En milieu festif, ne pas juger et réduire les risques

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Alain Will homme
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En milieu festif, ne pas juger et réduire les risques


LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 27.05.2013 à  17h31 * Mis à  jour le 27.05.2013 à  17h33
Par Sandrine Cabut et Pascale Santi

Que dire aux adolescents pour prévenir les usages abusifs d'alcool ? Que doivent faire les parents lorsque les comportements sont addictifs ? "Face à  l'évolution très significative de la façon dont les jeunes rencontrent l'alcool, il faut qu'on s'y prenne autrement", lance Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien et président de la Fédération Addiction.

Les messages sur les dangers ne fonctionnent pas, tout comme les discours moralisateurs. "Cela ne sert à  rien de dire aux jeunes que c'est dangereux", expliquent Marguerite Arène et Catherine Jouaux de la mission prévention des toxicomanies de la Mairie de Paris.

D'autant plus que l'alcool est un produit banalisé, accessible, associé à  la fête, quelle qu'elle soit. "Il y a une hypocrisie majeure des pouvoirs publics. Tout est organisé pour faire boire les jeunes. C'est malheureux qu'on n'ait pas pu restreindre la publicité pour l'alcool sur Internet", regrette M. Couteron. Il faut donc préparer les ados à  anticiper, à  accompagner les premières expériences.

PARADOXE

"Les consommations d'alcool massives et répétées chez les moins de 15 ans ne doivent surtout pas être banalisées et doivent alerter les parents, afin d'aller consulter", prévient le docteur Alain Rigaud, psychiatre, président de l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie. "Entre 15 et 18 ans, les parents doivent ouvrir le dialogue et être attentifs si les adolescents sont dans le déni", poursuit-il. A fortiori s'ils constatent une baisse des activités, des résultats scolaires, etc.

Si de nombreux parents se disent désemparés, certains jeunes ne comprennent pas comment leurs géniteurs ne s'aperçoivent pas qu'ils mentent. Certains attendent secrètement une réponse de leur part. Paradoxe : si les parents trouvent leur ado avec un joint, ils penseront la plupart du temps qu'il a un problème ; s'il rentre ivre, ils ne s'inquiéteront pas forcément.

Dans tous les cas, il faut tenter de réduire les risques, notamment dans les espaces festifs. Par exemple, dans le département des Landes, "on donne des conseils - ne jamais rester seul, désigner un conducteur responsable", souligne Didier Spinhirny, directeur de l'association La Source Landes Addictions, à  Mont-de-Marsan.

"RÉDUIRE LES RISQUES"

"On n'est jamais dans le jugement", insiste Franck, intervenant du collectif Fêtez clairs, qui réunit des associations, sous l'égide de la Mairie de Paris, sur des lieux festifs de la capitale. "Le but est de réduire les risques : organiser des endroits calmes, des chill out - espaces mobiles de prévention inspirés des rave parties -, avoir de l'eau à  disposition", poursuit-il. A certains endroits, l'eau des toilettes est chaude ou non potable.
"La période de l'adolescence est celle des expérimentations, il faut être dans la vigilance bienveillante", explique Edwige Picard, psychologue à  l'association Douar Nevez à  Ploà«rmel (Morbihan). Souvent, cela renvoie les familles à  leur propre consommation.

"THE BINGE, TROP BOIRE C'EST LE CAUCHEMAR"

Pour faire passer leurs messages, les spécialistes ont recours à  des outils qui plaisent aux jeunes, comme un serious game, que l'équipe de Xavier Pommereau (CHU de Bordeaux) est en train de préparer, ou à  travers des films. La Mairie de Paris a lancé, début 2010, un concours autour de l'alcoolisation excessive, le genre étant le film d'horreur. Plus de 100 films ont été reçus pour cette campagne de promotion, intitulée "The binge, trop boire c'est le cauchemar". Un DVD rassemble les 19 meilleurs films.

Les experts sont unanimes : éviter de boire avant l'âge de 15 ans est impératif. "Il faut aider les jeunes à  dire non, mais aussi leur donner des astuces pour ne pas avoir à  dire oui (refus au nom d'interactions avec des antibiotiques ou parce qu'on a déjà  fait la fête la veille...). Et ils ne doivent pas hésiter à  appeler leurs parents même s'ils sont saouls", explique M. Couteron. Et lorsque des adolescents organisent une fête, un adulte doit être à  proximité.

(c) Sandrine Cabut et Pascale Santi

http://www.lemonde.fr/sciences/article/ … 50684.html

Il m'arrive de trouver que la vie est une horrible plaisanterie. F. Sagan.

Je vois dans la révolution la revanche du faible sur le fort. La liberté est un mot que j'ai longtemps chéri. Sade (Le marquis de)

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