lysergamides et c’est un peu au petit bonheur la chance pour savoir sur lequel vous tombez, sauf sur les sites de RCs peut-être…). Bien sur, j’ai déjà testé les deux, donc, en ma possession : l’un est très doux, clean, faiblement dosé. Il provoque des visuels surtout organiques, des déformations de l’environnement et des fractales selon mon expérience. Je le soupçonne d’être de l’AL-LAD ou du 1A-LSD (ALD-52), un truc comme ça, du fait également de sa clarté d’esprit. Le second est beaucoup plus violent, coloré, très dosé. Les visuels sont plus synthétiques, vaguement comparables à ceux du 2C-B. Peut-être s’agit-il de LSD, ou d’ETH-LAD. Tous deux ne sont pas amers à mon goût, et sont ressortis violets à l’Erlich. En revanche la seconde dose que prit mon acolyte lui sembla amère ! Elle me le reconfirmera ensuite. Pour avoir pioché le carton juste à côté du sien, bien attaché hein, même planche et tout, je ne détectai qu’un très subtile goût de papier, rien que du papier, et je reconfirme que ce batch est sorti violet à l’Erlich… Mais c’est pas fini, parce qu’elle me dira que son trip n’aura pas duré plus de 4h ! Même un NBOMe s’étale sur plus de temps normalement. C’est vraiment un mystère, là.
Nous prendrons en deux prises, espacées d’une heure et demi : Elle : 1,5 buvard du soft (0,5, puis 1) Moi : 1,5 buvard du soft, + 0,5 buvard du hard (1, puis 0,5 & 0,5). + Additionnellement : pointe de morphine à T-2h00, gingembre et vogalib.
Je n’ai pas prit la peine de noter le temps avec précision, comme souvent lors des trips aux lysergamides.
Phobie sociale vs rigolade
10h30 – T+00h : Après quelques hésitations compte tenu de mon état initial, je me sens finalement mieux et nous décidons de nous éloigner du chemin pour prendre les premières doses : un demi buvard pour elle, un entier pour moi. Je prends également mes éternels gingembre et vogalib*, tandis qu’elle veut photographier lesdits bubus. Je la briefe bien en amont sur ce à quoi elle peut s’attendre, sur la montée parfois difficile mais normale, etc.
*Je précise que le vogalib agissant vraisemblablement sur la dopamine, il est possible qu’il affecte un peu le LSD qui est actif sur ces récepteurs également. Mais les nausées ayant le potentiel de me gâcher complètement un trip, j’ai du mal à m’en passer.
Nous poursuivons la marche en retenant soigneusement le buvard sous notre langue. Puis première halte devant le premier point de vue, prémisse du panorama à plus de 300° qui nous attend. Après une heure au soleil, je sens les sensations habituelles propres à une douce montée : picotements sur la peau, léger vertige, couleurs agréables. Isabelle me dit que sa montée est tout aussi douce, elle n’éprouve qu’un léger mal de tête. Elle trouve l’herbe particulièrement sensuelle, y voit du pollen décoller de fleurs dans le vent, et semble apprécier le spectacle. On écoute un peu de musique au casque, pour ne pas déranger ni la faune ni les promeneurs. Cela dit, avec des dosages si faibles rien de transcendant ne se produit.
11h50 – T+1h20 : On décide de redropper. On tourne le dos au chemin, mais j’aimerais qu’on aille dans la forêt de nouveau, pour être certaines de ne pas se faire gauler. Mon amie m’en dissuade : — Les gens ne savent pas ce que c’est, relax. Tu pourrais prendre un médicament que ce serait pareil. Ma paranoïa habituelle un peu apaisée, je me laisse tenter. La vue est belle, il serait effectivement dommage de se terrer. Elle reprend un buvard entier du soft cette fois, moi un demi. Et puis j’avise le peu qu’il me reste du plus hard. Je veux triper. J’ai peur que l’autre soit trop léger, qu’il ne marche pas ou pas assez. D’autant que ma dernière tentative au 2C-B a encore foiré ! Je décide d’en découper un demi, que je glisse entre mes lèvres avec le premier. Voilà qui devrait suffire.
Nous reprenons notre route, parlant de la drogue lorsque nous sommes seules, mais je me hérisse dès qu’il me semble entendre des voix ou apercevoir quelqu’un. Nous arrivons bientôt à un refuge. C’est dans la pénombre des toilettes (lol) que le sol se met à onduler assez fortement. Ha oui, ça va marcher. Je suis plutôt contente ! Je ressors toute déboussolée, pas de chasse d’eau, l’arrosoir à côté d’une réserve n’entre pas à l’endroit pour puiser le liquide et il ne me vient pas à l’esprit de le tourner (relol). J’abandonne l’idée de « tirer la chasse » manuellement et m’éloigne pour me poser sur une dalle au soleil. Le paysage commence à changer. Les montagnes droit devant se floutent comme dans un mirage à la chaleur d’un désert, les forêts ondulent dans le lointain. Je suis satisfaite que peu de monde ne reste au chalet en journée, j’ai trop peur d’être flag. Je sens que ça pousse, ça y est, j’amorce la vraie pente.
