Dernière modification par pierre (02 avril 2023 à 22:41)
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Dernière modification par prescripteur (03 avril 2023 à 14:42)
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pierre a écrit
L’addiction considérée comme un type de maladie est fortement contesté, fondé sur un ensemble de symptômes qui classe les gens comme malades, dangereux, sans autonomie et indépendance, incapables d’agir et de faire un choix.
Hé ben c'est là que tu te rends mieux compte 1/de la toute puissance de l'addictologie en France tout particulièrement 2/qu'il est enfin temps de contester son autorité illégitime sur nos existences frontalement !
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Dernière modification par Pesteux (03 avril 2023 à 17:22)
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Dernière modification par marvin rouge (03 avril 2023 à 18:07)
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SILENCE = MORT
COLERE = ACTION
Dernière modification par pierre (03 avril 2023 à 18:09)
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Dernière modification par marvin rouge (04 avril 2023 à 01:43)
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marvin rouge a écrit
Si bcp de gens, connu ou pas, était plus franc sur leur réalité de consommateur ça aiderait plus la cause
Je suis d'accord, mais c'est le serpent qui se mord la queue ! Si tant de gens cachent leur conso, ou les souffrances associées à cette conso, c'est souvent pour échapper au jugement des autres et aux mots blessants qu'ils ont peur de se prendre dans la figure !
Ca serait parfait si on pouvait tous oublier notre ego et se foutre complètement de ce que les autres pensent et disent de nous, mais perso, j'y arrive jamais suffisamment à mon goût. C'est pourtant pas faute de volonté, et je ne pense pas être le seul dans ce cas.
marvin rouge a écrit
Tte tentative d'enrobage du texte, c'est une perte de temps
Si tu me permets l'image, c'est un peu comme une injection. Avec une aiguille sale, émoussée, et au mauvais endroit, ça passe beaucoup moins bien, alors que le contenu est le même !
pierre a écrit
Oui nous sommes partie pour faire la guerre pour le choix des mots.
[...]
C'est les mots qui nous définissent
[...]
Nous ne voulons plus tolérer la violence des mots à notre égard.
Je suis loin de vouloir contester l'importance déterminante du langage, et l'impact des violences symboliques.
Les exemples que tu donnes sont convaincants parce qu'ils relèvent tous de la communication publique : réunion, colloque, chercheur, etc. Dans ce cadre, je vous suis complètement.
Mais il y a aussi le cadre de l'écoute et de la discussion interpersonnelle. Quand quelqu'un me dit qu'il est toxico et qu'il fait de la merde en ne fréquentant que des junkies, je me vois mal lui répondre en le corrigeant trop frontalement. Même si le but c'est de soulager la culpabilité et d'ouvrir à une meilleure image de soi, le risque, c'est que la personne ne se sente pas du tout entendue, et que ma correction qui se veut bienveillante fasse obstacle à la parole que j'essaye de recevoir. Des fois, et même souvent, pour écouter quelqu'un et l'aider à avancer, il faut commencer par le laisser se dévaloriser, et dévaloriser les autres, même si c'est difficile à supporter.
Avec son forum, psychoactif me semble avoir un pied dans chacune de ces deux dimensions, à la fois émetteur et receveur, ce qui dessine une ligne de crête extrêmement fine. C'est aussi ça qui fait la richesse de l'association, et pour ça que je l'aime bien. Mais ça impose un équilibre délicat à trouver, et une adaptation au contexte, c'est sur ce point que je voulais attirer l'attention.
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Pesteux a écrit
Avec son forum, psychoactif me semble avoir un pied dans chacune de ces deux dimensions, à la fois émetteur et receveur, ce qui dessine une ligne de crête extrêmement fine. C'est aussi ça qui fait la richesse de l'association, et pour ça que je l'aime bien. Mais ça impose un équilibre délicat à trouver, et une adaptation au contexte, c'est sur ce point que je voulais attirer l'attention.
Salut,
Tu peux développer cette métaphore d'êtres des 2 côtés de la crête ... ?
Je ne comprends pas ce que tu veux dire, ou alors c'est juste que tu n'as vraiment pas compris, ce qu'est l'association psychoactif ( et son forum) et le but de nos démarches ....
