Cacher son addiction à son mari/femme

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Plax non binaire
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Bonsoir à tous,

Ceci est mon tout premier poste sur le site .
À vrai dire j'ai besoin d'échanger avec des personnes qui comme mon mari aurait une addiction à l'héroïne ( sniff ) mais qui ont pris la décision de ne jamais en parler à leur conjoint(e) ...
Pour vous expliquer mon parcours j'ai récemment perdu mon mari d'un suicide après 14 ans de vie commune et d'un Amour des plus parfait.
J ai appris quelques jours après son départ (via un contact de son téléphone ) son addiction...
Quel choc ce fût et que je continue de vivre ... Par dessus la souffrance de son départ je dois assimiler le reste ... C'est une culpabilité sans fin de ne rien avoir vu .
Il y avais bien des situations compliquées ;
Premièrement financièrement parlant nous avons vécu des périodes ultra compliquées qui nous causaient de nombreuses engueulades mais il avait toujours des "bonnes" excuses et bien souvent invérifiables !
D'autre part ses problèmes de sommeil pour lesquelles je l'avais poussé à se rendre dans une clinique du sommeil et résultat des courses, il faisait de l'apnée du sommeil ... Du coup c'était comme une couverture pour lui ...
Pour resituer, je ne consomme rien du tout et j'étais loin de connaître ou du moins d'être bien informé sur ce genre de drogue.
Apart le sheet c'est la seule chose que je connaissais ! 
Tout ça pour vous demander, si comme mon mari vous aussi, vous avez fais le choix de ne jamais en parler à votre conjoint(e) et selon vous pour quels raisons ?
Merci de votre aide ... J'ai besoin d'échanges pour m'aider un peu à comprendre même si j'ai bien conscience que chaque personne et parcours sont unique ...
Amicalement,

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Plax non binaire
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Salut Saint of killers

Premièrement merci pour ton message.
Tes mots sont frappants de vérité...
À vrai dire tout n'est histoire que de point de vue et de position...
Si mon mari m'en aurait parlé, je pense ( car je n'ai malheureusement pas pu le vivre ...) que j'aurais été choquée sur le coup, peut être même que je me serais mise en colère , je serais certainement passée par un cocktail d'émotions, mais une fois le recul nécessaire pris et au vu de notre Amour, j'aurais absolument tout mis en œuvre pour l'aider, l'accompagner, en tout cas dans l'idée où il aurait voulu arrêter ! Dans le cas où il n'aurait pas voulu, j'aurais tout fais pour l'aider mais plutôt en prenant du recul sur mon implication émotionnel,sans l étouffer ou le faire culpabiliser et en ne rendant surtout pas tabou son addiction .
Tout ça n'est que supposition d'une situation que je ne pourrais malheureusement jamais vivre ...
Il me manque affreusement... Et de l'imaginer en souffrance toutes ces années me rend malade...
Ce fameux contact téléphonique m'a littéralement sauvé la vie car tellement je ne comprenais pas, j'ai voulu mourir chaque jours .. Ces idées noires occupaient chaque zone de mon cerveau...
Avec cette révélation, j'ai pu quelque part rassembler les pièces du puzzle... Il m'a donc sauvé la vie en libérant la parole .
Il connaissait toute notre vie de couple alors que cette personne je la rencontrait pour la première fois de ma vie ! Je m suis donc aperçue que mon mari se confiait énormément à lui ...

Merci pour tes mots de soutien, c'est une douleur indescriptible... C'est un très ( trop) long cheminement que je dois entamer...

Je suis désolée pour ton fils ... J'espère que toi aussi tu luttes et prend soin de toi.

Amicalement,

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Morning Glory femme
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Plax a écrit

Pour vous expliquer mon parcours j'ai récemment perdu mon mari d'un suicide après 14 ans de vie commune et d'un Amour des plus parfait.
J ai appris quelques jours après son départ (via un contact de son téléphone ) son addiction...
Quel choc ce fût et que je continue de vivre ... Par dessus la souffrance de son départ je dois assimiler le reste ... C'est une culpabilité sans fin de ne rien avoir vu .

Pour ajouter quelques chose à ce qu'a énoncé Saint of Killers, et avec qui je suis d'accord, c'est que la culpabilité est la dernière chose que je voudrais que mes parents ressentent en apprenant que pendant plus de dix ans à présent, je leur ai caché mes consos et qu'ils ne l'ont pas vu. Je mets toute mon intelligence dans mes efforts pour la leur cacher, il est normal qu'ils ne voient rien. Ce n'est pas leur faute. C'est moi qui calcule chaque pas que je fais dans cet objectif. Pourquoi dans mon cas, huuuum je connais leur opinion sur les drogues: l'alcool n'en est pas une, les drogues illégales vont te tuer quoi que tu fasses, et si ça n'a toujours pas été le cas c'est pas que finalement elles sont moins virulentes et diaboliques qu'on pouvait le penser mais plutôt qu'elles prennent leur temps. Je pense que pour changer leur point de vue là dessus ce serait énormément d'efforts de leur part.

