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Dernière modification par Fotch (15 mars 2023 à 14:10)
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Fotch a écrit
Par curiosité, comment l'HPLC se compare avec l'analyse GC-MS ? Par exemple est-ce que l'une est plus précise dans les quantités détectées / détecte plus de substances que l'autre ?
GC-MS, c'est un système de chromatographie gazeuse (GC) couplé à un spectromètre de masse (MS). C'est la technique de réference pour les analyses médico-légales
en gros, la Chromatographie gazeuse (GC), ca ressemble beaucoup à la HPLC, mais au lieu que l'analyse se passe en phase liquide, ca se passe en phase gazeuse.
A noter que ca peut poser problème pour l'analyse de cannabis, car les alcaloïdes sous formes acides THCA, CBDA vont avec la température se changer en THC, CBD, etc (decarboxylation), et donc les formes acides ne seront pas quantifiables
en gros, par contre, la spectromètrie de masse (MS), ca change grave la donne. ca donne beaucoup plus d'informations, puisque ca "compte les masses" des molécules, c'est à dire ca permet de reconnaitre une molécule en comptant les atomes qui la composent. la MS permet de caractériser la structure d'une molécule en la fragmentant (à l'aide de pleins de techniques différentes). Par contre, ca nécessite un matériel beaucoup plus lourd/plus cher
il est aussi possible de coupler la spectrométrie de masse MS avec la HPLC (HPLC-MS)
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Dernière modification par Locutus (16 mars 2023 à 13:01)
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Pesteux a écrit
Mais alors concrètement
le GC-MS, à cause du MS, va faire beaucoup mieux. il va permettre d'identifier des molécules que l'on n'a pas "ajouté" (à l'aide d'un standard de référence) à la connaissance du système, en utilisant des bibliothèques. ce serait pareil pour une HPLC-MS, c'est le MS le gros plus
alors que la HPLC, pour qu'elle ait connaissance d'une molécule, il faudra lui "apprendre".
et le MS a un seuil de détection beaucoup plus bas/plus large. mais je ne peux pas te répondre si sur tout plus précisément, mais il me semble bien que oui. et me semble-t-il, un plus large spectre de détection si on regarde qu'avec la HPLC il faudrait déployer plusieurs méthodes différentes pour élargir le spectre des substances analysables (méthode, ca veut dire par exemple autres solvants, autre "timing", autre colonne de séparation, autres calibrages, etc)
les avantages de la HPLC dans notre cas, c'est
1/elle peut reprendre la méthode suisse détaillée ci-dessus qui est largement éprouvée, et c'est bien de s'appuyer sur une base scientifique indiscutable, et une expérience importante qui a été transféré (c'est le spécialiste suisse qui a créé cette méthode qui a fait l'audit technique lorsque ATP Idf s'est équipé)
2/elle coute moins cher qu'un GC-MS
3/elle est transportable. et la config HPLC de ATP Idf est mobile, elle est parfois déplacée pour faire des analyses ailleurs que dans leur labo. et le MS, c'est peu transportable, c'est une config bcp plus lourde, en raison notamment de l'emploi d'un gaz, et donc bouteilles et/ou générateur d'azote par exemple
c'est d'ailleurs le cas du dispositif suisse précité, qui a été conçu en configuration mobile, pour intervenir dans des dispositifs institutionnels et des espaces festifs
petite note: je répond au mieux, je ne suis qu'un amateur. pour porter ce projet et permettre sa création après ces 2 dernières années de travail là-dessus, je me suis intéressé à tout ca, et notamment j'ai acheté une config HPLC qui m'a permis de "démystifier" un peu tout ca
je raconterai bientôt cette histoire si ca intéresse, de cette machine et surtout de la rencontre qui a fait naitre ce projet porté par Psychoactif
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Pesteux a écrit
seuil de détection
je vais inviter le chimiste analyste de ATP Idf à venir participer à la conversation pour répondre aux questions, je voudrai pas dire des conneries, et ils nous apprendra pleins de choses comme ca
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Locutus a écrit
Trop bien le set up ! Sans indiscrétion, tu en a eu pour chère ?
franchement non (c'est relatif). j'ai acheté aux enchères du matériel d'occasion, puis les pièces neuves pour de l'entretien/rénovation toujours aux enchères. J'ai suivi les conseils du même spécialiste suisse cité ci-dessus (les photos de suisse sont à lui d'ailleurs, je le remercie ici par la présente!), qui nous a fait un audit technique gratuit.