Amicalement
MM
Dernière modification par meumeuh (05 avril 2023 à 02:20)
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Dernière modification par Pesteux (03 avril 2023 à 21:38)
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Dernière modification par Le_toxicophile (03 avril 2023 à 21:23)
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Le_toxicophile a écrit
Je comprends la critique qu'on peut faire au terme "usager.e de drogue" qui réduit finalement la personne à son usage de drogues, faisant fi de ses autres manières d'exister.
Je comprends également que la notion de "personne" vient palier à ce défaut dans "personne utilisatrice de drogue". Mais je ne parviens pas à me satisfaire du terme "utilisatrice" qui réduit cette fois ci la drogue a une dimension purement "utilitaire", faisant alors fi de ses autres manières d'exister pour nous : la drogue peut être certes utilitaire (travailler, jouir, dormir, apaiser, etc.), mais elle est aussi (et, de mon point de vue, surtout) une matière à expérimenter, à s'éprouver selon de nouvelles coordonnées physiques et psychiques. Cette dimension expérimentale n'a rien d'utilitaire, et elle me semble invisibilisée dans le terme "personne utilisatrice de drogue".
Tu dirais quel terme toi alors ? ^_^ sérieusement nous on a lancé ce terme mais s'il ne te convient pas rien ne t'oblige à l'utiliser.
Ensuite si plein de personnes utilisent ce terme (déjà adopté en anglophonie) ça lui donnera plus d'importance mais en effet c'est à toi de voir. Maintenant notre combat à PA dans l'équipe c'est pas de militer pour l'exploration mais pour une reconnaissance sociale et juridique, en ce sens perso je n'ai pas besoin d'aller plus loin que PUD. Mais si tu veux toi, rien ne t'en empêche.
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marvin rouge a écrit
Si tellement de gens se cachent, pour moi, c'est avant tout suite à plein d'aspect de la politique de prohibition..
Avant tout, oui. Mais pas seulement. Si c'est compliqué d'en parler à ses parents, à ses amis proches, à son conjoint, ou à son psy, tu crois vraiment que c'est seulement une question de prohibition ?
Regarde la question de l'homosexualité par exemple. C'est légalisé depuis un bail maintenant, on a même le mariage pour tous, etc. Pourtant, ça reste encore très stigmatisé, ce qui en fait un calvaire à vivre et à assumer pour pleins de gens !
marvin rouge a écrit
Ms les différentes politiques de prohibition, on complètement changé la donne
Ben oui, notamment en changeant les représentations et le vocabulaire employé. Alors ensuite, on peut se demander éternellement si c'est les représentations qui déterminent les mots, ou les mots qui déterminent les représentations. Entre l'oeuf et la poule, je ne sais pas qui a commencé... Mais pour être sur de rien louper, je propose de se bouffer les deux, et de se descendre la prohibition pour agrémenter le tout :)
Dernière modification par Pesteux (04 avril 2023 à 05:55)
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Morning Glory a écrit
Tu dirais quel terme toi alors ? ^_^ sérieusement nous on a lancé ce terme mais s'il ne te convient pas rien ne t'oblige à l'utiliser.
En fait, je sais pas trop quel terme utiliser ! Ce n'était pas tant pour critiquer le terme PUD en lui-même que je disais ça, mais pour prolonger la discussion sur la question des mots : étant donné que "les mots comptent", je pense important d'analyser aussi les nouveaux termes que l'on utilise pour comprendre les significations (et les limites en termes de sens) qu'ils impliquent. Evidemment, cette réflexion pousserait à l'invention d'un troisième terme, et j'avoue que je sèche un peu pour le trouver ! Un terme qui ne limite ni la complexité de la personne, ni celle de la drogue... mmmhhh... si j'ai une idée je vous fais signe
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Dernière modification par marvin rouge (04 avril 2023 à 11:23)
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Dernière modification par Morning Glory (04 avril 2023 à 22:08)
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Pesteux a écrit
Quand quelqu'un me dit qu'il est toxico et qu'il fait de la merde en ne fréquentant que des junkies, je me vois mal lui répondre en le corrigeant trop frontalement.
Oui, c'est différents quand nous nous adressons à la communauté (entre drogué), qu'a des professionels qui nous stigmatisent. Notre réponse n'est pas la meme.