Environ 13h00 – T+ 2h30 : Ma coéquipière me sort de ma rêverie: — Il faut qu’on aille à l’ombre, me dit-elle, le soleil cogne ! Je hoche la tête à cette idée, elle me paraît relativement sensée. Elle me la répète quelques minutes plus tard, j’approuve. Ce n’est qu’à sa troisième ou quatrième tentative que je saisis le caractère concret de sa demande. — Ha, bon OK, j’arrive. Je me lève péniblement et je commence à marcher en direction du chemin. Tout est brouillé, tangue, j’observe des traceurs derrière chaque morceau de paysage si bien que je ne sais plus distinguer les hautes herbes réelles de leurs doublures. Le flou est déjà assez artistique, mais très intense. A d’autres moments ma vision s’éclaire au contraire d’une netteté et d’une vivacité rare, les insectes voletant à leurs occupations devant nous ne sont plus de simples points ou traits flous comme à leur habitude, mais deviennent suivables du regard. J’ai l’impression d’acquérir une vision de chat ou d’aigle, les petits détails ressortent presque en relief du décor. Je m’extasie : — Waouh regarde les insectes ! — Oui, on voit nettement mieux ! Approuve Isa’. Je suis contente de partager ce phénomène avec quelqu’un. — Et la chaleur n’est pas accablante, repère-t-elle également. Je hoche la tête.
Il est dit que les lysergamides de toutes sortes augmentent l’endurance ( https://psychonautwiki.org/wiki/Lsd ). J’adhère partiellement à ce postulat : il est vrai que, mon corps ne m’appartenant plus complètement, mes muscles sont comme anesthésiés. Cela dit le même phénomène se produit avec la respiration et je le trouve plus anxiogène qu’autre chose à terme. De plus le petit air frais de la montagne ne suffit plus à me rafraîchir, l’effort des montées prend très vite le dessus et après quelques misérables centaines de mètres, je me sens étouffer. — La chaleur est… devenue… accablante, je remarque entre deux halètements. Ma collègue approuve, ça ne vient pas de moi. Drôle de temps. Lorsqu’on parvient en haut d’une petite bute, nous constatons consternées le chemin restant à parcourir avant d’atteindre le premier point panoramique. — …Ouai, bein on y est pas encore, ironise Isabelle. On fait une pause ? Je suis partagée entre l’envie de voir les montagnes et celle de laisser la montée passer. J’ai également peur que s’installer dans un lieu sans intérêt particulier, en bordure du sentier ne fasse un effet bizarre aux promeneurs qui nous croiseront : personne ne s’arrête en des lieux pareils, habituellement. Bon, j’acquiesce assez rapidement en fait, tant par fatigue et désorientation que par scrupules de faire part de mes peurs à quelqu’un qui en est à son premier trip. Je dois faire attention à ne pas l’influencer négativement.
Environ 14h00 – T+3h30 : La montée du psyché se poursuit et les traces d’avions dans le ciel se dédoublent, tournoient, se rejoignent à nouveau… Ça va très vite ! Je me sens nauséeuse, tout se mélange, c’est vraiment pas top. La netteté de ma vision s’est reteinte de flou : elle n’était qu’un passage, un prémisse de la suite. Il nous arrive de nous regarder et de glousser sans raison, c’est étrange. Un jeune homme arrive à notre gauche, trempé de sueur. En nous voyant finalement à un endroit où personne ne se poserait normalement, il sursaute. — Ha, fait-il, vous m’avez fait peur ! Je vous avais pas vues. Isabelle lui demande, un sourire un peu béat aux lèvres : — Mais où vous allez, où vous courrez comme ça ? Froncement de sourcils : — Ba heu, y avait la montée… heu… je marchais… En même temps, sur un chemin de rando :3 … Bon, il repart. Non sans nous avoir affublées d’un regard chelou, mais il repart. On a eu chaud ! Dans ma tête c’est le feu d’artifice : « HAAAA on est flags on est flaaaags ToT » Isa’ émet un petit rire : — Il était bizarre ! Le LSD met vraiment le monde à l’envers.