A ce jour, la config passe les tests de qualification et de performance. J'ai à ce jour seulement analysé de la caféine et de la vitamine B3.
Ce type de technologie existe sous forme de machines accessibles depuis la fin des années 1990. Ma config date de 2004-2008, mais la plupart des pièces ont été changées depuis. C'est à l'identique la même config que celle qu'avait un dispositif d'analyse à Vienne (Autriche) jusqu'en 2019. Si en neuf il faut compter autour de 40000€, d'occasion révisé par un industriel c'est autour de 10000€, il faut ajouter à cela une balance de précision, la colonne, des solvants, les standards, un logiciel, un ordi, etc
par exemple, pour 10000€ tu peux acheter une machine d'occaz venant de californie déjà calibrée pour les différents alcaloides du cannabis.
à ce jour j'ai dépensé 5714€. (dont 2000€ de leasing qu'il faudra bien que je rembourse un jour, et le reste des économies du confinement car j'avais la chance/privilège d'être hébergé à titre gracieux sur cette période). ce cout intègre aussi une balance, une colonne, des solvants, des pièces de maintenance d'avance, du matériel de rechange (1 pompe et 1 detecteur en plus près à l'emploi), un ordi avec un logiciel spécialisé (racheté d'occasion). La crise sanitaire a été un moment de renouvellement matériel pour beaucoup de labos, et aussi de crise financière qui fait que j'ai eu des élements contre des offres ridiculement basses aux enchères. Les différents élements viennent d'allemagne, d'angleterre, du canada, du danemark, de finlande, des états-unis, d'espagne, de singapour... Pour la rénovation, j'ai suivi les conseils du spécialiste suisse, qui avait recommandé d'acheter d'occasion et surtout de ne pas se laisser avoir par un commercial qui essaierai de nous vendre du neuf (enfin ca dépend, pour un dispositif institutionnel, c'est quand meme mieux d'avoir certaines garanties). et je connais quelqu'un qui bosse pour un industriel qui fabrique ce genre de machine, qui a pu me valider les différentes opérations/choix techniques. bien sur, j'avais déjà pleins de compétences techniques pour faire cela, acquises dans différentes expériences pro.
et puis surtout, je me suis formé (et continue) sur des forums :) ya des super forums pleins de spécialistes auprès de qui demander conseil, ou tu peux accéder à des ressources, etc
Dernière modification par Plotchiplocth (16 mars 2023 à 18:56)
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Morning Glory a écrit
Tu es un dieu Plotch
c'est gentil, mais exagéré MG
merci pour le mot de retour quand meme, je suis content si l'explication est à peu près claire
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Dernière modification par marvin rouge (16 mars 2023 à 19:53)
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Plotchiplocth a écrit
c'est gentil, mais exagéré MG
Hahahahaha je m'emballe des fois tkt je te drague pas promis xD Je trouve juste tout ce que tu fais réellement impressionnant
Dernière modification par Morning Glory (16 mars 2023 à 23:41)
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Plotchiplocth a écrit
Ce signal prend la forme d'un pic (peak), lorsqu'on analyse un échantillon on voit donc dans le logiciel d'analyse différents pics correspondant aux différentes molécules présentes dans l'échantillon à analyser
(...)
si la molécule n'a pas été préalablement calibrée dans le système, on voit le pic correspondant, mais on ne connait ni le nom ni la quantité de cette molécule. Quand ATP-Idf a un pic non reconnu dans une analyse, elle transmet à SINTES l'échantillon qui l'analyse.
Donc si il y a une substance inconnue dans mon prod, je serai mis au courant, même si on ne peut ni nommer ni quantifier la molécule en question, c'est bien ça ?
Et comment ça va se passer avec les substances inertes, genre talc, stéarine, mannitol, etc. ? Ca me parait compliqué de toutes les qualifier/quantifier. Certes, elles sont rarement les plus nuisibles en elles-mêmes (enfin, ça dépend des modes d'administration), mais elles compliquent l'interprétation des résultats. Si on ne peut pas les reconnaître, on peut se retrouver avec une large part non identifiée dans un produit (voir mon post sur l'analyse de mon speed dans le sous forum du même nom).