Pour les PUD qui reproduisent la stigmatisation et qui sont pris dans les prophéties autodestructrices, nous sommes en train de voir comment nous pouvons faire pour les aider à s'émanciper, dans la douceurs. C'est sur que nous ne voulons pas créer de violence supplémentaire, et qu'il y a des personnes qui ne voudront pas le faire. Nous le respectons. Mais nous voulons donner des billes aux PUD qui souhaitent s'émanciper et gagner du pouvoir d'agir. Il y a plein de PUD qui ne savent même pas que c'est possible, et qui sont écraser par le système.
marvin rouge a écrit
Si tellement de gens se cachent, pour moi, c'est avant tout suite à plein d'aspect de la politique de prohibition..
Oui, Marvin, c'est sur que la prohibition est la base du problème.
Mais d'abord la stigmatisation et les discriminations ne dépendent pas que de la prohibition. C'est aussi un vision du monde qu'il faut changer. (cf toutes les discriminations sur les gay, les femmes, les black....................)
Et surtout, pour combattre la prohibition, il faut des PUD qui s'émancipent, gagnent de la colère et de la fierté d’être des drogués, (à la place de la honte et de la culpabilité). La lutte contre la stigmatisation est pour moi un début, et certainement pas une fin. Si on reste chez soit dans la honte et la culpabilité, nous ne changeront rien.
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pierre a écrit
Oui, c'est différents quand nous nous adressons à la communauté (entre drogué), qu'a des professionels qui nous stigmatisent. Notre réponse n'est pas la meme.
Vraiment soulagé qu'on soit d'accord la dessus.
Du coup, je peux dire que j'adhère à la démarche sans réserve :)
Relever la tête et ne plus se laisser insulter, ça fait toujours beaucoup de bien !
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Dernière modification par marvin rouge (05 avril 2023 à 03:33)
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marvin rouge a écrit
Je suis en colère contre notre monde
Je partage ta colère. Et je partage aussi ton avis: la colère est une énergie noble AMHA
Et je suis en colère, je dirai même en fureur contre notre monde. Depuis longtemps et aujourd'hui encore
marvin rouge a écrit
Les tacles que je prend, je les accepte.
Je ne vois pas de tacle, personne t'a mis de rouge ou signalé pour suppression. Tu t'exprimes comme bon te semble je crois. Puisque je lis tes divergences ici et pas pour la première fois.
Pour les champis, c'est autre chose, puisqu'ils visent à mettre en valeur les valeurs de l'asso, la ligne éditoriale. Pour te donner justice, je dois avouer que dans des moments de relâchement Ils n'ont pas toujours été modéré, et ça c'est une forme d'injustice, mais leur but que je viens de réécrire à toujours été celui là, exposé clairement en noir sur blanc lorsque le système de rating a été créé
marvin rouge a écrit
pourquoi ne pas accepter un avis divergent sur un point au votre
Et moi je suis content que tu exprimés ta divergence, c'est d'ailleurs chose faite, et ton poste n'a pas été supprimé. Et c'est pas le premier en ce sens, puisque je viens d'en lire d'autres. Donc tu vois tu peux t'exprimer, puisque je t'ai lu et je te réponds. Comme tu l'as écris toi même dans un autre post, te prends pas la tête pour les champis, vraiment, et je ne fais que répéter tes paroles, c'est ce que tu as écris dans d'autres post.
On est riche de ta présence si tu veux mon avis, divergence d'un moment ou convergence d'un autre, dans tous les cas nous avons lié je pense, je trouve, des liens au long cours qui moi en tout cas me sont précieux. Après tu as le droit de penser si tu veux que c'est de la merde, j'en sais rien après tout, en tout cas ça ne change en rien moi ce que je ressens, c'est que tes liens avec PA sont précieux. Avec tes bons jours et tes moins bons.
Je trouve ça heureux que tu es eu la chance de ne pas vivre la honte. Et je suis d'accord avec un truc que t'avais écris ailleurs, que le fait que d'être sous tso et que ca se voit pas permet de tordre le coup à des stéréotypes négatifs qu'on connait malheureusement bien, que trop bien, et que c'est aussi une forme d'action politique efficace, mais juste sur la portée directe que tu peux avoir. Et c'est clairement déjà ça, c'est pas rien
Dans tous les cas, au delà du propos du moment, j'espère sincèrement que tu vas bien Marvin
Bien à toi
Je te souhaite une journée ensoleillée (a l'intérieur) et t'envoie des bonnes ondes en espérant y contribuer de tout coeur, même si c'est que pour un tout petit petit peu
Dernière modification par Plotchiplocth (05 avril 2023 à 09:14)
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marvin rouge a écrit
Les tacles que je prend, je les accepte.