Isabelle me demande si ça va, je lui réponds que la montée est vénère, ce qui est vraiment le cas. Puis je lui retourne la question : — Et toi ? — Oui ! Fait-elle avec un grand sourire. Ha, voilà déjà qui est rassurant. Une de nous va bien, c’est super ! Je lui demande l’heure et on s’étonne de concert que seules deux se soient écoulées depuis le redrop. Elle a plutôt chaud, moi je suis à présent glacée. Elle me dit que j’ai les lèvres bleues… (?!) Je me décale plus au soleil et reprends un vogalib. Un homme surgit à nouveau devant nous. Il en chie visiblement autant que le premier, et émet à l’arrivée un petit bruit chelou. Lorsqu’il nous aperçoit il a un rire du coup, qu’on lui rend en le saluant. Ce petit bruitqu'il a fait nous fait rire doucement une fois qu'il est passé. Sauf qu’il est suivi par tout un groupe qu’on avait pas vu dans la pente, et nous voilà à nous retenir avec toutes les difficultés du monde de continuer à nous bidonner devant eux. Une dame s’insurge finalement : — Ho bein quand même, je sais bien qu’on a du mal, mais… Oups. Je tente précipitamment de rattraper le coup : — Non non ! On ne se moque pas de vous ne vous en faites pas ! Et sur ces bonnes paroles n’y tenant plus, on explose en hurlements de rire inextinguibles devant la mine déconfite de la troupe. — Tu vois, fait ma comparse une fois éloignés, ils ne se doutent de rien ! Omg. XPTDR. Mais je dois l’admettre, j’ai un peu mal pour ces personnes qui ont cru qu’on se moquait ouvertement d’elles mais il ne s’est absolument rien passé. Je commence à croire que ce trip a un potentiel thérapeutique intéressant.
Ca y est, ça va mieux, mon environnement se stabilise. La tête me tourne de moins en moins et ma vision redevient nette. Tandis que je renverse ma tête en arrière pour admirer le ciel, dans un flash lumineux les nuages se figent. Ils sont violets, et un effet de 3D les fait se superposer comme si mon œil était à présent capable d’en distinguer tout le relief à cette distance. Ce phénomène arrive d’un coup, comme si j’écrasais la pédale d’accélérateur d’une voiture, en marche arrière car cette nouvelle profondeur de champ semble faire reculer les nuages les plus éloignés. Alors je distingue des formes descendre en piquée sur moi les unes à la suite des autres, des oiseaux lointains qui se rapprochent à une vitesse vertigineuse tandis que la 3D prend toujours plus d’ampleur avec une fluidité et une saturation de couleurs croissantes. Une vague d’allégresse m’emporte : — WOUAAAAAHOU regarde t’as vu… Enfin non t’as pas vu mais… Y a, y a des…. WOUAAAAAHOU ! C’est le point culminant du trip, il ne dure que quelques secondes mais est d’une intensité certaine, il est ce moment où tous les effets recherchés se développent d’un coup après que les iatrogènes se soient progressivement estompés. (Cet ordre des évènements n’arrive pas du tout de façon systématique cela dit, souvent les premiers effets recherchés apparaissent en même temps que la montée, par paliers. Mais quand cette chronologie particulière survient j’y trouve très agréable, récompense massive suite aux difficultés initiales, le vrai début du trip.)
Allez, d’un commun accord on bouge. J’ai bien envie de voir à quoi peut ressembler un tel panorama sous LSD. Si j’appelle le fait de prendre cette drogue dans un cadre pareil du Luxe, il serait dommage de gâcher cette chance en restant vautrées devant un champ sans grand intérêt. La pente est tout aussi pénible que la première, mais les gens sur le surplomb rocheux nous paraissent grands à toutes les deux (bon, elle, elle les voit en deltaplanes. Rien à ajouter ), et je comprends que le paysage donne un effet de perspective avec des arbres de plus en plus chétifs, laissant l’illusion que nous sommes plus loin du but qu’en réalité. Je tente maladroitement de l’expliquer à mon amie, je perds mes mots, il est je trouve difficile de s’exprimer clairement sous psychés. On croise à nouveau des gens. J’aimerais passer avec un simple « bonjour » cordial, mais Isabelle, très sociable, entame la conversation avec une dame. — Où est-ce que vous allez, vous ? Entends-je l’inconnue lui demander dans mon dos, cherchant probablement par là le nom de notre objectif. « Ha non », je pense pour moi-même. « Je ne dois pas la laisser redire une bêtise ! » C’est pourquoi je fais volte-face et lance sur un ton d’évidence : — Ba, on va voir la vue ! La dame me regarde perplexe, alors je le lui répète plus fort. « Mission accomplie, ouf, menace désamorcée ! », claironne joyeusement la petite voix dans ma tête. Je repars, très fière de moi.
Isa’ arrive à ma hauteur et rigole en mimant ma réponse. Hu-hum. J’ai un doute sur ma prestation, d’un coup… mais encore une fois, il ne s’est rien passé. My… Les gens n’ont-ils pas normalement de grands crocs et griffes ? Ils semblent être en fait des chatons tous mignons.
Le sommet
Environ 15h00 – T+4h30 : La montée arrive complètement à son terme dans le même temps que s’achève celle que nous gravissons. Je ne vais pas exactement jusqu’en haut, je n’en peux plus et suis peu désireuse de croiser plus de promeneurs : je me dirige plutôt vers un rocher pour m’y poser.
