Comment trouver un médecin/psychiatre qui ne soit pas toxicophobe ?

Bonjour, ton post pose en fait 2 questions

1) ton psychiatre a t il raison d'être inquiet de ta consommation ?

2) Comment les médecins appliquent ils l'état de la science ?

3) Comment optimiser ses relations avec les médecins ?

Pour le 1) c'est difficile de répondre.
Il est clair que les Bipolaires ont une appétence pour le cannabis et probablement d'autant plus que leur souffrance psychique est plus importante. Ce qui expliquerait la "relation" entre cannabis et gravité de la maladie.
Même le dernier article ci dessous qui compare les BP qui ont arrêté le cannabis après le diagnostic et ceux qui ne l'ont pas arrêté n'est pas forcément "définitif". Il se pourrait que ceux qui ont arrêté le cannabis aient été moins graves et donc qu'ils aient plus facilement arrêté.
Le premier article est intéressant car il fait état d'une importante amélioration ressentie avec le cannabis (ce qui est ton expérience) mais qui s'accompagne d'un risque accru concernant les crises maniaques et la dépression.
Je pense donc qu'un risque existe mais qu'il pourrait être réduit par des cannabis riches en CBD (avec le THC).

https://www.kalapa-clinic.com/fr/etudes … bipolaire/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articl … 118916.pdf


https://scienceline.org/2019/12/bipolar-disorder-weed/


http://www.psychomedia.qc.ca/trouble-bi … n-cannabis


https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7968618/


https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29096386/



2) Le problème est que les enseignants et les articles (rares) sur le sujet (donc qui forment l'opinion des médecins) ont tendance à être "politiquement corrects" (de toutes façons la drogue c'est mal) et à présenter le sujet de façon univoque.
Il y a donc tout un travail à faire (voir point numero 3).
D'autant plus difficile que le paradigme de la psychiatrie est qu'il y a une personne raisonnable qui doit guider une personne déraisonnable (le fou).*
L'idée que le fou ait une rationnalité, même s'il a des problèmes, n'et pas en général une idée très prévalente en psychiatrie.

Je crois qu'il est important de rassurer ton psychiatre en lui disant que tu as une rationnalité totale concernant ton ressenti (qu'il ne peut évidemment que comprendre au mieux avec ton aide  mais pas mesurer à l'aide des outils médicaux) notamment sur l'effet calmant du cannabis mais que tu comprends son inquiétude sur le potentiel rôle aggravant du cannabis.
Donc dans le cadre d'une alliance thérapeutique tu peux essayer de trouver le meilleur compromis, qui te permette d'exprimer tes droits fondamentaux.
Il se peut que dans certains circonstances il soit obligé de décider à ta place mais en dehors de ces cas, tu peux lui demander de l'aide et des avis mais decider pour toi.
Par exemple un médecin qui suit un patient cancéreux refusant la chimiothérapie doit continuer à le suivre pour calmer la douleur etc.. Il doit le mettre en garde sur les risques de son refus mais n'a pas à lui imposer la chimiothérapie.
Pour la psychiatrie il y a en effet le risque d'états délirants mais la plupart du temps le BP reste rationnel.

3) Pour la relation médecin malade j'avais fait il y a un an un texte sur le sujet.
Je pense qu'il est important de "former" le médecin au respect du patient, qui ne correspond pas toujours à l'enseignement.

https://www.psychoactif.org/forum/2020/ … .html#divx

2eme version

rmm.pdf

Amicalement

Dernière modification par prescripteur (21 juillet 2021 à  17:41)

Tout d'abord merci beaucoup pour vos réponses.

prescripteur a écrit

Bonjour, ton post pose en fait 2 questions

1) ton psychiatre a t il raison d'être inquiet de ta consommation ?

2) Comment les médecins appliquent ils l'état de la science ?

3) Comment optimiser ses relations avec les médecins ?

Merci Prescripteur pour tes réflexions toujours très pertinentes et toutes ces informations.

Ta réponse donne beaucoup matière à réfléchir, et tend à me faire réaliser combien la connaissance des recherches en cours sur le sujet pourrait m'éclairer bien plus que l'avis d'un psychiatre, qui ne peut malheureusement pas synthétiser l'ensemble des connaissances sur tous les troubles de leurs patients et toutes les substances qu'ils consomment.

D'autant que c'est extrêmement intéressant pour peu que l'on se donne la peine de s'y pencher sérieusement comme tu le fais. Je vais commencer à explorer les articles sur le sujet en partant de ceux que tu m'as laissé, merci beaucoup pour ça.

speedy76 a écrit

Appelle et renseigne toi avant, tous les CSAPA n'ont pas un psychiatre dans leur équipe.

J'avais compris qu'un addictologue était un psychiatre spécialisé dans l'addictologie, mais en cherchant un peu je me rends compte que non, du coup oui je vais leur demander, merci de ta remarque :)

Subohm a écrit

Je confirme pour le cannabis.
Je suis bipolaire, et le cannabis me fout dans des états psychotiques dingues.
Après tous les bipolaires ne fonctionnent pas pareil.

Merci pour ta réponse,

Tu es bipolaire de type I/II ? Est-ce que cannabis te mets dans des états psychotiques mêmes à faibles doses, ou simplement lorsque tu en prends beaucoup ? Et aussi comment se passe la transition vers la sobriété dans les jours qui suivent ?

De mon côté je n'ai jamais été diagnostiqué, je pense être max type III d'après la symptomatologie, et avec une manie juste pleine d'inspiration, de grandeur et agitée, mais jamais délirante même sous cannabis (sauf la fois que j'évoque où les doses de cannabis étaient massives et pas prévues). Du coup je cherche juste à trouver une conso viable à long terme qui me permette de retrouver cet état régulièrement mais pour être productif pour des projets persos

Nikka,

Dernière modification par Nikka (23 juillet 2021 à  13:41)