Donc pourquoi ne pas accepter un avis divergent sur un point au votre ?? Si qqun peut me repondrecar ça me depasse)
Parce que les tacles que tu as reçus sur mon blog sont contre ton dédain et tes propos insultants et non contre ton opinion divergente, et tu le sais très bien. Ton post où tu fais une fixette sur le terme PUD alors que ce n'était même pas le vrai propos de mon blog et resté intact. Les suivants ont été "taclés".
Dernière modification par Morning Glory (05 avril 2023 à 09:26)
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Dernière modification par marvin rouge (05 avril 2023 à 16:50)
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Dernière modification par marvin rouge (05 avril 2023 à 17:20)
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marvin rouge a écrit
Pkoi va croyez que tellement de personne qui était grave calle , se sont barre ??
On fait des blabla, ou on parle franchement ??
franchement, je crois voir de qui tu parles, en tout cas de deux ex-membres, ils ne se sont pas barres, on les a mis dehors, bannis. on les a viré, et on les revirera s'ils reviennent. j'ajouterai même que toutes publications qui seraient d'eux seront systématiquement supprimées. point
et dire qu'ils n'ont pas eu droit à la parole, là mon avis c'est du foutage de gueule. ils ont postés des milliers de contributions qui n'ont pas été supprimées. donc le problème ce n'était pas qu'ils n'avaient pas le droit à la parole, puisqu'ils l'avaient.
clairement en raison de leur manière d'intervenir ici. car quand certains systématiquement intervenaient dans tous les sujets en en ayant rien à foutre de la question ou du témoignage qui a ouvert la discussion, rien à foutre des personnes car seules comptaient leur personne, leur égo, ce n'est plus une question même de la position qu'ils tiennent mais de comment ils interviennent. on intervient pas n'importe comment dans toutes les contributions.
car ce qui comptait pour eux ce n'etait pas de tenir un propos et une position différente, mais que leurs propos soient omniprésents, soient l'unique réponse et la seule position visible et donnée en réponse, systématiquement, dans tous les sujets.
ces deux personnes ont tenu des propos remplis d'insultes, en partie sexistes et homophobes et punies par la loi, et qui sont juste impardonnables et inacceptables. Menaces de violences sexistes? provocations en choisissant des mails qui insultent ou menacent de violences sexuelles l'équipe ou certains de ses membres?
certains ont essayé/essayent de revenir avec insistance, proche de ce qu'on peut pénalement décrire comme du harcèlement. coté virulence, certains ont même fait des démarches pour qu'il y ait une réponse pénale contre psychoactif. c'est à dire écrire à la police pour qu'ils interviennent contre psychoactif. que crois tu qu'il faille penser de personnes capables de dénonciations de cet ordre, au delà du fait que leurs allégations sont fantasques et infondées?
car notre manière d'intervenir n'est pas une "dérive", il s'agit d'un long travail, effectué dans l'équipe, mais aussi avec des chercheurs, auprès d'instances professionnelles. le discours critique tenu sur l'addiction, par exemple, est une contestation qui est faite dans des instances internationales, par des équipes de recherches, par des personnes concernées. INPUD qui est l'origine du document cité plus haut est une instance représentant les personnes faisant usage de drogues à l'international, dans des instances comme l'ONU
A l'origine de cette discussion je cite "L’addiction considérée comme un type de maladie est fortement contesté, fondé sur un ensemble de symptômes qui classe les gens comme malades, dangereux, sans autonomie et indépendance, incapables d’agir et de faire un choix". Et c'est le cas, c'est un constat, on peut peut-être penser qu'il y a une maladie, au fond ce n'est pas vraiment ca qui pose le plus question pour moi, mais ce qui pose vraiment problème c'est ce qui en est fait, c'est l'utilisation de cette catégorie maladie pour bafouer des droits humains, de permettre à certains humains d'agir en ce nom pour retirer des droits à d'autres humains en leur infligeant un traitement inhumain.