La vue est absolument grandiose. Le monde a complètement cessé de tanguer, les effets se font bien plus subtils à présents. Mais ma vue est aiguisée comme une lame de rasoir, une claque visuelle similaire à celle des débuts de la haute définition. En mieux, peut-être. Les montagnes enneigées au loin, qui malicieuses se confondent en nuages, scintillent doucement de mauve à la lumière d’un soleil haut dans le ciel. Les rayons me brûlent la nuque, et Isabelle me fait remarquer qu’un peu d’ombre ne serait pas de refus. Elle me propose de boire de l’eau. Elle répète souvent ça, je crois qu’elle a une boucle de pensées à ce sujet. Mais je n’ai pas soif : je ne peux déloger mon regard du monde à mes pieds. Sobre, me rendre témoin de ce genre de spectacle me rend heureuse – vraiment heureuse, fait assez rare. Je n’avais jamais essayé en compagnie de Lucy : la femme parfaite pour ce setting, comme prévu. Le paysage dégage une poésie singulière, chacune de ses courbes se dessine sensuellement, aussi gracile qu’une danseuse sur scène. Ma perception altérée du relief ne m’a pas quittée : tout me semble plus lointain, plus vaste, je suis une fourmi chez les géants. Nous nous trouvons vraiment sur un toit du monde. Le vent m’apporte l’écho de voix, de vraies personnes ou son propre chant. Je m’en délecte quelques temps, puis le remplace par ce morceau, dont les instruments sont en accord avec l’escarpement des falaises et le sauvage de ce paysage sans fin. Mes poils se hérissent sur mon échine lorsque la voix vibre dans mes écouteurs, sur le fil de l’émotion. Je n’avais jamais remarqué qu’une telle passion la saturait. Les insectes me sont encore plus distincts. Je peux en suivre certains des yeux en vol et sans effort, distinguant le flou de leurs ailes, la luisance de leur carapace, leurs petites pattes sous la chitine… la netteté en plein mouvement, alors même que la bestiole n’est pas à moins d’un ou deux mètre.s de moi, est stupéfiante. Je m’amuse un moment à admirer ces petites créatures bien trop souvent incomprises des hommes. Puis l’une d’elles monte un peu plus haut et mon regard la quitte, attiré comme un aimant. Les nuages. J’en reste muette d’émotion. J’en oublie même de revenir aux montagnes. Je reste là, un long moment à les admirer, et il me faut du temps pour me soutirer à ma vision. Je me sens vraiment au-dessus de tout, hors de mes problèmes, que j’observe comme loin en bas, laissés dans les villes devenues minuscules. Les réflexions qui me viennent sont plus terre-à-terre que d’habitude sous cette drogue. Je pense à la civilisation moderne, à sa fin proche, et ma vie dedans. A mon rapport à la drogue, aussi. Ma dépendance naissante aux opiacés. Lorsque je visualise le champ des possibles devant moi, je perçois la ville tentaculaire, accompagnée du vain espoir de me faire des amis soudés et de trouver un.e copain.e. Et à côté la forêt : mon vrai chez-moi probablement, au plus loin possible du monde des hommes, quitte à y sacrifier certains aspects de ma vie. Dilemme insoluble. Mais c’est pas grave.
Environ 16h00 – T+5h30 : Je reviens vers Isabelle, qui s’est à moitié enfoncée sous un des rares arbres nains pour obtenir de l’ombre. Elle me fait rire. Je lui propose d’aller vers un autre spot qui nous protégera mieux du soleil, non loin de là. Nous y mangeons. Elle me fait part de son expérience, et à ma grande surprise m’annonce que pour elle, tout est redescendu. Ça n’a du reste pas été particulièrement simple, me raconte-t-elle, car elle a senti la fin du voyage, et le retour proche à la prison du travail. Je lui réponds qu’on a pas encore fini, loin de là, j’essaye de me faire rassurante. Je lui conseille également de ne pas confondre fin de montée et fin de trip. Nous bavardons un peu, nous tentons d’échanger sur nos ressentis. Puis je m’allonge dans l’herbe, et mon regard accroche de nouveau les concrétions lactées. Je suis hypnotisée. — Mince mince mince, comment je vais faire pour décrire ça, moi ? Sans les quitter des yeux je m’y essaye avec mon amie, mais je sens que je n’y suis pas. Mes mots sont trop limités pour rapporter le phénomène avec la précision dont il serait digne. Avez-vous déjà prit de Lucy devant un tableau d’art ? Pas devant un PC : un vrai tableau. C’est quelque chose à faire. Les traits prennent vie, les couleurs se démultiplient, le moindre détail s’amplifie. C’est toute l’œuvre qui s’embellit. Le LSD est une drogue d’artistes. Ou d’esthètes, comme moi. Et bien j’apprends aujourd’hui, pour la seconde fois mais le clou est enfoncé, que les nuages figurent parmi les plus belles œuvres d’art qui soient. Ils se meuvent en accéléré, mais comme en slow-motion. Je discerne facilement ceux qui culminent haut des plus proches de nous, et le relief qu’ils prennent en font de véritables pièces sculptées, complexes et mouvantes. Des volutes s’en détachent pour se dissoudre dans l’azur. Et ils semblent… briller. Comme couverts de paillettes. Non. A mesure que je les observe, ma super-vision fait loupe : je perçois avec précision la moindre gouttelette d’eau, laquelle dans la lumière du soleil scintille telle de la poussière d’or immaculée. La curieuse impression d’observer un nuage de sable, plus blanc que blanc, dont les particules nobles aux extrémités s’évadent doucement dans l’air, me gagne. Par endroits le nuage reflète une lueur violette, légère et vive à la fois, comme s’il était éclairé de l’intérieur, donnant toujours plus d’onirisme à la scène. La façon dont l’ensemble se délite et se reforme est fascinante.
