Que faire pour mon père qui est en manque de méthadone ?

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#besoind'aide #héroïne #manque #méthadone #néocodions
TrotinetteElectrique homme
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Salut à tous.

J'ai beaucoup posté sur ce site en ce qui concerne ma propre toxicomanie, mais aujourd'hui je suis là pour venir en aide à mon père, qui a la sienne.

Il a été addict à l'héro et aux néocodions pendant des années (entre autres). Il prend de la méthadone depuis 25 ans, avec quelques rechutes de temps en temps. Il en prend aujourd'hui des doses phénoménales : il oscille entre 160mg et 220mg par jour (oui, ça lui est prescrit). Le problème c'est qu'il n'a plus rien, et qu'il pourra aller à l'hôpital seulement après demain, lundi. Demain c'est dimanche et j'ai peur que confronté au manque, à la torture physique et psychique, il craque et consomme de l'héroïne, ce qui serait dramatique, parce que par dessus tout ça, il a un cancer. Mes questions sont : que peut-on prendre pour soulager le manque de méthadone ? Tramadol ? Daffalgan codéïné ? Quoi d'autre ? Est-ce que vous pensez qu'un médecin généraliste sans rendez vous accepterait de prescrire un opiacé si mon père lui expliquait la situation ? Il est très angoissé, il a besoin d'aide...

Belle soirée à tous.

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meumeuh homme
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Moi je ne parle pas de ma toxicomanie car cela voudrait dire me concernant, admettre être malade. Hors je n'en ai pas le sentiment,  je suis dépendant aux opiacés certes et j'ai des consommations de divers produits comme des stimulants et autres...


Mais bon j'en reviens à ton sujet déjà quand je lis :

TrotinetteElectrique a écrit

Il en prend aujourd'hui des doses phénoménales : il oscille entre 160mg et 220mg par jour (oui, ça lui est prescrit).

Pourquoi dire que ce sont des doses phénoménales ?? Sur quoi te bases tu ?

Moi je suis à 110mg /j mais j'en prends pas la totalité ( c'est aussi pour avoir un stock de sécurité)

Certains sont des metabolisateurs rapides et donc augmente avec leurs prescripteurs la posologie hors un fractionnement en double prise  est plutôt sur cela qu'il faut aller...

TrotinetteElectrique a écrit

Quoi d'autre

Mais rien de tout cela tramadol codéine s'il est en manque ne le soulagera... amha

Et perso autant aller chercher de la râbla et là je sais pas si c'est toi qui pense et dis

Demain c'est dimanche et j'ai peur que confronté au manque, à la torture physique et psychique, il craque et consomme de l'héroïne, ce qui serait dramatique, parce que par dessus tout ça, il a un cancer.

Ou c'est ton père ?

Car cela nourrit une possible culpabilité...


Sinon du skenan mais au marché noir c'est pas donné...


Mais juste pour info, il devrait gérer son stock comme moi et bcp d'autres d'ailleurs le font...

Amicalement

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TrotinetteElectrique homme
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meumeuh a écrit

Moi je ne parle pas de ma toxicomanie car cela voudrait dire me concernant, admettre être malade. Hors je n'en ai pas le sentiment,  je suis dépendant aux opiacés certes et j'ai des consommations de divers produits comme des stimulants et autres...


Mais bon j'en reviens à ton sujet déjà quand je lis :

TrotinetteElectrique a écrit

Il en prend aujourd'hui des doses phénoménales : il oscille entre 160mg et 220mg par jour (oui, ça lui est prescrit).

Pourquoi dire que ce sont des doses phénoménales ?? Sur quoi te bases tu ?

Moi je suis à 110mg /j mais j'en prends pas la totalité ( c'est aussi pour avoir un stock de sécurité)

Certains sont des metabolisateurs rapides et donc augmente avec leurs prescripteurs la posologie hors un fractionnement en double prise  est plutôt sur cela qu'il faut aller...

TrotinetteElectrique a écrit

Quoi d'autre

Mais rien de tout cela tramadol codéine s'il est en manque ne le soulagera... amha

Et perso autant aller chercher de la râbla et là je sais pas si c'est toi qui pense et dis

Demain c'est dimanche et j'ai peur que confronté au manque, à la torture physique et psychique, il craque et consomme de l'héroïne, ce qui serait dramatique, parce que par dessus tout ça, il a un cancer.