Alors, lorsque j'ai commencé j'étais encore mineure (de peu mais tout de même), et j'avais surtout peur de leur réaction vis à vis de moi et qu'on m'oblige à arrêter.
Aujourd'hui j'ai peur qu'il ramenent le moindre de mes problèmes aux drogues illégales mais ça je pourrais aisément les contredire car les plus gros problèmes issus de drogues que j'ai personnellement rencontrés c'étaient des drogues légales quasi à chaque fois jusque là, donc ça casserait déjà un peu cette opinion qu'ils auraient sûrement intuitivement. Je ne pense pas non plus qu'ils me rejetteraient. Non en fait je crois que j'ai surtout peur pour eux. Vu la vision déformée, inculquée par la société, qu'ils ont de la chose, ce serait leur faire énormément de mal et leur retourner le cerveau pour leur faire comprendre que les drogues sont diabolisées et non le diable. Et pour leur faire du mal et leur retourner le cerveau, avec tous les problèmes que j'ai eus bien avant de prendre des drogues, c'est bon ils l'ont eu leur quota. Ça suffit. Alors leur en parler, pour quoi faire à part les faire souffrir comme tu souffres aujourd'hui ?

Voilà l'idée de mon point de vue personnel. Et vraiment, la dernière chose que je voudrais s'il venait à arriver quelque chose qui leur fasse découvrir le pot aux roses c'est qu'ils culpabilisent. C'est moi qui ai la responsabilité de leur aveuglement.

Dernière modification par Morning Glory (16 octobre 2022 à  16:19)


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Plax non binaire
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Voilà l'idée de mon point de vue personnel. Et vraiment, la dernière chose que je voudrais s'il venait à arriver quelque chose qui leur fasse découvrir le pot aux roses c'est qu'ils culpabilisent. C'est moi qui ai la responsabilité de leur aveuglement.

Salut Morning Glory

Merci de prendre le temps de m'écrire et de me partager ton point de vue... C'est exactement ça dont j'ai besoin ...
Je comprends que tu ne voudrais pas qu'ils culpabilisent, mais selon toi, quel autre réaction ou façon de vivre émotionnellement la chose serait possible ?
Car pour ma part je n'arrive pas à faire autrement que de culpabiliser et d'avoir l'envie de m auto détruire ...

Le plus dur pour moi, ce sont toutes ces fois où il a menti en me regardant dans les yeux pour cacher ( différent que de ne pas dire... )

Amicalement,

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Plax non binaire
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Morning Glory a écrit

Alors leur en parler, pour quoi faire à part les faire souffrir comme tu souffres aujourd'hui ?

Je voulais juste rebondir sur ces mots ...
Si je souffre aujourd'hui c'est surtout de son départ.
Son addiction je n'en souffre pas, je le vis plus comme un choc, c'est la découverte du pot aux roses comme tu dis. C'est venu se greffer.
Déjà dans un suicide malheureusement il y a très souvent la culpabilité qui retombe sur nos épaules ...

Dans mon cas, j'ai voulu chaque jours m'enlever la vie pour le rejoindre car il m'a laissé dans une totale incompréhension de son choix .
Il m'a bien laissé une lettre, mais une lettre d'amour .. Rien qui ne parle de son addiction ...

La personne qui m'a amené la révélation est lui même "malade" ( je reprends ses mots ) et il m'a dis que c'était trop important pour que cela reste un secret ...

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Morning Glory femme
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Je pense que tu as le droit d'être en colère contre lui. L'un dans l'autre, ça rejoint un peu un modèle de processus du deuil. Et jusqu'à un certain point ça peut même être sain je trouve. Un jour tu prendras du recul dessus, tu reliras ce que Saint of Killers a écrit, et ta colère s'atténuera.
Mais à quoi cela te sert-il d'y retourner contre toi-même ?
J'ai à te lire deux grilles de lecture : "il m'a fait du mal, en me mentant notamment, même si ses intentions n'étaient pas forcément mauvaises" et "je culpabilise d'avoir cru à ses mensonges".

