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En matière de sevrage il apparaît que, loin d’être une fin en soi résumant à elle seule le traitement, la cure de sevrage n’a de sens qu’en tant qu’élément d’un programme global d’un traitement devant s’inscrire très fréquemment dans le long terme. La cure de sevrage a donc une utilité non seulement directe : diminution de la consommation de produits opiacés, voire même abstinence totale, mais aussi indirecte : prise de conscience de la dépendance, désir du sujet d’intégrer le système de soin médical et médico-social, amélioration de la qualité du suivi et des aides à l’insertion familiale, professionnelle et sociale.
En ce qui concerne le problème de l’abstinence, toutes les études montrent bien que l’évaluation du devenir du sujet dépendant aux opiacés ne saurait s’appuyer sur la seule consommation de drogues et l’abstinence : l’adaptation sociale et le fonctionnement psychologique général, les troubles psychopathologiques, les problèmes médicaux, les conduites anti-sociales sont autant de dimensions dont il faut tenir compte pour juger de l’efficacité d’un traitement.
Et :
En clair, il ne peut être mis en place des sevrages sans considérer le risque élevé de rechutes et sans l’entourer d’une démarche qui permette de prendre des mesures de protection médicale et d’insertion sociale. De même, il ne peut être mis en place de programme unique de médicaments de substitution sans prise en charge individuelle et projet thérapeutique à long terme.
Il est important de réfléchir à l’opportunité d’un sevrage.... est-il vraiment souhaitable ? Souhaité?
Évaluation de l’opportunité
Afin d’apprécier l’opportunité du sevrage, le praticien devrait chercher à répondre aux quatre questions suivantes.
Au nom de qui ?
La personne dépendante présente-t-elle sa demande en nom propre ou bien sous la pression de son entourage, voire sous l’effet d’une injonction judiciaire ? Seule une demande négociée avec le patient en nom propre devrait conduire à une proposition de sevrage.
Dans quel but ?
Le but recherché par le patient au-delà de sa demande de sevrage doit être précisé afin d’en définir la modalité.
Il peut s’agir d’un sevrage partiel aux benzodiazépines en vue d’instaurer un traitement de substitution de qualité, d’un sevrage aux opiacés dans le but de réguler sa consommation sans aspirer à une abstinence durable ou d’un sevrage aux opiacés vécu comme le moyen d’une séparation définitive avec le produit.
A quel produit ?
La réponse à cette question dérive directement de la précédente car il existe de plus en plus de demandes de sevrage partiel ou de demandes de sevrage de produits de substitutions.
Dans la perspective d’un traitement de substitution, le jury recommande d’être extrêmement attentif aux dangers de l’association entre les benzodiazépines, l’alcool et les produits de substitution, en particulier la Buprénorphine.
Hormis cette situation particulière, la question de savoir si, dans le cas de co-dépendances, il vaut mieux réaliser un sevrage simultané de tous les produits ou un sevrage sélectif de l’opiacé ou des autres produits ne fait pas consensus.
Quand ?
Il n’y a pas de consensus apparent quant à un éventuel indicateur du moment le plus favorable à la mise en œuvre du sevrage, ce qui pourrait traduire l’hétérogénéité des situations et des facteurs, en partie liée à l’introduction des traitements de substitution.
La personne dépendante aux opiacés ne parviendra à se séparer définitivement du produit qu’au terme d’un long cheminement qui suppose préalablement la capacité de déplacement de sa dépendance sur d’autres objets : traitement de substitution, relation ou institution.
Il convient de souligner que le risque de rechute ne constitue pas en lui-même une contre-indication au sevrage.
La majorité des auteurs s’accordent au contraire à dire que la rechute constitue en elle-même un moment particulièrement important dans la trajectoire de soins.
Cependant, il ne faut pas oublier que de très nombreux décès par overdose surviennent lors de rechute après sevrage, de sorte que celui-ci ne peut jamais être présenté comme anodin et isolé. Il doit être soigneusement tenu compte de la stabilité du patient sur les plans psychopathologique, social et judiciaire avant d’envisager ce sevrage.
Médicaments d’aide au sevrage :
Approche chimiothérapique
Destiné à réduire la symptomatologie du manque, le traitement chimiothérapique varie en fonction du produit responsable de la dépendance et doit être adapté à chaque patient.
Héroïne
Le sevrage de l'héroïne sans utilisation simultanée d’un agoniste opiacé est la modalité habituelle en France.
Pour le sevrage des opiacés, plusieurs types de traitements peuvent être proposés :
Les traitements spécifiques tentent de s’opposer à l’hyperfonctionnement adrénergique, considéré comme responsable des symptômes. Le produit le plus utilisé est la clonidine (Catapressan®), antihypertenseur adrénergique. La clonidine a un effet sur l’agitation, l’instabilité, la lacrymation, la rhinorrhée et la transpiration. Elle a peu ou pas d’effet sur l’insomnie et les myalgies. L’administration est uniquement orale, en prises espacées de deux à trois heures et en augmentant progressivement la dose. La surveillance de la tension artérielle doit être systématique et le traitement interrompu transitoirement lorsque la tension systolique est inférieure à 100 mm Hg. Cette thérapeutique est utilisée particulièrement au début de la prise en charge hospitalière lorsque les patients sont alités. La guanfacine (Estulic®), dérivé d’action prolongée de la clonidine serait de maniement plus aisé, permettant une administration répartie en trois prises journalières et imposant moins souvent l’alitement. les 2 cas, la posologie est réduite progressivement à partir du 4-5e jour jusqu’à l’arrêt au bout d'environ 8 jours.