Le mode d'intervention sur psychoactif, le mode d'échange, est pensé pour permettre aux personnes concernées par l'usage de drogues et ayant des questions ou des témoignages concernant les usages de drogues, de pouvoir le faire. De pouvoir le faire en étant attentif scrupuleusement à ne pas permettre des réponses qui 1/ les stigmatisent 2/ renforcent leur autostigmatisation,
car ce genre de réponse qui stigmatise et renforce l'autostigmatisation ne remplit qu'un seul objectif qui n'est pas le notre: celui d'exprimer une position morale, qui bafoue des droits humains à l'aide de la catégorie maladie addiction, souvent tenu par des personnes qui se retrouvent en situation de panique morale si cette position morale dominante n'est pas exprimée.
ce qui est primordial, c'est que le discours qui est tenu ne crée pas de la honte ou de la culpabilité, car la conséquence c'est après que les personnes n'osent plus prendre la parole sur leurs pratiques. Et dans ce cas plus tes pratiques ont le risque d'être stigmatisées, moins tu peux te sentir capable de prendre la parole. Ce qui absolument con et improductif, puisque ca concerne les personnes qui prennent le plus de risques qui se retrouvent à ne pas pouvoir prendre la parole et bénéficier d'aide pour réduire les risques.
l'éthique de la relation, ca existe. et ces questionnements éthiques sur les impacts qu'ont nos manières de faire, ca existe, c'est même l'objet de centaines de publications scientifiques. De même pour la stigmatisation, que ce soit par la stigmatisation sociale ou l'autostigmatisation, c'est un thème prolixe question publications scientifiques. Et se plonger dedans, ca révèle une réalité bien triste qui est
1/ la manière "traditionnelle" de parler des drogues est le plus souvent une position morale et est stigmatisante, elle assigne des stéréotypes, elle est détachée de la réalité et de l'objectivité, elle est jugée scientifiquement comme délétère en terme d'impacts sur la santé et sur le respect des droits humains, et jugée irrecevable dans le cadre des réflexions éthiques sur les relations d'accompagnement
2/ culturellement, en France, on est bien un des pays les plus en retard des pays de l'OCDE. La ou dans certains pays des textes parlant des questions de stigmatisation émanent même de service hospitaliers dédiés à leur pris en charge, en France les instances de l'addictologie ne sont pour ainsi dire pas saisies de ces questions. Et en bon biais de confirmation, dès lors sont saisies uniquement les publications qui viendraient confirmer, pour le justifier, le positionnement moral. alors qu'il suffit par exemple de regarder ce qui se publie sur la stigmatisation pour bien comprendre que les savoirs créés sur les drogues dépassent l'unique prisme des risques
3/ l'addiction/l'addictologie n'est pas le seul secteur de la santé touché par cette prédominance des positions moralistes stigmatisantes aux effets délétères, c'est le cas aussi par exemple du champ de la maladie mentale dans lequel des discours rétrogrades ont presque toujours lieu. des discours qui disqualifient les personnes concernées, leur interdit la parole, permet de ne pas respecter leurs droits humains voire même justifient de la nécessité de les déposséder de ces droits humains.
4/ les publications sur les questions de stigmatisation sont édifiantes, car elles montrent à quel point la stigmatisation produit des pertes de chance pour les personnes concernées dans tous les domaines de la santé, qu'elle agit comme une inégalité sociale de santé.
que si on considère que la dépendance est un symptôme de la maladie addiction, le stigmate participe à l'établissement de ce symptôme et par là même de la maladie. En le reformulant, c'est aussi le stigmate qui rend malade, qui enlève du pouvoir d'agir, qui aliène.
Certaines définitions de la maladie addiction ont intégré le stigmate comme faisant partie des choses "normales", elles ont normalisé le recours au stigmate. c'est dire le travail à fournir pour déconstruire la stigmatisation. pour la dénormaliser. pour prendre conscience de quand et comment elle agit, que ce soit par nous ou en nous, malgré nous.
et c'est pas facile, pas toujours faisable selon les personnes et/ou le moment, de reconsidérer ce qui fait profondément notre manière de voir les choses, de se reconsidérer, de se déconstruire. ca touche à des mécanismes qui sont de l'ordre du maintient de l'intégrité psychique, c'est pour ca que ce n'est pas toujours faisable voire souhaitable
ca rappelle que l'addiction comme toutes les maladies, est aussi une construction sociale. même le cancer est aussi une construction sociale dans ce sens. cela ne veut pas dire qu'il n'y a rien de biologique sous-jacent, cela veut dire que la façon dont on l'appréhende, la place qu'on lui donne, le rôle qu'on lui fait jouer, et aussi ce que ca produit sur les personnes en partie, est construit socialement. c'est ce que nous apprend l'anthropologie des maladies. et c'est à travers cette construction sociale que se vit la maladie, qu'elle s'expérimente. Et, je me répète, mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a rien de biologique dans ce que vivent les personnes, ca veut dire que ce que l'on vit ce n'est pas que de la biologie, que ce soit dans le cas du cancer comme de l'addiction. la maladie n'est pas une catégorie qui échappe à la construction sociale.