Franchement si j'avais été en couple et m'étais mise à consommer j'aurais tellement eu peur de perdre l'autre que je pense que j'aurais caché moi aussi mes consos. Aujourd'hui je vis l'inverse et n'ai eu heureusement pas à avoir ce dilemme: je consomme déjà, donc je peux en informer les gens que je rencontre en amont, et après le tri se fait tout seul (habiter une grande ville ça aide aussi bien sûr). Mais si j'avais pas eu le temps de dire à la personne avant de tomber amoureuse, eu trop peur de la solitude ou de faire mal à des gens qui me connaissent, j'aurais choisi la même option que lui, à ceci près que je ne sais pas mentir: si ma famille un jour me demandait "tu te drogues?" J'aurais bien du mal à nier sans éclater d'un grand rire nerveux ^^ du coup mon jeu doit être plus subtil que ça, jouer mes cartes plus en amont. Ils ne doivent pas me poser la question. Mais au final, le résultat est le même... Ils ne savent pas.

Oui je pense qu'à leur place ou la tienne j'aurais aussi un mélange de colère et de culpabilité. Je me sentirais trahie. Ce qui pourrait me donner envie de leur dire du coup, pour casser ce crescendo d'années avec leur poids à porter par tout le monde. Mais je me dis aussi que je réussirais peut être à emporter le secret avec moi, que je meurs avant ou après eux. Je ne sais pas si c'est vraiment possible. J'espère juste.
Mais je pense que ce n'est ni sa (ma) faute, ni la tienne (la leur). Je pense que sans la prohibition ce genre de problème ne se poserait pas. Ce système nous écrase de par la discrimination qu'il fait peser sur nous, et on ne peut souvent y répondre que par "pour vivre heureux vivons cachés". Ce n'est juste pour personne mais je ne pense pas que le but de ton conjoint était de te faire du mal ou te culpabiliser. Ce qui n'empêche pas ce que tu vis aujourd'hui qui est légitime, mais j'essaye de te dire qu'il y a des chances pour que ça passe à mesure que tu prendras du recul sur tout ça. Pour l'instant tu es encore dans le choc. Je ne suis pas devin, en réalité je ne sais pas ce qu'il va se passer ou pas, mais je pense que ce que tu décris est logique du fait du deuil et de ces révélations à gérer. Les deux s'entremêlent, là...

Dernière modification par Morning Glory (16 octobre 2022 à  17:43)


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Morning Glory femme
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Plax a écrit

Morning Glory a écrit

Alors leur en parler, pour quoi faire à part les faire souffrir comme tu souffres aujourd'hui ?

Je voulais juste rebondir sur ces mots ...
Si je souffre aujourd'hui c'est surtout de son départ.
Son addiction je n'en souffre pas, je le vis plus comme un choc, c'est la découverte du pot aux roses comme tu dis. C'est venu se greffer.
Déjà dans un suicide malheureusement il y a très souvent la culpabilité qui retombe sur nos épaules ...

Dans mon cas, j'ai voulu chaque jours m'enlever la vie pour le rejoindre car il m'a laissé dans une totale incompréhension de son choix .
Il m'a bien laissé une lettre, mais une lettre d'amour .. Rien qui ne parle de son addiction ...

La personne qui m'a amené la révélation est lui même "malade" ( je reprends ses mots ) et il m'a dis que c'était trop important pour que cela reste un secret ...

Ok messages croisés désolée

Oui le début de ton message corrèle avec le mien j'ai l'impression

Pour le reste, je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête pour ne pas t'en parler dans sa lettre. Je pense que, peut-être comme moi, il pensait emmener ce secret dans la tombe et ne pensait pas qu'on viendrait te le rapporter après son départ... Mais ouai, se supprimer sans le justifier... Je peux comprendre ton choc et ton incompréhension. S'il t'a laissé une lettre d'amour cela dit, je doute fortement que cela aie été toi le problème ><

Plein de courage en tout cas

Dernière modification par Morning Glory (16 octobre 2022 à  17:53)


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Plax non binaire
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Morning Glory a écrit

Mais à quoi cela te sert-il d'y retourner contre toi-même ?

A vrai dire je ne sais pas ... J'ai passé la moitié de ma vie avec lui et l'impression d'avoir été abandonnée et trahie ... Sa vie vallait plus que certaine, il méritait de vivre et comme si moi maintenant je me refuse ou culpabilise d'en avoir le droit ...