Cascade d’une autre randonnée, juste pour illustrer les gouttes d’eau du nuage
(C’est exactement ce qu’on pourrait percevoir sur une cascade suffisamment haute par temps de vent : en s’approchant assez près et sans substance, on voit des gouttelettes s’échapper des bords de la chute – bon, un peu moins avec mon appareil pourri. C’est avec cette précision que je les vis dans les nuages ! Mais ce fût encore mieux car elles ne tombaient pas, elles s’évaporaient dans l’air et étaient magnifiées.)
Ha, même là je n’y suis pas tout à fait. C’est un « inconvénient » des psychédéliques : qu’il s’agisse de récits, d’images, de sons ou même de vidéos, on peut se rapprocher au plus près des effets mais jamais les décrire tout à fait. Quoi que l’on fasse, quoi que l’on tente, ils sont au-delà. Isabelle prend la parole : — C’est vrai qu’on a de magnifiques nuages aujourd’hui, on a de la chance, pour en avoir des comme ça il faut quoi ? L’altitude, le vent peut-être dévié par les falaises, la température ? — Il faut du LSD, j’ajoute dans un murmure, sourire aux lèvres. — J’imagine en effet que tu les vois bien mieux que moi, fait-elle. Mais ils sont très beaux même redescendue. C’est sûrement vrai : de telles conditions météorologiques ne se reproduiront pas forcément de si tôt. Si vous souhaitez à tout hasard, tenter l’expérience (parce qu’après tout sait-on jamais : peut-être ne suis-je pas la seule à voir ce genre de choses), je vous conseille un ciel tacheté de nuages à relative basse altitude, à l’évolution plutôt rapide, et que l’on puisse voir s’évaporer à leur extrémité. Ou sinon, peut-être au moins des nuages ayant une forme particulière, de beaux tracés même si je n’ai pas encore testé cette configuration pour ma part.
Je me dis que le monde ne peut pas être plus beau que vu sous LSD lorsqu’Isabelle s’exclame, toute joyeuse, en me mettant sous le nez une bouillie jaune écrasée dans les sacs : — Regarde, je mange une banane au rhum ! Mon rire se joint au sien, l’écart de nos délires est juste excellent. Elle aimerait repartir, je suis plus réticente. Mais elle finit par me convaincre, et nous gravissons enfin les quelques mètres nous séparant encore du premier sommet. Comme elle a eu raison…
Environ 16h30 – T+6h00 : — Bienvenue sur les Crètes, j’annonce à Isa’ sur mes talons. La vue à plus de 300 degrés alentours (qui ne donna pas grand chose en photos :x). Nous sommes plus hautes que tout, sauf devant nous. Plus un arbre en vue, l’infini pour seule limite. A mesure que nous avançons, le bord des falaises se resserre et s’escarpe. Mes cheveux jouent avec le vent, je me sens légère, reine sur Terre, libre. Je montre à Isa’ les différents sommets, citant parfois leur nom, pointant du doigt les quelques lieux qui me sont connus. Nous nous extasions comme deux gamines de ce paysage enchanteur, quand un « gasp » étouffé me fait me retourner : Isabelle s’est arrêtée, paralysée. Elle me dit quelque chose comme « Là c’est dur », je ne me souviens plus exactement. Je regarde autour de nous : c’est vrai. La roche à pic de chaque côté, environ mille mètres de vide pour le plus escarpé, et deux de large entre chaque. Avec nous dessus. Absorbée par ma progression, je ne l’avais pas remarqué. — C’est génial !! Je crie. Là on se sent vivantes ! Lucy ou habitude des montagnes, je ne ressens aucun vertige. Juste de l’adrénaline. Ma touriste préférée, elle, n’est pas rassurée. Elle se cramponne à un malheureux fil de fer plus fin qu’un barbelé, placebo de sécurité. — Hey, ça risque rien, regarde ! (Je saute à pieds joints sur la roche.) Le chemin est large, t’as plus d’un mètre de chaque côté, même si tu tombais tu n’irais jamais dans le vide ! Imagines-toi une forêt à droite et à gauche, ce serait pareil. Elle avance petits pas par petits pas. C’est décidément un voyage initiatique, aussi bien pour l’une que pour l’autre. Et c’est une victoire. Le passage difficile est franchi, j’applaudis. — C’est étonnant qu’ils n’aient pas fermé ce sentier, déclarera-t-elle par la suite. Il est dangereux. Je ris. Isabelle qui apprend la vie à la montagne. Je lui réponds qu’effectivement, en ville on met des panneaux « interdit danger » au moindre truc inhabituel ou pas droit, alors là, ça doit lui faire un choc… Mais j’insiste : il n’y a aucune raison pour qu’elle tombe, à moins de vraiment faire n’importe quoi. L’hyper-sécurité est une prison, et pour l’illustrer rien de plus simple : c’est d’elle qu’est issue la prohibition des drogues. Personnellement, très sensible à la réactance, un panneau « interdit » ne ferait que m’inciter d’avantage à m’y aventurer. Je ne me souviens plus exactement de sa réponse. Je crois bien qu’elle a saisi l’idée.