et la science non plus d'après de nombreux travaux en sociologie des sciences ou en science and technics studies
notre mode d'action, notre manière d'agir, les enjeux dont nous tenons compte dans la réflexion pour penser notre façon d'agir, est très construit et réfléchit. Et est reconnu: plusieurs membres de l'équipe animent régulièrement des formations à la RdR pour les professionnels du domaine, nous sommes partie prenante de plusieurs recherches avec l'Inserm, nous intervenons dans plusieurs groupes de travail de la fédération addiction, en plus pour certains membres d'être des professionnels du secteur, nous présentons notre travail dans des congrès scientifiques.
et malgré ma colère contre ce monde, je garde espoir que l'humanité va se réveiller, et arrêter les traitements indignes et inhumains qui sont appliqués à des personnes innocentes
Dernière modification par Plotchiplocth (06 avril 2023 à 17:44)
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Dernière modification par marvin rouge (06 avril 2023 à 17:41)
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marvin rouge a écrit
Ça ne dépasse pas la charte du forum , non??
On est pas loin je n'ai pas été la seule à te trouver bien virulent, à la limite de l’arrogance et de l'insulte. Les insultes sont interdites ici.
marvin rouge a écrit
Toi tu as tjours été qq que j'ai apprécié
Et tu restes passif agressif^^ Franchement je sais pas quelle mouche t'a piqué mais ton discours changé du tout au tout m'est étrange...
Bref, tu sais à quoi t'en tenir c'est tout.
Dernière modification par Morning Glory (06 avril 2023 à 19:10)
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Morning Glory a écrit
Vous avez une étude sous les yeux et plein d'autres sur l'écriture inclusive par exemple etc...
Une étude ? Quelle étude ? Je vois pas d’étude, mais une brochure qui s’apparente à un pamphlet.
D’ailleurs, je t’encourage à la relire, cette brochure. Remplacer « patient » par « client », je trouve ça moyen moins et très américains.
prescripteur a écrit
PS A noter que l'INPUD a defendu PUD en 2011 mais maintenant deconseille les acronymes. Ce serait intéressant de savoir pourquoi.
Je ne vois personne relever cette remarque qui va à l’encontre de l’utilisation de l’acronyme PUD. Dommage, car il n’y a effectivement rien de plus déshumanisant qu’un acronyme.
À force de mitrailler le terme PUD dans chacune de vos publications, votre discours évoque désormais un bataillon uniforme de pions sur un échiquier.
« Nous sommes des PUD ! » Oui mais non, je suis d’abord une personne, à qui il arrive de consommer des drogues, ce qui ne me définit en rien.
Résultat : l’effet escompté s’en voit renversé — le mot « personne » se retrouve complètement enseveli sous les appels au combat.
N’oublions pas que le terme « militant » provient étymologiquement de « militaire ». Et c’est ainsi qu’on dérape vite en « milice ».
Psychoactif m’a permis de désapprendre pas mal de poncifs que j’avais métabolisés malgré moi. Et pour ça, je lui en suis mille fois reconnaissant. Mais certains d’entre nous ne partagent pas du tout votre combat.
Piégés entre le discours pourri de l’addictologie et le militantisme aveugle, nous sommes nombreux à nous sentir drôlement isolés.
Cela dit, merci à Plotch d’avoir pris le temps de composer un commentaire digne de ce nom pour développer sa pensée. J’ai d’ailleurs relevé quelques expressions qui m’ont beaucoup plu, en particulier sur l’addiction considérée comme maladie.
Plotch, j’entends bien ta colère et la partage. Dans le fond, je te soutiens à mille et un pour cent. Mais comme tout bon militant, tu sembles éluder l’essentiel : la structure même de notre société.
Reprenons, si vous le voulez bien, l’exemple du terme « technicien de surface ». Des emplois dans le style, j’en ai occupés une bonne douzaine : plongeur, balayeur, femme de chambre et j’en passe et des moins glorieux.
Ces « métiers » dégradants et sous-payés relèvent de l’esclavage pur et simple. M’en parle pas, j’ai passé le mois dernier à sulfater des oliveraies au Roundup, intoxication au glyphosate rémunérée 50 euros la journée.