Puis tu sais quand tu recolle les pièces du puzzle une fois que l'être aimé n'est plus là, tu te dis mais putin c'était sous mes yeux mais avec ma méconnaissance du sujet puis surtout avec le fait qu'il m'éloigne de tout ça en me mentant, je n'aurais jamais mis ce mot Héroïne sur ce potentiel mal-être.
Ce sont des choses que l'on ressent ... Difficile de mettre des mots dessus ...
Étant quelqu'un de très communicante j'ai beaucoup de fois tenter de lui tirer les vers du nez quant à son mal-être que je pouvais ressentir par moment ( que MTN j'explique par ce qu'on appelle le manque ) mais rien n'y faisait ...

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Morning Glory femme
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Tu penses que c'est l'héroïne qui provoquait son mal-être? Chez certaines personnes (dont moi) ça peut être un refuge au contraire, pour des maladies chroniques notamment. Après,je ne connais pas les tenants et aboutissants de ce que vivait ton mari avec les drogues :x

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Plax non binaire
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Alors non je dirais pas que c'était directement l'héroïne son mal être ... C'était autre chose de bcp plus profond et qui viens de beaucoup plus loin ...
Et l'héroïne venait certainement soulagée ça.
Mais la personne qui m'a tout révélé m'a confirmé qu'il avait la volonté de s'en défaire mais qu'il n'y arrivait pas . Il lui aurait certainement fallu d'aller voir des centres spécialisés mais il refusait en disant que les horaires pour récupérer les substituts ne concordaient pas avec ses horaires de travail et qu'il ne pouvait pas s'absenter sous peur que ça me revienne aux oreilles car il travaillait avec des amis à nous .
Cet ami l'incitait à me parler, qu'il ne pouvait pas vivre ça seul,mais moi mari lui disait qu'il avais peur de me perdre et qu'il  ne pouvait pas me l'avouer...
Il s'est monte un mur autour de lui ... Il ne voulait pas m'impliquer...

Ce que je viens de t'écrire m'a été dis par cette personne ...

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Nogeron homme
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Bonjour Plax,

Avant tout je voulais te transmettre tout mon soutien dans l'épreuve que tu traverses. J'ai connu aussi le suicide d'un proche, mon frère aîné dans mon cas, je sais à quelle point la douleur peut être vive et ça me touche de savoir que d'autres passent par ces moments abominables. Je te souhaite, quand le moment sera venu, de retrouver la lumière dans ta vie.

C'est vrai que c'est difficile de répondre à ta question, puisque l'on ne connaissait pas ton mari. Mais voilà ce que je peux supposer :

Aussi difficile que ce soit quand il s'agit d'un être aimé, il faut considérer l'usage de drogue comme quelque chose de l'ordre de l'intime. Ton mari prenait probablement de l'héroïne pour une raison. De ce que j'en sais, on arrive rarement aux opiacés par hasard. Il s'agit souvent d'éteindre une douleur ou une difficulté profonde, qui rend la vie insupportable.

Ton mari a pu ne pas t'en parler parce qu'il voulait que tu garde une certaine image de lui ? Dans leurs rapports aux femmes, beaucoup d'homme détestent par dessus tout laisser paraître leurs faiblesses.

Il soignait peut être sa douleur mental avec les opiacés  et ne voulait pas te perdre. Une des solutions est donc de dissimuler. Pour te permettre de laisser partir la culpabilité, il faut bien que tu te dise que, dans certaines situations intimes, rien ni personne ne peut aider. Seule la personne qui souffre a les clés du labyrinthe, mais elle n'en trouve malheureusement pas forcément la sortie.

Peut être peut tu voir sa dissimulation comme une preuve d'amour. Il ne voulait pas que sa douleur intervienne entre toi et lui.

J'espère ne pas être trop a côté de la plaque en écrivant cela, mais je sais que même si l'usage de drogue peut entraîner certains problèmes, parfois gravissimes, il faut toujours regarder au delà de l'usage pour trouver la source de la douleur. Bien souvent, il s'agit de quelque chose qui s'est ancré au cours de l'enfance.

Je te souhaite tout le courage du monde pour surmonter cela

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cependant
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Salut,

je compatis ta situation difficile, j'ai vécu récemment le suicide d'un pote que sans être mon amoureux m'a déjà bien touchée, alors je n'imagine même pas comme ça peut être bouleversant que cela arrive dans une relation de couple (qui dure depuis longtemps de surcroît).

Je ne suis pas sûre de la pertinence de mon avis, face à cette perte...si tu te sens pas trop démunie dis-toi que c'est humain et normal d'être dans une situation de chamboulement et manque de repères, de souffrir. Et n'hésite pas à t'adresser à des pros pour faire face à ce moment difficile. Ne reste pas seule face à tout ça...

J’interviens par contre à la question « drogues », même si MG a déjà tout dit.

Je consomme de l’héroïne aussi.

