Oups, je voulais dire "arrêt maladie", et non arrêt de travail. Donc t'es en quelque sorte couvert par la sécu pendant que tu pars en cure.
Le souci j'ai l'impression, c'est si t'essaie de planifier la chose par rapport au boulot, pour faire en sorte d'être remplacé pendant ton absence par exemple (comme on le ferait pour une opération programmée par exemple). Car de ce que j'ai compris, tu dis "j'aimerais partir en cure à compter de telle date", mais la date réelle de début de cure est susceptible de bouger en fonction des capacités de l'établissement. Donc ça a l'air compliqué de caler les choses de façon carrée pour pas mettre les collègues dans la merde.
Et là-dessus, l'addicto de mon
CSAPA a pas su me répondre car elle a jamais vu des gens qui bossaient partir en cure.
Et par rapport à l'isolement, j'ai consommé de la
codéine pendant 2 ans et démarré mon traitement sub sans que personne, pas même ma compagne, ne soit au courant (enfin, y avait quand même les gens du forum).
Je me rends compte avec le temps que dissimuler ce genre de chose pousse... à l'isolement. Je dis pas qu'il faut le crier sur tous les toits, bien sûr, mais le confier à quelques personnes de confiance, ça aide BEAUCOUP à dédramatiser.
Maintenant j'ai pas mal d'amis qui sont au courant, quelques collègues aussi, des gens qui fréquentent l'établissement où je bosse (certains parce que je les ai croisés dans la salle d'attente du
CSAPA, d'ailleurs...).
Si ça aide sur le plan personnel, je trouve ça également utile pour la représentation que les gens peuvent avoir de l'addiction, des traitements de
substitution etc : "Voilà, je suis sous
méthadone, j'ai connu pas mal d'addictions mais ma vie c'est pas Requiem for a dream non plus, je suis également conjoint, père, je bosse, j'ai des passions et 99% du temps je suis tout à fait normal".
Y a un gros boulot à faire pour faire bouger les mentalités à ce sujet. Sinon on ne voit que la partie émergée de l'iceberg de l'addiction, les cas extrêmes, (en caricaturant) les Jean-Michel-chômage-RSA-polytox-tatoué-avec-gros-écarteurs-qui-traîne-en-ville-en-sirotant-sa-8°6-accompagné-de-son-chien, et pas tous les gens "normaux" qui sont d'une façon ou d'une autre addicts à l'
alcool, aux anxios, au
tramadol... sans même parler de la
cigarette.
Mais - pour revenir à l'idée du site de rencontre - je crois que jamais il ne me viendrait à l'idée d'aller poster ma photo sur le net en disant "Coucou les gens, je suis accro à ça et ça et je cherche l'âme soeur". Soit j'en parle de façon anonyme, soit de vive voix à la personne choisie.
Les sites de rencontre entre musulmans, juifs, chrétiens, sportifs, geeks, pourquoi pas. C'est neutre. Mais entre toxs, c'est dessiner une grosse cible sur sa gueule. Je pense à la police, à l'employeur, aux gens ou aux familles de gens que l'on est amené à fréquenter dans le cadre du travail (imagine une personne qui bosse en crèche...). Dans le monde actuel, c'est beaucoup trop risqué.