Bonjour,
Je lis souvent ce forum qui est vraiment une mine d'or pour s'informer sur la
réduction des risques. Aujourd'hui j'ai décidé de vous parler de mon expérience d'ancien gros accro au
tramadol. Dans le but d'aider ceux qui sont pris dans l'engrenage de ce médicament sournois. Évidemment, le
tramadol peu vraiment aider chez certaines personnes avec de fortes douleurs chroniques. Mais je me dois de mettre en garde pour ceux qui souhaitent l'utiliser de manière récréative, et aider ceux qui souhaitent s'en sortir.
Mon cas était assez exceptionnel, et je pense avoir eu la chance d'etre toujours en vie après mon énorme consommation.
J'explique mon histoire en essayant de pas etre trop long.
Tout à commencé pour des douleurs très gênantes au dos, dû à un important desequilibre au niveau de mon bassin et une fracture à la clavicule qui s'était mal remise. Après avoir vu kiné, ostéopathe et j'en passe, pas d'amélioration notable et mon médecin à décidé de me mettre sous
tramadol LP pour que je puisse continuer à me rendre au travail. 1 cachet le latin et 1 le soir. Je dois avouer que l'effet antidouleur était ultra efficace, je ne sentais quasiment plus aucune douleur.
Le problème c'est que le
tramadol possède un effet qui agit sur la
sérotonine aussi et donc sur l'humeur. Un puissant antidépresseur. Je suis vite tombé amoureux de cet effet qui me rendait ultra zen, en + de l'effet physiquement très agréable (impression d'etre dans une bulle de coton bien confortable, chaleur, etc...)
Bref l'effet psychoactif a clairement pris le dessus et j'ai augmenté progressivement les doses car la tolérance arrive vite. Je suis passé de 200mg par jour, puis 300, puis 400, etc... Je n' arrivais plu à tenir mon traitement jusqu'au bout et ai commencé à me rendre compte des terribles effets du manque. Jusqu'à ce que mon médecin traitant décède dû à un cancer.
Il m'a vite fallu trouvé quelqu'un qui puisse me prescrire mes doses sous peine d'etre en manque et que les douleurs reviennent. Je me suis tourné vers un généraliste qui a bien voulu m'en prescrire mais a doses plus faible et pour une seul fois. J'ai alors fait une des plus grosses conneries de ma vie et recopier son ordonnance sur ordinateur en m'entrainant a reproduire sa signature a l'identique.
La supercherie à fonctionnée durant 3 ans. Vu que je bougeait un peu partout à ce moment (saisons agricoles en camion aménagé), je n'avais aucun mal a changer de pharmacie à chaque fois. Sauf que de 400mg par jour, je suis monté jusqu'à 1600mg toujours en LP. Sois 1,6g par jour donc une boite de 30 comprimés me faisait 2 jours. J'étais conscient qu'a ce rythme j'allais finir par y passer. Je commençait à avoir des spasmes musculaire très violents, et j'étais descendu à 58kg pour 1m82. Le regard de mes amis et ma famille m'a fait beaucoup de peine et m'ont incité à commencer un
sevrage progressif.
J'ai fait du yo-yo avec le
sevrage, j'arrivais a baisser doucement, puis je remontais, etc... Jusqu'au jour ou une pharmacienne a grillé ma fausse ordonnance quand je suis rentré dans la region. Je ne savais pas qu'elle avait appelé le medecin par la suite et la gendarmerie du coin a été mise au courant. J'avais alors entamé une diminution progressive et sérieuse sachant que je m'étais fait grillé et que c'était le signe qu'il fallait arrêter.
Les gendarmes ont debarqués chez moi 2 semaines après, il y a eu perquisition à mon domicile pour trouver une trace des fausses ordonnances et des boites de trama. Ils ont embarqué mon PC avec le quel je modifiais les ordos. Rdv au poste accompagné par les hommes en bleu qui ont cependant été très cool et rassurant. J'étais descendu a 800mg par jour a ce moment. J'ai tout expliqué de A à Z en toute honnêteté.
S'en ai suivi un rdv au siege social de la CPAM de mon département 3 mois plus tard pour m'expliquer. Vu que j'avais réussi à tout arrêter et trouvé un travail en CDI dans la foulée, le medecin conseil à mentionné que je n'avais réalisé qu'une seule fausse ordonnance sur le dos de la secu (alors qu'il y en a eu des centaines). Ce qui a grandement minimisé ma peine au tribunal (500€ d'ammende avec sursis, donc que dalle si on entendait pas parler de moi pendant les 2 ans à venir, un énorme soulagement même s'il a fallu payer 800 balles d'avocat.