Ou c'est ton père ?

Car cela nourrit une possible culpabilité...


Sinon du skenan mais au marché noir c'est pas donné...


Mais juste pour info, il devrait gérer son stock comme moi et bcp d'autres d'ailleurs le font...

Amicalement

Amicalement ??

T'as pas besoin de faire des bonnes manières. Tu rigoles, tu me méprises, et après tu dis amicalement ?

Écoute, oui pour moi je suis malade. J'ai passé 16 putains d'années dans la polytoxicomanie. J'ai été accro à à peu près tout ce qui existe : Opiacés, Crack, cocaïne, 3mmc, GHB, Alcool, cannabis, médicaments benzos et décontractants musculaires, kétamine, psychédéliques, speed, MDMA et ecstasy, métaamphétamine, et autres drogues de synthèse... J'ai fait 10 cures, 7 post-cures, et 3 internements psychiatriques. Donc je n'ai aucun problème à dire que je suis malade. Soit tu es dans le déni, soit tu n'es pas gravement atteint par l'addiction. Mais il me semble que si. Donc bref, je n'ai pas envie d'entrer dans le débat du statut de l'addiction, si tu penses que c'est un "goût", ou un "penchant", libre à toi.

Pour ce qui est des doses phénoménales, c'est que je connais d'autres dépendants à la méthadone, notamment tous ceux que j'ai rencontré dans mes cures. On les mettait à 30 / 40 mg pour les basiques, 60 / 80 mg pour les gros héroïnomanes, et 100 / 120 mg pour ceux qui ne s'en sortaient pas. Toi même tu dis que tu prends 110mg, mon père est au double. Et c'est le cas parce qu'il n'arrête pas d'augmenter les doses pour ressentir des "effets", alors que c'est très dur quand ton corps est si habitué. Mais entends moi bien, je ne le juge absolument pas, je dis juste que c'est rare d'en prendre autant...

Pour le reste, merci pour les infos, la codéïne et le tramadol n'ont donc aucun effet, j'ai trouvé un plan skenan pour lui et si ça l'empêche de prendre de l'héro, je l'encouragerai...

Et désolé pour mon agressivité, ça fait juste 5 mois que je suis clean de tout, notamment crack / GHB / kétamine que je prenais la dernière année, et je suis grave à fleur de peau... Et puis il s'agit de mon père, je m'enflamme. Aucune animosité envers toi en vrai.

Peace.

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meumeuh homme
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TrotinetteElectrique a écrit

T'as pas besoin de faire des bonnes manières. Tu rigoles, tu me méprises

Ce n'est absolument pas des manières mais juste de le politesse,  être courtois si tu préfères!

Je ne le prends pas perso tkt, mais je n'ai pas été méprisant envers toi ou alors soit plus précis.

ET NON je ne me considère pas comme malade. Et ce n'es pas du déni loin de là!
C'est bien au contraire de la lucidité...et c'est mon avis perso. D'ailleurs je ne fesais que donné mon avis.


Et médicalisé des problèmes de consommation,  voir une une addiction cela enlève le pouvoir d'agir aux PUD, qui finissent par ne faire qu'écouter leurs médecins/addicto. Et c'est plus cela qui me gène.


Pour les doses de 30mg, alors lorsque  une personne est initiée àla methadone,elle débute direct à 30 mg et puis cela augmente pour aller ou pas plus haut ( ou pas d'ailleurs) mais progressivement  etc... mais il n'y a pas de posologie précises c'est du cas par cas.

Je connais bcp de personnes qui sont à 180/200mg... dont certains metabolisateur rapide qui prennent 100mg /12h


Et oui sur le papier je suis à 110mg mais je n'en prends que 40/60mg pour gérer un stock de sécurité...

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TrotinetteElectrique homme
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meumeuh a écrit

TrotinetteElectrique a écrit

T'as pas besoin de faire des bonnes manières. Tu rigoles, tu me méprises

Ce n'est absolument pas des manières mais juste de le politesse,  être courtois si tu préfères!

Je ne le prends pas perso tkt, mais je n'ai pas été méprisant envers toi ou alors soit plus précis.