Les traitements symptomatiques sont destinés à atténuer et si possible faire disparaître les manifestations du manque : antalgiques, spasmolytiques, antinauséeux, antidiarrhéiques, sédatifs et hypnotiques. Les produits sédatifs sont le plus souvent indispensables, surtout dans les premiers jours. Les benzodiazépines sont utilisées dans certains protocoles pour leur effet anxiolytique. Ces substances s’accompagnant d’un risque propre d’induction d’une pharmacodépendance, il paraît souhaitable de limiter leur utilisation et d’éviter leur emploi chaque fois que cela est possible. Il existe un consensus fort contre-indiquant certains produits fréquemment recherchés pour leurs effet toxicomanogène : flunitrazépam (Rohypnol®) et chlorazépate disodique haut dosage (Tranxène® 50 mg) qui à très fortes doses peuvent induire une agressivité difficile à contrôler. L’alternative peut être l’utilisation d’un neuroleptique sédatif tel que l’alimémazine (Théralène®) ou la cyamémazine (Tercian®).
D’autres méthodes de sevrage ont été proposées pour le sevrage en opiacés :
Sevrage dégressif avec diminution régulière de la consommation sur une durée de quelques jours, semaines ou mois, utilisé notamment lors des sevrages ambulatoires, ainsi que pour les sevrages des produits de substitution (méthadone, buprénorphine)
En l'absence d'études démontrant clairement un bénéfice, le jury exprime ses réserves concernant le recours aux antagonistes opiacés (naloxone, antagoniste d’action rapide et brève, naltrexone, antagoniste d’action prolongée), proposés pour raccourcir la durée du sevrage ou dans le “sevrage minute“ réalisé sous anesthésie générale.
Source : https://www.has-sante.fr/jcms/c_272062/ … es-opiaces
Méta-analyse des études comparant l’efficacité d’un sevrage utilisant la méthadone en dégressif versus ceux utilisant des médicaments du même type que le Catapressan (agonistes alpha-2 adrénergiques) :
https://www.cochrane.org/fr/CD002024/AD … es-opiaces
Le sevrage des opiacés était similaire avec les agonistes alpha-2 adrénergiques et la réduction des doses de méthadone, mais la durée du traitement était plus longue et il y avait moins d'effets indésirables avec la méthadone. Les signes et les symptômes de manque se sont produits plus tôt avec les agonistes alpha-2 adrénergiques, en quelques jours après l'arrêt des opiacés. Les chances d'achever le traitement de sevrage ont été semblables.
La lofexidine avait moins d'effet sur la tension artérielle que la clonidine.
Pour ceux qui auront tout lu, j’espère que ça pourra vous aider à y réfléchir et le cas échéant à mettre en place la stratégie qui sera la plus efficace.
Pour donner mon avis personnel, j’ai un peu de mal avec les sevrages, ils sont rarement une solution sur le long terme, induisent beaucoup de souffrances si mal encadrés et accompagnés, et peuvent se révéler dangereux si la personne reconsomme ensuite (risque de surdose si on prend la même dose qu’avant sevrage, par habitude ou pour « bien profiter »). Et puis l’aspect qui me gêne le plus c’est que c’est souvent une volonté de l’entourage et/ou du corps médical et à la fois une injonction sociétale, mais finalement rarement la véritable volonté de la personne dépendante. Comme s’il n’y avait que l’abstinence qui soit acceptable. Hors une consommation régulée reste possible, pas forcément là maintenant, et faire des pauses (à tord appelées sevrages) dans sa consommation peut être salvateur aussi. Quoi qu’il en soit il me semble indispensable d’être bien entouré et accompagné, par une équipe pluridisciplinaire de professionnels, et de voir les choses de manière globale (pourquoi je consomme, qu’est-ce que je cherche? Qu’est-ce qui me manque? De quoi ai-je besoin pour me sentir bien?) car la prise de produits ne peut être dissociée de son contexte (problématiques personnelles et liées à l’environnement de la personne. La fameuse triade produit/personne/contexte. Agir uniquement sur le produit c’est aller dans le mur.
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Dernière modification par Psychoco92 (29 octobre 2021 à 21:40)
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Psychoco92 a écrit
Je n’ai pas de tercian mais est-ce que l’olanzapine est similaire ?
Pas du tout! C’est beaucoup plus risqué (effets secondaires plus importants) et beaucoup plus puissant donc difficile à gérer niveau dosage... Si tu as besoin de Tercian c’est facile à obtenir sur prescription mais franchement fais attention à toi, tu te lances dans un truc hasardeux sans suivi....