Dernière modification par Pesteux (20 mars 2023 à 12:40)
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Pesteux a écrit
c'est bien ça
Oui. Si l'échantillon est en quantité suffisante, ATP l'enverra à SINTES pour identifier le pic inconnu. Cela permettra ensuite de le renseigner dans la base de leur machine, il deviendra dès lors identifiable pour les analyses suivantes
Pesteux a écrit
substances inertes,
Elles ne seront pas identifiées ni quantifiées pour la plupart. Déjà celles qui ne se dissolvent pas dans le méthanol, et qui seront filtrées au filtre toupie. Si toutes les substances dissoutes repérées sont quantifiées, on pourra alors connaître le poids de ces substances inertes (masse échantillon - masse quantifiée)
Éventuellement, en cas de substance inerte majoritaire en proportion dans l'échantillon, on peut voir avec ATP si identifiable par spectrometre ftir (ils en ont un sur place)
SINTES par contre a accès à une plus large gamme de techniques d'analyse
J'ai déjà fait analyser du speed chez ATP: une fois tout trouvé quantifié et qualifié (caféine + amphétamine= échantillon total), et une autre fois avec plus d'inconnu car 100% du produit identifié et quantifié était de l'amphetamine mais ça ne représentait de mémoire que 17% de la masse de l'echantillon.
J'espère que ces éléments répondent au moins un peu a tes questions
Dernière modification par Plotchiplocth (20 mars 2023 à 14:25)
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Plotchiplocth a écrit
Cela permettra ensuite de le renseigner dans la base de leur machine, il deviendra dès lors identifiable pour les analyses suivantes
Et on pourra étendre les capacités mémoire de la machine autant qu'on veut, sans jamais devoir prioriser certaines molécules par rapport à d'autres ? Genre à la longue, on aura une base de données qui contient même les molécules les plus exotiques du darkweb ?! Ca serait génial !
Plotchiplocth a écrit
Si toutes les substances dissoutes repérées sont quantifiées, on pourra alors connaître le poids de ces substances inertes (masse échantillon - masse quantifiée)
Je suis pas sûr de bien comprendre. Si il reste des molécules qu'on n’a pas pu identifier, comment peut-on savoir qu’elles composent une substance inerte ? Peut être que je m'embrouille entre les substances inertes et les molécules inactives ? C'est la même chose non ? Ca crée pas un pic une substance inerte ?
Plotchiplocth a écrit
spectrometre ftir
kesaco ?
Plotchiplocth a écrit
J'espère que ces éléments répondent au moins un peu a tes questions
Carrément ! Ca m'aide énormément de pouvoir poser des questions plutôt que seulement lire sur le web. J'y vois de plus en plus clair, même si il faut bien admettre qu'il y a encore du boulot...
Parce qu'il faut reconnaître que c'est quand même assez compliqué tout ça. Dès qu'on n'est pas sur un résultat simple et enthousiasmant genre MDMA 95%, les choses s'embrouillent un peu. Si on veut vraiment démocratiser l'analyse des prods, il va falloir réussir à briser certaines barrières socioculturelles pour rendre la compréhension des résultats accessible à tous, y compris tous ceux qui n'ont pas le temps/l'envie/les moyens de se documenter à fond pour bien piger ce que peut dire une analyse et ce qu'elle ne peut pas. J'essaierai d'y participer quand j'aurai réussi à me faire une idée plus précise sur la question.
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Pesteux a écrit
je m'embrouille
je te rassure (peut-être pas), mais je ne suis pas très au clair non plus sur la terminologie.
