Hello,
Diagnostiqué dans la case "unipolaire" bien que ça reste à valider, mais dans un sens je m'en tape car ce qui compte reste pour moi la compréhension du système (de consommation) plus que le diagnostic tout en sachant que les traitements disponibles n'ont jamais fonctionné. Je pense aux régulateurs d'humeurs.
Puis je ne supporte pas les anxiogènes par exemple, les antidepresseurs (pris sur 2 jours) furent horribles. La
ritaline est trop "amphétamines", alors que je me suis envoyé de la
coke, de la
mdma pendant 1 an
Pourquoi unipolaire ? Parce que pas de phases dépressives, et des consommations toujours et toujours dans des moments d'excitation, d'allégresse, de dynamique, ce par exemple après une bonne séance de sport qui normalement aurait dû me détourner du quasi
craving psychologique. Ben non : passé la fin de la séance et même pendant le sauna (chance d'avoir ce truc dans cette salle) le cerveau tourbillonne et se leche les babines dans la perspective de s'enfiler une bonne bouteille de vodka-red bull ou de vin pétillant bref il selectionne l'
alcool qui sera le mieux adapté.
Je n'ai jamais connu ça à ce point, avec les autres drogues, ce tsunami de ruminations qui va et vient et se pose agréablement sans violence. La
coke par exemple me provoquait une forte intensité, puissante puis redescendant. Le grand huit.
L'envie d'
alcool s'installe comme un bon ami à côté de toi, intrusive mais pas brutal.
Un bon addictologue sera une merveille parce qu'il saura produire une narration qui te parlera.
Par exemple : j'ai eu une abstinence de 4 mois. C'était tellement facile... trop et si j'en étais fier je restais dubitatif parce que tout simplement en 3 ans je n'avais pas réussi seul.
Puis boom rechute, pas un retour au début, mais quelques nouvelles rasades, dures car le corps désintoxiqué m'aura fait comprendre qu'il ne m'accompagnera plus dans ces beuveries.
Et l’addictologue m'annonce que ma lune de miel est terminée. Que je vais passer par peut-être le plus difficile mais le plus constructif.
Je me suis tapé des soirées à lutter contre les envies, au point souvent de craquer. Etre devant chez moi, voire devant la supérette puis renoncer et remonter. Chausser mes pompes et au dernier moment les retirer après avoir surfer la vague du
craving.
Ou jouant de la gratte... combat acharné.
Et le pire, chose qui ne m'etait jamais arrivée : le matin au levé l'esprit qui réclame. J'ai gagné la soirée en somme, et le lendemain matin normalement c'est un grand Allalouya de victoire... et bien non. Je suis nerveux, surexcité. Tout nouveau pour moi.
Sincèrement ça ressemble à ces moments de films de science fiction où la bestiole est en toi et toi tu cherches à la virer. Il n'y a plus de complicité... et elle te le fait payer.
Grosse différence avec les précédents : je craquais gentiment et je consommais.
Maintenant il y a lutte mais j'ai passé une soirée sans
alcool et la suivante est plus facile. La
méditation (10 minutes) m'offre aussi une aide.
Pas mal d'addicto proposent le schéma de l'abstinence au moins la première année, rechutes comprises. Certains deviennent abstinent à vie, d'autres retrouvent une conso maitrisee (la minorité).
Mais ce qui compte reste cette année de combat et de rééducation qui, je pense, sera un apprentissage avec ce produit. Et d'autres. On nomme ça l'expérience.
Je n'aime pas la posture d'abstinence parce qu'elle m'emmerde par la façon dont elle est exploitée dans de nombreuses associations. Pas envie d'entrer dans des rondes compassionnelles même si je suis sensible à la souffrance qu'on pu endurer toutes ses personnes. J'aime beaucoup parler des drogues, des effets, et ce sujet de la substance n'intéresse pas grand monde, ca serait comme parler de sexualité alors que devant toi tu as des personnes qui la repousse car c'est le mal.
Entendre le mal c'est "telle drogue" est juste pour certaines d'entre elles, faut pas se leurrer non plus. La crise des opiodes le démontre.
Parce que je reste convaincu que les drogues sont un formidablement moment d'évasion. Reste à ne pas en être esclave. Et en percevoir les moments où elles sont contre productives.
Je sors du fléau alcoolique parce que plus capable d'en profiter à minima. C'est terminé.
Par contre je vais me reorienter vers les champi que j'ai connus car finalement c'est l'expérience
psychotrope que je recherche dans la dope. Un bon Bourgogne ou single malt je m'en fiche, ce qui comptait était l'ethanol dedans.
Pour le cyclique, chacun aura le sien, et ça peut évoluer. Je l'ai eu avec (après
sevrage) la
md, la
coke. Des fréquences tous les 3 mois, puis 6 mois, 1 an et plus rien depuis.
Il reste un point important.
Md, comme
coke, comme
speed,
keta,
3-mmc (jamais trop kiffé) n'agissent plus comme avant.
Grosse déception car parfois j'aimerai bien retrouver la montée de
mdma ou de
coke, mais si elles sont présentes, elles sont faibles et entrainent un désir de conso quantitatif (pour accentuer les effets) et ça ne fonctionne plus comme avant.
Dernière modification par Zarathoustra (17 février 2023 à 08:56)