En plus tu n’as pas du tout les mêmes effets. C’est prescrit pour les psychoses, pas comme le Tercian qui est souvent prescrit en complément des anxiolytiques (et/ou d’antidépresseurs) par ex dans le cadre d’une dépression ou de troubles anxieux etc.
Un sevrage en ambulatoire ça se prépare correctement sinon c’est soit voué à l’échec soit carrément risqué....
Je n’arrive pas très bien à comprendre ton entêtement à te lancer seul là dedans.
Les solutions les plus rapides ne sont pas les plus efficaces...
Je n’ai pas l’impression que tu saches vraiment ce que tu fais. Les conseils qu’on pourra te donner ici ne remplacent pas un véritable suivi global (dont médical mais pas uniquement) et sur le long terme.
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Dernière modification par prescripteur (30 octobre 2021 à 11:53)
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Dernière modification par Psychoco92 (30 octobre 2021 à 13:17)
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LeDoc86 a écrit
tjrs sous metha ( plus de sudations et jen passe ... ) un peu
..si j'ai bien compris tu connais quelque chose pour contrer la sudation eccessive sous metha. Tu mexplique stp?
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Psychoco92 a écrit
Qu’est-ce que la clonidine enlève comme symptôme exactement ? Est-ce que ça joue sur les impatiences et l’insomnie ? La pregabaline aide déjà pas mal pour ces
Salut, la clonidine est "censé" enlevé les symptômes de sueur foides et les impatiences.
Je dit bien est censé parceque je n'ai pas trouvé ce médicament miraculeux, quand j'en avais pris ça a fait diminuer les sueur foides mais pas les impatiences.
Je me répète, mais pour moi ce médicament n'est pas du tout adapté dans le cadre d'une automédication.
kaneda
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Marco 68 a écrit
LeDoc86 a écrit
tjrs sous metha ( plus de sudations et jen passe ... ) un peu
..si j'ai bien compris tu connais quelque chose pour contrer la sudation eccessive sous metha. Tu mexplique stp?
bonjour marco !
et bien ouii la pregabaline a été un soulagement pour ce (et pas que ) ...prescrit pour ces 3 vertus de base et depuis plus de sudation excessives !
va comprendre !
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Dernière modification par prescripteur (01 novembre 2021 à 10:56)
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Psychoco92 a écrit
Bonjour, je vais prendre de l’olanzapine lors d’un sevrage d’héroïne, je me pose quelque question, alors déjà l’effet dure donc plus de 24h ? Est-ce que ça a un effet hypnotique pour pouvoir un petit plus dormir lors du sevrage et aussi diminuer l’agitation et pouvoir mieux ce poser sans peter un plomb pendant le manque ? Même si l’effet dure longtemps je pense que le pic est au début donc bien a prendre avant ´d’essayer’ de dormir.
Pas d’interaction avec la ketamine ça c’est cool :p
Je prend de la pregabaline lors du sevrage mais est-ce qu’il y a un risque de diminuer l’effet de la pregabaline ?
A la base je voulais prendre de la clonidine qui est un médicament qui baisse la tension et diminue fortement l’es effet du manque, finalement j’ai abandonné cette idée et n’en prendra pas, mais je me pose juste la question juste pour information personnel vu que j’en prendrais pas, est-ce que l’olanzapine peut jouer sur la tension et avoir une mauvaise interaction voire dangereuse avec la clonidine ?
Désolé d’up le topic mais il répond déjà à certaine de mes questions et donc je trouve que ma question a ça place ici :)
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Psychoco92 a écrit
Quelqu’un sait donc si l’olanzapine aide a dormir et principalement lors d’un sevrage d’opiacés ? Ce sont des 5mg donc un demi comprimé devrait faire l’affaire je pense
Les neuro permettrait de moins ´penser’ en général donc ça peut aider a moins broyer du noir ou pire craquer lors d’un craving (si je pense moins je pense moins à taper logiquement lol)
Perso pour avoir eu de l’olanzapine c’était le seul anti psycho qui me détruisais pas genre personé moment c’est celui qui me boostais la journée, après il me cassais pas du tout j’avais recourt au zolpidem qui malheureusement pris a long terme deviens inefficace sur moi.
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Zopi7.5 a écrit
Psychoco92 a écrit
Quelqu’un sait donc si l’olanzapine aide a dormir et principalement lors d’un sevrage d’opiacés ? Ce sont des 5mg donc un demi comprimé devrait faire l’affaire je pense
Les neuro permettrait de moins ´penser’ en général donc ça peut aider a moins broyer du noir ou pire craquer lors d’un craving (si je pense moins je pense moins à taper logiquement lol)Perso pour avoir eu de l’olanzapine c’était le seul anti psycho qui me détruisais pas genre personé moment c’est celui qui me boostais la journée, après il me cassais pas du tout j’avais recourt au zolpidem qui malheureusement pris a long terme deviens inefficace sur moi.
A ouais pas vraiment hypnotique du coup ?
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