Je passe de temps à autres une main devant moi pour en apprécier les traceurs. Ils sont de plus en plus doux, quoique présents. Je fais la moue, je voudrais que ça continue. Encore, juste encore un peu… Nous nous donnons pour but le haut d’une première pente difficile, pour dire que (à cette heure-ci nous manquerons de temps pour atteindre un vrai sommet). Du sable rouge borde la piste. Des cœurs y sont dessinés, accompagnés d’empreintes de petits pas et de petites mains. Mon acolyte en ajoute un du doigt, je m’empresse de l’imiter. C’est enfantin. C’est doux. C’est beau. En haut le sentier passe à ras la falaise dans un virage aérien. Je m’en approche et écarte grand les bras tandis qu’Isa’ décrit un petit détour. Cette fois je le sais, le LSD m’aide : je n’aurais peut-être pas fait ça en temps normal. J’ai d’ailleurs en me détournant une petite montée de vertige, de celles qui vous paralysent un peu, comme Isabelle tout à l’heure mais moins que ce que j’aurais éprouvé sobre. Un champ de jonquilles nous attend.
Environ 18h00 – T+7h30 : Nous avons poursuivi nos discussions, toujours plus admiré la vue et les fleurs, prit le maximum du temps qui nous était alloué. Mais maintenant, il nous faut rebrousser chemin. Je suis un tout petit peu en avance sur Isa’, et je croise… un cycliste, en sueur poussant son vélo dans la pente. Curieuse apparition, hésitation. L’apprentissage social au cours de ce trip portera-t-il ses fruits, ne serait-ce qu’à court terme ? Arrivés à hauteur l’un de l’autre, nous nous saluons… Et miracle, j’arrive à lui demander avec un grand sourire ce qu’il fait avec un truc aussi lourd dans un endroit pareil. — Descendre, qu’il me répond. — Quoi, là, CETTE pente ?! — Ouai, j’ai hâte ! Le gars n’a pas froid aux yeux. Et mon acolyte qui a peur en la gravissant à pied. Ma curiosité satisfaite, je lui souhaite bon courage pour ce qu’il lui reste à gravir. Je souris, contente d’avoir adressé la parole à un inconnu. Et, tiens donc, il ne s’est rien passé.
La fin
Au pied de la grande pente, le soleil change d’humeur. La lumière crue et brûlante laisse place à celle douce et dorée des fins de journées. Mes émotions suivent : je sens que c’est la fin, le retour cette fois. Ce postulat enraye mon entrain qui retombe. Je regarde autour de nous, une certaine mélancolie se dégage du monde à présent. Je le dis à Isa, elle n’a pas l’air de le voir comme ça. Elle dit que c’est féerique. C’est aussi vrai. C’est le mot qui convient oui, féerique. A cette heure les plus petites des créatures ailées sortent en nombre sous le feu céleste, et s’illuminent comme des lucioles. En résulte un spectacle que les jeux vidéos tentent avec un succès variable de reproduire, celui d’innombrables points lumineux flottant tranquillement dans l’air. Le sentier dessine de vallons en collines des courbes harmonieuses, on se croirait évoluer dans un conte. La musique précédente semble raisonner dans les montagnes environnantes alors que je ne l’écoute physiquement plus. Me suivant dans mes pas, la mélancolie croît. Et, bientôt, une sensation au visage me fait porter une main à mes joues. « Pourquoi ces larmes ? » Ce tableau dans lequel nous nous trouvons est beaucoup trop beau, beau à pleurer. « Ho non, je ne veux pas ressentir ça... » Peu désireuse qu’Isabelle me voie, j’hésite à reprendre une pointe de morphine, me laisser aller en public ne me ressemble pas. Alors je presse le pas, pour rester devant elle. Je comprends très bien dorénavant ce qu’elle a voulu dire au sujet de la descente. Je ne veux pas retrouver la vraie vie. Je veux rester dans ce monde pour toujours. Mais le temps reprend sa course, il joue contre moi. Heureusement plus personne n’évolue sur les sentiers en sens inverse à cette heure. Je m’arrête de temps à autres pour attendre Isa’ qui prend son temps. Tant mieux. J’inspire à pleins poumons la beauté du lieu. Je médite un peu. Alors seulement, par delà le surplus d’émotions, je comprends que la morphine n’est pas nécessaire : ce passage que je suis en train de vivre est un moment de grâce, il est même l’instant le plus magique du trip. Pas parce qu’il est triste. Parce que ce calme crépuscule transcende tout le reste de splendeur. Un petit miracle. C’est comme un final ; les nuages rougeoient, l’herbe se change en bronze, la lumière est comme une caresse sur la peau.