Concernant le
sevrage, le fait de m'etre fait prendre avec mes fausses ordonnances m'a beaucoup aidé à arrêter. De toute façon je ne pouvais plu m'en procurer car j'étais fiché dans toutes les pharmacies. Ça a été dur, long et éprouvant, d'autant + que je prenais des doses qui auraient littéralement assommé un cheval et tué un non initié aux opi.
Mes conseils pour vous sevrer (du moins ce qui m'a grandement aidé)
1- N'arrêtez jamais net d'un coup. C'est le meilleur moyen de péter un plomb et de repartir de plus belle
2- Fixez vous un planning (sur calendrier, cahier, ordinateur...) en proggramant votre diminution. Moi étant sur des grosses doses, j'enlevais 1 comprimé de 100mg par semaine. Ça permet de laisser quelques jours au corp de s'adapter. Au debut on peu descendre un peu plus vite. Plus on descend dans les doses et plus le retrait d'un comprimé doit etre espacé.
3- Il y a de fortes chances que vous craquiez et reprenez un cachet de + une journée, mais ne vous blâmer pas pour autant, reprenez votre planning.
4- Si vous suivez une diminution lente et rigoureuse, les symptômes ne devraient pas etre trop gênant. Pour qu'ils passent quasiment inaperçu, concentrez vous sur une passion ou quelque chose que vous kiffer (dans mon cas c'est jouer et composer de la musique) et allez faire un peu de sport pas trop violent, une marche en pleine nature est le meilleur remède.
5- manger des aliments riches en vitamines, en fer, etc.. Les fruits comme les bananes ou les kiwis sont parfaits ainsi que les légumes verts. Mais aussi la viande. Le corps a besoin d'un bon coup de pouce, aidez le.
6- Sortez voir du monde . Le plus dur quand on a pas la forme c'est de se lancer. Une fois avec de bons amis ou de la famille aimante, vous oublierez plus facilement votre
sevrage.
7- Dans la même veine, ayez au minimum une personne proche et de confiance qui sois au courant de votre addiction, elle vous aidera à surmonter cette étape du
sevrage.
8- Une fois le dernier cachet avalé, les symptômes seront les plus durs à supporter. Il faut vous y préparer. Le plus dur à gérer pour moi ça a été le sentiment d'agitation et nervosité corporelle et psychologique. Surtout la nuit ou il m'était impossible de calmer mes jambes et bras qui remuait sans arrêt.
- Je vous conseille arriver a ce dernier stade du
sevrage de continuer votre alimentation saine et riche, d'aller marcher ou courir avant le coucher pour fatiguer votre corps et apaiser l'esprit. Mais n'hésitez pas également à prendre quelques médicaments en vente libre le temps d'apaiser ces symptômes et réussir à dormir.
Les médicaments sans ordonnance qui m'ont aidé pour la fin du
sevrage sont : le donormyl (sommeil), decontractant musculaire (je sais plus le nom), et loperamyde (pour les diarrhées). Certains vont fumer un
joint, ce qui peu bien fonctionner mais chez moi ça m'amplifie les angoisses. Je déconseille l'
alcool, perso ça me renforce l'envie de prendre du trama et si on en prend trop pour se saouler et tomber c'est abandonner une addiction pour une autre.
Dans mon cas, avec les hautes doses ou j'étais rendu, les symptômes physiques après mon dernier comprimé avalé ont durés environ 8 a 10 jours. Pour les symptômes psychologiques, ça varie de 1 à 2 mois en alternant des phases ou vous vous levez pleun d'energie et de bonnes vibes et d'autres un peu plus moroses. Jusqu'à ce que les phases joyeuses soient de plus en plus fréquentes.
J'avais pris la décision de me sevrer tout seul, mais si des professionnels en addiction peuvent vous aider n'hésitez pas à en consulter un. Moi j'en avais vu 2 et les 2 m'ont fortement incités à passer sous
TSO + antidépresseurs. Je n'ai donc pas donné ensuite car je savais au fond de moi que je m'enforcerai dans une autre addiction. Mais chacun est libre de faire ce qui lui sembld adapté.
5 ans aujourd'hui que je ne prend plus aucun
opioides, "rien arrive par hasard et ce passage de ma vie a renforcer ma confiance en moi ×1000. Les seuls produits qu'ils m'arrivent encore de prendre 2 a 3 fois max dans l'année sont la
mdma et le
LSD, toujours da5un contexte festif.
En espérant que mon post aide ceux qui se battent contre l'addiction et que rien n'est jamais perdu d'avance. Merci d'avoir lu ce pavé et prenez soin de vous ?