Disons que:
1/ on connait le poids de l'échantillon qu'on analyse
2/ si tous les pics révélés par l'analyse sont relatifs à des molécules quantifiables
3/ alors: "poids de l'échantillon analysé" - "poids des molécules quantifiées" = "ce qui n'est pas analysé", soit parce qu'inerte ou autres matières pas solubles dans le méthanol (préparation de l'échantillon) et filtré par le filtre toupie 0.22µm, ou soit parce que pas détecté par la méthode employée. Le mannitol ou le talc par exemple font partie de "ce qui n'est pas analysé" par la méthode HPLC mise en oeuvre par ATP
Le spectromètre FTIR, c'est une autre technique d'analyse. Elle s'effectue sur l'échantillon sec et complet (pas de préparation de l'échantillon dans un solvant puis filtré etc). Elle consiste à appliquer une lumière sur l'échantillon et à l'aide d'un capteur à mesurer les parties du spectre qui ne sont pas absorbées ou ceux qui sont émis par l'échantillon.
Ce n'est pas une technique de chromatographie, c'est-à-dire ce n'est pas une technique séparative. Elle mesure donc le spectre d'absorption et d'émission de l'échantillon en un bloc. Elle s'appuie sur une bibliothèque numérique de spectres d'absorption/émission (les "signatures" des molécules)
Donc:
- si il n'y a qu'une substance/molécule et qu'elle est dans la bibliothèque, on l'identifie (ex: dans l'industrie, vérifier que un bidon d'une substance pure est bien ce qui est marqué sur l'étiquette du bidon)
- dans le cas d'un "mélange complexe" de molécules (drogue non pure), elle peut identifier la substance présente en plus grande quantité dans l'échantillon avec assez de certitude, et parfois aussi d'autres avec beaucoup/trop d'incertitudes (pour des raisons de chimie, certaines molécules "masquent" plus ou moins les autres molécules présentes dans l'échantillon)
- pour identifier les molécules dans l'échantillon, le spectromètre compare la signature de l'échantillon (qui est disons un mélange complexe) à toutes les molécules présentent dans sa bibliothèque une-à-une
- a noter que Techno+ par exemple qui utilise ce type de technique, a enregistré dans sa bibliothèque de signatures des mélanges types déjà constitués, par exemple d'héroines de rue, composées d'un mélange d'héroine+caféine+paracétamol, et enregistrées dans la bibliothèque comme une signature sous 3 variantes de mélange (peu dosée, moyennement dosée, très dosée en héroine), pour quand meme réussir à faire une estimation du produit analysé avec imprécision
- cette technique dans l'infra rouge est peu/pas performante pour analyser les phases aqueuses, qui absorbent beaucoup l'infra rouge. Et donc elle a tendance a mal fonctionner sur des échantillons de poudres humides par exemple
- mais imaginons que ton speed est composé de 40% de mannitol plus d'autres molécules présentant toutes une part inférieure à celle du mannitol, hé bien le spectromètre FTIR peut a priori te dire que la molécule la plus présente en proportion est le mannitol.
- autre avantage, ca coute peu cher comme machine, c'est très mobile, et ne prend que quelques minutes pour faire une analyse, et cela sans détruire l'échantillon
- un inconvénient de poids pour certains produits: par exemple pour l'héroine, c'est rarement le composé majoritaire, et donc la spectro FTIR ne donne quasi aucune info aux personnes demandant une analyse de leur héroine.... Par contre, pour du MDMA à 86%, ca confirme que c'est bien majoritairement du mdma. C'est quand meme pas de bol que pour une drogue comme l'heroine, ou la gestion de la dependance/accoutumance/risque vital demanderait de connaitre le dosage réel avec de gros enjeux, hé bien cette technique n'apporte aucune info intéressante...
(FTIR: Infra Rouge avec Transformation de Fourier; il existe d'autres types de spectromètres selon la partie du spectre lumineux qui est employé)
(une autre technique est maintenant déployée en suisse, que ce soit pour la douane, la police et la RdR. si tu veux halluciner un peu voire beaucoup tu peux jeter un oeil là: https://www.nirlab.com/solutions/nirlab-narcotics/)
Et donc, ATP Idf utilise aussi la spectrométrie FTIR parfois pour faire les analyses des échantillons qu'on envoie, le plus souvent en complément d'une autre technique, et donc peut aussi s'en servir pour le cas que je viens de décrire avec l'exemple du mannitol
Pesteux a écrit
des résultats accessible à tous [...] pour bien piger ce que peut dire une analyse et ce qu'elle ne peut pas [...] J'essaierai d'y participer
tu as tout à fait compris l'enjeu au cœur de l'analyse pour la RdR, c'est bien de pouvoir informer des limites en amont lors de la demande, pour etre sur que ce qui est proposé correspond à l'attente de la personne qui veut faire analyser, et que ce soit clair ce qui dit le résultat et ce qu'il ne dit pas. et n'hésite pas, à un moment quand tu seras plus informé, à venir partager ta compréhension avec la communauté et à la transmettre, c'est une super proposition!