ET NON je ne me considère pas comme malade. Et ce n'es pas du déni loin de là!
C'est bien au contraire de la lucidité...et c'est mon avis perso. D'ailleurs je ne fesais que donné mon avis.


Et médicalisé des problèmes de consommation,  voir une une addiction cela enlève le pouvoir d'agir aux PUD, qui finissent par ne faire qu'écouter leurs médecins/addicto. Et c'est plus cela qui me gène.


Pour les doses de 30mg, alors lorsque  une personne est initiée àla methadone,elle débute direct à 30 mg et puis cela augmente pour aller ou pas plus haut ( ou pas d'ailleurs) mais progressivement  etc... mais il n'y a pas de posologie précises c'est du cas par cas.

Je connais bcp de personnes qui sont à 180/200mg... dont certains metabolisateur rapide qui prennent 100mg /12h


Et oui sur le papier je suis à 110mg mais je n'en prends que 40/60mg pour gérer un stock de sécurité...

Encore une fois, excuse moi. Il y a juste eu un "haha" qui m'a fait criser, et c'est peut-être cette attitude de refus de l'addiction comme pathologie qui m'a énervé, mais vraiment, chacun le vit comme il peut, et comme il veut. Chacun son propre rapport aux produits, à son histoire avec les produits. Chacun a ses propres mots.

Après, pour moi, ce qui "enlève du pouvoir aux PUD", ce ne sont pas les mots qu'ils emploient, c'est l'addiction qui les consume... Vois-tu, j'ai autours de moi beaucoup de polyaddictes, qui ne peuvent rien faire, qui sont prisonniers de leur situation, qui rêvent d'autre chose. Mais les prods les ont grignoté, petit à petit, ont volé chaque partie de leur esprit, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'autre que leur appetit de conso, leur soif de sang comme des vampires. Ma meilleure amie s'injecte de l'eau toutes les demies-heures, et ça parce qu'elle n'a pas assez d'argent pour se payer plus que 2 grammes de 3mmc par jour, et mon meilleur ami, qui était un être extraordinaire, est mort d'une overdose de GHB l'année dernière. Tous deux sont malades, je n'en démords pas. Enfin, étaient...

Pour ce qui est de l'addictologie, je dirais que pratiquement tous les addictologues sont des escrocs, et je suis d'accord avec toi, trop de PUD ne font que répéter ce que leurs addictologues disent, et c'est souvent du poison. Pareil pour la psychiatrie. En fait, je considère que la psychiatrie, et particulièrement l'addictologie, sont les branches les plus récentes et les plus nébuleuses de la médecine occidentale, qui est elle-même une science extrêmement récente.

Il y a cinq mois, j'ai émigré en Colombie, après que la psychiatrie et l'addictologie aient échoué à m'aider. Et grâce aux médecines amérindiennes et chamaniques, je me relève. Elles sont bien en avance sur la médecine occidentale pour ce qui est de la prise en charge des addictions. Je suis un traitement à base de microdoses de psylocibine depuis 3 mois (molécule active des champignons hallucinogènes), j'ai participé à de nombreuses cérémonies avec prise d'ayahuasca (qu'on appelle Yagé en Colombie), et également avec prise de Peyotl. Tout ça m'a infiniment plus aidé que les addictologues et les psychiatres qui sont, nous sommes d'accord, des imcompétents.

Pour le ton de ma première réponse, encore une fois, désolé. Je me suis complètement emporté. Je sais que tu n'as pas été malveillant :)

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meumeuh homme
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TrotinetteElectrique a écrit

Pour le ton de ma première réponse, encore une fois, désolé. Je me suis complètement emporté. Je sais que tu n'as pas été malveillant :)

T'inquiètes il n'y a pas de soucis, moi aussi je peux mal réagir mais j'essaie de prendre un maximum de recul :)

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cependant
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TrotinetteElectrique a écrit

peur que confronté au manque, à la torture physique et psychique, il craque et consomme de l'héroïne, ce qui serait dramatique,

Salut,

Je rejoins MM, pourquoi autant de pression/culpabilisation ?
En quoi ça serait dramatique ?

Non, l'héroïne n'est point cancérigène et n'a pas d'effets secondaires sur la santé autres que ceux de la metha (et à tout dire la metha a des effets, comme l'allongement de l'intervalle QT sur le coeur, que la came n'a pas !)