Avant le chalet, nous marquons une dernière petite pause. Enfin, plus moi qu’elle je l’admets. Je sais que c’est la dernière fois que je verrai ces nuages de la sorte avant un long moment, comme une éternité peut-être. Alors je les contemple encore, on dirait vraiment du sable doré maintenant. J’ai du mal à leur dire adieu, il me faut du temps. Après un long moment beaucoup trop court, ne voulant pas faire plus attendre ma comparse, je hoche doucement la tête. Comme un accord passé avec eux. Puis je pense, de toutes mes forces pour qu’ils l’entendent : « Merci ». J’aime éprouver de la gratitude à la fin des trips, c’est il me semble la meilleure clôture qu’on puisse donner à tout voyage spirituel. Rassemblant mes forces, je me détourne enfin.
Environ 20h00 – T+9h30 : On s’est brièvement arrêtées au refuge pour récupérer de l’eau, dire bonjour aux campeurs. Mais nous ne dormirons pas ici, décidons-nous. Nous poursuivons donc sur le chemin dans la sérénité de la nuit tombante.
— Finalement, dis-je en allant chercher la tente, le LSD est aussi une de mes drogues préférées. J’ai beaucoup de drogues préférées… La réplique logique ne tarde pas : — Pourquoi ? — C’est la seule qui me fasse pleurer. Un silence d’abord, puis un rire incrédule. Elle doit se demander si je ne plaisante pas. Je précise : — C’est trop magistral, trop grandiose et trop fin tout à la fois pour que je puisse l’exprimer autrement. Ce n’est pas tout à fait vrai. D’autres drogues m’ont déjà fait verser des larmes, je suis même une vraie pleurnicheuse sous psychédéliques. Ce que j’entends par là, par « pleurer », ce sont de vraies larmes, de celles qui viennent du cœur, et non un mélange avec de l’euphorie ou du rire issus de la substance. Des larmes de joie, de tristesse, de béatitude devant ce que je viens de vivre, d’incrédulité peut-être. Maintenant que j’y pense, je me demande si mes premières fois sous LSA ne m’avaient pas produit un phénomène similaire, mais je n’en suis pas sûre.
On s’enfonce dans la forêt, en quête d’un lieu où monter le bivouac. Après maintes hésitations, une grande clairière nous semble adéquate. Des traits de condensation abandonnés par les avions flottent perpendiculaires aux arbres, et dans la pénombre naissante, plutôt que haut dans le ciel il me semble les voir descendre vers le sol, dans la forêt devant moi. J’observe ainsi deux colonnes éthérées soutenir la voûte nocturne. Elles sont si proches qu’en moins d’une heure nous pourrions être à leur pied. Un monde de fantasy assez différent de celui du 2C-B, moins euphorique, moins juvénile, mais plus prestigieux.
Le camp sommaire est monté. Il fait presque nuit à présent, les premières étoiles s’éveillent au-dessus de nous. Lorsque je marche dans l’herbe, le regard perdu dans le vague, des points transparents se mettent à grésiller dans mon champ de vision. Ha, la fin du trip, et mon HPPD familier. Mais cette fois les points, de transparents deviennent blancs. Ils disparaissent si je cligne des yeux trop fort, que je m’arrête de marcher ou que je bouge le regard. Mais en insistant un peu, ils ne clignotent plus : ils tombent du ciel. Bon sang, de la neige en été. Je souris, émerveillée comme une enfant devant la magie de noël tandis que mon cerveau, un peu perplexe face à l’apparition, me suggère déjà un fin manteau de givre au sol.