Dernière modification par Plotchiplocth (20 mars 2023 à 17:24)
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Plotchiplocth a écrit
éventuellement, la substance peut ensuite être récoltée par un collecteur de fraction (f) et collectée dans différents contenants
J'avais pas bien réalisé en première lecture. Si on reprend l'exemple d'un speed à la caféine, ça veut dire que la machine permet de récolter l'amphétamine d'un côté, et la caféine de l'autre, c'est bien ça ? Genre tu récupères un bécher d'amphet pure dans du méthanol que t'as plus qu'à évaporer ? Si oui, j'en veux une
Et ce, même si la machine n'est pas calibrée pour reconnaître l'amphétamine ? (on imagine que tu es sûr de ton prod grâce à une analyse faite ailleurs par ex)
C'est dommage qu’ATP idf n'utilise pas cette fonction. Si je comprends bien, une fois qu'une molécule inconnue a été identifiée par SYNTHES, on pourrait alors utiliser un échantillon pur obtenu par séparation pour calibrer la machine, afin de pouvoir quantifier cette nouvelle molécule, non ?
Sans ça, il va donc falloir que ATP idf se procure des échantillons de référence pour chaque drogue à quantifier. Je me rend pas bien compte à quel point ça va être compliqué/long/coûteux...
Autre question : sur une des captures d'écran que tu as posté, on voit les pics "sulfate", "phosphate", etc. Du coup, je me demande si la machine quantifie le sulfate séparément de l'amphétamine. Je sais pas si je m'exprime bien. Si on prend un échantillon de sulfate d'amphétamine pure par exemple, la machine va me dire que c'est 100% sulfate d'amphétamine, ou bien va t'elle me dire que c'est x% d'atome souffre et y% de molécule amphétamine ?
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Pesteux a écrit
J'avais pas bien réalisé en première lecture. Si on reprend l'exemple d'un speed à la caféine, ça veut dire que la machine permet de récolter l'amphétamine d'un côté, et la caféine de l'autre, c'est bien ça ? Genre tu récupères un bécher d'amphet pure dans du méthanol que t'as plus qu'à évaporer ? Si oui, j'en veux une
Et ce, même si la machine n'est pas calibrée pour reconnaître l'amphétamine ? (on imagine que tu es sûr de ton prod grâce à une analyse faite ailleurs par ex)
tu as exactement tout bien compris. sympa, non?
par contre, pour modérer l'espoir que je lis dans tes lignes, il y a deux types de config HPLC
- analytique: petits volumes
- préparative: grands volumes
ma config, comme celle de ATP, est une config analytique
les volumes qui sont analysés, après séparation dans la colonne, sont vraiment minimes. Illustration avec le détail de la méthode de préparation de l'échantillon:
10mg de l'échantillon à analyser sont dissous dans 25ml de méthanol,
la fiole contenant le mélange est mise dans un bac à ultrason (ca "melange"),
on préleve 1ml de ce mélange à l'aide d'une seringue filtré avec une toupie à 0.22µm qu'on place dans une fiole destinée à être placée dans l'autosampler
l'autosampler prélève 2µl dans la fiole préparée, et les injecte dans le circuit
les 2µl sont séparés dans la colonne
les différents composants sont repérés successivement par le détecteur
et prélevés automatiquement successivement dans différents contenants par le fraction collector (ex: dans une plaque avec 96 emplacements)
résultats: on récupère pas grand chose à chaque passage
mais on récupère bien les composés séparément, donc dans l'exemple que tu évoques: la caféine séparément du sulfate d'amphétamine
Pesteux a écrit
C'est dommage qu’ATP idf n'utilise pas cette fonction. Si je comprends bien, une fois qu'une molécule inconnue a été identifiée par SYNTHES, on pourrait alors utiliser un échantillon pur obtenu par séparation pour calibrer la machine, afin de pouvoir quantifier cette nouvelle molécule, non ?