Et vu les doses qu'il prend et la qualité générale de l'héroïne en France, ce n'est pas parce qu'il consomme de la came que ça va augmenter sa tolérance !

Bref, je ne vois vraiment pas pourquoi ça serait *dramatique* de prendre de la came en absence de metha.

Car même le terme de "rechute" traduit cette pression de ouf, injonction à l'abstinence. Perso, plus je ressens cette pression et plus j'ai envie de consommer. Ce n'est qu'en faisant sauter cette dramatisation que j'arrive beaucoup légèrement à gérer ma conso...

En tout cas, s'il a des plans came, il se peut aussi qu'il puisse trouver des gens qu'il le depannent en metha. Pareil que le sken, ça se trouve quand même de la metha au black.

Et en plus à tout dire, s'il n'est pas methabolisareur rapide, le manque de metha pourrait arriver plus tard que les 24h. Je connais une personne qui prend 80mg de metha tous les trois jours. C'est pas la règle, mais en tout cas la metha c'est une molécule à longue durée d'action. Après ça dépend de chacun.e mais ça serait pas étonnant

Après je me demande pourquoi tu t'en inquiète autant ? C'est lui qui t'as exprimé ces doutes ?

Concernant le stock pour avoir une marge de manoueuvre c'est clair que le conseil de MM est le plus rassurant...la gestion d'une dépendance c'est une sacrée charge mentale !!!

Bref t'inquiète, des solutions existent, et pas de dramatisation...


fugu kuwanu hito niwa iwaji

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Plotchiplocth homme
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la maladie, ce n'est pas que biomédical: c'est aussi une question de norme, de différencier le normal du pathologique. bien sur, la dépendance physique aux opiacés ca existe, je connais comme d'autres ici et ailleurs, mais ce fait ne suffit pas à appréhender la complexité de la question AMHA
désolé mais je prends le temps de prolonger la pensée de mes collègues, ca risque d'etre un peu chiant... mais intéressant  peut-etre, qui sait

la maladie, c'est aussi une construction sociale. Et dans le cas de l'addiction, le stigmate y joue un double rôle très particulier, je m'explique. La stigmatisation de la dépendance renvoie à un ensemble de stéréotypes négatifs sur les drogues, qui sont tout le temps intégrés, c'est à dire qu'on les appris ces stéréotypes, et ils agissent en nous automatiquement, à moins d'en prendre conscience et d'essayer d'agir dessus quand cela est possible. En plus, comme la dépendance renvoie à un comportement réprouvé, tu intègres de la culpabilité, de la honte, de la perte de l'estime de soi, qui participe à perdre le contrôle de ses usages et à l'installation de la dépendance, et plus encore à dégrader la qualité de vie. Double effet kiskool, le serpent se mord la queue. Prophétie et autoréalisation.
(réprouvé, dans le champ de la théologie, ca veut dire dont on ne peux pas sauver l'âme... c'est sire l'ancrage profond des dynamiques de stigmatisation dans notre culture judéo chrétienne porteuse du message que le plaisir est coupable etc)

La stigmatisation passe aussi par une assignation à une identité déviante, qui s'impose à toi malgré toi, et à laquelle il n'est ni facile d'échapper ni de la contester, et qui peut se retrouver à t'enfermer dans une identité qu'on t'a imposé de l'extérieur, ou que tu t'imposes de l'intérieur car tu as appris tous les stéréotypes négatifs qui la décrivent. et tu te retrouves à vivre l'expérience d'être celui qu'il ne faut pas être... ce qui construit et constitue ta façon d'être sujet au monde, de l'appréhender et le comprendre et se comprendre dedans. Et se vivre à cette place ne contribue à renforcer le pouvoir d'agir ou l'estime de soi car tu le sais tu l'as appris, junkie = déchet, addict = zombie. Tu ne fais plus vraiment partie de l'humanité, tu sais que tu n'es pas comme les autres aussi malgré toi, car tout le dit. Et comme on dit parfois dans l'éducation avec un nom d'effet qui évoque une affaire judiciaire de sarko (pygmalion): tu tends à devenir ce en quoi tu es investi (par toi meme comme par les autres)

ce qu'on sait aussi, c'est que cette adhésion malgré soi à cette narration dominante des drogues réduit les possibilités d'agir dessus ses usages et de vivre sa dépendance agréablement, ou pas comme une aliénation. Et que à l'inverse, connaitre des histoires positives d'usages de drogues, dans lesquelles les personnes agissent sur leurs usages comme ca leur convient, à tendance à permettre de développer des compétences et à améliorer la qualité de vie. Une histoire de possibles, aussi, et pas que de biomédical.