Ces professions ne réclament aucune compassion, mais de la pitié : elles doivent être purement et simplement abolis.
Eh bien, substitue « technicien de surface » à « ramasseur de merdes », cette profession se verra un peu moins stigmatisée... et l’esclavage bel et bien préservé.
On s’est fait niquer et tout le monde il est content.
Et voilà bien le problème : en changeant les termes sans remettre en cause les fondements mêmes de notre société, on accrédite inconsciemment l’ordre établi.
Si j’étais marxiste, je taxerais même cette opération linguistique de « collaborationniste ».
Il serait préférable de se réapproprier avec fierté les noms d’oiseaux dont on nous affuble (pédé, bougnoule, toxico, larbin, etc.) et revendiquer nos différences plutôt que de vouloir modifier notre langue dans le seul but d’être traité « comme tout le monde ».
Car ici, c’est bien ça, le projet : devenir « comme tout le monde ». Ce qui s’apparente à un biais cognitif que je nommerai « l’impérieux désir d’assimilation ».
Mais moi, excusez mon adulescence, j’ai pas envie de devenir « comme tout le monde ». En refusant nos singularités pour nous dissoudre dans la masse, nous retombons malgré nous dans une prescription normative.
Inscrire les drogues dans une société marchande fondée sur une économie néo-libérale présage d’une catastrophe pour une des dernières niches contestataires que sont les usages de psychotropes.
Quand je vois au loin nos « bons citoyens » manifester contre une réforme des retraites au lieu de remettre en cause la notion même de travail, ça me déprime, ça m’irrite, ça me donne envie d’écrire un pavé pour éviter de noyer des bébés chats dans du Roundup.
Faut me comprendre, j’ai vu trop de choses qui m’étaient chères perverties par la société de consommation à grands coups de récupération : la tekno dans les pubs pour du cassoulet, la philosophie antique dans le développement personnel, le bouddhisme « managerial » en entreprise, le stoïcisme dans l’armée, le voyage devenu tourisme de masse, le LSD et la kétamine dans les congrès médicaux, etc.
Par exemple : la future légalisation du cannabis s’annonce une drôle d’aubaine pour tous les grands groupes marchants qui vont se jeter dessus et transformer notre belle plante en vulgaire produit de consommation.
Loin de moi l’idée de penser qu’un fumeur de pétards soit de ce fait plus intelligent qu’un buveur de Pastis, mais la prohibition lui oblige à faire un pas de côté pour contourner la loi. De ce fait, il expérimente un paradigme différent en flirtant avec la clandestinité, ce qui ouvre quelques portes de pensée et permet à certains de remettre en question l’arbitraire et d’éviter le formatage intégral.
Quant aux risques judiciaires, faudrait quand même pas déconner. Chez nous, la tolérance en matière de consommation de cannabis a bien évolué ces vingt dernières années.
Aujourd’hui, un bédaveur ne risque presque plus rien... Ah non, pardon, pas un « bédaveur », mais une « personne con-sommateur/tric-ces occasionnels/les qui inhale des drogues ».
Bref, faudrait peut-être arrêter de quémander la permission de fumer un pétard et de cultiver trois pieds de ganja.
Je ne vois pas ce qu’on gagnerait à voir le cannabis légalisé, hormis l’enrichissement de grands groupes marchands. Et perso, entre peste et choléra, je préfère encore enrichir les cartels mexicains et les talibans que Leclerc et Auchan. En revanche, je vois très bien ce que l’on perdrait lors d’une telle entreprise de stérilisation : tout un pan contestataire de notre société.
De toute façon, militance ou pas, à mon grand regret, les drogues sont sur le point d’être presque toutes légalisées par nécessité d’ici quelques années.
Sinon, concernant vos saillies contre les participants qui viennent ici nous alerter contre les « dangers de la drogue », il me semble que vous mélangez le « en soi » et la « réalité » ; confusion symptomatique d’un monde ultra-connecté barbotant dans la virtualité.
Je m’explique :
En soi, dans un monde utopique différent du nôtre, dépourvu de problèmes sociaux, régi par une autre législation sur les stupéfiants, oui, une dépendance à l’héroïne pourrait s’avérer peu problématique.
En soi, emprisonner des consommateurs de stupéfiants est inhumain.
En soi, tous les psychotropes devraient être légaux.