Au retour j’en parle à Isabelle, qui s’étonne que je sente toujours des effets. Elle est vraiment redescendue en milieu d’après midi… Puis scrutant le ciel, j’aperçois un engin sombre qui file à basse altitude. — Waoh regarde l’avion, je m’exclame en le pointant du doigt. — Haha, quoi, qu’est-ce qu’il a, l’avion ? — Il largue des étoiles…
(Je crois que j’avais du mal à faire la distinction entre avion mouvant et étoiles fixes, ce qui donna que celles à proximité me semblaient effectivement s’en échapper pour filer au loin.)
Environ 21h30 – T+11h00 : Nous utilisons un peu de CBD pour dormir, mais rapidement il ne me suffit pas : des angoisses m’étreignent dans la pénombre. La descente de psychés… Isabelle me convainc de ne pas en profiter pour reprendre une pointe de morph’. J’avale donc un alprazolam, cette fois c’est bon.
After-effects : Le lendemain Isa’ s’étonnera du fait que j’ai tracé si vite mon chemin, au retour. Je lui avouerais finalement ce qui s’est passé.
Je me sens globalement bien, en pleine forme. Cet état d’énergie et de volonté perdurera plus de trois jours : moins profond que celui du LSA mais, en tout cas pour cette fois, plus long.
Deux semaines plus tard je m’aperçois que je préfère le ciel avec quelques nuages – pas trop non plus, pour ne pas obstruer le soleil. Avant, plus bleu il était mieux ça valait. Aujourd’hui je le trouve un peu vide, de la sorte. Je ne vois plus ces tâches blanches aussi bien que sous LSD, mais j’ai appris à en apprécier la poésie et la beauté.
Je ne retrouverais plus les photos de la fin du trip, au crépuscule… Peut-être aies-je renoncé à prendre ce moment, quel dommage, ou alors l’obturateur n’a pas marché. Quelqu’un m’a dit un jour que la nature ne se permettait jamais d’y être aussi belle qu’en réel, pour qu’on reviennent la voir. Ce doit sûrement être ça…
Wow c'est juste insane , tu écris bien , tu nous balade :-)
Les trip en extérieur je me suis toujours promis de le faire , ça doit ( et ça a l'air ) être magique , je voulais le faire en forêt , j'adore voir les arbres sous Psyché ^^ mais la montagne ça doit juste être incroyable . Hâte que la crise en finisse pour pouvoir vraiment bouger Encore merci pour ta balade et je rejoins Mario les photo ajoute un vrai plus . La dernière est de toi ? Peux importe elle est magnifique en tout cas .
Étonnant que ton amis sois si vite redescendu , je me demande bien ce qui était dessus ...
Ouai ça m'avait prit du temps, enfin là j'ai surtout repris la mise en forme parce que je l'ai redéterré d'il y a deux ans, je me suis dit "merde il est fini et pas publié" xD En vrai je me suis un peu lassée des Tr, et les miens sont DÉFINITIVEMENT. Trop. LONGS xD (Vous avez eu du courage pour lire^^) mais c'aurait été dommage de pas poster celui-là vu où j'en étais. Si ça vous a plu c'est vraiment top du coup^^
Les trips en extérieur pour moi c'est indispensable avec les lysergamides, sinon ça me rend clostrophobe en quelque sorte. Mais ouai c'est du luxe^^ Surtout une rando comme ça
La dernière photo je suis dessus fufu. Et on voit mon ombre sur une autre d'ailleurs.
Je pense que ce qui éait dessus était un lysergamide soft, moi ce dosge me dure facilement douze heures mais je sais pas ce qu'il s'est passé cette fois.
Ouai ça m'avait prit du temps, enfin là j'ai surtout repris la mise en forme parce que je l'ai redéterré d'il y a deux ans, je me suis dit "merde il est fini et pas publié" xD En vrai je me suis un peu lassée des Tr, et les miens sont DÉFINITIVEMENT. Trop. LONGS xD (Vous avez eu du courage pour lire^^) mais c'aurait été dommage de pas poster celui-là vu où j'en étais. Si ça vous a plu c'est vraiment top du coup^^
Les trips en extérieur pour moi c'est indispensable avec les lysergamides, sinon ça me rend clostrophobe en quelque sorte. Mais ouai c'est du luxe^^ Surtout une rando comme ça
La dernière photo je suis dessus fufu. Et on voit mon ombre sur une autre d'ailleurs.
Je pense que ce qui éait dessus était un lysergamide soft, moi ce dosge me dure facilement douze heures mais je sais pas ce qu'il s'est passé cette fois.
Wow, quelle écriture !?
Personnellement, je ne trouve pas ton tr trop long.. J'apprécie toujours de lire un contenu riche de détails, bien structuré et intéressant.. Assurément l'écriture d'une personne qui doit posséder un contact enrichissant et fiable..
Etant de haute Savoie, j'irai également partager une partie des cartons qui sont bien rangés dans mon frigo avec un bon ami, au milieu des montagnes, d'ici 1 mois ou 2 je pense..