Ce n'est pas facile pour moi, dans la société d'aujourd'hui de faire face aux différentes stigmatisations qui touchent les personnes qui en consomment.
Ce n'est pas simple d'assumer, d'en parler, de le vivre sereinement.

Non seulement à cause de la molécule elle-même (que personnellement, comme dit MG, me fait plutôt du bien), mais aussi à cause de la double violence qu'on vit. La discrimination qu'on subit face aux médecins, au travail, à la justice, etc mais aussi à celle que nous-mêmes nous nous infligions en tant que personnes qui consomment. On nous a appris qu'on est une merde si on consomme, on l'a parfois intégré et ce n'est pas tout le temps facile de vivre avec, même si on sait que ce n'est pas forcément vrai. La culpabilité peut être là, l'estime de soi en prendre un coup, etc.

Et face à quelqu’un qu'on aime c'est d'autant plus difficile d'assumer tout ça. Surtout si on tient à cette personne, on veut pas la perdre, la décevoir ni faire du mal. Ce n'est pas forcément un manque de confiance de ne pas en parler, mais le reflex du manque de confiance en soi-même que la société nous renvoie. Si on nous dit que c'est mal de consommer, comment ne pas avoir peur de ne pas décevoir ? Comment parler sereinement de consos qui ne sont pas sereines ?

Le jugement que la société porte et celui que nous-mêmes nous portons est dur, il n'est pas évident d'avoir la force de se confronter au jugement des personnes qu'on aime. Même si peut-être elles en auraient pas...même si elles nous accepteraient pour comme on est, au danger de les préoccuper, de les inquiéter, etc.

Personnellement mes relations importantes ont été toujours avec des personnes qui consomment. C'est plus facile d'en parler. Mais même dans ce cadre de figure, ce n'est pas toujours facile : j'avais une partenaire qui avait arrêté la came et était passée au sub. Ce n'était d'autant moins facile de parler de mes consos, vu ses propres difficultés. Et encore plus difficile que je mène mes consos alors qu'elle avait arrêté.

C'était aussi pour la protéger, pour ne pas l'« induire en tentation » que je ne consommais pas sous ses yeux, que je ne lui parlais pas de ça et que j’essayais de faire ça dans d'autres contextes.
En plus, elle culpabilisait que ce soit à cause d'elle...bref...pas simple.

D'autres fois ça a été des personnes qui consommaient d'autres produits, qui avaient une mauvaise représentation des opiacés, pas facile d'en parler librement non plus.

En théorie je suis bien plus d'accord que c'est fondamental de parler. J'ai vécu que c'est libératoire et soulageant de pouvoir partager. Mais il y a tellement de bâtons dans les roues pour pouvoir le faire.

Quant au fait de s'adresser à des centres spécialisés, malheureusement j'ai bien vécu comme là aussi ils ne sont pas exempts de stigmatisations sur les personnes qui suivent. Et vu que le stéréotype du « drogué » ne prend pas vraiment en compte le travail, peu sont les centres dans mon expérience capables de fournir un accompagnement adapté aux personnes qui travaillent ! Personnellement j'ai dû batailler pour avoir mon traitement, alors que je bossais loin et je ne pouvais pas m'absenter. Je comprends donc qu'on peut avoir une certaine réticence à ne pas d'y adresser. Ce n'est pas pour moi le signe « qu'on veut pas s'en sortir ».

Je ne sais pas si tu as vu le fil sur les bénéfices des drogues ? J'ai l'impression que souvent il n'y a pas de place pour la parole autour des drogues car il n'y a pas de place pour affirmer les bénéfices que ça nous porte. C'est limite plus facile d'en parler pour dire "Je veux arrêter", mais bien plus compliqué pour dire "Ça me fait du bien". Je ne dis pas que c'était le cas de ton mari, mais personnellement j'estime que je continue mes consos parce qu'elles m'apportent des choses dans ma vie, qu'elle ne subit pas de mes consos. Mais ce n'est pas non plus des potions magiques malheureusement...et quand il y a des choses qui ne vont pas dans ma tête, drogues ou pas drogues c'est parfois bien difficile de faire aller.
Alors peut-être tu peux te dire (je ne sais pas si ça te rassure, mais je l'espère), que tout n'était pas malheur dans sa conso...et ça ce n'est peut-être pas facile à dire non plus.

Du soutien à toi pour ce dur moment, comme je te disais, n'hésite surtout pas à te faire accompagner si tu en ressens le besoin.

Dernière modification par cependant (16 octobre 2022 à  19:05)


fugu kuwanu hito niwa iwaji

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