En soi, je devrais pouvoir faire ce que je veux de mon corps à condition de ne pas mettre la vie d’autrui en danger.
En soi, je devrais pouvoir légalement me suicider.
En soi, le Roundup ne devrait pas exister.
En soi, je ne devrais même pas à avoir à écrire ce commentaire tellement j’enfonce des portes ouvertes.
En soi, le réel n’a pas lieu.
En attendant l’actualisation d’une telle utopie, la réalité reste tout autre : la consommation d’héroïne dans notre société engendre bien plus de souffrances que de bénéfices. À moins de faire partie de la classe « usagers de luxe », il est difficile de le contester, il suffit de regarder les faits.
Et dans les faits, l’héroïne, en raison de sa prohibition, se révèle souvent un fléau qui ruine des vies entières. Je ne regrette rien, mais la rabla m’a amputé d’une partie de ma jeunesse, que j’aurais pu consacrer à bien d’autres occupations.
Tout le monde n’a pas le privilège d’avoir un capital, symbolique ou pas, pour se protéger. Et certains préfèrent se sevrer et voter abstinence pour esquiver la maltraitance et regagner un chouïa d’indépendance dans un monde de plus en plus aliénant.
En fait, c’est ce qu’on appelle « idéalisme », position platonicienne affirmant que le monde des Idées est plus réel que le réel. Et ce délire dérive généralement en « idéologie », qui peut s’avérer dangereuse en matière de consommation de drogues.
Moi aussi, je suis de plus en plus furax contre ce monde, t’as pas idée comment. Tellement que j’ai choisi la fuite. Et je te jure que j’en chie chaque jour pour regagner une véritable autonomie. Mais je pense que votre optique est totalement contre-productive pour la cause ; j’ai bien peur que vous vous tiriez une balle dans le pied pour devenir les idiots utiles du système.
Bref, je m’arrête là et vous propose plutôt la lecture de cet essai par Alain Naze : « Manifeste contre la normalisation gay » — texte écrit avec les pieds, mais remarquable sur le fond. Son sujet est différent, mais il suffit de remplacer « gay » par « usager de drogues ».
Pour faire vite : l’auteur, homosexuel lui-même, en s’appuyant sur Pasolini, Foucault et Guy Hocquenghem (ce dernier considérait comme une chance le fait que l’homosexualité pût encore être considérée comme délinquante, et non comme une source de respectabilité), démontre comment les homosexuels, en délaissant leur marginalité pour s’intégrer à tout prix, sont devenus une nouvelle part de marché et de futurs oppresseurs involontaires en adoptant le mode de vie bourgeois.
Cet essai est un pur appel à la délinquance. Le premier chapitre se conclut ainsi :
« Qu’au moins ces derniers puissent cesser de participer à leur propre génocide sous la bannière LGBT ! Le plus urgent à l’heure actuelle est de rendre à l’homosexualité son devenir-plébéien, c’est-à-dire de faire en sorte que nous réapprenions à entendre et à désirer les appels au dévoiement, les incitations au détournement, à la dérive. »
Remplace LGBT par PUD et te voici servi.
Chez les sauvages où je vis, un de mes meilleurs amis est homo, c’est grâce à lui que j’ai pu m’installer en Crète. Il y a vingt ans, dégoûté de ce que devenait le « milieu gay » qui chutait dans la bourgeoisie, le conservatisme et le consumérisme, il s’est barré de Paris pour venir habiter les montagnes crétoises. Et chaque fois qu’on lui parle de « mariage pour tous », il pète un câble :
« Quoi ? Me marier ? Et puis quoi encore, adopter des chiards ?! Si c’est pour devenir comme vous autres, merci mais non merci. Pas question. Moi, ma différence, je la cultive. »
Et voilà le cœur du débat : en tant que « drogués », que cherchons-nous exactement, le droit à la différence ou à l’indifférence ?
Comme disait Patrick Sébastien : « À force de gommer toutes les différences, on va finir dans l'indifférence. L’intégration, c’est la désintégration ».
Mais en fait, ce pavé est juste une excuse pour saluer Marvin. T’inquiète, mon pote, même si les raisons de notre énervement divergent, t’es pas le seul ici à déceler une anomalie. J’espère que tu vas bien et te fais la bise, vieux camarade de Free Party.
Bon, allez, je vous laisse, j’ai des oliviers et des bébés chats à exterminer au Roundup...
Dernière modification par Zénon (09 avril 2023 à 13:41)
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