oui! un exemple avec une méthode visant à calibrer une machine HPLC pour quantifier de l'héroïne à partir d'héroïne de rue:
isolation et purification d'heroine de rue pour ensuite calibrer une config HPLC pour quantifier l'héroine
Pesteux a écrit
Sans ça, il va donc falloir que ATP idf se procure des échantillons de référence pour chaque drogue à quantifier. Je me rend pas bien compte à quel point ça va être compliqué/long/coûteux...
oui. exemple chez un fournisseur pour imaginer le budget: https://www.lgcstandards.com/FR/fr/Fore … cat/279798
pour pouvoir commander et recevoir un stupefiant comme un standard de réference par exemple de 10mg de cocaine pure, il faut demander une autorisation à l'ANM. Une par standard. Et remplir un certain cahier des charges pour le stocker: habilitation, coffre, controle d'accès, etc
et pour ajouter: la colonne de séparation "s'use" et se change tous les 6mois-1an.... nécessitant de refaire le calibrage de tous les produits à quantifier pour la nouvelle colonne installée
dans les faits, il est parfois envisageable de stocker un standard au congélateur 6 mois, en fonction de la stabilité du produit en question
en fait ce qui est important au delà du standard de réference pur, c'est surtout d'avoir un échantillon dont on est sur du dosage. c'est un enseignement du confinement via les forums de chromatographie: à un moment, il n'était plus possible de commander et d'etre livré pour des standards, comme bien d'autres produits. Echange entre chimistes analytiques: à defaut de standard, envoyer l'échantillon à un autre labo ayant une config calibrée, fournissant une analyse certifié, et à partir de là utiliser le prod de départ pour calibrer la machine
donc dans les faits encore, il faut un échantillon dont on est sur du dosage pour calibrer la config HPLC.. et meme si c'est pas 100% c'est pas grave
ATP n'utilise pas cette méthode, qui aurait besoin d'être évaluée pour connaitre sa fiabilité, précision, limites
il est aussi possible de quantifier par calcul à l'aide d'une substance tierce: on ajoute au 10mg de l'échantillon 10mg de nicotinamide, qui est calibré dans la config, on injecte différents volumes (ex: 1µl, 5µl, 10µl), le logiciel calcule une évaluation du dosage de l'échantillon déduit à partir du dosage en nicotinamide (mon logiciel propose ca comme méthode)
la encore, ATP n'utilise pas cette méthode, qui aurait besoin d'être évaluée pour connaitre sa fiabilité, précision, limites
(en fait, on ajoute systématiquement 10mg de nicotinamide (vitB3), car c'est un produit qu'on ne retrouve pas dans les coupes, et son analyse systématique en plus de l'échantillon va permettre de suivre l'usure de la colonne, ou de relever un dysfonctionnement)
(a gauche le standard de reference de nicotinamide, a droite du nicotinamide à ajouter aux échantillons. je m'en suis servi pour apprendre toutes ces manips, avec des molécules légales, à défaut de pouvoir analyser des drogues et pour respecter la loi)
Pesteux a écrit
Autre question : sur une des captures d'écran que tu as posté, on voit les pics "sulfate", "phosphate", etc. Du coup, je me demande si la machine quantifie le sulfate séparément de l'amphétamine. Je sais pas si je m'exprime bien. Si on prend un échantillon de sulfate d'amphétamine pure par exemple, la machine va me dire que c'est 100% sulfate d'amphétamine, ou bien va t'elle me dire que c'est x% d'atome souffre et y% de molécule amphétamine ?
100% de sulfate d'amphétamine
Dernière modification par Plotchiplocth (23 mars 2023 à 02:58)
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Plotchiplocth a écrit
il est parfois envisageable de stocker un standard au congélateur 6 mois, en fonction de la stabilité du produit en question
C'est tout ?! Alors qu'on a un super congel de laboratoire et un produit certifié ? Ca fait pas beaucoup T'en sais plus sur les molécules qui se gardent bien et celles qui tiennent moins le coup ?
Au plaisir de te lire :)
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