Après pas facile de tracer un parcours d'usage sans se retrouver en pleine chute et rechute dans l'autostigmatisation, car la narration dominante nous indique qu'il n'y a pas pleins de places différentes pour les "toxico-dépendants" dans notre société: en taule, dans le "déni", en soin, dans le repentir. voila les places légitimes qui nous sont dédiées, sans aucune autonomie, justifiant un traitement inhumain renforcant le sentiment d'humanité de ceux qui te l'inflige, et toute tentative d'y échapper entraine l'arrivée de discours porteurs de la prophétie de déchéance et d'aliénation, pour couper court à toute tentative d'émancipation suivant les biais d'autorité (parole de doc&réductionnisme dopaminergique), du monde juste (mérite responsabilité individuelle etc), d'argumentum ad populum (tout le monde dit que), de confirmation (voir ce à quoi on croit et ne pas voir ce qui viendrait contredire nos croyances), d'intentionalité ...

Et c'est là que le langage joue un rôle central. Quand on parle de domination, de soumission, il n'y a pas un oppresseur derrière chaque oppressé tout le temps. Le lieu ou se trouve la domination, ou elle existe, elle agit, elle se reproduit: c'est le langage. Car le langage est performatif, il dessine la réalité matérielle de notre expérience sociale, il créé notre réalité. Le discours sur les usages ou la dépendance crée concrètement, matériellement, les possibles qui y sont attaché.
on est dépendant à l'eau, tous, mais le discours qui parle de cette dépendance n'est pas péjoratif, dégradant. Donc on ne vit pas cette dépendance de façon coupable, aliénante alors que niveau opiacé. enfin bref. "enfer" "chute&rechute" "J word" "si t'ssaie une fois tu tombes dedans" "déchéance&aliénation" etc. voila les possibles qu'on nous construit et nous impose, comment veux tu réussir simplement à t'extirper de cette narration quand tout le langage porte ton oppression et te retire ton humanité, ton autonomie et ton pouvoir d'agir.

je dis c'est ce qu'on sait, disons que c'est ce que la science nous dit de la question si on s'intéresse aux publications à côté du champ biomédical. (vu l'avènement actuel des neurosciences dans les sociétés néolibérales notamment en raison de leur instrumentalisation ou utilisation visant à gouverner les conduites, sociétés néolibérales qui nient tout simplement l'existence du social cf Tatcher et ne recherche en rien une démocratie effective, c'est souvent des dizaines de milliers de publications scientifiques, de livres, qui sont justes occultés, invisibilisés... et pourtant ils existent bien)
et qui peu s'expérimenter, dans le négatif comme le positif. Pour ma part, d'avoir changé mon propre regard sur mes dépendances a changé ma qualité de vie, créé des possibles, ouvert des trajectoires, dans le sens de m'autoriser ce que je m'interdisais par autostigmatisation. mais c'est jamais gagné, car comme tu as appris tout ca, si tu baisses un peu ta vigilance, tu te restigmatise vite, ca demande une activité de réflexion sur soi et ce thème régulière, une stimulation pour que les automatismes ne reprennent pas le dessus

Parfois ca peut etre l'adhésion a une des place prévues dans notre société qui va permettre quelque part de se sentir "mieux" car à "sa place", tenir le rôle prévu, édicté, "faire ce qu'il faut faire"... sur cette question voir les narcotiques anonymes et leur approche de renfort de l'autostigmatisation et d'emprise par le groupe pour "tenir" une des places infamantes prévues pour les drogués dans notre culture d'enfoirés (parmi d'autres cultures d'enfoirés vis-à-vis des personnes dépendantes)

quoi qu'il en soit, je souhaite à toi et tes proches d'arriver à des jours plus agréables et sereins par le chemin de votre choix ou qui sera les votres

Dernière modification par Plotchiplocth (26 mars 2024 à  02:14)


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